Paris,Imprimerie Nationale,André Sauret éditeur,1954 ;grand in-8°,broché sous étui cartonné; 446pp.,1p.nch.,1f.;exemplaire non coupé en très bon état.
Lithographie originale de Berthold Mahn en frontispice (portrait de Huysmans).Tirage total à 3400 exemplaires numérotés ,celui-ci 1 des 3000 sur vélin d’Arches.(Gr)
1914 Paris, G. Crès, 1914 ; in-8 broché de VIII-182pp. - (2)ff.; couverture rempliée gris pale imprimée en noir et rouge au 1er plat , titre en noir au dos. Illustré dans le texte de dessins de Bernard Naudin. Exemplaire de l'édition ordinaire sur alfa teinté non numérotés, de la collection "Les Proses".
Bernard Naudin, né à Châteauroux en 1876 et mort à Noisy le Grand en 1946 est un dessinateur, graveur, peintre et illustrateur. Il fut l'élève de Léon Bonnat (1833-1922) aux Beaux-Arts et Sociétaire de la Société nationale des Beaux-Arts à partir de 1922. Dos de la couverture jauni, très bon état intérieur. (GrF)
1890 Paris, Genonceaux, 1890; in-8°, demi-chagrin violine, filet doré soulignant les mors, dos à nerfs, auteur, titre et daté dorés, couverture beige imprimée en rouge conservée; 1f.bl., 43pp.- (2)pp. L'illustration en frontispice est en couleurs, les autres dans le texte ou à pleine page sont en noir, fac-similé d'autographe à pleine page.
Bel exemplaire de la première édition. (Reu-Bur)
Paris, Jonquières, 1923 ; in-8°, pleine percaline vert foncé à la bradel, date dorée au dos en pied, titre doré sur étiquette de maroquin noir, tête dorée, couverture et dos conservés (A. Mertens relieur); (4)pp., 336pp., (1)p.Le 1er plat de la couverture conservée est jauni, sinon très bon état.
Frontispice en couleurs et dessins dans le texte par le peintre franc-comtois Emile Jodelet.Tirage limité à 1180 exemplaires numérotés, celui-ci N° 406, 1 des 1100 sur velin de Rives. (GrFC)
Paris, Plon, Nourrit et Cie, sans date ( 1924); in-16°, pleine percaline verte à la bradel, titre doré sur étiquette de maroquin brun, tête dorée, couverture et dos conservés( Merens relieur); (4)pp.,(VI)pp.,380pp.Edition sur alfa. Très bon exemplaire.
On a joint diverses coupures de presse sur la conversion de Huymans.(GrG)
Joris-Karl Huysmans / Eugène Bataille (Arthur Sapeck) / Henry Somm Louis Berjaud / Fernand Xau
Reference : 16222
61 rue Taitbout, Paris "Six numéros de ce journal qui en comporte 18, Louis Berjaud rédacteur en chef et Fernand Xau, secrétaire de rédaction. 32 x 46 cm. 4pp. par N°. En-tête et croquis dessinés par Henry Somm. Nous proposons la réunion des N° 7, 8, 9, 10, 11 et 12. Journal de la plus grande rareté à ne pas confondre avec son homonyme des années 1888-1889 dirigé par Georges Lecomte. Le N°7 (12 novembre 1876) présente en couverture une superbe caricature de Jean Richepin sortant tel un diable de sa boite (Sainte Pélagie, la prison qui l'a accueilli pendant un mois après la publication de la Chanson des gueux), La chanson dans une main et Les morts bizarres dans l'autre. Le texte qui accompagne ce portrait est de son ami Maurice Bouchor. Lithographie en couleurs d'après un dessin de E. Bataille, véritable nom de celui qui se fera connaître sous le pseudonyme d'Arthur Sapeck, l'un des plus fameux Hydropathes. Le N°8 (19 novembre 1876) présente en couverture un dessin de Forain (Gloria Victis). Il contient Types de Paris : ""Le conducteur d'omnibus"" par Huysmans, texte qui sera repris très modifié dans ses Croquis parisiens, publiés en 1880. Le N°9 (26 novembre 1876) présente à nouveau une couverture de Bataille / Sapeck (Me. Gatineau), textes de Francis Enne, Huysmans : ""La blanchisseuse"" (très différent des Croquis parisiens), Maurice Bouchor, Octave Rémy. N°10 (3 décembre 1876) Couverture en couleurs de Bataille : Napoléon-Egalité. Textes par les mêmes dont Huysmans, ""Le marchand de marrons"". N°11 Dimanche 10 décembre 1876. Le dessin en couleurs, Paul de Cassagnac par Bourgevin, se trouve en troisième page. Texte par les mêmes dont ""L'ambulante"" par Huysmans, encore une fois dans une version totalement différente de la publication en volume. N°12 du dimanche 17 décembre 1876 Illustration en double page intérieure par Bourgevin ""La liberté éclairant le monde"" montre un planisphère sur laquelle chaque nation affiche ses crimes. On y retrouve : La faim, de Fernand Xau et surtout la première publication du ""Geindre"" de Huysmans. Les quatre premiers N° que nous proposons sont encore cousus ensemble (sortis vraisemblablement d'un recueil composite). Deux ou trois petites déchirures sans manque en marge extérieur. Le N° 11 est en deux feuillets. Le N° 12 présente de petits manques au niveau du pli central. L'ensemble reste dans un état extrêment satisfaisant compte tenu de la fragilité du papier journal. Aucune bibliothèque publique ne semble conserver de collection complète de ce journal où l'on trouve les débuts littéraires de Huysmans et les tous premiers dessins de Forain. La présence de Sapeck, Bouchor et Xau préfigure la joyeuse bande des Hydropathes de Goudeau dont le premier numéro du journal sera publié en 1879. Contrairement à ce qu'écrit Henri Jouvain dans les Bulletins de la société Huysmans (N°17 1938 et 18 1939), les texte prépubliés dans la Cravache parisienne sont très différents de ceux publiés dans la première édition des Croquis parisiens."
4 février 1902, 11,5x9cm, Une carte recto-verso.
