Paris Presses Universitaires de France P.U.F. 1941 in 8 (23x14) 1 volume broché, VII et 351 pages, illustré de 4 planches hors texte. Préface de René Grousset. Chronique d'un paysan d'Aubais (Gard) sous le règne de Louis XV. Première édition. Très bel exemplaire ( Photographies sur demande / We can send pictures of this book on simple request )
Très bon Broché 1ère Édition
ADELSWÄRD-FERSEN Jacques d' & TAILHADE Laurent & VERHAEREN Emile & VIVIEN Renée & COLETTE & MOREAS Jean & BARBUSSE Henri & SYMONS Arthur & BERRICHON Paterne & BOIS Jules & DEREME Tristan & DEUBEL Léon & FRESNOIS André du & GHIL René & KLINGSOR Tristan & LA JEUNESSE Ernest & LEGRAND-CHABRIER & MANDIN Louis & MARINETTI Filippo Tommaso & MIOMANDRE Francis de & NAU John-Antoine & NOISAY Maurice de & OCHSE Julien & PILON Edmond & RAYNAUD Ernest & SALMON André & SAINT-POINT Valentine de & SCHEFFER Robert & VISAN Tancrède de ARMFIELD Maxwell & CIOLKOWSKI Henri Saulnier & SARLUIS Léonard & LUINI Bernardino & BAZZI Giovanni Antonio & MOREAU Gustave & VINCI Léonard de & RAPHAEL & RIBERA José de & GOYA Francisco de & RUBENS Pierre Paul & LE CORREGE
Reference : 82965
(1909)
Albert Messein, Paris 15 janvier 1909-15 décembre 1909, 22x25cm, 12 livraisons reliées en quatre volumes.
| «Akademos restera donc une création éphémère, geste précurseur qui marquera l'histoire du mouvement homosexuel et le début du xxe siècle. » |<br>* Édition originale complète des 12 livraisons de cette luxueuse et éphémère revue fondée et dirigée par Jacques d'Adelswärd-Fersen, un des rarissimes exemplaires sur japon, seuls grands papiers, comportant quatre états des gravures en couleurs. Reliures en demi-percaline sable, pièces de titre en maroquin brun, plats de papier marbré, dos et couvertures conservés pour chaque numéro, bel exemplaire à toutes marges. Notre exemplaire comporte bien les quatre états en couleurs réservés aux exemplaires de luxe, tirés sur divers papiers, de chacune des 23 héliogravures d'esthétique Arts & Crafts, symboliste, Renaissance, Art Nouveau et antique, d'après Maxwell Armfield, Henri Saulnier Ciolkowski, Léonard Sarluis, Bernardino Luini, Giovanni Antonio Bazzi, Gustave Moreau, Raphaël, Léonard de Vinci, Pollaiolo, le Corrège, Piero de la Francesca, Rubens, Jose de Ribera, Francisco Goya, Mederhausem Rodo, Cardet, et des statues et stèles du musée de Naples et d'Athènes. L'élégante maquette de couverture est signée George Auriol, maître de la typographie Art Nouveau. Contributions de Laurent Tailhade, Émile Verhaeren, Renée Vivien, Colette Willy, Joséphin Peladan, Jean Moréas, Henri Barbusse, Arthur Symons, Jacques d'Adelswärd-Fersen, J. Antoine-Orliac, Paterne Berrichon, Jules Bois, Jean Bouscatel, Tristan Derème, Léon Deubel, André du Fresnois, Maurice Gaucher, René Ghil, Henri Guilbeaux, J.-C. Holl, Tristan Klingsor, Ernest La Jeunesse, Gabriel de Lautrec, Abel Léger, Legrand-Chabrier, Louis Mandin, Filippo Tommaso Marinetti, Francis de Miomandre, John-Antoine Nau, Maurice de Noisay, Julien Ochsé, Edmond Pilon, Ernest Raynaud, André Salmon, Valentine de Saint-Point, Robert Scheffer, Tancrède de Visan... Très bel exemplaire sur japon, d'une extrême rareté, de la première revue homosexuelle française. Ce n'est qu'en 1869 qu'apparaît le terme « homosexuel », dans les échanges épistolaires entre les journalistes et juristes allemands Karl Heinrich Ulrichs et Karl-Maria Kertbeny. Leurs écrits attestent des premières tentatives de décrire l'attraction physique envers le même sexe, non pour condamner l'acte, mais pour faire accepter une autre forme de sexualité aux yeux de la société. En effet, si les relations homosexuelles sont un élément constitutif des sociétés humaines depuis l'origine, elles ont longtemps été abordées sous l'angle unique de la relation charnelle. Stigmatisé, l'acte sexuel inverti est tour à tour codifié, toléré ou sévèrement condamné à travers les époques et les cultures, mais jamais interprété sous l'angle d'une attirance exclusive. Ainsi, la France, premier pays à dépénaliser l'homosexualité, supprime en 1791 le « crime de sodomie » dans le Code pénal, mais il faudra attendre la seconde partie du XIXe siècle pour qu'émerge la conscience d'une véritable identité homosexuelle comme le décrit Michel Foucault dans son Histoire de la sexualité : « L'homosexuel du XIXe siècle est devenu un personnage : un passé, une histoire et une enfance, un caractère, une forme de vie ; une morphologie aussi, avec une anatomie indiscrète et peut-être une physiologie