P., Action artistique de la Ville de Paris, 2006, pt in-4°, 215 pp, texte sur 2 colonnes, 188 illustrations dont 57 en couleurs, biblio, reliure de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Paris et son patrimoine)
Par un collectif de 34 auteurs, publié à l'occasion d'expositions présentées au Trianon de Bagatelle, au Musée national de l'armée et à la Mairie du 20e arrondissement du 23 mars au 18 juin 2006. — "Le cheval a conquis, modelé et sculpté Paris. Princes, poètes et écrivains ont chanté la beauté, l'intelligence, le dévouement de la plus belle conquête de l'homme. Pendant des siècles, le paysage parisien, ses rues, avenues, promenades, bois et forêts ont été conçus pour lui ou du moins avec lui.(...) Le cheval à Paris, c'est enfin l'histoire de la société parisienne, de son élite, de son peuple, de ses défilés militaires, de ses transports et déplacements hippomobiles, mais aussi de ses métiers du cheval. Bref, le cheval à Paris, ce n'est pas seulement le passé, les heures de gloire, les drames partagés, c'est également, le sport, la monte, le polo et les courses." (Béatrice de Andia) — Jusqu'en 1914, le cheval est partout dans Paris. Il agrémente les équipages des grandes familles aristocratiques, distingue l'élégant ou le dandy, participe à la passion naissante du sport et de la vitesse. Mais le cheval appartient aussi à l'univers des plus humbles. Il suit le charron dans son travail quotidien, hante l'atelier du maréchal-ferrant et finit parfois son existence dans la vitrine des premières boucheries chevalines. Tous les jours, des milliers de voyageurs fréquentent les voitures de la Compagnie générale des omnibus ou, plus pressés, hèlent un fiacre de passage. Ce nombre important de chevaux – à la fin du XIXe siècle, il y en a encore plus de 80 000 – nécessite la construction d'édifices qui ont marqué l'architecture de la capitale. Ce sont d'abord les grandes écuries du Roi et des princes, à l'image du merveilleux ensemble d’écuries, abreuvoir, remises et manège que le comte d'Artois fait bâtir rue du Faubourg-Saint-Honoré. Au XIXe siècle, la bourgeoisie commerçante prend le relais, édifiant pour ses affaires de nouvelles écuries à proximité des grands magasins, rue du Bac pour le Bon Marché ou dans l'île de la Cité pour le Bazar de l'Hôtel de Ville. Signe de son époque, le cheval témoigne d'un art de vivre, d'une éducation et même d'une morale spécifiques. Quelle maîtrise et quel effort pour guider l'animal par d'insensibles gestes, comme l'apprirent à des générations d'écuyers des maîtres comme Pluvinel ! Cette science ne s'exprime nulle part mieux qu'à la parade ou lors de ces longues promenades au Cours La Reine ou au Bois, véritables rituels où l'on vient autant pour voir que pour être vu. Restent aujourd'hui de ce monde disparu les défilés de la Garde républicaine qui accompagnent toujours les grandes solennités nationales, ainsi que quelques lieux privilégiés qui perpétuent une tradition d'excellence cavalière. Mais c'est surtout dans les trois hippodromes parisiens que la foule des parieurs peut encore communier dans la passion du noble animal.