Paris, Sebastien Mabre-Cramoisy, 1686. In-18 de [12]-243-[21] pages, pleine basane brune, dos à nerfs orné de filets et fleurons dorés, pièce de titre absente, roulette dorée sur les coupes, tranches rouges. Coiffes et coins frottés, petite fente au mors inferieur, un cahier légèrement déboîté.
Illustré d'un frontispice gravé. Rare publication qui ici est attribuée à Valentin Conrart, mais est en réalité l'oeuvre de Michel Le Faucheur, pasteur né à Genève en 1585. Son enfance est rude et marquée par la piété austère huguenote. Il étudie la théologie sous des maîtres illustres, tels que Théodore de Bèze et acquiert une solide connaissance, non seulement du latin, du grec et de l’hébreu, mais aussi du syriaque. Ses talents théologiques considérables lui valent une nomination comme pasteur à l’église de Dijon alors qu’il n’a que 18 ans. En 1607, il accepte un poste à Annonay (Ardèche) sans avoir reçu un congé régulier de l’Eglise de Dijon, ce qui lui vaut une plainte au synode national de La Rochelle de la même année. En 1609, il se rend à Paris et prêche trois fois à Charenton. Ces prêches sont remarqués et on rapporte même que « quand il vint à sa péroraison, il tira les larmes des yeux de la plupart de ceux de l’assistance, même de ceux de M. de Sully, encore que les componctions en ceux de sa qualité soient fort rares ». Il n’est donc pas étonnant que plusieurs Eglises se disputent ce pasteur dont la réputation oratoire se répand, y compris dans le Midi, où il prêche à l’occasion de visites chez sa sœur, mariée à Montpellier. Le Faucheur y exercera la fonction de pasteur, mais aussi de professeur de théologie à la faculté locale, qui est florissante à cette époque. Comme la plupart des pasteurs de cette époque, il doit soutenir des joutes théologiques avec des représentants de l’Eglise catholique, et notamment avec l’évêque de Montpellier.