Belle carte autographe de Joris-Karl Huysmans signée à un ami. 17 lignes à l'encre noire, avec des indications au crayon d'un précédent bibliographe. La missive porte sur le centenaire de la naissance de Victor Hugo. Grand admirateur de l'écrivain, Huysmans est horrifié par l'escalade médiatique qui entoure l'événement et déplore avec véhémence la compétition des journaux qui multiplient leurs panégyriques jusqu'à l'excès. « Le poêle ne marchant guère » La lettre débute sur l'évocation du froid glacial qui règne dans l'appartement de Huysmans, au 20 de la rue Monsieur. Suivent des arrangements en prévision d'un déjeuner chez le docteur Victor Crespel, son médecin et proche ami. Le ton de la lettre se durcit alors brutalement dans les lignes suivantes, et révèle un Huysmans exaspéré par l'affaire Hugo : « Ce qu'on va déféquer d'imbécillités sur ses restes ! », s'exclame -t-il dans la lettre. Il est vrai qu'à elle seule, La Presse propose trente-neuf articles sur Hugo répartis sur 5 jours de publication ( !). De nombreux journalistes le démarchent ; il répondra avec réticence au Figaro et à La Revue hebdomadaire. Par décret ministériel, des fêtes officielles et une cérémonie au Panthéon le 26 février en commémoration du centenaire avaient été programmées. Huysmans refusa de prendre part au comité d'organisation, et se lamente : « Un reporter m'a avoué qu'il avait été visiter à propos d'Hugo, les membres de l'académie de médecine ( ? ? ? ! !) et aussi les peintres ». Les hommages populaires excessifs et les « enquêtes commémoratives » des journalistes le scandalisent, et donnent matière à sa virulente diatribe. La lettre se termine sur un post-scriptum concernant Mme Leclaire, « de plus en plus exaspérée par l'idée de rester à Ligugé ». Le ménage Leclaire s'était installé avec Huysmans dans la commune de Ligugé, près de Poitiers. Fervent converti, Huysmans a fait construire une demeure non loin de l'abbaye bénédictine de Saint-Martin, où il se destinait à devenir oblat. Huysmans fut forcé de revenir à Paris l'année précédant la rédaction de cette lettre ; les Leclaire sont quant à eux restés à Ligugé, au plus grand mécontentement de Mme Leclaire. Précieux témoignage de la verve féroce de Huysmans et de son grand respect pour Victor Hugo et sa mémoire. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Paris, Tresse & Stock, 1889. 1 vol. (115 x 185 mm) de 1 f. et 230 p. Demi-maroquin marron à coins, dos à nerfs, titre doré, tête dorée, couverture et dos conservés (reliure signée de Goy et Vilaine). Édition originale. Envoi signé : « À l'ami Bobin. Et mort aux mufles ! J.-K. Huysmans ».
Les lettres de Huysmans à Prins pour l’année 1888 montrent que l’écrivain n’est pas satisfait de son éditeur. D’autres maisons d’éditions, comme Stock qui l’avait fait deux ans plus tôt, le démarchent. C’est le cas de la maison Quantin qui voudrait publier un livre à illustrations sur la Belgique et la Hollande, pour lequel il serait mieux rémunéré. Mais comme il le dit lui-même le 2 janvier : « Le chiendent, c’est que j’ai un traité avec Stock » ; « Ce Stock est le dernier des imbéciles. Il ne fait même plus l’ombre d’un lançage. Je suis à moitié fâché avec lui. Il faut que j’arrive à le décider à rompre notre traité. Pour ce, et l’embêter – et comme il n’a pas tenu ses engagements pour lui faire la nique, je vais faire un volume d’art » (lettres à Arij Prins des 2 janvier et 10 mars 1888). Ce volume d’art, ce sera Certains, que Stock publie au début de l’année 1889. Mais contrairement aux espérances de Huysmans, il n’incitera pas l’éditeur à rompre avec son auteur, car c’est un succès commercial. En quelques semaines il se vend à plus de 1 200 exemplaires, « ce qui est inouï pour un livre de critique d’art » (lettre à Prins du 26 novembre 1889). L’auteur et son éditeur semblent avoir enfin trouvé leur équilibre, et Huysmans un nouveau créneau de publications critiques, dans lequel il va exceller. Exemplaire offert à son ami d’enfance Jules Bobin, bibliophile, et exécuteur testamentaire de Huysmans. « [Il] avait parmi ses amis un grand bibliophile, Jules Bobin, qui avait réuni une collection immense de livres anciens et rares. Parmi ces livres, nombreux étaient ceux concernant l’occultisme, la liturgie, les curiosités religieuses, sujets chers à Huysmans qui dut souvent fouiller dans les rayons de son ami » (Bulletin de la société J.-K. Huysmans, mars 1929). Surnommé « Le Professeur » par ses familiers, Huysmans lui dédia « La Rue de la Chine », parmi ses Croquis parisiens (1880).
L'exemplaire d'Émile Zola.Fidèle des Soirées de Médan, Huysmans devait s'éloigner de Zola lors de la publication d'À rebours en 1884, sans pour autant déclencher une véritable rupture. Les deux hommes garderont des liens étroits, malgré le jugement de Zola à la parution du texte d'En route : « Il est toqué », tranchera le maître du naturalisme. On ignore si Huysmans lui enverra les deux autres volumes de sa trilogie mystique, La Cathédrale et de L'Oblat : aucun n'est connu.Très belle provenance. Paris, Tresse & Stock, 1895. 1 vol. (115 x 180 mm) de 1, [1] f., 458 p. et [1] f. Demi-chagrin marron à coins, dos à nerfs, titre doré, tête dorée, couvertures conservées. Édition originale. Envoi signé : « À Émile Zola, son ami, J.-K. Huysmans ». L'exemplaire d'Émile Zola.
Fidèle des Soirées de Médan, Huysmans devait s'éloigner de Zola lors de la publication d'À rebours en 1884, sans pour autant déclencher une véritable rupture. Les deux hommes garderont des liens étroits, malgré le jugement de Zola à la parution du texte d'En route : « Il est toqué », tranchera le maître du naturalisme. On ignore si Huysmans lui enverra les deux autres volumes de sa trilogie mystique, La Cathédrale et de L'Oblat : aucun n'est connu. En 1895, Huysmans publie le premier volet de sa trilogie mystique, En route, suivi de La Cathédrale et de L'Oblat. Après une incursion du côté de l'occultisme, cet ensemble ouvert par En route relève de l'autobiographie et de l'étude plus que du roman. Il s'est dit que le personnage de Durtal était un peu Huysmans, lequel s'en défendra. « J'ai repris le personnage principal de Là-bas, Durtal, que j'ai fait se convertir et que j'ai envoyé dans une Trappe » (Jules Huret, « Le Prochain Livre », Le Figaro, supplément littéraire, 5 janvier 1895). Le romancier avait fait lui-même en 1892 une retraite à la petite Trappe de Notre-Dame d'Igny ; et il est entendu que cet épisode marque le début de sa conversion : « Un beau matin, malgré moi, je puis le dire, seul, sans aide spirituelle, humaine, je suis parti dans une Trappe où j'ai lavé ma vie, après des crises effroyables de désespoir, dans ce cloître ; j'ai tâché de mettre tout cela, sincèrement, sans fioriture aucune, dans mon livre En route qui paraîtra à la fin de janvier » (lettre à Pol Demande, fin 1894 ou début 1895).
