Léon Moreau (1870-1946), pianiste, compositeur, second prix de Rome en 1899.
Reference : 015432
Léon Moreau (1870-1946), pianiste, compositeur, second prix de Rome en 1899. L.A.S., 29 juin 1938, 1p in-8. A un directeur. « J'ai bien reçu ce matin les places d'auteurs que vous avez eu la grande amabilité de m'envoyer. Je vous en remercie très vivement et vous assure de mon dévouement très cordial. Léon Moreau ». [68]
Léon Moreau (1870-1946), pianiste, compositeur, second prix de Rome en 1899.
Reference : 015433
Léon Moreau (1870-1946), pianiste, compositeur, second prix de Rome en 1899. L.A.S., 26 mai 1938, 1p in-8. A un directeur. « J'ai bien reçu les billets d'auteur que vous avez eu l'amabilité de m'envoyer. Je vous en remercie bien vivement et profite de cette occasion pour vous renouveler l'assurance de mon profond et reconnaissant dévouement. Léon Moreau ». [68]
COSTALLAT. Non daté. In-4. En feuillets. Bon état, Couv. légèrement passée, Dos satisfaisant, Quelques rousseurs. 7 pages de partitions. . . . Classification Dewey : 780.26-Partitions
C.&.C.910 Classification Dewey : 780.26-Partitions
Le compositeur annonce ...Chez Lamoureux (...) deux esquisses. Paroles et musique de Léon Moreau, dédiées toutes deux à ma belle-sœur Yvonne Moreau qui les chantera. Je ne sais ce que vous voulez faire dans la semaine. Dans le doute, je vous envoie mes paroles... La première chanson sintitule : Elle danse ...Elle dansait en chantant/ dans le clair de lune/ Elle dansait en chantant/ Pour sa seule joie (...)Elle connaissait lardeur/ De ces yeux brûlants... /Sapprochant à chaque pas /De lobscure abri/ Elle accélérait son geste /plus voluptueux/ La coquette eut peur, un peu/Comme il convenait/ Alors quil ouvrit les bras/ Pour semparer delle.../ Mais vite elle se blottit/ Sur son sein robuste/ Haletante de frayeur/ Bien moins que damour... La seconde chanson a pour titre : Elle chante ...Je chante, je chante, je chante !/Je chante pour les fleurs, je chante/Pour le vent, pour la terre (...) Je chante pour que mon cœur néclate pas de joie (...) Il a baisé mes yeux clos/ et mes lèvres entrouvertes/ Je respirais son haleine/Il me disait des choses/ que je nentendais plus !... Le compositeur précise ...Cest de la prose rythmée, née avec la musique, et sans prétention aucune. Je fais mes paroles parce que je ne trouve jamais exactement ce que jai à dire chez les poètes. Cest inédit. Cest écrit cet été...
Au prieuré Saint-Jean. Non daté. In-8. Broché. Etat d'usage, Couv. défraîchie, Agrafes rouillées, Papier jauni. 64 pages. Coins frottés. Accrocs au dos. Quelques rousseurs.. . . . Classification Dewey : 70.49-Presse illustrée, magazines, revues
Sommaire: Introduction à une pastorale des malades par Louis Lochet- Pas comme les autres- Lettre d'une correspondante sourde- Protestantisme et malades par Léon-Joseph Moreau- différentes voies d'accès thérapeutiques par Jacques Sarano-etc. Classification Dewey : 70.49-Presse illustrée, magazines, revues
ADELSWÄRD-FERSEN Jacques d' & TAILHADE Laurent & VERHAEREN Emile & VIVIEN Renée & COLETTE & MOREAS Jean & BARBUSSE Henri & SYMONS Arthur & BERRICHON Paterne & BOIS Jules & DEREME Tristan & DEUBEL Léon & FRESNOIS André du & GHIL René & KLINGSOR Tristan & LA JEUNESSE Ernest & LEGRAND-CHABRIER & MANDIN Louis & MARINETTI Filippo Tommaso & MIOMANDRE Francis de & NAU John-Antoine & NOISAY Maurice de & OCHSE Julien & PILON Edmond & RAYNAUD Ernest & SALMON André & SAINT-POINT Valentine de & SCHEFFER Robert & VISAN Tancrède de ARMFIELD Maxwell & CIOLKOWSKI Henri Saulnier & SARLUIS Léonard & LUINI Bernardino & BAZZI Giovanni Antonio & MOREAU Gustave & VINCI Léonard de & RAPHAEL & RIBERA José de & GOYA Francisco de & RUBENS Pierre Paul & LE CORREGE
Reference : 82965
(1909)
Albert Messein, Paris 15 janvier 1909-15 décembre 1909, 22x25cm, 12 livraisons reliées en quatre volumes.
