Paris: Éditions et Librairie, E. Chiron (impr. Chantenay) 1919 Petit in-4, 220 x 265: 15 pp., (2 ff. dernier blanc), couverture illustrée. Broché.
Édition originale d’une extrême rareté.Fils de l’écrivain Georges Izambard, grand ami de Rimbaud, Pierre Izambard (1896-1946) participa à la première guerre mondiale et fut blessé au front. Il épousa en 1917, lors d’une permission, Madeleine Gumery, fille du peintre Adolphe Gumery (1861-1943).C’est de son expérience de poilu qu’il tira ces poèmes en prose, qui parurent l’année de la naissance de sa fille. L’ouvrage se compose de cinq parties comportant chacune deux poèmes placés en vis-à-vis, tous illustrés d’une vignette gravée sur bois d’après les dessins d’Adolphe Gumery. Dans chaque partie, qui représente une période très précise de la journée, l’auteur met en parallèle la vie des civils et celle des poilus. Ainsi à cinq heures La Maraine «sur l’oreiller de soie où ses nattes reposent, [elle] sourit, son cœur bat sous les draps qui la moulent…» fait face au Coup de main, des poilus qui avancent au «petit jour; brume opaque; rosée glaciale; millier d’aiguilles dans la chair; une accalmie inquiétante sur l’enfer…» à huit heures on retrouve d’une part Le Chérubin dans son lit bien douillet de l’autre les poilus dans leur Trou d’obus […]. L’auteur compare également Le Cran des cabotins du Music Hall à celui des poilus qui se battent Là-Bas.Exemplaire bien conservé malgré la fragilité du papier. Quelques petits accidents en mage sans gravité.