Dans ce petit roman ou grosse nouvelle balzacienne, avec une ironie à la Flaubert, Huysmans vilipende la bourgeoisie phallocrate et repue, prête à toutes les ignominies pour sauvegarder son pouvoir, son argent et ses apparences, illustrant son « inaltérable saleté », d'après des termes trouvés dans une lettre à Zola.Exemplaire Paul Éluard, avec son ex-libris composé par Max Ernst et devise : « Après moi le sommeil ». Paris, Tresse & Stock, 1887. 1 vol. (95 x 140 mm) de 142 p. et [1] f. Maroquin vert, dos à nerfs, titre doré, date ne pied, double filet sur les coupes, dentelle intérieure, tranches dorées sur témoins, couverture et dos, étui bordé (reliure signée de René Aussourd). Édition originale. Un des 10 premiers exemplaires sur vergé de Hollande (seul papier avec 10 exemplaires sur japon). Envoi signé : « À A. Piedagnel. Bien cordialement J.-K. Huysmans ».
Dans ce petit roman ou grosse nouvelle balzacienne, avec une ironie à la Flaubert, Huysmans vilipende la bourgeoisie phallocrate et repue, prête à toutes les ignominies pour sauvegarder son pouvoir, son argent et ses apparences, illustrant son « inaltérable saleté », d'après des termes trouvés dans une lettre à Zola. Pour cela, Huysmans met en scène l'histoire de Sophie Mouveau, une jeune bonne parisienne enceinte d'un homme dont elle pleure la mort récente - elle était sa maîtress. La jeune femme, du jour au lendemain démunie, se voit harcelée et détruite par la morgue des seuls héritiers du défunt : un père, cupide et podagre et un odieux grand-père, notaire de son état. Tout l'art de ce dernier sera d'éviter que la fille-mère puisse invoquer un quelconque droit, suivant le Code civil qui ne reconnaît pas à l'époque la recherche de paternité, et encore moins le droit des femmes. Un héritage important est évidemment au coeur du problème et l'objet des convoitises. Cette nouvelle parue de septembre à octobre 1887 à nouveau dans La Revue indépendante est pratiquement ignorée par la critique à sa sortie, malgré les efforts de son nouvel éditeur, P.V. Stock. C'est par l'intermédiaire de Léon Bloy, dont il avait publié les Propos d'un entrepreneur de démolitions (Paris, Tresse, 1884), Stock rencontra Joris-Karl Huysmans vers le milieu de l'année 1886, et lui fit signer un contrat de dix ans. Huysmans devindra un des fleurons de la maison , dès sa première publication, quelques mois avant Un dilemne, avec En Rade. Exemplaire de Paul Éluard avec son ex-libris composé par Max Ernst et devise : « Après moi le sommeil ». Provenance : Bibliothèques Alexandre Piedagnel (envoi), Paul Éluard (ex-libris). Alexandre Piedagnel (1831-1903) était un critique et écrivain apprécié de Huysmans.
4 feuillet rédigés à l'encre noire, au recto seul, de 315 x 210mm, bien établis dans une reliure de demi-maroquin prune à coins, dos lisse, titre doré en long, étui bordé (Semet & Plumelle).
"Le manuscrit est celui, complet, de l'article de 1898 qui plus tard sera intégré, avec de nombreux changements, au livre Le Quartier Notre-Dame (1905, illustrations de C. Jouas). Il s'agit du dernier état avant l'éventuelle mise au propre pour remise, état qui offre le double avantage de présenter à la fois le texte définitif donné à L'Echo de Paris et, en creux, un état antérieur à travers les mots biffés ou ajoutés. Deux écrivains pour une Tour: rencontre au sommet. L'auteur retrace dans son article les pas de Balzac qui dans Madame de la Chanterie (1er épisode de L'Envers de l'histoire contemporaine, 1848) avait décrit le même quartier, et la Tour de Dagobert en particulier - ""Selon les traditions, elle aurait été le logis du fameux chanoine Fulbert, l'oncle d'Héloïse"" y avance le prêtre qui guide le héros Godefroid- dont nul ne doute, comme le dit ici Huysmans, qu'il est ""peu probable que ce roi y ait habité et qu'elle ait même été construite sous son règne"". À la tour, incorporée dans le bâti d'une maison au 18 de la rue Chanoinesse, se joignait un ""escalier en vrille dont la tige de chêne s'élance d'un jet, en tournoyant sur elle-même"" dont le stylesuggérait une origine plus récente, XVe ou XVIe siècle. Plusieurs historiens de Paris à la fin du XIXe siècle ont hasardé des hypothèses différentes quant à la fonction première de la tour qui pourrait avoir été… un phare, attaché au premier port de Paris et tenu par l'antique confrérie des Nautes. Journalisme et littérature, la frontière abolie. Réaliste un jour, réaliste toujours, Huysmans, si sensible par ailleurs à l'empreinte de la spiritualité et de la religion sur la matière façonnée par l'Histoire, fait dans son texte la part belle aux trivialités de la vie moderne, ce ""monument le plus étrange de tous"" qu'était la Tour de Dagobert se trouvant alors cerné, voir imprégné de tout un quotidien plus ou moins sordide, qu'il décrit: un ""Paris inconnu gît là, […] ""c'est, entre ciel et terre, une Cour des Miracles et cela tient de l'échafaudage des peintres en bâtiment et de la maringote des forains."" Un chant du cygne? À la différence de l'ouvrage plus ancien de Balzac, l'article de Huysmans, paru la même année que La Bièvre et Saint-Séverin et, surtout, La Cathédrale, s'inscrit dans le contexte de ce que Georges Pillement a dénoncé comme ""la destruction de Paris"" qui se poursuit bien après les travaux du baron Haussmann… Songeons ainsi que la refonte du présent texte pour Le Quartier Notre-Dame - ouvrage dont l'Almanach du bibliophileoffre néanmoins dès 1899 une première esquisse- précèdera de seulement trois ans la démolition pure et simple, en 1908, de la Tour de Dagobert! Joris-Karl Huysmans, mort l'année précédente, n'aura pas vu, du moins en ce monde, disparaître ce très bizarre et très discret voisin du majestueux ""vaisseau de Notre-Dame"" qu'il avait contemplé depuis sa terrasse exiguë et branlante, comparant la cathédrale à un être préhistorique, laissant planer une dernière ombre d'ironie fugitive sur l'aurore de sa conversion. Correspondant au texte intégral de l'article imprimé, le manuscrit a été parfaitement établi en demi-maroquin par Semet et Plumelle. Il témoigne de la longue et fructueuse collaboration de Huysmans avec L'Echo de Paris, qui en 1891 avait publié en feuilleton son chef d'œuvre ""satanique"", Là-bas."