| «Akademos restera donc une création éphémère, geste précurseur qui marquera l'histoire du mouvement homosexuel et le début du xxe siècle. » |<br>* Édition originale complète des 12 livraisons de cette luxueuse et éphémère revue fondée et dirigée par Jacques d'Adelswärd-Fersen, un des rarissimes exemplaires sur japon, seuls grands papiers, comportant quatre états des gravures en couleurs. Reliures en demi-percaline sable, pièces de titre en maroquin brun, plats de papier marbré, dos et couvertures conservés pour chaque numéro, bel exemplaire à toutes marges. Notre exemplaire comporte bien les quatre états en couleurs réservés aux exemplaires de luxe, tirés sur divers papiers, de chacune des 23 héliogravures d'esthétique Arts & Crafts, symboliste, Renaissance, Art Nouveau et antique, d'après Maxwell Armfield, Henri Saulnier Ciolkowski, Léonard Sarluis, Bernardino Luini, Giovanni Antonio Bazzi, Gustave Moreau, Raphaël, Léonard de Vinci, Pollaiolo, le Corrège, Piero de la Francesca, Rubens, Jose de Ribera, Francisco Goya, Mederhausem Rodo, Cardet, et des statues et stèles du musée de Naples et d'Athènes. L'élégante maquette de couverture est signée George Auriol, maître de la typographie Art Nouveau. Contributions de Laurent Tailhade, Émile Verhaeren, Renée Vivien, Colette Willy, Joséphin Peladan, Jean Moréas, Henri Barbusse, Arthur Symons, Jacques d'Adelswärd-Fersen, J. Antoine-Orliac, Paterne Berrichon, Jules Bois, Jean Bouscatel, Tristan Derème, Léon Deubel, André du Fresnois, Maurice Gaucher, René Ghil, Henri Guilbeaux, J.-C. Holl, Tristan Klingsor, Ernest La Jeunesse, Gabriel de Lautrec, Abel Léger, Legrand-Chabrier, Louis Mandin, Filippo Tommaso Marinetti, Francis de Miomandre, John-Antoine Nau, Maurice de Noisay, Julien Ochsé, Edmond Pilon, Ernest Raynaud, André Salmon, Valentine de Saint-Point, Robert Scheffer, Tancrède de Visan... Très bel exemplaire sur japon, d'une extrême rareté, de la première revue homosexuelle française. Ce n'est qu'en 1869 qu'apparaît le terme « homosexuel », dans les échanges épistolaires entre les journalistes et juristes allemands Karl Heinrich Ulrichs et Karl-Maria Kertbeny. Leurs écrits attestent des premières tentatives de décrire l'attraction physique envers le même sexe, non pour condamner l'acte, mais pour faire accepter une autre forme de sexualité aux yeux de la société. En effet, si les relations homosexuelles sont un élément constitutif des sociétés humaines depuis l'origine, elles ont longtemps été abordées sous l'angle unique de la relation charnelle. Stigmatisé, l'acte sexuel inverti est tour à tour codifié, toléré ou sévèrement condamné à travers les époques et les cultures, mais jamais interprété sous l'angle d'une attirance exclusive. Ainsi, la France, premier pays à dépénaliser l'homosexualité, supprime en 1791 le « crime de sodomie » dans le Code pénal, mais il faudra attendre la seconde partie du XIXe siècle pour qu'émerge la conscience d'une véritable identité homosexuelle comme le décrit Michel Foucault dans son Histoire de la sexualité : « L'homosexuel du XIXe siècle est devenu un personnage : un passé, une histoire et une enfance, un caractère, une forme de vie ; une morphologie aussi, avec une anatomie indiscrète et peut-être une physiologie mystérieuse. Rien de ce qu'il est au total n'échappe à sa sexualité. Partout en lui, elle est présente [...] Elle lui est consubstantielle, moins comme un péché d'habitude que comme une nature singulière. Il ne faut pas oublier que la catégorie psychologique, psychiatrique, médicale de l'homosexualité s'est constituée du jour où on l'a caractérisée [...] moins par un type de relations sexuelles que par une certaine qualité de la sensibilité sexuelle, une certaine manière d'intervertir en soi-même le masculin et le féminin. L'homosexualité est apparue comme une des figures de la sexualité lorsqu'elle a été rabattue de la pratique de la sodomie sur une sorte d'androgynie intérieure, un hermaphrodisme de l'âme. Le sodomite était un relaps, l'homosexuel est maintenant une espèce. » LES PRÉCURSEURS C'est dans