New-York, Dial Press, 1940, in-8, toile grise éd., 354 pp. (CN5)
Sous-titre : The Men who betrayed France. [Les Hommes qui ont trahi la France].Texte en anglais.Ce pamphlet accusant les Français d’être cause de leur défaite fit grand bruit à sa parution à New-York en 1941.Dans une lettre inédite du 10 novembre 1941 à sa mère, Simone André Maurois écrit : «Ce pamphlet est l'oeuvre d'un réfugié allemand nommé Leo Katz, qui l'a signé du pseudonyme : André Simone... Il suffit d'en lire trois lignes pour voir que le ton n'est ni d'un Français, ni d'un écrivain, mais nous traversons une telle épidémie de bêtise que j'en arrive à m'arrêter aux hypothèses les plus invraisemblables. [...] L'Allemand Leo Katz a lui-même créé une confusion favorable au lancement de son livre puisque, de deux prénoms français voulant se faire un pseudonyme, il a choisi celui de mon mari et le mien : ANDRÉ SIMONE. Une bruyante publicité créait à l'avance, autour de cet ouvrage, de vifs mouvements de curiosité. On parlait de révélations extraordinaires. L'auteur inconnu dissimulait son identité. L'éditeur, que des journalistes venaient interroger au sujet de ce personnage invisible, répondait -" André Simone est le pseudonyme d'un célèbre écrivain français, arrivé à New-York depuis l'armistice....Vous n'en saurez pas davantage. J'ai promis de garder le secret...".Le mystérieux auteur est en fait Otto Katz (1895-1952), l'un des plus importants agents d’influence de Stalinedans les milieux intellectuels et artistiques desdémocratiesoccidentales pendant lesannées 1930et1940. Inculpé, sous le nom d’André Simone, lors desprocès de Prague, il se pendit dans sa cellule le 3 décembre 1952.Loyer (E.). Paris à New-York (Grasset, 2005) cite Maurois.