Phone number : + 33 (0)1 42 89 51 59
s.l. [Paris] n.d. [14 mai 1878], 9,8x13,4cm, un feuillet remplié.
Lettre autographe signée de Joris-Karl Huysmans adressée Léon Cladel, 40 lignesécrites à l'encre noire sur 4 pages sur un feuillet remplié, enveloppe jointe. Une déchirure sans manque de 2cm inhérente à la pliure du feuillet. Dans cette lettre caustique, toute empreinte de l'écriture poétique huysmansienne, l'auteur regrette que les visiteurs hollando-belges de l'Exposition Universelle le retiennent loin des paysages de Sèvres où vit Léon Cladel. «Je sors de chez Leconte de Lisle, il a reçu votre livre couleur de sang». L'importance du travail et de la personnalité de Léon Cladel, ami estimé des grands écrivains du temps, est perceptible dès ces premières lignes. Le «livre couleur de sang», témoin de la force poétique de Huysmans qui transparaît jusque dans sa correspondance privée, renvoie à l'Homme-de-la-Croix-aux-Bufs publié par Edouard Dentu en 1878, roman qui fut d'ailleurs relu par Flaubert, lui aussi intime de Cladel. «Je vous serre la main de tout cur mon puissant orfèvre et vous invite, pour notre bonheur à tous, à forger encore de belles uvres.» Émile Zola reprendra cette éloquente analogie dans l'oraison funèbre de Cladel: «[...] de ces belles uvres impeccables qu'il lançait, ouvragées comme des joyaux de haut prix ». Cette même année 1878 voit l'Exposition Universelle s'installer à Paris, événement auquel Huysmans semble contraint d'assister:«c'est l'invasion hollando-belge venue pour l'exposition qui me tient et m'empêche». La position de l'auteur vis-à-vis de la Belgique et de la Hollande est ambiguë: néerlandais par son père, Huysmans effectue de nombreuses visites familiales et artistiques dans ces pays et il y est reconnu pour ses écrits critiques sur la peinture. L'auteur préfigure pourtant ici le dédain qui se retrouvera dans À rebours quelques années plus tard : «Je cours à la recherche de chambres d'hôtels pour ces barbares aux toisons jaunes et, le soir, quand j'ai une minute de libre, je les fais déambuler au travers de la capitale. Ils ouvrent des yeux comme des assiettes et jargonnent des exclamations admiratives.». Etouffé par la ville et sa société, « Tout ça, ça peut être drôle, mais ça m'obsède singulièrement. J'espère que ça va enfin cesser et que je vais reconquérir un peu de cette pauvre liberté dont je suis si maigrement loti, même en temps ordinaire », Huysmans aspire à retrouver la nature, désir qui s'exprime à travers une exclamation élégiaque: « Ah les coteaux de Sèvres! Pardon!» Piquante lettre où se dégagent les thèmes chers à la plume singulière de Huysmans. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Paris 8 février 1894, 10,6x13,5cm, un feuillet remplié.
Lettre autographe de Joris-Karl Huysmans signée adressée à Camille Mauclair,44 lignes écrites à l'encre noire, 3 pages sur un feuillet remplié,correction manuscrite de l'auteur. Deux restaurations à l'aide de bandes de papier en pliure haute et basse de la lettre, la seconde bande porte très légèrement atteinte à un mot du texte, une pliure inhérente à la mise sous pli de la lettre. Longue et belle lettre où transparaît tout le respect et l'intérêt de Huysmans pour les écrits de la jeune génération symboliste. À la fois auteur et critique littéraire, Huysmans incarne une figure centrale pour les jeunes poètes, à l'image de Camille Mauclair, alors âgé de 22 ans, qui lui adresse l'un de ses premiers recueils poétiques: «Le chapitre sur le symbole est parfait; c'est à coup sûr, la première fois que l'on explique et qu'avec une telle lucidité, on remet les choses en place.» Cur du symbolisme et de la fibre poétique propre à Huysmans, la musique de la langue est particulièrement mise à l'honneur tant dans les propos que dans l'écriture de l'auteur:« les morceaux sur la mort, sur la sensualité, sont tissés en la plus vivante des langues[...] et le bel écrivain que celui qui a fait la trouvaille de l'absoute du froid et de l'éther, qui a écrit de telles phrases: «nous nous efforçons de déterminer notre fantôme véridique dans le tumulte des apparences».» Introduite par la mention du mythe de Narcisse, figure symboliste par excellence, la lettre montre les interrogations philosophiques qui sous-tendent le mouvement. «Narcisse est Dieu - C'est pourtant pas bien beau de se contempler l'âme [...] Il est vrai que, vous-même, en un mélancolique retour sur la vanité de l'être, avez montré en une vibrante page les comédiens de nous-mêmes que nous sommes». Les évocations mystiques, directe à Satan et plus ambiguë à Dieu, font écho à la conversion littéraire de Huysmans qui, en 1894, prépare l'écriture d'En Route, premier volet de sa trilogie, pendant direct du «livre noir» qu'est Là-Bas: «ah! le foutu Dieu! Vraiment cela me fait rêver à une littérature qui nourrisse moins son Satan, comme vous dites, à une littérature d'humilité!» Habitué des réflexions théoriques digressives sur la littérature, Huysmans termine sa lettre par: «Au fond, je suis bête de vous chicaner sur des idées, car, en somme, toutes celles que nous exprimons et que nous rendrons le furent déjà, dans d'autres temps, et elles sont plus ou moins neuves, selon qu'elles sont plus ou moins oubliées, mais ce qui n'est pas fait avant vous, ce qui vous appartient en propre, c'est la façon de les enrober. Et c'est là où je vous admire sans réserve, car ces phrases sont bien vôtres.» - Photos sur www.Edition-originale.com -