ce contexte que naissent, sous la plume de Balzac, des personnages assumant pleinement leur autre sexualité, notamment Zambinella, Seraphita et surtout Vautrin, considéré comme le premier homosexuel de la littérature française. Cependant que Baudelaire qui voulait initialement titrer ses Fleurs du Mal : « les Lesbiennes » est condamné pour ses poèmes, Lesbos et Femmes damnées, célébrant les amours féminines. Car en sortant de la marginalité et en obtenant une forme de reconnaissance, les hommes et femmes homosexuels se trouvent confrontés aux regards critiques et aux stigmatisations caricaturales. Quelques écrivains, tels que Georges Eekhoud ou Renée Vivien, proclament littérairement leur homosexualité. D'autres, comme Oscar Wilde, l'assument publiquement, mais ne laissent que discrètement transparaître leur orientation dans leur uvre. Plusieurs continuent à taire leurs véritables appétences, pour s'assurer respectabilité et reconnaissance littéraire. Parmi eux, Proust et Montesquiou deviennent alors la cible de la plume assassine et fière de Jean Lorrain, « en-philanthrope » proclamé : « Mort, Yturri te salue, tante » écrit-il à Montesquiou, par voie de presse, à la mort de son amant, Gabriel Yturri. De pareilles - et véridiques - insinuations sur Lucien Daudet vaudront à Lorrain un célèbre duel avec Marcel Proust. CHASSE AUX SORCIÈRES D'Adelswärd-Fersen, né en 1880, grandit au cur de cette révolution des murs et vit les terribles conflits intérieurs entre désir personnel et morale institutionnelle, entre représentation sociale et liberté intime. Si la France représente un espace de liberté bien supérieur à ses voisines, le jugement de la société reste profondément hétéronormé. Le fameux paragraphe 175 du nouveau Code pénal allemand condamnant en 1871 les « actes sexuels contre nature » dans tout l'Empire ou la condamnation d'Oscar Wilde aux travaux forcés en 1895, soulèvent l'indignation des homosexuels déclarés et l'inquiétude silencieuse des autres. Le monde littéraire n'est pas épargné. En 1900, G. Eekhoud est poursuivi pour Escal-Vigor, premier roman à parler ouvertement et positivement d'amours masculines. En 1902 Friedrich Alfred Krupp se suicide à la suite du scandale de présumées « orgies sexuelles » de Capri. L'année suivante, d'Adelswärd-Fersen, tout juste majeur, est accusé à son tour de pratiquer des « messes noires » avec de jeunes adolescents et la participation de l'aristocratie. De la chasse aux sorcières médiévale aux théories complotistes modernes, l'accusation de rite satanique est un topos des constructions fantasmatiques des sociétés confrontées aux différentes expressions de l'altérité. Fersen avait d'ailleurs offert à ses juges le modèle littéraire de leur accusation. C'est en effet par la publication en 1902, de L'Hymnaire d'Adonis : à la façon de M. le marquis de Sade, qu'il attire l'attention du Parquet. Et s'il n'écope que de six mois de prison, pour des faits qui seraient aujourd'hui bien plus sévèrement jugés, c'est qu'on lui reproche plus l'expression publique et littéraire de sa sexualité que ses malsaines mises en scène érotiques d'adolescents en tenues antiques. Profondément affecté par le déchaînement médiatique et le violent rejet de l'homosexualité dont il témoigne, Fersen publie en 1905 : Messes noires. Lord Lyllian, roman à clefs s'inspirant de son histoire et mettant en scène les sommités homosexuelles de la fin du XIXe siècle : Oscar Wilde, Lord Alfred Douglas, John Gray, Jean Lorrain, Joséphin Peladan, Achille Essebac, Robert de Montesquiou, Friedrich Krupp et Fersen lui-même. L'intention du jeune poète de 25 ans n'est plus seulement artistique, elle est devenue politique. D'Adelswärd-Fersen devient ainsi l'un des précurseurs du combat pour la reconnaissance et l'acceptation de l'homosexualité dans la société moderne. C'est ainsi que naît le projet d'Akademos. S'il s'inspire ostensiblement de la revue allemande d'Adolf Brand, Der Eigene, Fersen est bien plus ambitieux et souhaite entraîner avec sa revue, une mutation des mentalités. Aussi s'intéresse-t-il