Édition originale de cette remarquable relation par La Condamine de la première descente scientifique de l’Amazone. L’un des quelques exemplaires imprimés sur grand papier. S.l., 1746. In-8 de : I/ (2) ff., xvi pp., 216 pp., 1 carte dépl. ; II / (1) f., 108 pp., (2) ff., 1 pl. dépl. Relié en veau fauve marbré, dos à nerfs orné de fleurons dorés, pièce de titre en maroquin rouge, tranches mouchetées. Coins frottés, petit manque aux coiffes. Reliure de l’époque. 198 x 125 mm.
Précieux exemplaire imprimés sur grand papier.L’ouvrage est illustré d’une carte dépliante intitulée « Carte du cours du Maragnon ou de la grande rivière des Amazones » dessinée par l’auteur et gravée par G.N. Delahaye. Cette carte est la première à respecter les latitudes et la première à retracer le cours de l'Araguay.I/ Edition originale de cette « très intéressante relation » (Chadenat), de la première descente scientifique de l’Amazone. Brunet, III, 729 ; Chadenat, I, 2665 ; Leclerc, Bibliotheca Americana, 1768 ; Pritzel 1848; Double, Cabinet d’un curieux, 30 ; Sabin 38484 ; Rahir, La Bibliothèque de l’amateur, 483 ; Palau 129370 ; Borba de Moraes, I, 446.« Relation très estimée. » Chadenat.« On trouve dans cette relation des renseignements précieux sur plusieurs parties d’une contrée immense qui ne nous était connue que par les écrits des missionnaires. A ces renseignements, La Condamine a ajouté des observations très judicieuses sur les indigènes. » Leclerc.« Charles-Marie de La Condamine (1701-1774) est un voyageur et mathématicien français […] Il entreprit différents voyages, et après avoir parcouru sur la Méditerranée les côtes de l’Afrique et de l’Asie, il trouva à son retour l’Académie occupée d’un projet d’expédition pour déterminer la longueur du méridien à l’équateur. Il se proposa pour en faire partie, et fut accepté... Il partit donc, en 1736, avec Godin et Bouguer pour le Pérou. Non seulement il observa le renflement de la Terre à l’équateur relativement aux pôles, mais il remarqua que les montagnes attirent à elles les corps graves, et les font dévier de la verticale [principe de l'attraction générale des masses] […]. La Condamine faillit y périr, par suite de l’imprudence d’un de ses compagnons nommé Seniergues. Le libertinage et le ton hautain de ce jeune homme ayant irrité les citoyens de la Nouvelle-Cuença, ils se soulevèrent contre les voyageurs ; mais le seul coupable en fut la victime. La Condamine descendit la rivière des Amazones, et fit sur ce fleuve un trajet de plus de cinq cents lieues, échappant vingt fois à la mort. […] La Condamine fut un des premiers membres de l’Académie des Sciences admis à l’Académie Française, où il fut reçu par Buffon, en 1760. » (M. le Dr. Hoeffer, Nouvelle biographie générale, XXVII, 544).Cette relation fournit les premiers renseignements botaniques précis sur le quinquina. Ce voyage permit également la découverte du caoutchouc et du curare, poison utilisé par les Amérindiens pour leurs flèches. La Condamine reviendra à Paris en février 1745 en rapportant plus de deux cents objets d'histoire naturelle qu'il offrira à Buffon.Une fois l’expédition scientifique achevée, La Condamine décida de traverser le Brésil en descendant le fleuve Amazone avant de regagner l’Europe. Le présent ouvrage comporte en fait le récit de la première exploration scientifique de cette rivière.L’auteur présente en ces termes cet ouvrage : « Voici la Relation abrégée de mon voyage de la Rivière des Amazones, que j´ai descendue depuis le lieu où elle commence à être navigable jusqu´à son embouchure, et que j´ai parcourue dans une étendue de plus de mille lieues […]».Le récit de La Condamine était "of great importance, because for the first time the long course of the Amazon was traversed by a man of science capable of making astronomic observations, and determining longitudes." (Borba de Moraes).« Some copies are printed on thick paper » (Sabin).II/ Edition originale de cette lettre relatant l’assassinat de Seniergues, chirurgien du Roi, à Cuenca au Pérou. Il s’agit du récit d’un soulèvement populaire à Cuenca où, attaqué pendant une course de taureaux, le chirurgien du Roi, Seniergues, perdit la vie pour avoir pris partie dans la vendetta qui opposait deux familles de la ville. « Son combat, le sabre à la main, contre une multitude de furieux, donna un spectacle plus singulier que celui des Taureaux » (Prévost, Histoire Générale des Voyages, XIX, p. 479). Les membres de l’expédition furent alors sévèrement impliqués et la plupart virent leurs vies menacées. La présente édition est ornée d’une superbe planche gravée dépliante présentant une « Vue d’une Place préparée pour une Course de Taureau, en la Ville de Cuenca au Pérou. ». Précieux exemplaire imprimé sur grand papier de ce très intéressant récit de la première expédition scientifique le long du fleuve Amazone, conservé dans sa reliure de l’époque. Provenance : de la bibliothèque princière de Starhemberg au château d’Eferding (cachet).