Paris 4 mars 1991, 21x29,7cm, une feuille.
Lettre autographe signée de l'écrivain Pierre Klossowski au chorégraphe Maurice Béjart, datée du 4 mars 1991. 29 lignes rédigé au stylo noir sur un feuillet. Tel un poème, cette belle et enthousiaste missive fut rédigée en une longue colonne de texte. Klossowski félicite le chorégraphe pour son autobiographieMort subiteparue la même année et s'émerveille des goûts littéraires de Béjart si semblables aux siens. Pierre Klossowski souligne dans la lettre les affinités qui le lient à Béjart. Il consacre un long passage àMort subite, le dernier ouvrage de Béjart sur son célèbre père, le philosophe Gaston Berger : "La miraculeuseAnwesenheit [présence]d'un tel pèresuscitée par untel fils! A vous lire, je ressens cette célébration dans sa piété filiale toute de joyeuse certitude, à la cadence goethéenne duRoi des Aulnes[...]". Il évoque leur passion commune pour le poète Rainer Maria Rilke, avant de mentionner un ancien projet de collaboration : "Je n'oublie guère votre visite [...] ni votre idée d'un ballet autour d'unBaphomet invisible...". Quelques années auparavant, leBaphometavait déjà fait l'objet d'un projet théâtral avorté avec la Biennale de Venise. La lettre s'achève sur une allusion au "travail pictural exclusif" de Klossowski : son immense production de dessins qui l'occupe jusqu'à la fin de sa vie. Lettre admirative de Pierre Klossowski sur les talents d'écriture de Béjart et ses influences littéraires. Provenance : archives personnelles de Maurice Béjart. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Paris 5 août 1969, 21x27cm, trois feuilles.
Lettre autographe signée de l'écrivain Pierre Klossowski adressée à Maurice Béjart, datée du 5 août 1969. 58 lignes rédigées au stylo noir sur trois feuilles. Intéressante lettre sur un projet d'adaptation en ballet duBaphometde Klossowskipar le chorégraphe Maurice Béjart. Klossowski avait rencontré Maurice Béjart par l'entremise d'un ami commun, l'écrivain et cinéaste François Weyergans. De cette rencontre était née l'idée d'un ballet autour du livre deKlossowski Le Baphomet. Ce conte médiéval baroque, publié quatre ans plus tôt, retraçait les vicissitudes mystiques et les déchirements religieux des Templiers. L'écrivain, obsédé par le projet, confie ses doutes sur une telle entreprise, qui semble irréalisable tant les écueils sont nombreux : "Plus je m'évertue à esquisser quelques ébauches de synopsis, et plus sûrement je m'égare [...] je n'arrive pas à sortir d'une visualisation théâtrale". On trouve de fascinants passages interrogeant la relative perméabilité entre le texte littéraire et la scène de ballet : "Il me semble maintenant que c'est non point le tableau mais la trame verbale - le mouvement de la parole et ses développements qui offriraient les éléments desfiguresque seul votre génie puisse réinventer à sa guise !".Il dresse à la fin de la lettre une liste de trois scènes à adapter et lui fait part d'une idée de mise en scène très originale : "(J'avais imaginé que l'on assisterait à l'animation de la statue de Ste Thérèse du Bernin - le page simulant la statue - donc jouant la moniale pour figurer leBaphomet- mais voilà encore du «théâtre»)". Malgré les efforts de Klossowski, le projet de collaboration avec Béjart ne fut jamais réalisé. Les deux artistes restèrent néanmoins proches,et leur correspondance, dont nous trouvons encore trace en 1991, témoigne de leur longue amitié. Provenance : archives personnelles de Maurice Béjart. - Photos sur www.Edition-originale.com -