ZOLA (Émile), MAUPASSANT, HUYSMANS, CEARD, HENNIQUE et ALEXIS
Reference : 27642
(1880)
Édition originale. Un des 50 exemplaires sur hollande. 32 pièces, dont 14 lettres et cartes autographes signées des six auteurs.Reliure de Farez. Très bel exemplaire. Paris, Charpentier, 1880. 1 vol. (140 x 190 mm) de 1, [2] f. et 295 p. Bradel maroquin rouge, titre doré, date en pied, large dentelle intérieure, couvertures et dos conservés (reliure signée d'Alfred Farez). Édition originale. Un des 50 exemplaires sur hollande (n° 37). Il a été relié dans l’exemplaire 32 pièces, dont 14 lettres et cartes autographes signées des six auteurs, placées avant chacun de leur texte : - 6 portraits de Zola par Desmoulins, Rops, Burney, Steinlein, tirés sur différents papiers ; - 3 lettres autographes de Zola : une à Huysmans datée « Médan, 24 août 1880 » ; une autre à une dame « Paris, 5 février 1879 » ; la dernière à Louis Desprez « Paris, 11 mai 1885 » ; - 5 portraits de Maupassant par Lerat, tirés sur différents papiers ; - 1 lettre autographe de Maupassant [à Rodolphe Salis] ; - 4 portraits de J.-K. Huysmans ; - 2 cartes autographes et 1 lettre autographe de J.-K. Huysmans, datées des 9 septembre 1896, 12 septembre 1904 et 1er août 1885 à « un cher confrère » ; - 1 portrait de Henri Céard ; - 2 lettres autographes signées de Henri Céard, les deux du 8 février 1913 ; - 1 portrait de Léon Hennique ; - 1 carte autographe signée de Léon Hennique à Lucien Descaves ; 1 lettre à un « cher monsieur » datée du 10 mars 1913 ; - 1 portrait de Paul Alexis ; - 3 lettres de Paul Alexis : l’une du 13 décembre 1888 adressée à Métaigner, une autre du 14 novembre 1890 adressée à un collaborateur et une dernière du 6 mai 1897 à « mon vieux directeur ».
C’est avec la nouvelle « L’Attaque du moulin » que s’ouvre le recueil des Soirées de Médan (du nom de la petite bourgade de Seine-et-Oise où Zola avait une propriété), rassemblant, sous la bannière du naturalisme, « une même philosophie » destinée à lancer ses cadets et adeptes : Guy de Maupassant (« Boule de suif »), J.-K. Huysmans (« Sac au dos »), Henry Céard (« La Saignée »), Léon Hennique (« L’Affaire du grand 7 ») et Paul Alexis (« Après la bataille »). L’ambition, justifie Zola dans l’avertissement, est « d’affirmer publiquement nos véritables amitiés et, en même temps, nos tendances littéraires ». « Sac au dos », la nouvelle que Huysmans livre ici, avait été publié dans une première version en 1877 dans la revue L’Artiste à Bruxelles, avant d’être remaniée pour le recueil. Il faut aussi signaler la nouvelle de Maupassant : « Boule de suif est un chef-d’œuvre », dira Gustave Flaubert. Un récit emprunté au réel puisque l’oncle de l’écrivain, Charles Cord’Homme, lui aurait relaté ce fait divers se déroulant pendant la guerre de 1870 : dix personnes fuyant Rouen envahie par les Prussiens ont pris place dans une diligence ; parmi elles, Élisabeth Rousset, une prostituée surnommée « Boule de Suif » du fait de son embonpoint, se donnera à un officier prussien pour sauver les autres voyageurs qui pourtant la méprisent. (John Ford en fera une célèbre adaptation pour son western La Chevauchée fantastique, troquant les boucles de la Seine pour Monument Valley et les Prussiens pour les Apaches de Geronimo.) Exemplaire de choix, richement enrichi de pièces en partie inédites. De la bibliothèque Louis de Sadeleer (ex-libris).
Paris, Dervaux, 1879. In-12, 229-35 pp. 1 pl., demi-basane brune, dos à nerfs orné de filets dorés, tête dorée, couverture conservé (dos un peu insolé, 1er plat de couverture et 1er f. réparés à l'adhésif, petites rousseurs);
Deuxième édition, la première imprimée française et la première illustrée par Forain, l'édition originale ayant paru à Bruxelles trois ans plus tôt. Elle est illustrée d'une eau-forte "impressionniste" de Forain en frontispice. Cet exemplaires est enrichi d'un envoi autographe signé de l'auteur. Cet ouvrage est le premier roman écrit par Huysmans et il rencontra un net succès à sa sortie. Afin de se prémunir contre la censure, Huysmans fit paraître l'originale en Belgique. Ce qui n'empêcha pas son arrestation lors de son passage de la frontière française avec des exemplaires. Selon l'avant-propos d'Huysmans, le livre fut "épuisé en quelques jours", ce qui en augmenta le prix et mit l'ouvrage hors de portée de la majeure partie du public. Goncourt ayant publié un roman similaire avec La Fille Elisa, Huysmans se hâta de faire paraître cette seconde édition, sans changement afin que l'on ne puisse l'accuser de s'être inspiré de l'ouvrage d'Edmond de Goncourt. Les envois autographes signés d'Huysmans sur ce titre sont très rares. Vicaire, IV, 471. Voir photographie(s) / See picture(s) * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
In-16 (137 × 95 mm) de 139-[3] pp. et un portrait de l’auteur par A. Delattre gravé à l’eau-forte en frontispice ; demi-basane maroquinée tabac avec coins, dos à nerfs, couverture conservée (le dos n’a pas été préservé), non rogné, tête dorée (reliure légèrement postérieure).