mystérieuse. Rien de ce qu'il est au total n'échappe à sa sexualité. Partout en lui, elle est présente [...] Elle lui est consubstantielle, moins comme un péché d'habitude que comme une nature singulière. Il ne faut pas oublier que la catégorie psychologique, psychiatrique, médicale de l'homosexualité s'est constituée du jour où on l'a caractérisée [...] moins par un type de relations sexuelles que par une certaine qualité de la sensibilité sexuelle, une certaine manière d'intervertir en soi-même le masculin et le féminin. L'homosexualité est apparue comme une des figures de la sexualité lorsqu'elle a été rabattue de la pratique de la sodomie sur une sorte d'androgynie intérieure, un hermaphrodisme de l'âme. Le sodomite était un relaps, l'homosexuel est maintenant une espèce. » LES PRÉCURSEURS C'est dans ce contexte que naissent, sous la plume de Balzac, des personnages assumant pleinement leur autre sexualité, notamment Zambinella, Seraphita et surtout Vautrin, considéré comme le premier homosexuel de la littérature française. Cependant que Baudelaire qui voulait initialement titrer ses Fleurs du Mal : « les Lesbiennes » est condamné pour ses poèmes, Lesbos et Femmes damnées, célébrant les amours féminines. Car en sortant de la marginalité et en obtenant une forme de reconnaissance, les hommes et femmes homosexuels se trouvent confrontés aux regards critiques et aux stigmatisations caricaturales. Quelques écrivains, tels que Georges Eekhoud ou Renée Vivien, proclament littérairement leur homosexualité. D'autres, comme Oscar Wilde, l'assument publiquement, mais ne laissent que discrètement transparaître leur orientation dans leur uvre. Plusieurs continuent à taire leurs véritables appétences, pour s'assurer respectabilité et reconnaissance littéraire. Parmi eux, Proust et Montesquiou deviennent alors la cible de la plume assassine et fière de Jean Lorrain, « en-philanthrope » proclamé : « Mort, Yturri te salue, tante » écrit-il à Montesquiou, par voie de presse, à la mort de son amant, Gabriel Yturri. De pareilles - et véridiques - insinuations sur Lucien Daudet vaudront à Lorrain un célèbre duel avec Marcel Proust. CHASSE AUX SORCIÈRES D'Adelswärd-Fersen, né en 1880, grandit au cur de cette révolution des murs et vit les terribles conflits intérieurs entre désir personnel et morale institutionnelle, entre représentation sociale et liberté intime. Si la France représente un espace de liberté bien supérieur à ses voisines, le jugement de la société reste profondément hétéronormé. Le fameux paragraphe 175 du nouveau Code pénal allemand condamnant en 1871 les « actes sexuels contre nature » dans tout l'Empire ou la condamnation d'Oscar Wilde aux travaux forcés en 1895, soulèvent l'indignation des homosexuels déclarés et l'inquiétude silencieuse des autres. Le monde littéraire n'est pas épargné. En 1900, G. Eekhoud est poursuivi pour Escal-Vigor, premier roman à parler ouvertement et positivement d'amours masculines. En 1902 Friedrich Alfred Krupp se suicide à la suite du scandale de présumées « orgies sexuelles » de Capri. L'année suivante, d'Adelswärd-Fersen, tout juste majeur, est accusé à son tour de pratiquer des « messes noires » avec de jeunes adolescents et la participation de l'aristocratie. De la chasse aux sorcières médiévale aux théories complotistes modernes, l'accusation de rite satanique est un topos des constructions fantasmatiques des sociétés confrontées aux différentes expressions de l'altérité. Fersen avait d'ailleurs offert à ses juges le modèle littéraire de leur accusation. C'est en effet par la publication en 1902, de L'Hymnaire d'Adonis : à la façon de M. le marquis de Sade, qu'il attire l'attention du Parquet. Et s'il n'écope que de six mois de prison, pour des faits qui seraient aujourd'hui bien plus sévèrement jugés, c'est qu'on lui reproche plus l'expression publique et littéraire de sa sexualité que ses malsaines mises en scène érotiques d'adolescents en tenues antiques. Profondément affecté par le déchaînement médiatique et le violent rejet de l'homosexualité dont il témoigne, Fersen publie en 1905 : Messes noires. Lord Lyllian, roman à clefs s'inspirant de son histoire et mettant en scène les sommités homosexuelles de la fin du XIXe siècle : Oscar Wilde, Lord Alfred Douglas, John Gray, Jean Lorrain, Joséphin Peladan, Achille Essebac, Robert de Montesquiou, Friedrich Krupp et Fersen lui-même. L'intention du jeune poète de 25 ans n'est plus seulement artistique, elle est devenue politique. D'Adelswärd-Fersen