Paris, Barthélémy Girin, 1704, , in-8 de (10), 5, (1), 61, (3) pages et 8 planches, cartonnage de l'époque couvert de papier marbré, Aux origines de la formation de la géométrie projective Première édition, très rare. En matière de géométrie projective, le traité de Le Poivre marque une étape essentielle entre Desargues et Poncelet. En réaction à un article très critique paru dans le Journal des Scavans (l'auteur y affirmait que Le Poivre avait copié en tout point la méthode de De La Hire), Le Poivre fit paraitre, en 1708, une seconde version revue. Premier historien à lui rendre justice en 1837, Michel Chasles met en lumière la manière dont Le Poivre réinvente, et ne la copie donc pas, la méthode de transformation géométrique de De La Hire. En effet, bien que "la transformation de Le Poivre est une homologie analogue à celle" de son prédécesseur (Taton), il "n'utilise pas la notion de foyers, le système des notations qu'il emploie préfigure l'idée de transformation projective qui prendra tout son sens avec Poncelet, enfin, il élève sa méthode au niveau de l'abstraction en expliquant qu'une figure n'est que la concrétisation d'une vue de l'esprit, rejoignant ainsi l'intuition arguésienne plus que tout autre géomètre de son époque" (Pequet). Un moment important, aujourd'hui toujours oublié, dans la formation de la géométrie moderne. Malgré des restaurations sur les trois premiers feuillets, bon exemplaire en reliure du temps. Emile Pequet, "Jacques-François Le Poivre" dans Astronomie et mathématiques, Université de Mons-Hainaut, 1999, pp. 63-112 ; Taton, "La préhistoire de la géométrie moderne" dans Revue d'histoire des sciences, 1949, volume 2, p. 217 ; Chasles, Aperçu historique sur l'origine et le développement des méthodes en géométrie, 1837 ; DSB, VIII, p. 252-253. Couverture rigide
Bon in-8 de (10), 5, (1), 61, (3)