Lyon, Benoist Rigaud, 1595. In-16 (115 x 70 mm) de 816-(47) pp., 1 p.bl., notes en manchettes, veau fauve, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges (reliure du XVIIe siècle).
Nouvelle édition de la traduction française de Denis Sauvage publiée une première fois en 1551 des Dialoghi d’amore de Léon l'Hébreu dont l’originale italienne avait paru en 1535 à Rome. Portrait gravé de l’auteur sur le titre (vignette).« Publiés en 1535, après la mort de Léon l’Hébreu, les Dialoghi d’amore connurent un grand succès non seulement en Italie, mais dans toute l’Europe. Le livre fut très vite traduit en hébreu, en espagnol, en français et en anglais. L’auteur relate les entretiens de «l’amoureux et passionné Philon » avec sa « sage Sophie », entretiens qui portent successivement sur l’essence de l’amour et du désir dans le Dialogue I, sur son universalité dans le second, et sur son origine et sa naissance dans le troisième. Né à Lisbonne en 1460, Léon l’Hébreu alias Juda Abravanel suivit son père Isaac Abravanel, financier érudit et figure légendaire du judaïsme ibérique, à Naples et devint médecin à la cour du vice-roi. Connu pour ses travaux de philosophie et de poésie, il enseigna à Rome et dans d’autres villes d’Italie. Les Dialogues d’amour constituent son oeuvre majeure et sont marqués par la double influence de l’École néo-platonicienne de Florence, notamment de Ficin et de Pic de la Mirandole et de la philosophie juive médiévale placée sous l’égide Maïmonide et d’Ibn Gabirol » (Chantal Jacquet). Provenance : bibliothèque de Hyacinthe Théodore Baron (1707-1787) avec son ex-libris armorié et la devise « Mihi Res non Me Rebus », doyen de la faculté de médecine de l'Hôtel-Dieu de Paris de 1750 à 1753, premier médecin des armées du roi en Allemagne et en Italie., il fut nommé en 1752 membre de l'Académie des sciences et laissa plusieurs ouvrages de médecine. Exemplaire rogné court en tête, traces de frottements sur la reliure, quelques rousseurs.Brunet, III, 984 ; Baudrier, III, 441 ; Gay, I, 891 ; Caillet, I, 2-11. Guaita, 1550 ; Chantal Jacquet, L’Essence de l’amour dans les Dialogues d’Amour de Léon l’Hébreu et dans le Court Traité in Spinoza et la Renaissance de Saverio Ansaldi (2007) ; Catalogue de la bibliothèque de feu M. Baron (1788) n°507.
Venise, Franciscus Senensus, 1564. Petit in-8 (10 x 15 cm) de (60)-422 ff. 2 ff.bl. (sig. a-f8 g12 A-Z8 AA-ZZ8 AAA-GGG8), vélin rigide, dos à cinq nerfs, titre manuscrit sur le dos et la tranche inférieure (reliure de l'époque).
Première édition latine établie par Giovanni Carlo Saraceni qui signe la dédicace, du célèbre ouvrage de Léon Abravanel dit Léon l'Hébreu réfugié en Italie après l'exil de 1492, une des oeuvres maîtresses du néo-platonisme humaniste de la Renaissance.« Publiés en 1535 à Rome, après la mort de Léon l’Hébreu, les Dialoghi d’amore connurent un grand succès non seulement en Italie, mais dans toute l’Europe. Le livre fut très vite traduit en hébreu, en espagnol, en français et en anglais. L’auteur relate les entretiens de «l’amoureux et passionné Philon » avec sa « sage Sophie », entretiens qui portent successivement sur l’essence de l’amour et du désir dans le Dialogue I, sur son universalité dans le second, et sur son origine et sa naissance dans le troisième. Né à Lisbonne en 1460, Léon l’Hébreu alias Juda Abravanel suivit son père Isaac Abravanel, financier érudit et figure légendaire du judaïsme ibérique, à Naples et devint médecin à la cour du vice-roi. Connu pour ses travaux de philosophie et de poésie, il enseigna à Rome et dans d’autres villes d’Italie. Les Dialogues d’amour constituent son oeuvre majeure et sont marqués par la double influence de l’École néo-platonicienne de Florence, notamment de Ficin et de Pic de la Mirandole et de la philosophie juive médiévale placée sous l’égide Maïmonide et d’Ibn Gabirol » (Chantal Jacquet, L’Essence de l’amour dans les Dialogues d’Amour de Léon l’Hébreu et dans le Court Traité in Spinoza et la Renaissance de Saverio Ansaldi, 2007)). Belle impression en caractères italiques sortie des presses vénitiennes de Franciscus Senensus avec sa marque typographique au titre.Ex-libris manuscrit à l'encre du temps "Heeris (…)" et cachet sur le titre de la Congrégation de l'Oratoire Saint Philippe Néri à Bologne, société de vie apostolique catholique fondée à Rome au XVIe siècle.Caillet, I, 2-08 : « Excellente édition des célèbres dialogues » ; Brunet, III, 984 (édition 1535) ; Publications of the Cambridge Antiquarian Society, 1846, n°8 p. 117 : « A Latin one appeared for the first time at Venice 1564 ».
Guillaume Rouillé, Lyon 1551, petit in-8 (10,5x17,5cm), 675 pp. (44 p.), relié.