devient ainsi l'un des précurseurs du combat pour la reconnaissance et l'acceptation de l'homosexualité dans la société moderne. C'est ainsi que naît le projet d'Akademos. S'il s'inspire ostensiblement de la revue allemande d'Adolf Brand, Der Eigene, Fersen est bien plus ambitieux et souhaite entraîner avec sa revue, une mutation des mentalités. Aussi s'intéresse-t-il à des figures plus engagées comme le scientifique allemand Magnus Hirschfeld, qui crée en 1897 avec l'écrivain Franz Joseph von Bülow, le Comité scientifique humanitaire (« Wissenschaftlich humanitäre Komitee », WhK), première organisation de défense des droits des homosexuels. À la fin de l'année 1907, de la Villa Lysis à Capri, Fersen écrit ainsi à Georges Eekhoud : « La permission fort aimable que vous m'avez donnée d'écrire à Hirschfeld sous votre égide sera mise à profit. Je ne connaissais après mes passages en Allemagne que Brand et son Eigene. D'autre part, j'attendais, afin de correspondre avec les chefs allemands du parti, la réalisation d'un projet à moi, que j'ose vous confier : je voudrais, n'ayant d'ailleurs comme titre suffisant que l'orgueil de nos idées et une ardeur indicible à les savoir moins méconnues, fonder à Paris, en février prochain, une revue d'art, de philosophie, de littérature, dans laquelle petit à petit pour ne pas faire d'avance un scandale, on réhabilite l'autre Amour. J'espère, cher monsieur Eekhoud, que vous nous ferez l'honneur, un jour, de votre compagnie et de ce talent, universel aujourd'hui, qui vous range parmi les apôtres du « mouvement ». Dans tous les cas, je vous remercie pour la sympathie si délicatement exprimée, pour les espoirs que nous partageons, pour les bonheurs décrits, que tous les deux, nous avons, en marge des autres, savourés. » DER EIGENE : L'ANTI-MODÈLE Si Der Eigene, publiée dès 1896, est la première revue homosexuelle européenne et le modèle proclamé d'Akademos, elle ne poursuit pas les mêmes buts, et ne se construit pas sur le même modèle artistique et politique. Présentée comme une source de documentation des activités de nudisme et de l'histoire de l'art, la revue de l'activiste Adolf Brand ne prône pas un bouleversement social, mais une réinterprétation historique des relations hommes/femmes. Se proclamant d'un nouvel hellénisme, il s'appuie sur les usages de la pédérastie antique grecque pour réunir une communauté d'esprit viriliste, et tente de démontrer, au fil des contributions, la supériorité esthétique et érotique du corps masculin dans l'histoire de l'art et des murs. « Didier Eribon souligne de quelle manière les thèses masculinistes de Brand relèvent d'une conception universaliste de la sexualité [...], mais aussi d'une vision misogyne peu encline au changement social. L'étude du masculinisme homosexuel renvoie aussi à la construction d'une image de l'homme pensée comme outil de domination sociale envers les minorités de genre, de classe et de race. [...] la domination masculine se traduit [...] par l'exaltation des vertus morales et physiques de l'homme-machine ». Paradoxalement, la première revue homosexuelle épouse les codes de l'idéologie émergente. Dès 1903, « Brand quitte l'organisation du WhK d'Hirschfeld et fonde la Communauté des spéciaux (« Gemeinschaft der Eigenen », GdE). Influencé par le contexte de la Lebensreform, il exalte la virilité adolescente et la maîtrise de soi dans la nature. Il organise des camps collectifs, des marches sportives et des séances de nudisme, en accord avec les pratiques des Wandervogel, ces regroupements d'adolescents qui alimenteront les rangs des jeunesses hitlériennes à la fin des années 1920. » (Damien Delille, Homoérotisme et culture visuelle dans les revues Der Eigene et Akademos) AUTRE AMOUR, AUTRE CULTURE Akademos procède d'une tout autre philosophie. Pour Fersen il est moins question d'exalter la virilité issue de l'Antiquité que d'explorer une vision littéraire de l'homosexualité héritée du symbolisme décadentiste. La ligne éditoriale de la revue est parfaitement exprimée dans une nouvelle lettre à Eekhoud. « Villa Lysis, 4 août 1908 « Cher Monsieur Eekhoud, « En décembre ou en janvier dernier, je crois, nous avons parlé d'un projet de revue que nous voulions fonder des amis et moi avec l'aide de l'éditeur Messein. Il s'agissait - sans donner de prime abord à la publication un parti pris, une étiquette, une allure de combat - d'arriver à mettre en lumière la question de la liberté passionnelle - les différentes théories sensuelles. Il s'agissait