Grenoble, Glénat / Musée Dauphinois, 2013, in-4 br., 94 p., N° 59 de la revue "L'Alpe" (hiver 2013), illustrations n. et b. et coul., couverture à rabats, très bon état.
« Cité des ducs, capitale historique de la Savoie » annoncent les panneaux d’autoroute à l’approche de Chambéry. Belle accroche, certes. Mais ce rappel d’un glorieux passé suffit-il à définir la préfecture savoyarde ? C’est à un décryptage des apparences que s’attache ce numéro de L’Alpe, qui interroge l’histoire de la ville pour mieux comprendre ce qui fait, aujourd’hui, la spécificité de ce carrefour alpin. Carrefour en effet, de par sa situation privilégiée entre les Alpes et le couloir rhodanien. En s’implantant au croisement de voies menant vers l’Italie par de grands cols, les comtes et ducs de Savoie ont affirmé leur puissance en tant que « portiers des Alpes ». Autour du château, la ville est ainsi devenue un centre alpin d’importance. Malgré le glissement du pouvoir vers Turin, elle a conservé son rôle administratif, attirant une élite aristocratique qui a durablement marqué les lieux, comme en témoignent notamment les nombreux hôtels particuliers. Qui dit carrefour, dit aussi confluences culturelles, artistiques, intellectuelles, gastronomiques. Ici se sont rencontrés pendant des siècles des hommes et des idées, à mi-chemin entre Europe du Nord et monde méditerranéen. Et si la réunion de la Savoie à la France semblait une évidence géopolitique en 1860, il flotte toujours ici un délicieux parfum d’outre-monts qui participe au charme de la cité. Dans une architecture qui doit beaucoup aux Piémontais, dans la collection de son musée des Beaux-Arts ou encore dans les délicates saveurs de sa cuisine. Mais aussi dans l’apport d’une population venue de la péninsule, qui a contribué au développement économique et qui perpétue de nos jours de chaleureuses relations avec sa voisine. Voir le sommaire sur photos jointes.