Édition originale de la traduction française des Dialoghi d'amore donnée par Denis Sauvage, sieur du Parc. La page de titre est ornée d'un très bel encadrement gravé sur bois d'après une composition de Pierre Vase. Très belle impression lyonnaise en caractères italiques, avec lettrines et ornements. Exemplaire entièrement réglé de rouge, 28 lignes par page. Reliure lyonnaise en plein maroquin de l'époque, dos lisse richement orné d'arabesques et pointillés dorés, plats ornés en leur centre d'un grand motif typographique doré sur fond de pointillés dorés, larges arabesques et entrelacs en écoinçons, toutes tranches dorées et ciselées d'arabesques végétales. Très habiles restaurations au dos et coins. Ex-libris de la bibliothèque de James Toovey encollé sur le premier contreplat, celui de Samuel Putnam Avery réalisé par le peintre et graveur anglais Charles William Sherborn collé sur la première garde, tampon à sec de la bibliothèque Gianni de Marco sur la garde suivante. Deux ex-libris manuscrits anciens sur la page de titre. Libraire et éditeur, James Toovey (1813-1893) fut également un important bibliophile. Il acquit la bibliothèque du château de Gosford, en Irlande du Nord, en 1878. Après sa mort, ses livres furent vendus en partie aux enchères en 1894, alors que son fils en garda une autre partie qui fut vendue ensuite en 1899 à M. J. Pierpont Morgan, fondateur de la Morgan Library de New York. Samuel Putnam Avery (1822-1904), marchand d'art et connaisseur fut nommé commissaire chargé du département des arts américains de l'Exposition Universelle à Paris. Fondateur et pendant longtemps administrateur du Metropolitan Museum of Art de New York, il fut également un grand collectionneur d'estampes et d'ouvrages rares établis dans de superbes reliures. Cet ouvrage de grande facture, l'une des plus belles réalisations de l'imprimerie lyonnaise alors à son apogée, est emblématique d'une période charnière de l'histoire de la langue française renaissante, deux ans après la publication de la Défense et illustration de la langue française de Joachim du Bellay. La traduction de Denis Sauvage, dédiée à Catherine de Médicis, fait date dans l'histoire de la langue française. Correcteur de l'éditeur Guillaume Rouillé, Sauvage se convertit un temps à la Réforme et fut - à l'instar de Froissart et de Commines - l'historiographe du roi Henri II. Particulièrement sensible à la réforme de la langue française il n'hésita pas dans cet ouvrage à inventer de nombreux néologismes. Ce sont au total plus d'une centaine de mots qui sont ainsi répertoriés dans le glossaire qu'il dresse à l'attention du lecteur en fin de volume. Plusieurs de ces termes ont d'ailleurs aujourd'hui été adoptés par l'usage?: astuce, bénévole, dimension, immédiatement (contrairement à médiatement), moteur, etc. L'éditeur Guillaume Rouillé, formé à l'imprimerie à Venise, fut quant à lui l'un des premiers en France à se conformer aux règles de l'orthographe modernisée que Ronsard venait de préconiser quelques mois plus tôt. Judah Abravanel (ou Léon l'Hébreu, 1460-1521), cabaliste juif refusant de se convertir au christianisme, fut contraint en 1492 de quitter la Castille pour Gênes où il exerça la médecine. Ses dialogues contribuèrent, avec ceux de Marsile Ficin, à la diffusion en France d'un néo-platonisme étroitement lié au mouvement humaniste. Les poètes du cénacle lyonnais puis ceux de la Pléiade accueillirent avec enthousiasme la Philosophie d'amour. On en retrouve en outre un exemplaire parmi les 105 volumes répertoriés de la bibliothèque de Montaigne qui s'amusera de l'immense succès du texte?: «?Mon page faict l'amour, lisez-luy Léon Hébreu et Ficin.?» Son influence traversera pourtant le temps, un siècle plus tard Spinoza lui empruntera le concept d'amour intellectuel de Dieu. Bel et rare exemplaire, établi dans une luxueuse reliure lyonnaise de la Renaissance et ayant notamment appartenu à Samuel Putnam Avery, fondateur du Metropolitan Museum of Art de New York. - Photos sur www.Edition-originale.com -
benoist rigaud 1595 A Lyon, 1595, Benoist Rigaud, 1 volume de 70 x 115 mm environ, 816 pages, (24) ff. (Tables, Annotations, Dictionnaire). Reliure plein cuir postérieure (XVIIe ou XVIIIe), dos à quatre nerfs portant caissons ornés de fers filigranés et titres dorés, roulette dorée sur les coupes, tranches rouges, gardes blanches. Coiffe supérieure abimée, craquelures et frottements sur le cuir, coins frottés, cernes sur les gardes, petite tache en haut des marges des pages 7 à 17, légères traces de mouillures marginales également sur les feuillets de tables, sinon bon état.
Juda Abravanel dit León Hebreo (Léon l'Hébreu) (né à Lisbonne vers 1460 - mort à Naples après 1521) est un médecin, philosophe néoplatonicien et poète de la Renaissance, né Juif portugais, mais ayant émigré jeune en Italie. Issu de l'illustre famille Abravanel, il est le fils d'Isaac Abravanel, qui fut accusé de complot et dut quitter précipitamment le Portugal avec sa famille en 1483. Il se fixèrent d'abord à Tolède jusqu'en 1492. Ayant refusé de se convertir au christianisme, il est expulsé d'Espagne en 1492 et s'installe à Gênes puis à Naples.En 1502, ses célèbres Dialogues d'amour étaient déjà terminés, semble-t-il, en italien (Dialoghi d'amore), mais ils ne furent pas imprimés avant 1535 à Rome. Outre le néoplatonisme, on sent l'influence de la kabbale juive. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.