en quelques mots de défendre l'Autre Amour, par le souvenir des temps passés, par les espoirs des temps présents. Akademos est maintenant une chose décidée. Revue mensuelle (que nous espérons plus tard faire paraître tous les quinze jours) elle comprendra dans chaque numéro un roman (à suivre), deux ou trois nouvelles, deux poèmes, deux pages de musique, un courrier de Paris, critique des livres, critique des théâtres, une critique d'art [et] une lettre de l'étranger. De temps à autre un article de philosophie, de médecine, de jurisprudence. Akademos enfin, contiendra outre la couverture, deux hors texte, reproduction d'une uvre antique ou moderne (sculpture, architecture, peinture ou paysage). » Akademos s'affirme dès l'origine comme une revue humaniste et un espace de tolérance, à travers lequel la figure de l'homosexuel(le), sa sensibilité spécifique, son art de vivre et l'expression artistique de sa différence puisse s'inscrire dans une quête de modernité esthétique et littéraire. ADAM L'ANDROGYNE Si Fersen et ses contributeurs cherchent dans l'art antique une légitimité historique, c'est plus pour en extraire une source d'inspiration et offrir une ascendance esthétique à la nouvelle figure artistique que promeut Akademos : l'Androgyne. À l'opposé de la polarité sexuelle défendue par Eigene, la figure de l'androgyne se pose comme une réconciliation entre les genres et une défense de l'indétermination sexuelle. Au-delà de la représentation mêlant féminin et masculin, l'androgyne acquiert dans la revue de Fersen une dimension nouvelle, politique et avant-gardiste. C'est ainsi dans Akademos que l'on trouve, sous la plume de Joséphin Peladan, la première remise en question de l'identité de genre, et les prémices d'une théorie du non-binaire. « L'Amour n'est donc plus pour le lecteur "un sentiment d'affection d'un sexe pour l'autre", mais le sentiment d'affection de l'être humain pour lui-même, qui se manifeste communément, mais non essentiellement, selon la polarisation sexuelle. Sans doute pour la correspondance des formes, l'amour peut se nommer l'attraction d'un sexe pour l'autre. Mais l'âme, quelle part a-t-elle dans la division sexuelle ? Nous avons aperçu Elohim, prenant un côté d'Adam, par une section verticale [...] Adam androgyne avait donc une âme et un esprit androgyne : et la femme serait la moitié animique et la moitié spirituelle de l'homme, comme elle est sa moitié physique ? Les théologiens, en concile, se sont posé cette question. En isolant Aïscha de Aisch, Iohah lui a-t-il donné une âme personnelle, ou a-t-il dédoublé l'âme, comme il a fait pour le corps ? Ce dédoublement a-t-il été radical, isolant le passif de l'actif ? Ou bien l'âme a-t-elle conservé son androgynisme ? En ce cas l'esprit seul attesterait le sexe intérieur. » (Joséphin Peladan, « Théorie amoureuse de l'androgyne. De l'amour », Akademos, n° 6, juin 1909) UNE ACADÉMIE SANS EXCLUS Là où Brand prônait la guerre des sexes, Fersen célèbre leur consubstantialité. Refusant tout clivage, il ouvre, dès le premier numéro, sa revue aux écrivaines lesbiennes et libérées, dont Colette, Renée Vivien et Annie de Pène, mais également aux écrivains de toutes sensibilités. Des auteurs aussi disparates que Maxime Gorki, André Salmon, Marinetti, J.-H. Rosny aîné, Arthur Symons, Henri Barbusse et Léon Tolstoï côtoient les écrivains explicitement engagés dans la cause homosexuelle. Comme l'écrit Nicole G. Albert : « Certes Fersen s'adresse aux membres de « l'Autre Amour » et conçoit Akademos comme un lieu de ralliement, voire de résistance, mais il ne veut pas les cantonner à la marginalité et vise, de façon utopique, à créer une académie sans exclus, c'est-à-dire à attirer un lectorat beaucoup plus large afin de dédiaboliser, faute de la banaliser, l'homosexualité. » (Albert, Nicole G. « Réédition d'Akademos : la renaissance d'une revue pionnière », La Revue des revues, vol. 68, no. 2, 2022) ICONOGRAPHIE D'UNE SUBCULTURE L'iconographie de la revue joue ici un rôle fondamental. Affranchie de toute fonction illustrative, elle développe sa propre identité et définit les nouveaux codes de l'homoérotisme créant des images qui « alimente[nt] la création d'une subculture homosexuelle, à même de soutenir le partage des sensibilités et d'imaginer des alternatives aux normes sociales de genre. » Le soin apporté à la réalisation de ces gravures à pleines pages, sur un papier spécial et tirées en quadruple état dans les exemplaires de luxe, témoigne de la particulière attention