ISMAYL. Urbain - EICHTHAL. Gustave d' - GHEUSI. Pierre-Barthélémy.
Reference : 43554
1893. 1 volume in-8 monté sur onglet, demi-chagrin noir, dos à nerfs titré doré, initiales dorées de Gheusi en bas du dos.Manuscrit (11) ff. ; (2) ff.bl. ; (27) ff. ; (2) ff.bl. ; (285) ff. de lettres.
Ensemble unique et inédit de 133 lettres manuscrites d’Urbain Ismayl, écrites entre 1862 et 1866 alors qu’il occupe le poste de Conseiller rapporteur du gouvernement général de l’Algérie, adressées à son ami le philosophe Gustave d’Eichthal. Ces Lettres, provenant de la bibliothèque du juriste Félix Grelot, ont été écrites sur divers papiers, parfois avec l’en-tête du gouvernement général de l’Algérie.Les lettres sont reliées à la suite d’un manuscrit de Gheusi, traitant de cette précieuse correspondance. Ce Manuscrit, très lisible, écrit au recto seul, est une analyse globale puis détaillée à la fois intime et historique, 30 ans après les faits, d’un personnage clef de la colonisation algérienne sous le second Empire qui livre ses réflexions tant politiques que philosophiques ou religieuses.Né à Cayenne, issu d’un métissage, Urbain Ismayl est un saint-simonien converti à l’Islam. Ancien professeur de français en Égypte, où il s’initie à la culture arabe, il débarque en 1837 à Oran en tant qu’interprète. Rapidement il se distingue par ses idées humanistes qu’il partage avec son ami d’Eichthal, et prône un colonialisme basé sur une association franco-arabe. Cible des bien- pensants, on lui reproche son mariage avec une marocaine, son métissage et sa religion, à l’instar de son camarade juif d’Eichthal.Sensible à ses idées basées sur le respect des cultures et des religions, Napoléon III en fait son conseiller en 1861. Il le choisit également comme interprète et commensal lors de son voyage en Algérie en 1865. De cette collaboration en découleront 2 lois du sénatus-consulte: l’une qui vise à reconnaitre les tribus d’Algérie comme propriétaires des terres qu’elles occupent, l’autre qui rend certaines populations exemptes d’appliquer le code civil. Urbain avouera malgré tout sa déception face à un bilan plutôt décevant de la politique coloniale du second Empire lors de sa chute en 1869.Une précédente correspondance de d’Eichthal et Urbain avait été éditée en 1839 sous le titre Lettres sur la race noire et la race blanche.En revanche, il semble que ni cette présente correspondance, ni l’analyse de Gheusi n’aient fait l’objet d’une publication.