à des figures plus engagées comme le scientifique allemand Magnus Hirschfeld, qui crée en 1897 avec l'écrivain Franz Joseph von Bülow, le Comité scientifique humanitaire (« Wissenschaftlich humanitäre Komitee », WhK), première organisation de défense des droits des homosexuels. À la fin de l'année 1907, de la Villa Lysis à Capri, Fersen écrit ainsi à Georges Eekhoud : « La permission fort aimable que vous m'avez donnée d'écrire à Hirschfeld sous votre égide sera mise à profit. Je ne connaissais après mes passages en Allemagne que Brand et son Eigene. D'autre part, j'attendais, afin de correspondre avec les chefs allemands du parti, la réalisation d'un projet à moi, que j'ose vous confier : je voudrais, n'ayant d'ailleurs comme titre suffisant que l'orgueil de nos idées et une ardeur indicible à les savoir moins méconnues, fonder à Paris, en février prochain, une revue d'art, de philosophie, de littérature, dans laquelle petit à petit pour ne pas faire d'avance un scandale, on réhabilite l'autre Amour. J'espère, cher monsieur Eekhoud, que vous nous ferez l'honneur, un jour, de votre compagnie et de ce talent, universel aujourd'hui, qui vous range parmi les apôtres du « mouvement ». Dans tous les cas, je vous remercie pour la sympathie si délicatement exprimée, pour les espoirs que nous partageons, pour les bonheurs décrits, que tous les deux, nous avons, en marge des autres, savourés. » DER EIGENE : L'ANTI-MODÈLE Si Der Eigene, publiée dès 1896, est la première revue homosexuelle européenne et le modèle proclamé d'Akademos, elle ne poursuit pas les mêmes buts, et ne se construit pas sur le même modèle artistique et politique. Présentée comme une source de documentation des activités de nudisme et de l'histoire de l'art, la revue de l'activiste Adolf Brand ne prône pas un bouleversement social, mais une réinterprétation historique des relations hommes/femmes. Se proclamant d'un nouvel hellénisme, il s'appuie sur les usages de la pédérastie antique grecque pour réunir une communauté d'esprit viriliste, et tente de démontrer, au fil des contributions, la supériorité esthétique et érotique du corps masculin dans l'histoire de l'art et des murs. « Didier Eribon souligne de quelle manière les thèses masculinistes de Brand relèvent d'une conception universaliste de la sexualité [...], mais aussi d'une vision misogyne peu encline au changement social. L'étude du masculinisme homosexuel renvoie aussi à la construction d'une image de l'homme pensée comme outil de domination sociale envers les minorités de genre, de classe et de race. [...] la domination masculine se traduit [...] par l'exaltation des vertus morales et physiques de l'homme-machine ». Paradoxalement, la première revue homosexuelle épouse les codes de l'idéologie émergente. Dès 1903, « Brand quitte l'organisation du WhK d'Hirschfeld et fonde la Communauté des spéciaux (« Gemeinschaft der Eigenen », GdE). Influencé par le contexte de la Lebensreform, il exalte la virilité adolescente et la maîtrise de soi dans la nature. Il organise des camps collectifs, des marches sportives et des séances de nudisme, en accord avec les pratiques des Wandervogel, ces regroupements d'adolescents qui alimenteront les rangs des jeunesses hitlériennes à la fin des années 1920. » (Damien Delille, Homoérotisme et culture visuelle dans les revues Der Eigene et Akademos) AUTRE AMOUR, AUTRE CULTURE Akademos procède d'une tout autre philosophie. Pour Fersen il est moins question d'exalter la virilité issue de l'Antiquité que d'explorer une vision littéraire de l'homosexualité héritée du symbolisme décadentiste. La ligne éditoriale de la revue est parfaitement exprimée dans une nouvelle lettre à Eekhoud. « Villa Lysis, 4 août 1908 « Cher Monsieur Eekhoud, « En décembre ou en janvier dernier, je crois, nous avons parlé d'un projet de revue que nous voulions fonder des amis et moi avec l'aide de l'éditeur Messein. Il s'agissait - sans donner de prime abord à la publication un parti pris, une étiquette, une allure de combat - d'arriver à mettre en lumière la question de la