Denoël, 1966, in-8°, 278 pp, index des noms cités, broché, couv. à rabats lég. salie, état correct (Dossiers des Lettres Nouvelles). Edition originale, ex. du SP, prière d'insérer joint
"Charles Fourier a connu pendant un siècle une existence obscure ; il passait pour une tête fantasque. Or depuis quelques années, il bénéficie d'un regain de faveur ainsi que tous les socialistes que Marx qualifiait avec beaucoup de dédain, d'utopiques. L'essai d'Emile Lehouck a le mérite de remettre en lumière un représentant de la littérature officieuse, lançant des idées insolites pour reconstruire et améliorer le monde. De façon plus précise, cet essai renverse une hiérarchie de valeurs : au lieu de l'économiste, c'est le réformateur moral, le visionnaire, l'écrivain que ces pages réhabilitent." (Louis Trenard, Revue belge de philologie et d'histoire, 1970) — "Fourier fut trahi par l'Ecole sociétaire, comme le fut Saint-Simon par les saint-simoniens. M. E. Lehouck a voué à Fourier une vive admiration et il est probablement le premier à l'étudier dans sa totalité et non pas seulement en sociologue. En effet, Fourier ne fut pas uniquement le critique impitoyable de la société admiré par Engels, il fut de plus un grand créateur poétique et le théoricien d'une sociologie qui pressent la psychanalyse. Précurseur de Marx, précurseur de Freud, Fourier fut-il l'inventeur du freudo-marxisme ? Assurément non, mais le surréalisme a pu réclamer son héritage. Cela explique aussi bien l'actualité de Fourier de nos jours que son anachronisme de son temps. Son originalité fut d'être entièrement indifférent au christianisme. Alors que l'oeuvre des « lumières », de Voltaire et Diderot à Sade, n'a de signification que par référence à l' « Infâme » et à sa morale, Fourier n'est pas anti- mais a-chrétien. Il peut ainsi construire son utopie sociale optimiste sur une éducation et une morale dégagées de l'observation objective de la sexualité avec la plus grande indifférence au tabou. Cela aurait suffi à le rendre inintelligible à son époque, dont l'éloigna encore un langage ésotérique et un génie littéraire rabelaisien peu répandu chez les économistes. S'il ne resta pas inconnu, bien que les socialistes l'aient jugé compromettant, c'est que la bourgeoisie cafarde trouvait utile d'exploiter le « pornocrate » comme repoussoir du socialisme. Aujourd'hui, bien des affirmations qui furent scandaleuses semblent être devenues vérités premières. Fourier garde cependant cette force révolutionnaire qui séduisit André Breton, celui-ci l'admire pour le rejet de « la trinité abjecte : la famille, la patrie et la religion ». Comme Fourier est paradoxalement un esprit religieux, il eût été plus exact de parler de la trinité : père, patrie, patron, selon la formule de Georges Bataille. La pensée de Fourier est exposée par l'auteur avec beaucoup de clarté, de façon révélatrice, avec le souci de convaincre. L'enthousiasme de M. Lehouck rend un son parfois très polémique. Il est facile d'enfoncer le médiocre Cabet. Il n'est pas certain que le phalanstère soit une préfiguration du kibboutz et que la reconnaissance du rôle du profit par les économistes soviétiques puisse être considérée comme une revanche de Fourier sur Marx. Le livre est bien écrit, bien présenté ; les textes cités ont une saveur merveilleuse." (H. Dubief, Le Mouvement social, 1967)
P., Denoël, 1966, in-12, br., 280 pp. (DE8)
Collection Dossier des Lettres nouvelles. Envoi de l'auteur à Le Mouvement Social.
Denoël/Gonthier. 1978. In-12. Broché. Etat d'usage, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Papier jauni. 250 pages.. . . . Classification Dewey : 921-Philosophes et psychologues
Collection médiations n°170. Classification Dewey : 921-Philosophes et psychologues
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Paris, Denoël - Dossiers des Lettres Nouvelles, 1966. Petit in-8 broché, 278 pp.