James Sacré (1939-) poète français Deux poèmes autographes manuscrits signés dont un inédit adressés au collectionneur Gérard Leman "cordialement et avec mes meilleurs voeux pour 1989 / James Sacré" 1 f., 1 p., 29,5x21cm, Paris, le 26 décembre 1988 encre noire Le premier poème autographe manuscrit est le poème inaugural de son recueil Une fin d'après-midi à Marrakech, Prix Guillaume-Apollinaire 1988. "Quelqu’un parce qu’on l’aime, c’est peut-être rien Qui serait dans le cœur ou dans l’âme, rien Comme un désir : qu’est-ce qu’on voudrait ? Et qu’est-ce qu’on peut donner ? Mais c’est comme Avoir son visage dans un autre visage, entendre La nuit plus grande. Quelqu’un d’autre et soi-même : les mots plus grands." Le deuxième poème est identifié comme "poème inédit" par James Sacré et ne nous semble pas avoir été repris en recueil par la suite. "On passe devant des maisons, étages pas terminés (brique et la couleur d'argile crue) mais le rez-de-chaussée déjà peint. Une porte en fer (grand losange rouge écrit dans la hauteur d'un fond bleu) ; toute une rangée de ces nouvelles constructions. De l'autre côté de la route un espace en terre sèche et touffes d'herbe broussaillée, des gens le traversent, lenteur, s'en allant comme dans le bleu du ciel. A d'autres moments, des emportements de vent et de poussière. Ou la chaleur silencieuse. De toute façon on finit par n'être presque plus rien, Mais si voilà comme un poème et l'impression soudain d'entendre le monde en cet endroit sans forme et qui s'urbanise (sans forme, et vivre fait son bruit normal et mystérieux) c'est qu'on le traverse à son tour dans la parole et les gestes de quelqu'un ; c'est dans la folie d'une confiance : dans l'écriture. Très beau document.