liberté passionnelle - les différentes théories sensuelles. Il s'agissait en quelques mots de défendre l'Autre Amour, par le souvenir des temps passés, par les espoirs des temps présents. Akademos est maintenant une chose décidée. Revue mensuelle (que nous espérons plus tard faire paraître tous les quinze jours) elle comprendra dans chaque numéro un roman (à suivre), deux ou trois nouvelles, deux poèmes, deux pages de musique, un courrier de Paris, critique des livres, critique des théâtres, une critique d'art [et] une lettre de l'étranger. De temps à autre un article de philosophie, de médecine, de jurisprudence. Akademos enfin, contiendra outre la couverture, deux hors texte, reproduction d'une uvre antique ou moderne (sculpture, architecture, peinture ou paysage). » Akademos s'affirme dès l'origine comme une revue humaniste et un espace de tolérance, à travers lequel la figure de l'homosexuel(le), sa sensibilité spécifique, son art de vivre et l'expression artistique de sa différence puisse s'inscrire dans une quête de modernité esthétique et littéraire. ADAM L'ANDROGYNE Si Fersen et ses contributeurs cherchent dans l'art antique une légitimité historique, c'est plus pour en extraire une source d'inspiration et offrir une ascendance esthétique à la nouvelle figure artistique que promeut Akademos : l'Androgyne. À l'opposé de la polarité sexuelle défendue par Eigene, la figure de l'androgyne se pose comme une réconciliation entre les genres et une défense de l'indétermination sexuelle. Au-delà de la représentation mêlant féminin et masculin, l'androgyne acquiert dans la revue de Fersen une dimension nouvelle, politique et avant-gardiste. C'est ainsi dans Akademos que l'on trouve, sous la plume de Joséphin Peladan, la première remise en question de l'identité de genre, et les prémices d'une théorie du non-binaire. « L'Amour n'est donc plus pour le lecteur "un sentiment d'affection d'un sexe pour l'autre", mais le sentiment d'affection de l'être humain pour lui-même, qui se manifeste communément, mais non essentiellement, selon la polarisation sexuelle. Sans doute pour la correspondance des formes, l'amour peut se nommer l'attraction d'un sexe pour l'autre. Mais l'âme, quelle part a-t-elle dans la division sexuelle ? Nous avons aperçu Elohim, prenant un côté d'Adam, par une section verticale [...] Adam androgyne avait donc une âme et un esprit androgyne : et la femme serait la moitié animique et la moitié spirituelle de l'homme, comme elle est sa moitié physique ? Les théologiens, en concile, se sont posé cette question. En isolant Aïscha de Aisch, Iohah lui a-t-il donné une âme personnelle, ou a-t-il dédoublé l'âme, comme il a fait pour le corps ? Ce dédoublement a-t-il été radical, isolant le passif de l'actif ? Ou bien l'âme a-t-elle conservé son androgynisme ? En ce cas l'esprit seul attesterait le sexe intérieur. » (Joséphin Peladan, « Théorie amoureuse de l'androgyne. De l'amour », Akademos, n° 6, juin 1909) UNE ACADÉMIE SANS EXCLUS Là où Brand prônait la guerre des sexes, Fersen célèbre leur consubstantialité. Refusant tout clivage, il ouvre, dès le premier numéro, sa revue aux écrivaines lesbiennes et libérées, dont Colette, Renée Vivien et Annie de Pène, mais également aux écrivains de toutes sensibilités. Des auteurs aussi disparates que Maxime Gorki, André Salmon, Marinetti, J.-H. Rosny aîné, Arthur Symons, Henri Barbusse et Léon Tolstoï côtoient les écrivains explicitement engagés dans la cause homosexuelle. Comme l'écrit Nicole G. Albert : « Certes Fersen s'adresse aux membres de « l'Autre Amour » et conçoit Akademos comme un lieu de ralliement, voire de résistance, mais il ne veut pas les cantonner à la marginalité et vise, de façon utopique, à créer une académie sans exclus, c'est-à-dire à attirer un lectorat beaucoup plus large afin de dédiaboliser, faute de la banaliser, l'homosexualité. » (Albert, Nicole G. « Réédition d'Akademos : la renaissance d'une revue pionnière », La Revue des revues, vol. 68, no. 2, 2022) ICONOGRAPHIE D'UNE SUBCULTURE L'iconographie de la revue joue ici un rôle