A Paris, Au Bureau, & chez Demonville, 1783. In-12, deux tomes en en volume, reliure en plein veau de l’époque, pièce de titre, quelques frottements mais reliure solide et agréable. Le volume contient les mois de Novembre 1783 : 191 pages et Décembre 1783 : 204 pages.
Cette publication périodique est fondée par Antoine-René de Voyer d'Argenson, marquis de Paulmy, en association avec Louis-Elisabeth de Lavergne, comte de Tressan, et Jean-François de Bastide.
Jean-François de Bastide (1724-1798), écrivain, journaliste, directeur de la Bibliothèque universelle des romans.
Reference : 010847
Jean-François de Bastide (1724-1798), écrivain, journaliste, directeur de la Bibliothèque universelle des romans. L.A.S., Paris, 1er février 1779, 3p in-4. A Louis-Elisabeth de la Vergne, comte de Tressan (1705-1783). Longue lettre pour encenser le comte de Tressan, nommé « le dieu des bienfaits ». La marquise [de Maupeou], qui est la fille de Tressan, lui a fait passer une dissertation : « je l'ai reçue hier au soir, et nous l'avons dévorée, la petite femme et moi. Je conseille à monsieur le comte de rester dans la persuasion où il est, que son travail lui fera un honneur infini ». Vient ensuite de longs compliments, notamment sur « l'épître à madame de Maupeou [qui] fera un égal honneur au père et à la fille ». Vient ensuite une note autour du Roman de la Rose de Jean de Meung, dont Tressan publia un abrégé : « Le mépris pour Jean de Meun est exprimé de la manière la plus forte ; et comme il n'y a rien de plus juste que ce sentiment, il passera dans tous les cours, avec l'estime et la vénération pour un homme aussi pénétré de la manière dont on doit parler des roses, des femmes et de la beauté. » Il fait ensuite mention de madame Riccoboni et de l'estime réciproque qu'ils se portent, « Je l'ai vue trois fois depuis dix jours et elle ne m'a guère parlé que de vous. ». « Elle adore Ursino », ouvrage que Tressan a publié (Dom Ursino le Navarin et Dona Inès d'Oviédo). Elle « n'a jamais rien lu depuis madame de Tencin dont elle ait été aussi touchée. Elle attend la suite de votre livre du Vatican avec la plus vive impatience. » En effet, Tressan s'est passionné pour les manuscrits médiévaux conservés au Vatican et en a publié certains dans la Bibliothèque universelle des romans. Il cite aussi Riccoboni ; « jamais je ne me placerai à côté d'un homme aussi charmant ». Il a fini par obtenir la lecture son ouvre : « à force de prier, de presser, de gémir, j'ai enfin obtenu le triomphe de l'amitié sur l'amour propre. On m'a lu hier vingt pages, quelles pages ! Elles seront suivies de cinquante si le charme se soutient (et je n'en doute pas) elle n'aura jamais rien fait d'égal, et les meilleurs peintres n'auront jamais ni mieux dessiné, ni mieux colorié, ni offert de physionomies plus piquantes et plus intéressantes. Elle ne paraitra qu'au mois d'avril car je ne mets pas tous mes oufs dans un panier, non par prudence, mais par économie. » Il termine en disant avoir transmis l'épitre à madame de Maupeou. « Je me tire un moment de ses bras pour me mettre humblement à ses pieds. » Très intéressante lettre. On y retrouve donc la dissertation, l'épitre et une référence au Roman de la Rose, qui seront publiés en mars 1779 dans la Bibliothèque des Romans (p.189-226). On y retrouve aussi la référence au texte de Riccoboni qui sera publié en avril 1779 sous le titre Histoire des amours de Gertrude, dame de Château-Brillant, et de Roger, comte de Montfort. Bastide est directeur de la Bibliothèque des romans depuis très peu de temps, revue créée notamment à l'initiative du comte de Tressan en 1775. Très beau document. [188-2]