Les Indes savantes, 2023, gr. in-8°, 282 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état
L'histoire ne serait qu'une succession de sanguinaires folies guerrières. S'il est différentes manières de rendre compte du fait ou de le déplorer, depuis une trentaine d'années, les sciences sociales, les historiens, ont ramené la guerre au premier plan des préoccupations scientifiques, provoquant un renouvellement du questionnement sur l'activité guerrière, des réalités des combats à leurs représentations. Dans la même perspective, pour débusquer les rationalités de la guerre, ce volume reprend des expériences militaires, des "témoins", des récits de guerre, des batailles. Ils ont été enrôlés pour les besoins de la cause. L'entreprise fait partie du renouvellement de l'histoire des guerres. Un constat préliminaire s'impose : il n'existe pas de discours de la méthode spécifique aux thèmes militaires. Le seul recours, la fabrication empirique considérée comme intrinsèque au métier d'historien, peut le cas échéant ouvrir sur d'autres disciplines comme l'économie ou l'anthropologie. Dans ce volume, le point de départ est la notion de "récit de guerre", croisée avec des interrogations sur "l'événement" guerrier, sur "l'histoire-batailles", sur le "guerrier", sur le volontariat militaire, sur la nature du combat, sur la mémoire des guerres. L'axe de recherche suivi reste l'articulation des faits militaires et d'une histoire englobante qu'on définira, faute de mieux, comme "culturelle". Une histoire où on s'attache à revisiter les lieux communs du récit de guerre, le questionnement du témoignage de guerre et, par voie de conséquence, la fabrication de l'histoire militaire. Un des buts de ce livre est de reprendre la question du "récit de guerre" comme élément structurant du récit des historiens.
P., La Boutique de l'Histoire, 2006, gr. in-8°, 462 pp, une carte dépliante hors texte, sources, iconographie, biblio, index, broché, bon état
L'ouvrage étudie plusieurs aspects de l'histoire de la célèbre bataille du 18 juin 1815. En adoptant une durée longue, de 1815 à nos jours, le livre décrit une histoire politique et culturelle du souvenir et de la mémoire de l'événement en France. Il commence par une analyse inédite des circonstances militaires et politiques et des images diverses qui donnèrent corps à la notion de défaite glorieuse dès l'origine. La mémoire des combattants est ensuite mise à contribution (en particulier le témoignage, inédit, du commandant Rullière) pour restituer ce que furent la journée de Waterloo et les spécificités de la guerre napoléonienne. Le livre se poursuit par l'exploration des arguments et des attitudes qui font de Waterloo le point de départ d'une culture politique de la défaite nourrie par toutes les familles politiques du XIXe siècle. La mobilisation de la gloire à des fins partisanes a des effets insoupçonnés. Car en voulant penser la bataille au nom de la Nation on l'a enrichie d'une mythologie politique dont le sens allait bien au-delà de la bataille du 18 juin 1815, et dont le but n'était pas la revanche sur l'Angleterre mais sur l'ennemi intérieur. Les dernières parties de l'ouvrage retracent la manière dont Waterloo s'est inséré dans une construction culturelle d'une grande diversité. Le livre éclaire en effet l'historiographie de la bataille et particulièrement la naissance de l'histoire militaire où l'étude de Waterloo joua un rôle décisif. Il recense aussi l'ensemble des sources littéraires et iconographiques qui ont pris le 18 juin 1815 pour objet, décrivant ainsi la genèse, l'évolution et la réception de représentations qui expliquent en définitive pourquoi Waterloo en France n'évoque pas seulement Napoléon et l'indomptable courage des grenadiers de la Garde, Cambronne et des mots fameux, mais aussi, Victor Hugo, Chateaubriand, Fabrice del Dongo et Stendhal.