portée par Fersen à cette autre expression de la sensibilité homosexuelle. De futures icônes de la culture gay sont ainsi, pour la première fois, présentées dans une optique homoérotique, comme l'Antinoüs Farnèse, le Saint Sébastien de Ribera ou Le Jeune Violoniste de Raphaël. Mais c'est dans les uvres modernes que la nouvelle imagerie homosexuelle prend véritablement forme : le poignet cassé et les costumes dandy du caricaturiste Moyano, la gestuelle du fascinant androgyne de Léonard Sarluis intitulé Inquiétude, dont l'uvre originale n'a pas été retrouvée, le Iacchos de Maxwell Armfield et surtout les compositions d'Henri Saulnier Ciolkowski dont « le style ou le pinceau effilé aux doigts - les soies furent sûrement arrachées à la perruque d'une irréprochable poupée d'Asie - attaque, ô consciencieux, la tablette blanche. » (André Thévenin, « Un adepte du noir et blanc : Ciolkowski », Akademos, n°9). «L'homoérotisme devient un moyen de contourner l'interdit sexuel et de le sublimer par l'art» (Damien Delille) Parallèlement, et en réaction directe à la revue de Fersen, prend forme dans les médias réactionnaires, une imagerie violente, caricature de celle d'Akademos. C'est notamment en février 1909 qu'apparaissent dans un numéro spécial de la revue de L'Assiette au beurre intitulé « Les p'tits jeun' hommes » et portant en couverture une caricature de Fersen, plusieurs des stéréotypes visuels scellant la rhétorique naissante de l'homophobie. LE SUICIDÉ DE LA COMMUNAUTÉ La plus signifiante et émouvante de ces gravures est cependant une simple photographie qui illustre le premier numéro d'Akademos. Il s'agit du portrait de Raymond Laurent, jeune poète et amant de Longhorn Whistler, neveu présumé d'Oscar Wilde, qui s'est donné la mort le 24 septembre 1908 à Venise. Plus qu'un hommage, la photographie de ce Phbus moderne s'offre en figure tutélaire de la revue, Christ païen portant tout à la fois l'espoir et la tragédie du « troisième sexe » : « Mais ne faites point de ce suicide un crime à la littérature. Laurent s'est tué. Le revolver lui a été mis au poing par une époque où la maison Tellier est la seule expression d'âme permise. Il y a des façons de syvetonner les âmes d'élite : c'est par les préjugés » (d'Adelswärd-Fersen, sous le pseudonyme de Sonyeuse, Akademos, n° 1). Dès son premier numéro, Akademos fut accueilli avec respect et admiration par le monde littéraire, comme en témoigne cet éloge de Charles-Henry Hirsch dans le Mercure de France : « Akademos [...] est une revue somptueuse, imprimée avec luxe et bon goût. Toutes les belles choses n'ont heureusement pas un destin court et il faut souhaiter la durée à ce nouveau recueil. ». Malgré la confiance et la volonté de Fersen, sa revue ne survivra qu'une année, non en raison d'une censure ou d'une campagne de dénigrement, mais du fait même des principaux intéressés par cette courageuse, mais trop précoce tentative de révolution des murs : « Les abonnements sont d'une rareté dérisoire, et pour la raison simple que l'on considère dangereux de s'abonner... Au lieu de m'aider, toute une catégorie bien peu indulgente et nullement intellectuelle d'adonisiens me tourne le dos - est-ce par habitude ? dirait un plaisantin. [...] il reste la volonté de continuer la tâche, et l'espoir de former un parti. » (Lettre à G. Eekhoud, 9 mai 1909) - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Gallimard, 1956-1964, 3 forts vol. in-12, xxx-1863, xxvii-2094 et xxiii-2306 pp, 47, 51 et 52 cartes, tableaux chronologiques et synchroniques, chronologies, index historique, géographique, des lieux, des pays et des peuples, table analytique, table des cartes, reliures plein cuir souple de l'éditeur, dos lisses ornés de filets dorés, signets, rhodoïds, sous étuis cartonnés, bon état (Coll. Encyclopédie de la Pléiade)
Volumes épuisés. — Tome I : Des origines à l'Islam (par A. Leroi-Gourhan, Jean Naudou, Jean Yoyotte, Yves Béquignon, Raymond Bloch, Jean-Rémy Palanque, Rodolphe Guilland, Emilienne Demougeot, René Grousset...) – Tome II : De l'Islam à la Réforme (par Maxime Rodinson, Gaston Wiet, Rodolphe Guilland, Emilienne Demougeot, Marcellin Defourneaux, Emile G. Léonard, Robert Folz, Robert Fawtier, Lucien Musset, Jacques Soustelle...) – Tome III : De la Réforme à nos jours (par Emile G. Léonard, Frédéric Mauro, Jacques Godechot, Paul Leuilliot, Pierre Guiral, Jean Vidalenc, Alfred Fichelle, René Rémond, Pierre Chaunu, Gaston Wiet, Lè Thanh Khôi, Jeanne Cuisinier, Pierre Alexandre, Jean Guiart...)
