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‎L'architecture paysanne en France: la maison‎

‎L'architecture paysanne en France: la maison de Jacques Fréal avec la collaboration de Philippe Sers chez Serg en 1977. Le livre est illustré de dessins de Jacques Feracci. Le livre mesure 23x28 cm et pèse 1,800 kg (c) pour 375 pages. Reliure d'éditeur cartonnée avec jaquette. Le livre est en très bon état sous plastique.‎

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‎De même que l'Histoire s'est longtemps écrite dans l'ignorance et le mépris du monde paysan, c'est-à-dire de près des quatre cinquièmes de la population française des siècles passés, l'histoire de l'Architecture a été faite à partir des seuls bâtiments qui témoignaient de l'événement politique les grands édifices religieux, civils et militaires. Nombreuses sont les études qui analysent ou synthé- tisent les particularités de leur style, de leur construction, à la faveur de témoignages solides, de textes circonstanciers, descriptifs ou chronologiques, voire de comptes, de biographies de leurs auteurs ou de leurs commettants, d'écrits théoriques de praticiens contemporains de leur édification. L'architecture bourgeoise de leur environnement bénéficie d'une connaissance peu près équivalente, du fait de son appartenance aux mêmes programmes de construction ou à leurs prolongements esthétiques. Ceux de ses spécimens qui échappé aux transformations successives des noyaux urbains anciens, permettent de retracer l'évolution d'un art de bâtir codifié pour répondre aux besoins et au mode de vie de strates sociales que la chronique nous fait connaître par ailleurs. Les seuls écrits approchant le sujet que nous aient légué les siècles passés éludent l'analyse architecturale et manifestent avant tout des préoccupations économiques. Les uns, dont le succès en librairie fut considérable (La Maison rustique, 1728), dispensent des conseils pratiques aux citadins tentés par la vie aux champs pour rentabiliser leurs biens. Les autres, imprégnés des travaux scientifiques de la fin du XVIIIe siècle et du début du siècle suivant, visent à l'amélioration de la productivité de l'exploitation agricole. Leurs parenthèses architecturales résultent d'un souci d'organisation, complément indispensable d'une saine gestion. Si leurs propos ne font aucune place à l'étude de l'habitat fonctionnel existant, c'est que leurs auteurs ne peuvent voir en lui une œuvre architecturale. On est au temps de l'ordonnancement et du classicisme souverain, ne concevant l'adaptation d'un plan à une fonction qu'au travers des règles de la composition et de l'art de bien bâtir avec symétrie. L'engouement de la société citadine, nouvellement acquise au dépaysement campagnard, va aux tableaux villageois, ceux de la Nouvelle Héloïse ou de l'Encyclopédie, à l'idéalisation des mœurs paysannes dont les peintres du début de ce XVIII° siècle ont déjà su tirer parti. Son comportement intérieur est dicté par la quête d'une pureté, d'un nouveau monde où l'on ne sait s'exprimer que dans le ton galant des salons. Le temps n'est pas venu de la recherche scientifique qui s'intègre au milieu rural pour en élucider les fondements moraux, sociaux ou technologiques. La réactualisation des motivations d'hier n'est pas loin de nous fournir l'explication du comportement de la population urbaine contemporaine et de son goût du ruralisme. Le regain d'intérêt que manifeste pour le sujet, notre monde urbanisé, doit beaucoup à l'univers factice et opprimant qu'ont créé les facteurs économiques de la vie moderne. Le nombre croissant des publications, consacrées à l'habitat ancien des provinces de France, reflète les préoccupations compensatrices d'un public privé des qualités d'intégration, de bon goût et d'humanité de cette architecture. Les louanges décernées à ses créateurs anonymes s'accompagnent...‎