Paris, Librairie générale, Paris, Librairie générale1880 ; in-12, broché, couv. beige imprimée. 2 ff., XII pp., 1 f. chiffr. 4 au verso, 2 ff. n. ch., 246 pp. (chiffrées à partir de 10)Gabriel-Désiré Laverdant (né en 1810 à l’Ile-de-France (Maurice), mort à Paris en 1884) est un fouriériste qui se convertira au catholicisme. En 1840 il dirigea La Phalange et collabora ensuite activement à Démocratie pratique. Vers 1846-47, dit Maitron II p. 449, il était un des phalanstériens qui recherchaient un rapprochement sincère avec les catholiques, même au prix de quelques sacrifices consentis à la morale de Fourier. Au début de 1848, il se convertit au catholicisme. Maitron dédrit dans le détail le cheminement social et religieux du personnage qui combattait toutes les “craties”, y compris la démocratie et qui ne respectait que la théocratie. Laveerdant a publié une douzaine d’ouvrages, tous plus ou moins illuminés : Théocratie et diablocratie, L’Apôtre de Tulle, La Liberté pour les pauvres et pour Dieu, La Renaissance de Don Juan, etc. ainsi qu’une série d’ouvrages sur les colonies listées par Del Bo, Ch. Fourier e la Scuola Societaria p. 33. Celui-ci, publié sous le pseudonyme de Me Petit-Jean (avocat de Notre-Dame !) est particulièrement exalté et mériterait les honneurs d’une blaviérisation. Il est rédigé sous forme de procès théâtral en plusieurs tableaux : Ce n’est pas le diable - Les pires Satans - Notre Dame est républicaine - Le Tohubohu gratuit, obligatoire et laïque. Le théâtre représente le Ciel, la Terre et les Enfers sociaux. Parmi les personnages, outre S. S. le pape on trouve l’archonte Éponyme, l’archonte Roi, Zampa préfet de la scène, le Grand Turc directeur des Beaux-Arts, l’Inominato poète, Jules Ferry, Paul Bert, Barodet, Cantagrel, le général Cambronne... un chœur de Nubiens, Me Petit-Jean clérical, radical, avocat du Diable, de Notre Dame et des saints Innocents, Désiré Laverdant, greffier. Dans un Avis préalable cordial, l’auteur précise, entre autres aveux, qu’il “y a peu d’hommes qui j’aime autant que Schoelcher, étant moi-même négrophile, mais lui n’aime point S. Paul, dont j’enrage”. Il y mentionne aussi St. Fouettard, Jacobin de la Ste. Église “aussi compromettant pour la religion que le jacobin révolutionnaire est ami dangereux pour la République”. Si quelque mauvaise langue va crier que St. Fouettard c’est Louis Veuillot, il répond que “non, pas plus que la queue de Gambetta n’est Gambetta” et que “Cléon de notre république athénienne a pour appendice caudal les citoyens Ferry, Bert, Madrier de Mont Joyeux”. Chef-d’œuvre hétéroclite délirant, sans doute rare, qui mérite la camisole dans le Charenton littéraire du XIXe s.
Paris, Librairie sociétaire, 1851. In-12 de XXVIII-424 pp., couverture imprimée conservée, cartonnage moderne.
Édition originale. Rousseurs. Del Bo, p.33.