Gallimard, 1957-1967, 3 forts vol. in-12, xxx-1862,xxxi-2072 et xxiii-2305 pp, 47, 51 et 52 cartes, tableaux chronologiques et synchroniques, chronologies, index historique, géographique, des lieux, des pays et des peuples, table analytique, table des cartes, reliures plein cuir souple de l'éditeur, dos lisses ornés de filets dorés, signets, bon état (Coll. Encyclopédie de la Pléiade)
Volumes épuisés. — Tome I : Des origines à l'Islam (par A. Leroi-Gourhan, Jean Naudou, Jean Yoyotte, Yves Béquignon, Raymond Bloch, Jean-Rémy Palanque, Rodolphe Guilland, Emilienne Demougeot, René Grousset...) – Tome II : De l'Islam à la Réforme (par Maxime Rodinson, Gaston Wiet, Rodolphe Guilland, Emilienne Demougeot, Marcellin Defourneaux, Emile G. Léonard, Robert Folz, Robert Fawtier, Lucien Musset, Jacques Soustelle...) – Tome III : De la Réforme à nos jours (par Emile G. Léonard, Frédéric Mauro, Jacques Godechot, Paul Leuilliot, Pierre Guiral, Jean Vidalenc, Alfred Fichelle, René Rémond, Pierre Chaunu, Gaston Wiet, Lè Thanh Khôi, Jeanne Cuisinier, Pierre Alexandre, Jean Guiart...)
Manuscrit autographe de son ouvrage paru chez Sansot en 1909 comprenant la page de titre - 22 pages de notice - 2 pages de bibliographie - 77 pages de poèmes choisis et 2 pages de tables des matières - On y joint des fragments d'épreuves corrigées, de nombreuses notes diverses et 2 lettres autographes signées de l'éditeur E. Sansot -
Plon, 1958, pt in-8°, iii-360 pp, broché, couv. lég. salie, bon état (Coll. Civilisations d'hier et d'aujourd'hui)
"Etude strictement historique, qui ne dépasse pas le cadre chronologique du XVIIIe siècle français, mais dont on ne saurait cependant négliger de souligner la très réelle importance. Importance pour l'étude de la genèse et de la société française contemporaine : à travers le « malaise » dont souffre l'armée à la fin de l'ancien régime, c'est la crise de toute une société que nous apprend à reconnaître E.-G. Léonard, le bouleversement des structures traditionnelles, la recherche inquiète de nouvelles institutions et d'un nouvel ordre. Importance, également, pour la compréhension de certains débats qui n'ont cessé de se poursuivre tout au long du XIXe et du XXe siècle français : E.-G Léonard montre avec une parfaite netteté comment sont nées, sous le règne de Louis XV et sous celui de Louis XVI, les deux conceptions contraires de « l'armée de métier » et de « la nation armée » et comment elles se formulent en des termes qui semblent déjà annoncer Charles de Gaulle d'une part, Jean Jaurès d'autre part... Il faudrait ajouter que l'ouvrage d'E.-G Léonard possède, à chacune de ses pages, cette vertu si rare dans la littérature historique et qui est celle de l'amitié. Il ne prétend pas à l'exhaustivité, mais il ne cesse d'ouvrir la curiosité et d'aiguiser la réflexion. Il se veut dépouillé de tout pesant appareil scientifique, mais il appelle aux plus fructueux rapprochements. Il vagabonde à travers la vieille France militaire, à travers ses hommes et à travers ses idées, mais toujours avec un parti pris de compréhension intime et profonde. Un livre que l'on aimera relire, sûr de trouver en lui une richesse nouvelle." (Raoul Girardet, Revue française de science politique, 1958)
P., Gallimard, Encyclopédie de la Pléiade, 3 vol. in-12, reliure, jaquette rhodoïd éd., signet, XXX-1862, XXVII-2072 et XXIII-2306 pp., tableau synchronique, chronologie, index historique, géographique, des lieux, des pays et des peuples, table analytique, table des cartes. (DF11)
-Tome I. Des origines à l'islam. 1956. -Tome II. De l'islam à la réforme. 1957. -Tome III. De la réforme à nos jours. 1958.Publié sous la direction de René Grousset et Émile G. Léonard.
