19 x 23 Saint-Sever 1828 Longue lettre de 68 lignes sur trois pages d'une écriture serrée : "Mon cher Mancamp, ta lettre m'a irrité...Qui t'a donc si mal instruit des dernières élections? il est vrai que je ne me suis pas mis en avant, que je n'ai pas brigué des suffrages ... parce que je savais qu'il m'était impossible d'être nommé et que je n'aime pas à courir après une ombre...Mettre en doute...mes sentiments patriotiques est une suprême injustice, c'est se faire sans le savoir les complices des ennemis de la liberté qui veulent m'éloigner à tous prix d'une tribune...N'ai-je pas tout quitté pour défendre l'indépendance de la France...ne m'a-t-on pas trainé dans les cachots, où j'ai été gardé...comme un vil criminel ?... Dans mes nombreux écrits ai-je laissé échapper un mot que ne fut consacré à la lutte de la liberté et de la patrie ? Tu m'opposes M. Bié [?] et qu'a-t-il fait . ...Quelles garanties d'un passé offrent-elles à son avenir ?...Oui je veux être député... ils nommeront Poy-Ferré et ...dire peut-être qu'ils ne sont pas sûr d'un Lamarque...Ne doute jamais de mes principes patriotiques, lis la circulaire que j'écrivis aux électeurs de mon 7e [?] arrondissement, qui m'avaient nommé à la place de M....fais la lire à tes amis et prends l'engagement évidemment que je n'accepterai jamais rien d'un pouvoir et que je consacrerai à la défense de la liberté les derniers moments d'une vie, qui fut tout entière vouée à la patrie....Je t'embrasse. Max. Lamarque". Exilé sous la Restauration à cause de ses opinions bonapartistes présumées - il avait rallié Napoléon lors des Cent-Jours, qui l'avait chargé de réprimer l'insurrection vendéenne - le général Lamarque s'était retiré à Saint-Sever (Landes), d'où il était originaire. Il tenta de s'investir en politique au début des années 1820, sans succès. Sa lettre véhémente, datée du mois d'août 1828, s'inscrit dans le contexte d'élections législatives anticipées dues au décès du marquis du Lyon de Campet (1762 - 21 juillet 1828), maire de Mont-de-Marsan à plusieurs reprises et député royaliste depuis 1827. Cette lettre, très personnelle, est intéressante, car elle nous révèle un général Lamarque encore très combattif. Lamarque sera d'ailleurs élu député en décembre 1828 face au baron de Poyferré de Cère. Il deviendra un des chefs et un des principaux orateurs de l'opposition républicaine. Ses obsèques à Paris en 1832 donnèrent lieu à la première insurrection républicaine de la Monarchie de Juillet. Adresse au dos, cachets postaux de St-Sever, cachet de cire rouge rompu. Bon état. Nous joignons un double feuillet imprimé portant l'envoi manuscrit "à M. le Général Lafitte de la part du Général Lamarque" correspondant aux pages de titre de l'ouvrage du général Lamarque "Nécessité d'une armée permanente...", imprimée à Paris en 1820 chez Anselin et Pochard.