Léon Curmer, Paris 1856, Pet. in-4 (18,5x26,5cm), (10) XII (6) 399pp. (3) xiv, relié.
Premier tirage de cette édition tirée en chromolithographie àl'imitation des manuscrits enluminés, dont les pages illustrées ont nécessité l'emploi de plus de 900 pierres et 3 à 14 couleurs par pierre.Chaque page est magnifiquement ornée d'un riche et large encadrement du texte chaque fois différent (avec une unité stylistique par double page), et cinq présentent une chromolithographie pleine page. 437 chromolithographies tirées de manuscrits du XIVe au XVIe siècle, toutes montées sur onglets. Reliure d'éditeur en plein maroquin vieux rouge signé en bas du contreplat Léon Curmer. Curmer n'étant pas relieur mais éditeur, on ne sait à quel relieur il s'est adressé pour réaliser ces reliures d'éditeur. Dos à 5 nerfs orné de caissons constitué d'un triple filet à froid. Titre doré. Triple filet d'encadrement à froid sur les plats. Riche frise intérieur. Tranches dorées. Rousseurs sur les pages de garde et le faux-titre, rares dans le volume ; parfois traces très pâles de micro piqûres dans les marges blanches. Trace de mouillure le long d'une partie du mors inférieur. Un coin légèrement dénudé, petits chocs le long de la bordure externe. Très bel exemplaire. Ex-dono manuscrit : A Mesdemoiselles Fannély & Clotilde Arragon souvenir de mon ordination XXII décembre MDCCLXVI. Marc Burdin, prêtre. Avant que la chromolithographie s'allie à la publicité et aux tirages à grande échelle à la fin du XIXe, elle n'en était encore qu'à ses balbutiements quand Curmer décide de l'utiliser pour son projet. Le brevet d'Englemann date de 1837 mais l'ouvrage de Curmer est le premier de cet ampleur à voir le jour en France qui mène le procédé vers des territoires nouveaux, et lorsque le livre a été sorti des presses, il présentait un caractère de radicale nouveauté. Le travail pour la réalisation d'un tel livre a été considérable, non seulement de recherches mais techniquement. L'Imitation de Jésus-Christ, est une uvre anonyme de piété chrétienne, écrite en latin à la fin du XIVe siècle ou au début du XVe siècle, et qui correspond donc à la période des manuscrits utilisés par Curmer. On estime habituellement que son auteur est Thomas a Kempis. Il s'agit du livre le plus imprimé au monde après la Bible et, selon Yann Sordet, de « l'un des plus grands succès de librairie que l'Europe ait connus de la fin du Moyen Âge au début de l'ère contemporaine ».Le texte ici-présent reprend la traduction de Marillac (Paris, Gasse, 1626). Illustre éditeur qui a marqué de son empreinte le XIXe siècle, Léon Curmer s'est ruiné dans la réalisation de livres artistiques tel que le Paul et Virginie de 1838, Les Français peints par eux-mêmes... - Photos sur www.Edition-originale.com -