Deuxième édition. Le célèbre roman naturaliste de Huysmans, publié pour la première fois en 1882. Il imposa le personnage de Folentin, petit fonctionnaire et célibataire triste incarnant (si l’on ose dire) un des premiers « monsieur Tout-le-Monde » de la modernité. Envoi de l’auteur sur le feuillet de brochage : A François Coppée bien cordialement, ce livre d’antan J.-K. Huysmans Le 29 juillet 1880, Coppée écrivait dans La Patrie, à l’occasion de la publication des Croquis parisiens : « Ce jeune écrivain est, comme on sait, un des plus violents adeptes du naturalisme; son premier roman, les Sœurs Vatard [sic] a fait scandale...[...] Contentons-nous de déclarer aujourd’hui, à propos des Croquis parisiens,que nous tenons M. J.-K. Huysmans pour un singulier artiste, qui fixe, dans un style aussi incorrect que savoureux, des impressions profondément personnelles. [...] Mais tous les lecteurs des Croquis regretteront comme nous que l’imagination, passablement putride, il faut l’avouer, de M. Huysmans l’entraîne à écrire des pages telles que le poème en prose intitulé : Le Gousset, qui relèguent pour toujours son livre dans “l’enfer” des bibliothèques. » L’intéressé a dû apprécier... Il est vrai qu’entre Là-bas (1891) et En route (1895), le singulier naturalisme de Huysmans avait quitté le ruisseau pour le confessionnal, et que les vapeurs de soufre d’À vau-l’eau, «ce livre d’antan», avaient perdu le pouvoir d’irriter les narines délicates du maître du Parnasse. Légère épidermure au mors supérieur, en tête.
Paris [20] juin 1888, 12,4x16,7cm, un feuillet.
Lettre autographe signée adressée à Jacques Le Lorrain de Joris-Karl Huysmans, 30 lignes écrites à l'encre noire sur 2 pages. Correction manuscrite de l'auteur. Pliure inhérente à la mise sous pli de la lettre. Singulière lettre aux propos parfois obscurs où Huysmans souligne l'importance et la rareté du travail d'écriture à l'uvre dans le roman Nu du poète savetier Jacques Le Lorrain. «Par les temps qui courent de gens bâclant des livres, dans une langue simple - vous savez comme moi ce que ces indigences signifient - c'est plaisir que de voir des phrases élucidées,piochées, l'expression sortie du forceps». Acerbe comme à son habitude, Huysmans se place en défenseur acharné de l'écriture littéraire vécue comme un labeur, que semble déserter la production contemporaine: «ce souci est trop épuisé de tous et méprisé, pour que je ne vous félicite pas de vos soins». Accoutumé à la réception d'ouvrages de ces confrères, Huysmans s'attache à mettre en lumière les particularités novatrices de chaque auteur qu'il reçoit : «Nombre de pages sont véritablement curieuses. Lorgeral sur le gazon, fermant les yeux, écoutant les voix - c'est neuf et absolument juste. La scène du baisage d'aisselles de Juliette. Ce travail si bien expliqué de la jalousie de l'homme pour l'enfant, sont des coins particuliers, originaux de ce livre dont le style très scrupuleux m'a requis.». L'auteur Huysmans se distingue ici, toujours attentif à la juste mesure, nécessaire selon lui, à l'expression littéraire: «vous êtes arrivé à rehausser la langue, à la rendre ni inerme ni inerte. Et je sais combien c'est malaisé et rare cela!» - Photos sur www.Edition-originale.com -
Très bel exemplaire établi par Marius Michel, lequel a orné le premier plat d'une subtile mosaïque figurant un vitrail ; le frontispice de Roche a été placé au contreplat. Seuls les exemplaires de tête (10 chine, 21 japon et 100 hollande) comportent ces pièces. Paris, Stock, (24 janvier) 1898. 1 vol. (155 x 195 mm) de 1 f., 488 pp., [1], 1 et [1] f. Maroquin noir, décor mosaïqué figurant un vitrail sur le premier plat, dos à nerfs, doublure comprenant la composition de Delatre sur parchemin, garde de soie aubergine, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés (reliure signée de Marius Michel). Édition originale, illustrée d'un portrait inédit de l'auteur par Eugène Delatre à l'eau-forte et un frontispice en couleurs de Pierre Roche sur parchemin églomisé. Un des 10 premiers exemplaires sur chine (n° 4). Très bel exemplaire établi par Marius Michel, lequel a orné le premier plat d’une subtile mosaïque figurant un vitrail ; le frontispice de Roche a été placé au contreplat. Seuls les exemplaires de tête (10 chine, 21 japon et 100 hollande) comportent ces pièces.
Très bel exemplaire établi par Marius Michel, lequel a orné le premier plat d'une subtile mosaïque figurant un vitrail ; le frontispice de Roche a été placé au contreplat. Seuls les exemplaires de tête (10 chine, 21 japon et 100 hollande) comportent ces pièces. Durtal, le protagoniste de Là-bas et d'En route reparaît une troisième fois dans La Cathédrale. Prétexte aux monologues de l'auteur, il contemple la splendeur, le mystère et l'immensité de la cathédrale de Chartres. Là où Victor Hugo, dans Notre-Dame-de-Paris, donnait à la cathédrale le rôle de décor, Huysmans lui confère d'être un lieu de grâce et d'édification, le centre d'études actif pour l'âme et pour l'esprit. Enfin, il a été avisé de conserver la forme du roman ; alors que les érudits seuls auraient cru devoir s'intéresser à une série d'études abstraites, tout le monde croira les comprendre en ce livre qui reste clair et accessible en tout. Mais Huysmans n'en a pas terminé de sa grande fresque romanesque de la conversion : on retrouvera une dernière fois Durtal, portrait à peine déguisé de l'auteur lui-même, dans L'Oblat, où Durtal devient un oblat comme le titre l'indique, ce qui reflète l'expérience vécue de l'auteur dans la communauté de Ligugé où Huysmans devient oblat en 1901, « laïque vivant dans un couvent auquel il a donné ses biens. ». Les jardins, la lumière, les cierges, les rites, les reliques, les peintures religieuses... jouent aussi un rôle dans l'intrigue et semblent s'éteindre ou exprimer le drame de l'abandon du monastère par les moines, contraints de s'exiler en Belgique à la fin du livre, dans un étonnant parallèle avec la communauté de Solesmes, que Huysmans fréquenta au même moment. La conversion - sincère - de l'écrivain se situe bien sûr dans le contexte de l'époque, marquée par l'expulsion de France des congrégations religieuses. Les deux textes La Cathédrale et l'Oblat forment la partie la plus intérieure de son oeuvre.
