Paris, Imprimerie de P. Didot l'Aîné, 1812. 3 tomes reliés en un fort vol. au format in-8 (208 x 128 mm) de 1 f. bl., 1 frontispice gravé n.fol., xxxi - 278 pp. et 1 f. n.fol. ; 2 ff. n.fol., 270 pp. et 1 f. n.fol. ; 2 ff. n.fol., 212 pp. et 1 f. bl. Reliure de l'époque de pleine basane marbrée blonde, filet, filet dentelés et dentelle dorés encadrant les plats, dos lisse richement orné de filets gras et maigres à froid, larges fleurons dorés, entrelacs de filets dorés à l'imitation d'un moucharabieh, pièce de titre de maroquin vieux-rouge, pièce de tomaison de maroquin ébène, titre doré, tomaison dorée, large palette dorée en queue, filet doré sur les coupes, tranches dorées, dentelle intérieure dorée.
Ensemble complet de des trois tomes ; ici agréablement reliés en un fort volume. Outre un portrait-frontispice gravé, l'ensemble recèle 9 délicates planches sous serpente volante signées de Clément Marillier (reprises d'après l'édition de 1785 chez Les Libraires associés). ''Graveur et dessinateur né à Dijon en 1740, Marillier fut un des graveurs les plus remarquables du XVIIIème siècle, quoiqu'il se destina d'abord à la peinture. Venu assez jeune à Paris, il fut l'élève de Hallé mais abandonna donc assez rapidement la peinture pour se faire très vite une place parmi les artistes graveurs les plus en vogue au XVIIIème siècle, aux côtés de Moreau. Peu de graveurs peuvent lui être comparés pour l'élégance et la délicatesse de sa pointe''. (in Bénézit). ''Chez Marillier, les sujets sont de petites dimensions, mais ce miniaturiste de la vignette excelle à faire mouvoir ses personnages dans un champ de la grandeur d'un écu, n'est jamais plus à l'aise que dans l'infiniment petit. Ses oeuvres sont toutes remarquables par la pureté de goût et la grâce inimitable des ornements : signalons notamment les Idylles de Berquin [...].'' (in Réau). Le théâtre de Crébillon tient une place importante dans l’histoire littéraire, à une époque où les auteurs de tragédies cherchaient servilement à imiter servilement Jean Racine. En effet, Crébillon innova avec des pièces fondées moins sur la psychologie que sur une sorte de «tragique de situation», à coup de scènes d’horreur et autres coups de théâtre. Ainsi, les pièces de Crébillon renferment des scènes saisissantes, des vers bien frappés et énergiques, dont plusieurs sont passés en maximes. Crébillon, écrit d'Alembert, a montré la perversité humaine dans toute son atrocité [...] Il a cru remplir par ce moyen un des deux grands objets que les Grecs regardaient comme le but de la tragédie, la terreur [...] Ce but général et unique des pièces de Crébillon leur donnent un ton de couleur sombre, annonçant ainsi le mélodrame du XIXème siècle. Graesse II, Trésor de livres rares et précieux, p. 297 - Pour l'édition de 1785 : Cohen I, Manuel de l'amateur de livres à gravres du XVIIIème siècle, 263 - Boissais, Le Livre à gravures au XVIIIème siècle, p. 62 - Brunet II, Manuel du libraire et de l'amateur de livres, 412 - Rahir, La Bibliothèque de l'amateur, p. 386 - Cioranescu I, Bibliographie de la littérature française du XVIIIème, 21650 - Réau, La Gravure d'illustration, p. 24 - Bénézit VII, Dictionnaire des peintres et graveurs, p. 183. Angles élimés. Petites épidermures affectant la coiffe inférieure ainsi que le premier plat ; davantage marquées au second. Claires rousseurs ou tâches dans le texte ; dont deux cahiers sont davantage pourvus (sans toutefois entraver la lecture). Nonobstant, bonne condition.