fondamental. Affranchie de toute fonction illustrative, elle développe sa propre identité et définit les nouveaux codes de l'homoérotisme créant des images qui « alimente[nt] la création d'une subculture homosexuelle, à même de soutenir le partage des sensibilités et d'imaginer des alternatives aux normes sociales de genre. » Le soin apporté à la réalisation de ces gravures à pleines pages, sur un papier spécial et tirées en quadruple état dans les exemplaires de luxe, témoigne de la particulière attention portée par Fersen à cette autre expression de la sensibilité homosexuelle. De futures icônes de la culture gay sont ainsi, pour la première fois, présentées dans une optique homoérotique, comme l'Antinoüs Farnèse, le Saint Sébastien de Ribera ou Le Jeune Violoniste de Raphaël. Mais c'est dans les uvres modernes que la nouvelle imagerie homosexuelle prend véritablement forme : le poignet cassé et les costumes dandy du caricaturiste Moyano, la gestuelle du fascinant androgyne de Léonard Sarluis intitulé Inquiétude, dont l'uvre originale n'a pas été retrouvée, le Iacchos de Maxwell Armfield et surtout les compositions d'Henri Saulnier Ciolkowski dont « le style ou le pinceau effilé aux doigts - les soies furent sûrement arrachées à la perruque d'une irréprochable poupée d'Asie - attaque, ô consciencieux, la tablette blanche. » (André Thévenin, « Un adepte du noir et blanc : Ciolkowski », Akademos, n°9). «L'homoérotisme devient un moyen de contourner l'interdit sexuel et de le sublimer par l'art» (Damien Delille) Parallèlement, et en réaction directe à la revue de Fersen, prend forme dans les médias réactionnaires, une imagerie violente, caricature de celle d'Akademos. C'est notamment en février 1909 qu'apparaissent dans un numéro spécial de la revue de L'Assiette au beurre intitulé « Les p'tits jeun' hommes » et portant en couverture une caricature de Fersen, plusieurs des stéréotypes visuels scellant la rhétorique naissante de l'homophobie. LE SUICIDÉ DE LA COMMUNAUTÉ La plus signifiante et émouvante de ces gravures est cependant une simple photographie qui illustre le premier numéro d'Akademos. Il s'agit du portrait de Raymond Laurent, jeune poète et amant de Longhorn Whistler, neveu présumé d'Oscar Wilde, qui s'est donné la mort le 24 septembre 1908 à Venise. Plus qu'un hommage, la photographie de ce Phbus moderne s'offre en figure tutélaire de la revue, Christ païen portant tout à la fois l'espoir et la tragédie du « troisième sexe » : « Mais ne faites point de ce suicide un crime à la littérature. Laurent s'est tué. Le revolver lui a été mis au poing par une époque où la maison Tellier est la seule expression d'âme permise. Il y a des façons de syvetonner les âmes d'élite : c'est par les préjugés » (d'Adelswärd-Fersen, sous le pseudonyme de Sonyeuse, Akademos, n° 1). Dès son premier numéro, Akademos fut accueilli avec respect et admiration par le monde littéraire, comme en témoigne cet éloge de Charles-Henry Hirsch dans le Mercure de France : « Akademos [...] est une revue somptueuse, imprimée avec luxe et bon goût. Toutes les belles choses n'ont heureusement pas un destin court et il faut souhaiter la durée à ce nouveau recueil. ». Malgré la confiance et la volonté de Fersen, sa revue ne survivra qu'une année, non en raison d'une censure ou d'une campagne de dénigrement, mais du fait même des principaux intéressés par cette courageuse, mais trop précoce tentative de révolution des murs : « Les abonnements sont d'une rareté dérisoire, et pour la raison simple que l'on considère dangereux de s'abonner... Au lieu de m'aider, toute une catégorie bien peu indulgente et nullement intellectuelle d'adonisiens me tourne le dos - est-ce par habitude ? dirait un plaisantin. [...] il reste la volonté de continuer la tâche, et l'espoir de former un parti. » (Lettre à G. Eekhoud, 9 mai 1909) - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
Chartres, Métais, 1902 gr. in-8, 447 pp., portrait hors-texte, ill. in-texte dont certaines à pleines pages, broché. Petites taches sur la couverture. Rousseurs.
