Paris, Veuve de Claude Barbin, 1704. 2 volumes in-12 (89 x 167 mm), 8 ff. n. ch., 447 pp. ; 4 ff. n. ch., 509 pp., 6 pp. n. ch. Veau brun, dos à nerfs orné, pièces de titre caramel, de tomaison brunes, coupes et coiffes décorées, quelques rousseurs éparses, coiffe du tome I endommagée, travaux de ver au plat inférieur du tome I et en pied du tome II, trace d’ex-libris retiré au t. I, coins émoussés (reliure de l’époque).
Très rare édition originale de la traduction de Lesage. Le volume est orné de 2 frontispices et 15 planches hors texte gravées par Clouzier. Durant l’été 1614, alors que Cervantès prépare la seconde partie duQuichotte, paraît à Tarragone une continuation illégitime de son roman, sous le nom d’Alonso Fernández de Avellaneda parfois identifié à Frère Luis de Aliaga ou Tirso de Molina. Lesage en donne une traduction très libre, la première en français. C’est son premier essai dans le roman avant le Diable boiteux en 1707. Alain-René Lesage (Sarzeau 1668-Boulogne 1747) resta attaché toute sa vie à la littérature espagnole à laquelle il avait été initié par l’abbé de Lyonne. Avant cette continuation de Cervantès, Lesage avait traduit 2 pièces de Francisco de Rojas et Lope de Vega publiées anonymement en 1700 sous le titre Théâtre espagnol. Il triomphera avec Gil Blas de Santillane inspiré du picaresque espagnol du siècle précédent. De la bibliothèque de la comtesse d’Arco, avec ex-libris manuscrit au tome II et ex-libris gravé sur les 2 tomes. Marie-Thérèse comtesse d’Arco, née comtesse de Thirhaim (v. 1691-Munich 1757), figure de la cour de Bavière, avait épousé le comte d’Arco, Feld-Maréchal des troupes de Bavière et grand-maître de la maison de l’impératrice douairière Marie-Amélie d’Autriche. Bon exemplaire en veau de l’époque avec provenance. Barbier, Dictionnaire des ouvrages anonymes, III, 565. Palau & Dulcet, Manual del librero hispanoameriano, III, 201. Cohen, Guide de l’amateur de livres à gravures, 628. Cioranesco, Bibliographie de littérature française du XVIIIe siècle, II, 39551.