Presses Universitaires de France - PUF Broché D'occasion état correct 26/03/2021 150 pages
Presses Universitaires de France Cartonné D'occasion bon état 01/01/1961 150 pages
Toulon, L'Astrado, "Teatre", 1974 2 volumes 14 x 20,5cm Brochés. Vol.1: 255p.; Vol.2: 276p. dont XI paginées en chiffres romains, 1feuillet, fac-similés hors texte. Bon état sauf pâles rousseurs.
Dans le 2nd volume, texte bilingue de "La Reine Jeanne", "tragédie provençale" en 5 actes et en vers publiée en 1890 (A. Lemerre) par Frédéric MISTRAL (1830-1914), avec fac-similés d'écriture et airs populaires provençaux adaptés aux cantilènes de la pièce; précédé, dans le 1er volume, d'une étude de l'oeuvre par l'historien Emile-Guillaume LEONARD (1891-1961) suivie d'une bibliographie. Exemplaire complet des 2 volumes.
Presses Universitaires de France Broché D'occasion état correct 01/01/1955 150 pages
Plon, Paris 1938, 14x20cm, broché.
Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers, un des exemplaires du service de presse Dos très légèrement insolé sans gravité. Envoi autographe signé d'Emile G. Léonard à Alfred Fabre-Luce. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
Paris, Gallimard, Encyclopédie de la Pléiade, 1967-1969. Deux forts volumes in-12, reliure éditeur, jaquette, rhodoïd. XXX pp (préface)-1864 pp et volume 2 XXVII(préface)-2098 pp.
47 cartes dans chaque volume. Bons exemplaires sans l'étui cartonné. Photos sur demande.
Paris, Gallimard, Encyclopédie de la Pléiade, 1956. Fort in-12, reliure éditeur, rhodoïd. XXV pp (préface)-1862 pp.
Cartes. Bon exemplaire. Photos sur demande.
Paris, Editions des Horizons de France, 1945 1 volume In-8° (14 x 22,2cm) Broché sous couverture au 1er plat orangé orné d'une petite vignette. 3 feuillets, 168p., 1feuillet; 4 planches hors texte. Bon état intérieur; plats fendillés avec petits morceaux de ruban adhésif transparent.
Frédéric Mistral et ses amis Paul Meyer et Gaston Paris, par l'archiviste et historien Emile-Guillaume LEONARD (1891-1961); notes et références; ouvrage orné de 4 portraits (d'après dessin et photos). Tirage à 2610 exemplaires: 1 des 2550 sur vélin Prioux, justifié n°391 (après 60 sur vélin du Marais).
1958 Plon, coll. « Civilisations d'hier - 1958 - 1 ère édition - in-8 (8)- - Broché -3631 pages - Exemplaire non coupé, Bel exemplaire
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Paris, Horizons de France, 1945. In-8, broché, 168 pp.
Édition originale. Exemplaire hors-commerce sur vélin tiré spécialement pour Monsieur René Delaubier. Photos sur demande.