Ouvrage tiré à 315 exemplaires (1/300 sur papier ordinaire).Léon Moreau (1863-19..) fut instituteur à Broué, canton d'Anet (Eure-et-Loir). Dans la préface, l'auteur justifie la création de cet ouvrage par ces mots "J'ai cru faire utile en sauvant de l'oubli un grand nombre de renseignements intéressants". - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
IMPRIMERIE A. OLIVIER ET CIE. 1924. In-8. Broché. Etat d'usage, Couv. légèrement passée, Dos satisfaisant, Intérieur acceptable. 15 pages - Envoi de l'auteur.. . . . Classification Dewey : 97.2-Dédicace, envoi
Classification Dewey : 97.2-Dédicace, envoi
Paris, Pour les Bibliophiles du Palais, 1948. In-4, 156 pp., en feuilles, couverture originale illustrée, étui et chemise cartonnés de l'éditeur (taches à l'étui et la chemise).
Édition originale illustrée des lithographies en noir de Luc-Albert Moreau. Un des 180 exemplaires tirés sur vélin pur chiffon des Papeteries d'Arches, celui-ci l'exemplaire nominatif de Pierre Servin. * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
REPERTOIRE ABEL GAY. non daté. In-8. Broché. Etat d'usage, Plats abîmés, Dos satisfaisant, Intérieur frais. Non paginé, environ 4 pages. Partition pour chant seul + paroles. Déchirure sur le premier plat n'altérant pas la elcture de la partition. Dessin en gris et blanc sur le premier plat.. . . . Classification Dewey : 780.26-Partitions
Paroles de Léon GRAVELINE et Abel GAY. Classification Dewey : 780.26-Partitions
HADOL, MOREAU (Eugène), LANGLOIS (Hippolyte), BOURGUIN (L.-A.), SAINT-AGNAN CHOLER, BEAUVALLET (Léon)
Reference : 2861
(1874)
Paris, Degorce Cadot, 1874. In-4, 400 p., demi-chagrin rouge (dos un peu frotté).
Contes, légendes diaboliques, récits fantastiques, ayant trait "aux sorcières, aux magiciens, aux génies et aux fées" (par ANDERSEN, POE, NERVAL, DUMAS, etc.). Illustré de 51 gravures sur bois coloriées, "d'un fantastique outrancier et dont la facture côtoyant le surréalisme et une certaine naïveté enchantera les amateurs"(M. Loliée). Première année complète de cet hebdomadaire, qui en aurait compté deux. Remarque : une des illustrations évoque une lanterne magique. * Loliée, Romans noirs, n° 356 ("de toute rareté") ; cf. Witkowski, Editions populaires, 146. * Voir photographie(s) / See picture(s). * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte sur rendez-vous.
Chartres, 1903 gr. in-8, 414 pp., ill., broché. Couv. légt abimée avec des petits manques.
- - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
Dupont Paul 1900 approx.
Bon état Grand format Piano
Platon François Châtelet Léon Robin M.-J. Moreau
Reference : 100101519
(1985)
ISBN : 2070322866
Folio 1985 11x18x2cm. 1985. Poche. 256 pages. Bon Etat intérieur propre
Hachette & Cie. fin XIXème. In-4. En feuillets. Bon état, Tâchée, Dos satisfaisant, Quelques rousseurs. 12 pages. Gravure couleur en couverture.. . . . Classification Dewey : 780.26-Partitions
"H. 274 & Cie. ""L'île fortunée"". Poésie de albert Samain. Partitions pour piano et chant à 4 voix. Classification Dewey : 780.26-Partitions"
Platon François Châtelet Léon Robin M.-J. Moreau
Reference : 176913
(1985)
ISBN : 2070322866
Folio 1985 poche. 1985. Broché. 256 pages. 248pages. poche. Poche Bon Etat intérieur propre pointes cornées
Action Française Bureaux de l'Action Française 1911, In-8 broché, 132 pages non coupées. Rousseurs sur la couverture, dos fragile corps de l'ouvrage en bon état.
Toutes les expéditions sont faites en suivi au-dessus de 25 euros. Expédition quotidienne pour les envois simples, suivis, recommandés ou Colissimo.
