A Paris, chez P. Jannet / Coll. ''Bibliothèque elzévirienne'', 1857. Un vol. au format pt in-12 (168 x 107 mm) de xvi - 152 pp. Reliure d'édition de plein cartonnage cerise, filets d'encadrement à froid et fleurons angulaires à froid portés sur les plats, dos lisse orné de filets gras et maigres à froid, large fleuron central doré, titre doré.
Belle impression sur vergé agrémentée de délicats ornements typographiques. L’auteur se plaît ici à parodier un texte de dévotion populaire, les Quinze joies de la Vierge, et énumère en quinze tableaux les «joies», c’est-à-dire les affreux malheurs de l’homme pris dans la «nasse» du mariage, présenté comme la source de tous les maux domestiques, érotiques et autres, et surtout comme l'origine du malheur suprême de tout être humain: la perte de la liberté. Le ton est nettement misogyne et anti-féministe et s’inscrit dans une tradition médiévale qui remonte à saint Jérôme (notamment son Adversus Jovinianum) où les machinations et ruses féminines font le malheur de l’homme; mais le mari est présenté comme un balourd sans imagination, «métamorphosé en âne sans qu'il soit besoin d'aucun enchantement», aussi coupable que son épouse, et qui a bien cherché son malheur: «Dieu n'a donné froid qu'à ceux qu'il sait assez chaudement emmitouflés pour pouvoir le supporter.» Le texte offre un tableau vivant et enjoué des pièges de la conjugalité, sans désir toutefois de corriger les mœurs, mais en jetant un regard ironique, toujours amusé. L’intérêt du texte tient en particulier à ce que chacun des quinze tableaux, mi-narratifs mi-satiriques, dans une langue proche de la langue parlée, est en soi une petite nouvelle avec de nombreux dialogues vifs et réalistes. Vicaire I, Manuel de l'amateur de livres du XIXème, 656. Dos bruni présentant en outre un petit manque superficiel en tête. Feuillets très légèrement oxydés. Très rares rousseurs dans le texte. Du reste, bonne condition. L'exemplaire a conservé de larges témoins.