Gallimard, 1980, in-8°, 391 pp, traduit de l'anglais, broché, bon état (Coll. Bibliothèque des Sciences humaines). Edition originale en français, ex. du SP
Avec des textes souvent cités, où l'auteur s'essaie à l'analyse structurale de matériaux bibliques : « La Genèse comme mythe », « La légitimité de Salomon » ; avec d'autres sur la communication non verbale, sur les « Injures et catégories d'animaux », sur la guerre, sur « Cheveux, poils, magie » où il s'attache à distinguer symboles publics et privés, où il prend aussi ses distances avec la psychanalyse ; sur « Les Vierges-mères », sur « Frazer et Malinowski » : voilà un recueil qui apporte la preuve d'une ombrageuse liberté d'esprit, et qui fait mieux connaître en France le maître de Cambridge, l'une des grandes figures de la vie intellectuelle britannique. Malgré une « adhésion nuancée » aux thèses structuralistes, l'auteur s'y montre volontiers empiriste. Il veut voir autre chose que « symbole et signification » dans la façon dont les « primitifs » conçoivent le monde ; car ce monde, ils le modifient aussi. Reste que l'anthropologie ne saurait être une « science naturelle », et que Leach repousse les explications matérialistes sommaires (sociobiologie, déficience alimentaire selon Harris, etc.). Il observe que l'homme n'a cessé de concevoir comme limitée l'unité de son espèce, d'opposer « nous » aux « autres », « nous » aux « monstres ». Mais il affirme que la culture humaine est sans frontières, même si elle est diverse et contrastée. Nous l'observons comme un kaléidoscope de modèles « transformationnels » dont aucun ne peut être considéré en lui-même.
Maspero, 1972, in-8°, 399 pp, traduit de l'anglais, préface de Raymond Firth, postface de Jean Pouillon, 4 cartes, figures, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Bibliothèque d'anthropologie)