JORIS-KARL HUYSMANS Le Drageoir aux épices Paris, Librairie Générale, Dépôt Central des Éditeurs, 1875 in-8 jésus, 115 p., 16,5x11 cm Édition originale du tout premier recueil de J.-K. Huysmans (1848-1907), paru en 1874 chez Dentu sous le titre Le Drageoir à épices, avec la couverture de remise en vente et la mention fictive de 2e édition pour les invendus de cette publication confidentielle de jeunesse, écoulée à quelques 50 exemplaires l'année de la parution. Tirage strictement limité à 300 exemplaires numérotés. Le nôtre porte le n°171. Il n'a pas été tiré de grand papier. Magnifique reliure, non signée, plein veau fauve glacé, triples filets dorés encadrant les plats, liserés dorés sur les tranches, roulette dorée sur les contre-plats, dos à 5 nerfs soulignés d'un motif doré, nom de l'auteur, titre et date en queue dorés, tête dorée, couvertures et dos conservés. Parfait état. Charles Marie Georges Huysmans a vingt-six ans lorsqu’il fait paraître en 1874, à compte d’auteur, sous le pseudonyme de Jorris-Karl Huÿsmans, Le Drageoir à épices. Il est alors employé de sixième classe à la délégation du ministère de l’Intérieur, à Versailles. Cet illustre inconnu, sans amitiés puissantes, sans fortune, sans famille, n’est pas encore le Joris-Karl ou le J.-K. que René Pajou félicite, en septembre 1876, pour sa collaboration à La République des lettres avec Flaubert, Zola et Cladel, pour ses « excellents articles sur les arts » et pour l’imminente parution de son premier roman : Marthe. L’écrivain croque-notes n’a publié que quelques pages sur les paysagistes contemporains et sur une revue du théâtre du Luxembourg où jouait sa maîtresse. Huysmans essuie d'abord plusieurs échecs auprès des Lemerre et Lachand, qui ne partagent guère l’enthousiasme du compagnon des amis de l'auteur et se montrent sans ménagement pour le jeune écrivain, à l’image d’Hetzel dont les remarques sur les pages des manuscrits du Drageoir conservés à la bibliothèque de l’Arsenal sont emplis de réticences à publier des textes aux sujets si triviaux, démodés et insignifiants : "Il ne suffit pas de savoir peindre ou décrire, il faut savoir ce qui vaut d’être peint ou décrit. Une machine photographique qui roulerait toute seule ne fera jamais de l’art, même de l’art de photographe. C’est un chemin / démodé, que vous prenez — si jamais il a été à la mode / Vous avez une palette, les couleurs / n’y manquent pas — mais vous n’avez encore rien à peindre." C'est finalement Dentu qui accepte d'apposer son nom sur la couverture du livre, à charge pour l'auteur d'en assurer le financement. Dans la presse, le livre ne suscite guère d’émoi et les critiques se contentent, dans la majorité des cas, de signaler la parution, de relever l’étrangeté du volume, du style et des sujets traités, d’extraire quelques pépites et de classer l’auteur, faute de de pouvoir définir génériquement ce « bric-à-brac » de nouvelles et de poèmes en prose, à la suite d’Aloysius Bertrand et de Charles Baudelaire. La postérité de l'ouvrage viendra, quelques années plus tard, avec le succès des ouvrages qui suivirent, notamment A rebours (1884), et des admirateurs de plus en plus nombreux, notamment les jeunes écrivains de la génération symboliste, curieux de découvrir le ballon d'essai, l'entrée en littérature de l'un des meilleurs d'entre eux, à juste titre tant Le Drageoir à épices contient en germe de nombreux morceaux programmatiques de l'anthologie huysmansienne. Une pièce indispensable à toute bonne bibliothèque consacrée à l'auteur d'À rebours et de Là-bas.
[Félicien Rops] - Joris-Karl HUYSMANS (1848-1907) [Octave Uzanne]
Reference : DMI-1162
(1889)
Joris-Karl HUYSMANS (1848-1907) écrivain et critique d'art français Lettre autographe signée à Octave UZANNE 1 f., 2 p. in-8, en-tête du Ministère de l'Intérieur 13x10 cm Paris, le 4 juin 1889 Huysmans évoque un travail d'écriture sur Rops à propos des Sataniques de Félicien Rops, à coup sûr le texte qui sera édité dans Certains (Paris, Tresse & Stock, 1889). Il aimerait venir prendre des notes sur les épreuves d'Octave Uzanne, pour la "bonne cause" ! La lettre est aussi révélatrice de la prison intellectuelle que représente le travail de l'auteur d'A rebours au Ministère de l'Intérieur : "Mon cher ami, Je voudrais bien pouvoir passer 20 minutes chez vous, sans vous déranger, en sortant de mon bureau, afin de prendre sur les Sataniques les quelques notes dont j'ai besoin, pour le travail que je vais commencer sur l'ami Rops. Quel jour, vous gênerait le moins. Je ne pourrais — en admettant que je ne sois pas retenu jusqu'à 6 heures dans l'affreuse boîte, que m'échapper vers les 5 heures — ce qui met déjà tard, hélas ! Enfin, pardon de ces dérangements. C'est pour une bonne cause ! Bien à vous mon cher ami Votre JK Huysmans 11 rue de Sèvres" En 1889, Joris-Karl Huysmans (1848-1907), romancier et critique d’art, commente de manière approfondie les 5 eaux-fortes au vernis mou qui composent la série des Sataniques du peintre symboliste Félicien Rops (1833-1898) auxquelles il propose d'ajouter les "Diaboliques" pour Barbey d'Aurevilly et "quelques autres qui servent de vestibules aux élucubrations de M. Peladan : "Satan semant l’ivraie", "L'Enlèvement", "Le Sacrifice", "L'Idole" et "Le Calvaire". A propos de Félicien Rops, il conclue son étudie en indiquant : "Il a, en un mot, célébré ce spiritualisme de la Luxure qu'est le Satanisme, peint, en d'imperfectibles pages, le surnaturel de la perversité, l'au-delà du Mal" (Certains, p. 118). Précieux document autographe pour tout amateur de l'oeuvre de Félicien Rops ... de Huysmans ... mais également d'Octave Uzanne !