[REVUE] 1) Jean Giraudoux, Max Jacob, Paul Valéry, Jean Cocteau, Ernest Hemingway, Pierre Brisson, Philip Toynbee, Maast (Jean Paulhan), Agrippa d'Aubigné, Thierry Maulnier, Christian Bérard. 2) Marcel Proust, Henri Focillon, François Mauriac, Audiberti, T.S. Eliot, William Faulkner, Jules Romains, Alexandre Arnoux, Marsile Ficin, Jacques Fouquet, Jean-Pierre Faye, Aristide Maillol, Georges Braque, Henry de Waroquier, Emile Bouneau, François Salvat, Roger de La Fresnaye, Georges Auric, Paul Eluard, Thierry Maulnier. 3) Jean Giraudoux, Pierre de Ronsard, Louis Jouvet, Ernest Renan, Alexandre Blok, Jean Anouilh, Virginia Woolf, Jean Paulhan, Rudyard Kipling, Jean Genet, Thierry Maulnier, Maurice Blanchot, Stéphane Sinclair, Alexandre Astruc, Yanette Delétang-Tardif, Jean-Louis Boussingault, Mariano Andreu, Jean Cocteau, Jacques Dupont, Jean Hugo, Roger Morel, Henri Sauguet, Georges Hugnet. 4) Jean Racine, André Suarès, Jules Romains, Daniel Halévy, Marcel Aymé, Philippe Hériat, Patrice de la Tour du Pin, Pierre Boutang, Jacques Villon, Marcel Gimond, Francis Grüber, André Marchand, Jacques Despierre, Brassaï, Léon Gischia, Louis XIII, Thierry Maulnier. 5) Chateaubriand, Paul Claudel, François Mauriac, Francis Jammes, Colette, Nicolas Gogol, André Gide, Alain, Stephen Spender, Jérôme et Jean Tharaud, Renaud Kast, Henri Matisse, Pierre Bonnard, Antoine Bourdelle, Albert Marquet, Luc-Albert Moreau, Christian Bérard, Olivier Messiaen, Louis XIV, Thierry Maulnier. 6) Stendhal, Henri Martineau, Jules Supervielle, Julien Green, Alexandre Biély, Roger Caillois, William Faulkner, Aldous Huxley, Marie Stuart, Daniel-Rops, Hugo von Hofmannstahl, Franz Liszt, Alphonse de Lamartine, Jacques Vier, Catherine Pozzi, Gabriel Marcel, Louise Hervieu, Marc Chagall, René-Jean Clot, Jacques Thévenet, Milleret, Thierry Maulnier.
Reference : 8130
LA TABLE RONDE. Cahiers 1 à 6. Paris, Les éditions du centre / La table ronde, décembre 1944 à juin 1946. Six forts volumes in-4, brochés, fac-similés, couvertures rempliées.
Tirage limité. Beaux exemplaires sur vélin crèvecœur du Marais, numérotés. [8130]
[HITLER] M. Bertrou, René Jacquet, Jean Neuilly, Fernand A. Marteau, Kurt ang, Léon Meudon, Jean Moreau-Dupuy, Roger Braun.
Reference : 10742
Vendre, vol. XX, n° 124, Paris, mars 1934. In-4, broché, illustrations.
Contient une annonce publicitaire pleine page en couleurs sur Dupont d'Isigny. [10742]
Librairie des Beaux-Arts, reliure 1/2 maroquin à coins, dos lisse, textes dorés, 112 pages, 48 planches hors texte
Ouvrage en parfait état, couvertures conservées.(mos)
Il le félicite pour sa nomination à l’Institut et lui renouvelle son admiration pour son œuvre. Il espère qu’il a pu terminer le monument de Dumas (monument d’Alexandre Dumas fils, inauguré en 1906), et qu’il pourra enfin goûter quelques repos à Cuy [Cuy Saint-Fiacre]. « Ce Cuy où j’ai laissé tant de souvenirs attendrissants et qui me donne droit à tant de reconnaissance envers vous – Ce Cuy, où j’ai été dans le bien être et le charme de vivre tant d’angoisses estivales ! ». [Marguerite de Saint Marceaux aimait recevoir à Cuy ses amis peintres, musiciens et écrivains] Il lui précise qu’il est en Roumanie depuis 4 semaines, « La cour, malheureusement est en grand deuil par suite de la mort du prince de Hohenzollern, frère du roi. Celui-ci a interdit toute musique, toute réception au palais, au grand désespoir de la reine. Je n’ai pu la voir qu’une fois ; cela me prive de la récompense quotidienne qu’étaient les deux heures charmantes passées auprès de cette unique souveraine… ». Cette situation le condamne, lui, détestant la promenade, à rester toute la journée devant sa table et son piano. « J’ai pu terminer cet été l’œuvre dramatique que j’ai commencée il y a plus de 3 ans et dont ma vie d’hiver et mes travaux symphoniques ont si souvent interrompu la réalisation… ».