FR, Norma éditions, 2002 Hardcover, 415 pages, Textes au Francais, 315 x 240 x 35 , NOUVEAU, jaquette illustrée, illustrations en couleur / n/b. . ISBN 9782909283630.
Déterminé dans sa vocation par la lecture de Viollet-le-Duc et par son amitié avec le sculpteur Alexandre Charpentier et avec l'architecte et critique Frantz Jourdain, dès 1894 Henri Sauvage dessine des pochoirs pour l'entreprise paternelle de tentures décoratives. La villa Jika qu'il construit à Nancy de 1898 à 1902 pour le maître ébéniste Louis Majorelle, la décoration de deux salons au Café de Paris en 1899, le théâtre de la danseuse Loïe Fuller à l'Exposition universelle de Paris en 1900, puis l'aménagement du magasin du tapissier Jansen en 1902 et celui de la galerie de la revue L'Art décoratif en 1904 le consacrent comme l'un des maîtres de l'Art nouveau européen. De 1902 à 1916, associé avec son ami de jeunesse Charles Sarazin (1873-1950), il réalise plusieurs groupes d'habitation à bon marché dont, en 1903, l'immeuble novateur du 7, rue de Trétaigne à Paris. Parallèlement, les deux architectes construisent des immeubles bourgeois et réalisent des établissements hôteliers dans les stations balnéaires et thermales françaises. Ils ouvrent des succursales de leur agence à Monterrey (Mexique), à Madrid et à Biarritz, où ils signent, en 1904 et 1907, deux opulentes villas, Océana et Natacha, qui allient l'Art nouveau et le régionalisme. En 1909, Henri Sauvage invente le système de construction à gradins, dont il dépose le brevet en 1912, au moment où il réalise le célèbre immeuble revêtu de carrelage " métro " du 26, rue Vavin à Paris. Peu après, il entame les études de l'immeuble HBM du 13, rue des Amiraux, achevé en 1930. Il illustre les possibilités de ses immeubles à gradins par des projets de rues entières et de mégastructures pyramidales, tels le Giant Hotel et l'immeuble Metropolis, imaginés en 1927 et 1928. L'Exposition des arts décoratifs de 1925 consacre le changement de manière qu'Henri Sauvage avait esquissé dès 1913 avec l'immeuble Majorelle, au 124-126, rue de Provence à Paris. Parmi les luxueux immeubles qu'il construit dans la capitale au cours des années vingt, le Studio-building, édifié en 1927 au 65, rue La Fontaine, démontre par son audacieuse polychromie l'extraordinaire capacité de renouvellement de l'architecte, qui conjugue magistralement, avec la construction des nouveaux magasins de la Samaritaine entre 1925 et 1930, l'esthétique Art déco et les performances techniques. À la même époque, il oriente ses recherches vers des procédés de construction rapide, dépose de nombreux brevets, réalise des prototypes de maisons en tubes d'amiante-ciment. En 1931, un an avant sa disparition, il édifie en trois mois les grands magasins Decré à Nantes, aux façades transparentes. Avec cette dernière ?uvre, Henri Sauvage s'affirme comme l'un des très rares architectes à avoir parcouru, avec une rigueur et un talent jamais démentis, l'arc créatif qui va de l'Art nouveau au Style international.