JOUBIN (André) archéologue et conservateur de musée français. Il fut entre autre conservateur du musée Fabre de Montpellier de 1915 à 1920 (1868-1944)
Reference : 53C40
Très belles et intéressantes lettres relatives à cette correspondance dont le libraire Courville, participa passionnément et généreusement comme le témoigne cet échange avec le conservateur. 5 juillet. Il le remercie d’être intervenu rapidement concernant sa dernière interrogation. « …c’est bien là le recueil de copies des lettres de Delacroix à Soulier [Charles Louis Raymond Soulier, 1792-1866], que j’essayais de contacter depuis 5 ans et il arrive 4 ans après le dépôt de mon manuscrit chez Plon. Mais sans votre conseil, j’avais averti l’éditeur que je pourrai être amené à modifier le style de lettres à Soulier. Si vous voulez bien m’envoyer à mes frais bien entendu, ce manuscrit……je vous en serai bien obligé. Je le collationnerai aussi rapidement que possible et je vous dirai tout de suite s’il y a pour la bibliothèque intérêt à l’acquérir, s’il a été publié tel quel par Burty, [Philippe Burty, critique d’art et collectionneur, 1830-1890] cela n’a plus aucune importance ». Il l’invite à remercier pour lui les héritiers et de leur préciser qu’il se conformera à leurs désirs. « Pour les lettres régionales, dont vous me parlez, c’est une autre histoire. Pouvez-vous me dire à qui elles sont adressées ? Ne serait-ce point les originaux des lettres de Soulier. En principe, j’en serais acquéreur pour la Bibl. [othèque], ainsi que du reliquaire, si le prix en est abordable. ». 9 juillet. A la réception de l’envoi du libraire, il ne trouve rien d’inédit. « Mais Burty, comme d’habitude, a coupé les passages qui ne lui paraissaient pas intéressant, et en éditeur scrupuleux je me vois obligé de las rétablir. Je me fais envoyer par Plon, les parties de mon manuscrit qu’il faut revoir et compléter. Ce sera je pense l’affaire d’une quinzaine. La seconde partie de mon manuscrit -1837-1863) est resté à Paris ; je verrai comment procéder… ». 26 juillet. Il lui adresse un règlement de 350 frs. pour l’achat du recueil de lettres de Delacroix à son ami Raymond Soulier et le remercie de prendre à cœur les intérêts de la bibliothèque. « Ce ne sont que des copies, il est vrai, en parties publiées ; mais elles l’ont été si mal par Burty qu’il est toujours bon d’en conserver dans notre Bibl. une copie intégrale. Ces lettres ont été copiées par Soulier lui-même dans sa vieillesse ; elles sont numérotées par lui de 1 à 72. Toutefois il manque un certain nombre de lettres, soit ou elles ont été supprimées par Soulier lui-même ; comme trop intimes, soit qu’elles avaient été égarées par Burty ou Tourneux [Maurice Tourneux, archiviste et bibliographe français, 1849-1917] Si par hasard, les orignaux ont été conservés par les héritiers Tourneux, on pourra sans doute éclaircir la question. La chose est fort possible car notez que la pièce II du Reliquaire est justement une lettre de Delacroix à Soulier et j’ai toujours conservé le souvenir d’une fiche (dans le fameux fichier que vous n’avez pas vu) portant mention de 92 lettres autographes de Delacroix à Soulier. Pour le Reliquaire, je suis en principe acquéreur pour la bibliothèque, dans la mesure où le prix sera abordable. ».