Domfront, , 1792. Manuscrit petit in-4 réglé (22 x 17,5 cm) de (2)-VIII-510 pp. (chiffrées 546) à 30 lignes par page, (11) pp. de table, 22 becquets, basane marbrée, dos muet à nerfs, gardes dominotées, tranches rouges (reliure de l'époque).
Le manuscrit inédit d’Étienne Leroyer de La Tournerie, magistrat normand et fervent défenseur de la monarchie constitutionnelle, constitue un témoignage unique et précieux des premières années de la Révolution française. Rédigé entre 1789 et 1792, cet ouvrage volumineux rassemble plus de 400 articles thématiques, classés par ordre alphabétique, qui consignent proclamations, arrêts, et décrets de l’Assemblée nationale constituante. Ces textes, recopiés avec rigueur à partir des documents officiels, témoignent de l’engagement intellectuel et politique de leur auteur dans une période de bouleversements majeurs.Un manifeste politique et juridique. Dédié « à la Nation », le manuscrit s’ouvre sur une déclaration éloquente de l’auteur, qui proclame son attachement indéfectible à la Constitution :« Ma personne, ma vie, mon temps, mes veilles sont à vous. Vivre libre ou mourir est une devise. Je veux la Constitution, toute la Constitution, rien que la Constitution. »Ce préambule révèle l’adhésion enthousiaste de Leroyer de La Tournerie à la monarchie constitutionnelle et à l’esprit des réformes entreprises sous la Constituante.Un répertoire méthodique de la Révolution. Les articles, datés et soigneusement copiés, couvrent une variété impressionnante de sujets, depuis les institutions administratives et judiciaires jusqu’aux figures littéraires et philosophiques. On y trouve, par exemple, des références au décret du 16 novembre 1790 relatif à la Corse, au décret du 30 mai 1791 sur la translation du corps de Voltaire au Panthéon, ou encore à l’hommage prévu pour Jean-Jacques Rousseau. Les thématiques abordées incluent également des sujets tels que les finances, la police, les droits civiques des juifs et protestants, ou encore des événements marquants comme la prise de la Bastille et la fête de la Fédération.Un magistrat érudit et engagé. Avocat au Parlement de Normandie, Étienne Leroyer de La Tournerie (1730-1812) occupa des fonctions de procureur du roi au bailliage de Domfront avant de devenir juge au tribunal de première instance de cette même ville sous la Révolution. Auteur prolifique, il publia des ouvrages juridiques tels que le Traité des fiefs à l’usage de la province de Normandie et des travaux historiques comme l’Histoire de Domfront. Ce manuscrit, cependant, reste inédit, tout comme son Dictionnaire du droit normand et son récit de la guerre des Chouans en Basse-Normandie.Une richesse documentaire exceptionnelle. Outre les 400 articles manuscrits, le volume est enrichi de divers documents d’époque, parmi lesquels figurent une carte des 83 départements français de 1790, des plans du Champ-de-Mars et des textes officiels relatifs à des lois ou événements marquants de la Révolution. Sont également inclus des imprimés rares, tels que la Déclaration des droits de l’homme en vers français ou des rapports parlementaires sur les figures héroïques de la Révolution, comme Jean-Gabriel Simonneau, maire d’Étampes.Une célébration de la Constitution de 1791. Le manuscrit de Leroyer de La Tournerie s’inscrit dans une perspective de célébration et de défense de la première Constitution française, qu’il considère comme l’aboutissement d’une philosophie politique nouvelle :« Il fallait donc qu'un trône despote fut renversé, qu'un Roy sage préférât des sujets libres à des esclaves, désirât des lois dictées par une philosophie épurée et représentative. »Précieux manuscrit révolutionnaire inédit qui célèbre le nouveau royaume de France et sa première constitution. Reliure de l'époque fortement restaurée (dos refait).Frère, II, 167 ; Arabeyre, Halpérin, Krynen, Dictionnaire historique des juristes français, p. 500.
Rouen, Lallemant, 1772. In-12, pleine basane époque, dos à nerfs orné de filets et de fleurons dorés, titre doré, toutes tranches rouges, VI, XII, 496 pp. Mouillure claire en tout début de volume sinon intérieur frais. Coins émoussés, accrocs aux coiffes, plats et dos frottés et épidermés, trous de ver aux mors sans gravité.