La perle de la collection des caricatures de 1870-71 PILOTELL.
Reference : 10407
(1879)
Londres, Imp. Delatre, Howland st. 23, 1879. 1 vol. in-folio de 1 titre, 19 planches et 1 table gravés, maroquin rouge, dos lisse orné, large roulette dorée d'encadrement sur les plats, titre frappé au centre (reliure anglaise de l'époque).
Exemplaire personnel de Pilotell. Cet album n'a été tiré qu'à cinquante exemplaires. Georges Pilotell, dessinateur-lithographe (1845-1918), issu d'une famille bourgeoise de Poitiers, est venu à Paris poursuivre ses études ; il gagna sa vie en donnant des caricatures aux journaux et essuya quelques condamnations sous l'Empire. Le graphisme était pour lui une manière concrète d'exprimer les pensées nées de l'actualité et il demandait pour l'artiste une totale liberté : lorsqu'on lui défendit sous le Siège de Paris de publier un dessin qui représentait Villemessant directeur du Figaro, sous les traits d'un proxénète et d'un espion, il protesta dans la Patrie en danger. Fondateur du Gamin de Paris en 1867, puis de la Caricature en 1870, Pilotell collabora à l'Eclipse, à la Parodie, au Hanneton puis au Bouffon. Sous la Commune, il s'auto-proclama délégué pour les Beaux-Arts au Musée du Luxembourg. Commissaire de Police, Pilotell procéda à des arrestations, celle de Chaudey notamment. En mai 1871, il put s'enfuir, se réfugia à Genève d'où il fut expulsé en juillet 1873, et par Milan gagna Bruxelles, La Haye, Rotterdam, Augsbourg, enfin se fixa en Londres où il gagna sa vie en dessinant dans les journaux de mode.« Comme tout exilé politique, Pilotell menait une existence précaire et par l'édition d'eaux-fortes tentait d'améliorer un sort peu enviable. Ce qui est sûr, c'est que son album fut tiré à cinquante exemplaires, dont une dizaine à peine, éparpillés de par le monde, se sont conservés dans les bibliothèques privées. Un des exemplaires faisait partie de la collection du chancelier Bismarck » (Ch. Feld, préface à la réédition, Paris, 1969).D'après Quentin-Bauchart (Berleux, la Caricature politique en France pendant la guerre, le siège de Paris et la Commune) « c'est la perle de la collection des caricatures de 1870-71 ; collection de toute rareté ».Très bel exemplaire annoté par l'auteur sur les feuilles de garde, relié luxueusement dès sa parution sur son lieu de publication par Pilotell lui-même qui choisit une fois à Londres d'ajouter un e à la fin de son nom (Pilotelle). Berleux, 149 et 217 ; Maitron VIII, p. 188 ; Le Quillec, 1986.