Wien, Aus der Kaiserl. Königl. Hof-Und Staatsdruckerey (Vienne, Imprimerie de la Cour et de l'État), 1808 ; in-folio ; bradel de papier marbré, pièce de titre vert foncé (reliure de l'époque) ; (4), 169 pp., 25 cartes et plans gravés par Johann Renard, Kilian Parheimer, Ant. Benedict et Heironymus Benedicti, entièrement aquarellés, 1 accompagnée de 2 détails et 5 avec des détails mobiles qui permettent de suivre les mouvements dans le temps.
Édition originale pour les cartes et leurs explications ; le texte des principes était paru à Vienne, même imprimeur, en 1806. Normalement destiné aux Généraux, cet ouvrage, dans cette version in-folio avec cartes, a été tiré à peu d'exemplaires. Il est l'œuvre d'un des grands "capitaines" du XVIIIe siècle, Charles-Louis d'Autriche (1771-1847), duc de Tescher, grand maître de l'Ordre Teutonique, fils de Léopold II, Empereur du Saint Empire (1747-1792) et frère de l'Empereur d'Autriche (depuis 1792) François Ier. En matière militaire, il fut l'élève du Maréchal de Bellegarde et, dès 21 ans, participe aux guerres de la Révolution Française et se comporte avantageusement à Jemmapes, Aldenhoven et Neerwinden où les Français sont défaits ; à 23 ans, il est présent à Fleurus. Lors de la seconde campagne, il est commandant en chef des armées autrichiennessur le Rhin et se permet de battre tour à tour Jourdan puis Moreau, expulsant ainsi les Français d'Allemagne. Reçu triomphalement à Vienne, il est nommé Généralissime des Armées Autrichiennes à 25 ans. En 1797, il est envoyé en Italie contre Bonaparte auquel il oppose une résistance opiniatre au point que celui-ci, admiratif, lui proposera la paix de Campo Formio. Lors de la campagne de 1799, il bat Jourdan à Osterach et Stokach, remporte la bataille d'Heingheim en Suisse et bat également Masséna lors de la première bataille de Zurich ; rentré en Allemagne, il en chasse les Français pour la seconde fois ; mais, déçu de voir ses plans contrecarrés, il se retire en Bohème en 1800. C'est son frère l'Archiduc Jean-Baptiste qui prendra sa place mais, battu par Moreau à Hohenlinden, il sera obligé d'accepter la paix de Lunéville. Obligé de revenir, Charles conduit l'armée en Italie et bat Masséna à Caldiero. Il profite alors du traité de Presbourg (fin 1805) pour réorganiser complètement l'armée autrichienne, adoptant les principes tactiques des Français et instituant la conscription. En pleine réforme, la guerre reprend en 1809 et les Français paient très cher les victoires d'Aspen-Essling et Wagram : chaque fois, le sort de la bataille est très indécis et les Français subissent d'importantes pertes ; mais, déçu par ses Généraux, il se retira définitivement. Plus tard, c'est lui qui conduisit sa nièce Marie-Louise d'Autriche à l'autel lors de son mariage avec Napoléon, puis il devint le guide et le protecteur du duc de Reichstadt après la chute de l'Empereur. Petites usures aux coins et coiffes, sans gravité ; sinon, exemplaire très frais et cartes et plans absolument impeccables. Cet ouvrage est chaudement recommandé par le Maréchal Marmont, duc de Raguse, dans son ouvrage "Esprit des Institutions Militaires" ; Marmont, qui fut un fin connaisseur de stratégie militaire eut l'occasion d'apprécier celle de l'Archiduc.
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