Reliure plein maroquin rouge janséniste, encadrement intérieur de filets dorés, doublures et gardes de moire violette, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés, étui (Reliure postérieure). Superbe illustration par Charles Jouas, comprenant 21 compositions originales gravées à l'eau forte, à pleine page.
Paris René Kieffer 1920 163 pp. Grand in-8. Relié. Bel état. 1 volume. TIRAGE LIMITÉà 260 exemplaires numérotés, celui-ci l'un des 180 sur vélin, à toutes marges. Il est enrichi d'un important dessin aux crayons en couleurs original de Charles Jouas intitulé « Quartier Saint Merry, Escalier 83, rue de la verrerie », daté 1913 et signé par lui, relié en début d'ouvrage.On joint, à part :- 4 lettres autographes signées de Charles Jouas, datées du 1er décembre 1939 au 16 mars 1940, toutes adressées au même amateur, un médecin dans l'Orne, en quête de suites des illustrations de l'artiste, à joindre à son exemplaire de Trois églises. On apprend notamment que le courrier de l'amateur lui a été « soigneusement dirigé » par M. Giraud-Badin, à Cayeux-sur-Mer où il « est réfugié cet hiver, ayant de jeunes enfants à sauvegarder ». Il évoque également un exemplaire des Méandres de Focillon, qu'il illustra, et dont il attend l'exemplaire relié pour en décorer les plats.- Un billet autographe signé de Joris-Karl Huysmans, à en-tête du Ministère de l'Intérieur, dans lequel il remercie un cher ami. Il s'agit d'un des billets dont parle Octave Uzanne dans son article « Un suprême dégouté », dédié à Huysmans, « réaliste-mystique », paru pour le 17ème anniversaire de la mort de l'écrivain (en Une du Figaro, Supplément littéraire, du 12 mai 1924) : « Ah ! Ses épitres intimes, ses moindres billets que je relis souvent sont [...] documentaires à l'excès ! La plupart se terminent par des formules brèves dépeignant ses dépressions ». Il y cite ainsi la fin de notre billet : « Et quoi ? Quel temps mol et fade et tout de même que Paris pue ! ».- Une étude graphologique manuscrite, d'une quinzaine de lignes, signée d'Édouard de Rougemont, sur le caractère de Huysmans d'après son écriture. Édouard de Rougemont, auteur d'ouvrages sur la graphologie, avait notamment fait paraître ses Commentaires graphologiques sur Charles Baudelaire, en 1922.PRECIEUX ENSEMBLE, CONTENANT UN DESSIN ORIGINAL DE CHARLES JOUAS ET DES LETTRES AUTOGRAPHES DU MEME ET DE HUYSMANS. Petits frottements sur le dos, la reliure non signée, est vraisemblablement de Kieffer. (Carteret, IV, p. 213 : « Un des meilleurs livre de Jouas».).
L'Herne "Confidences", 1994. In-12, broché, illustré, 104 pages. Très bel exemplaire. Epuisé.
Ce texte a été publié pour la première fois dans le bulletin de la société j. K. huysmans, nâ° 51, 1966, par pierre lambert. celui-ci avait eu un "court moment d'hésitation" avant de le publier, étant donné sa violence particulière. il date le texte du retour de lygugé, en 1901 ou 1902. il est en tous cas postérieur à l'exposition de 1900, à laquelle huysmans fait allusion. le manuscrit se compose de neuf feuillets écrits et numérotés en haut à gauche d'un gros chiffre arabe au crayon bleu. Huysmans avait préparé son texte, l'avait relu et corrigé, comme s'il l'avait destiné à la publication. Franco de port pour la France par MONDIAL RELAY dés 20 euros pour les ouvrages modernes . Paiement immédiat par Paypal . Chèques et virement acceptés. Votre Libraire vous accompagne dans toutes les étapes de vos achats. Achat et déplacement France Suisse.
Paris, Tresse & Stock, 1891. In-12, 441 pp., broché, couverture originale imprimée, chemise et étui de papier marbré (légère insolation à la chemise et l'étui, couverture légèrement empoussiérée).
Édition originale de ce roman d'Huysmans. Cet exemplaire est enrichi d'un envoi autographe signé de l'auteur à C. Borely. Célestin Borely est un mystérieux personnage de cette fin de siècle. Il ne nous est connu que par les différents envois ou dédicaces qui lui sont adressés par des auteurs tels Huysmans pour le présent exemplaire mais également Bareby d'Aurevilly ou Verlaine. Premier roman d'Huysmans qui le publie après sa conversion au catholicisme et dans lequel il prend ses distances avec le naturalisme. Mouvement dont il avait pourtant pris la défense avec sa critique de l'Assommoir, roman qu'il évoque à la première page de son ouvrage. C'est la première apparition de son personnage Durtal, double littéraire d'Huysmans, qui reviendra dans trois de ses romans: En route, La Cathédrale et l'Oblat. Voir photographie(s) / See picture(s) * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
Paris Bulletin de la société J.-K. Huysmans, n° 105 2012 1 vol. broché in-8, broché, 154 pp., reproductions. Au sommaire : "Cinq collaborations à la "Gazette des amateurs", "Sur Gustave Moreau (salon de 1876), "Huysmans et la représentation du corps chez Rembrandt", etc. Très bon état.
Paris : Ferroud, 1909 In-4, (4)-viii-(2)-262-(1) pages. Demi-maroquin à coins, dos lisse orné mosaïqué, tranche dorée (reliure signée de René Kieffer).
Dos passé. Tiré à 250 exemplaires, celui un des 140 sur papier vélin d'Arches. Première édition illustrée. "J'imagine la joie que Huysmans eût éprouvée en voyant ses "Soeurs Vatard" illustrées par son vieux camarade J.-F. Raffaelli. Nul, en effet, n'était mieux qualifié que ce grand artiste pour replacer, par l'illustration, le roman de J.-K. Huysmans dans le milieu et dans le temps où il fut écrit". (Préface de Lucien Descaves).Raffaëlli est l'un des peintres contemporains préférés de Huysmans, qui le place aux côtés de Redon et Moreau dans son panthéon artistique personnel. Il y a une forte réciprocité entre eux, Huysmans assurant la promotion de l'oeuvre de Raffaëlli, l'artiste trouvant un puissant écho dans les romans naturalistes de l’écrivain. Talvart et Place IX, 311 ; Monod I, 6230 ; Carteret IV, 213.