HORIZONS DE France, PARIS, 1945.IN 8 Broché 167 p. Exemplaire sur vélin Prioux n°653/2500,non coupé,état neuf
Paris Librairie Fischbacher 1942 in 8 (25,5x17) 1 volume broché, 59 pages. Rare. Envoi autographe signé par l'auteur. Bon exemplaire ( Photographies sur demande / We can send pictures of this book on simple request )
Assez bon Broché Signé par l'auteur 1ère Édition
PUF, 1953, in-8°, 316 pp, 2 cartes dépliantes, biblio, broché, couv. illustrée, dos recollé, trace de mouillure ancienne sur les 12 derniers feuillets, état correct
"Voici, je crois bien, le plus important ouvrage que ce Bulletin ait eu à signaler dans son domaine propre, depuis ceux des regrettés John Viénot, Jacques Pannier et Charles Bost. M. Léonard, chartiste, nous donne aujourd'hui, réclamée par M. Lucien Febvre au nom du public souvent embarrassé devant le mystère huguenot, une étude sur « le Protestant français » qui essaie de dégager une unité morale (plutôt que dogmatique ou politique) de cette prodigieuse diversité qu'est le protestantisme..." (Bulletin de la Société de l'histoire du Protestantisme français, 1953)
PUF, 1953, in-8°, 316 pp, 2 cartes dépliantes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
"Voici, je crois bien, le plus important ouvrage que ce Bulletin ait eu à signaler dans son domaine propre, depuis ceux des regrettés John Viénot, Jacques Pannier et Charles Bost. En outre c'est, sur le protestantisme, le premier essai de synthèse qui tienne compte des changements survenus depuis une cinquantaine d'années dans les méthodes historiques au contact de la sociologie. M. Léonard, chartiste, nous donne aujourd'hui, réclamée par M. Lucien Febvre au nom du public souvent embarrassé devant le mystère huguenot, une étude sur « le Protestant français » qui essaie de dégager une unité morale (plutôt que dogmatique ou politique) de cette prodigieuse diversité qu'est le protestantisme..." (Bulletin de la Société de l'histoire du Protestantisme français, 1953)
Affligé de mettre en liquidaion judiciaire sa revue, La Gazette des Beaux-Arts, Emile Galichon avoue à son ami ...La Gazette a vécu ; elle est tombée ensevelie sous les ruines accumulées par la Commune. C'est pour moi un profond chagrin, mais il faut se résigner à la nécessité. En vain j'ai cherché toutes les combinaisons pour la faire reverdir, je ne vois, pour le moment, aucun moyen d'arriver à ces résultats. Les évènements qui éloignent l'esprit public des arts ; des pertes qui m'interdisent la continuation de sacrifices très lourds ; la saison qui s'oppose aux réabonnements ; les lois nouvelles qui imposeront de graves charges ; ma santé qui exige le repos, tout me commande d'abandonner une revue qui m'était si chère... Il poursuit en demandant une faveur pour ses anciens collaborateurs. ...Mais si je ne dois plus penser à la Gazette , mon devoir me dit de songe au sort de ceux que la fin de la Gazette laisse sans place. Si vous pouviez caser au ministère les Satgé qui sont l'honnêteté même et Desprez pour bien des travaux,des circulaires ou autres lettres, pourraient vous rendre d'utiles services, je vous en aurais une reconnaissance très personnelle... Galichon termine sa lettre en faisant part des dernières nouvelles ...Pour moi, je quitte Cannes pour les Eaux Bonnes où une bonne lettre de vous me rassurant sur le sort de ces trois personnes contribuerait plus que le traitement à me rendre la santé avec la gaité. Puis, les eaux prises, je rentretrai à Paris pour reprendre la chaire des affaires commerciales. Ainsi va la vie...Grand amateur d'art, et notamment de gravure, Galichon créa en 1861 la revue La chronique des beaux-arts et de la curiosité qu'il dirigea jusqu'en 1872 et, la même année, il acquit la Gazette des Beaux-Arts qui paraissait depuis deux ans à peine. Il en fit une revue de premier ordre. Il publia également quelques études. Les unes sont des biographies de graveurs, Girolamo Mocetto, peintre et graveur (1859), Albert Dürer, sa vie et ses oeuvres (1861) ; d'autres sont des écrits de controverse sur l'administration des beaux-arts., Restauration des tableaux du Louvre (1860), Etudes critiques sur l'administration des beaux-arts en France de 1860 à 1870 (1871).
Paris Presses Universitaires de France P.U.F 1961 in 8 (23,5x18,5) 1 fort volume reliure toilée de l'éditeur, jaquette illustrée, 453 pages [1], avec 32 illustrations hors texte en noir et blanc, et une carte. Première édition. Très bel exemplaire ( Photographies sur demande / We can send pictures of this book on simple request )
Très bon Très bon Broché 1ère Édition
Paris Presses Universitaires de France P.U.F 1961 in 8 (23,5x18,5) 1 fort volume reliure toilée de l'éditeur, jaquette illustrée, 402 pages [1], avec 32 illustrations hors texte en noir et blanc, et 4 cartes. Première édition. Très bel exemplaire ( Photographies sur demande / We can send pictures of this book on simple request )
Très bon Très bon Broché 1ère Édition
Paris Presses Universitaires de France P.U.F 1953 in 8 (25x16) 1 fort volume broché, 316 pages, avec des tableaux, graphiques, et une bibliographie. Bel exemplaire ( Photographies sur demande / We can send pictures of this book on simple request )
Très bon Broché