« ... j’ai tant de concerts cette saison que je ne me rappelle plus du tout du programme de celui de Tournai, le 30 avril, je vous serais donc reconnaissant de vouloir bien me le transcrire, mais je crois bien que l’orchestre de Wallenstein sera suffisant. Quant au matériel, je ne le possède pas, il appartient- pour Wallenstein- à la maison Durand qui a, seule, le droit de le fournir... ».
Jolie lettre dans laquelle il convie cette « chère enfant » à venir le retrouver la semaine suivante. « Je vous entendrai et nous causerons un peu de ce que je voudrai que vous puissiez faire cette année… »
Il a bien reçu sa première lettre. Surchargé de travail, il a tardé à lui répondre et lui conseille de s’adresser au gestionnaire de la « Schola » afin de savoir si cette société « est apte à recevoir des legs ». Une demande précédente « de même nature » est arrivée de la part d’une américaine « Ne serait-ce pas la même affaire ?... »
INDY (Vincent d’) compositeur français, un des fondateurs de la Schola Cantorum de Paris (1851-1931)
Reference : 59C27
Très belle correspondance musicale. 1897. Il n’a pas oublié son compagnon de logement à Bilbao et lui assure que les mélodies reçues et qu’il préfère, « sont assurément les dernières, où l’émotion se traduit en accents bien passionnés et très expressifs ». Son article qu’il a lu sur « Redrell » l’a enchanté et l’informe que « Fervaal » (opéra de 1897) va se jouer à Carlsruhe (sic) et à Munich, sous la direction de Mottl et de Richard Strauss. « Connaissez-vous le "Zarathustra" de ce dernier, c’est une composition superbe. ». 1901. Le temps lui a manqué et n’a pas trouvé le moyen de faire la petite partition demandée. « Je n’ai pas ici l’orchestre de ma Fantaisie pour Hautbois » lui indique-t- il, et lui conseille de se rendre chez son éditeur « Mr Durand » qui en possède le manuscrit, afin d’obtenir « la partie du quatuor à cordes (et contrebasse) de cette fantaisie avec la partie de hautbois et la réduction de piano seul. ». Considérant la composition de l’orchestre de Tebaldini, il lui assure qu’il pourra exécuter aisément sa fantaisie. « les cordes faisant leur partie intégralement, le hautbois jouant le solo et le piano remplissant le reste », lui avouant qu’il a exécuté lui -même et souvent cette fantaisie dans ces conditions et que « l’effet n’en est pas mauvais... ». 1907. Il sera le 17 novembre à Loreto pour peu de temps, mais serait ravi de le voir à l’orgue pour « entendre quelque pièce d’orgue de vous s’il se peut ». Ses 3 nièces étant du voyage et musiciennes, il souhaiterait leur présence à cette rencontre. 1912. Il fera tout son possible pour lui faciliter l’exécution de son « Anima e Corpo » mais lui signale que « la Schola » est une école et que son orchestre et ses chœurs sont composés uniquement d’élèves et selon la date d’exécution, les élèves seront en vacances, lui-même absent jusqu’au 20 janvier. A son retour il procèdera aux répétitions du « Freischütz » de Weber « que nous donnons en concert le 31 janvier... ». En fonction de la facilité d’exécution de l’œuvre de Cavalieri et ne nécessitant pas plus de 2 répétitions il pourra lui assurer une meilleure date, sous réserve que la traduction soit faite en Italie. « Si le poème n’était pas très long, je me chargerais bien de le faire comme j’ai fait "l’Orfeo" et "l’Incoronazione" de Monteverdi... ». 1913. Il est effrayé du nouveau programme que lui a adressé Bellaigue (critique musical, 1858-1930). « ...Remarquez que, dans le devis que je vous ai envoyé, il n’est question que de deux répétitions de chœurs , ce qui me paraissait amplement suffisant pour mettre sur pied l’œuvre de Cavalieri, mais je trouve dans votre nouveau programme 5 numéros de chœur.... 2 de Palestrina, l’Anima e Corpo, le motet de Gabrieli et un madrigal de Lotti ! ». S’il désire vraiment plus de répétitions, il veut le savoir rapidement afin qu’il puisse réserver « le temps des élèves en conséquence », sachant que la proportion chorale demandée ne lui semble « pas bien bonne » car il faut toujours un grand nombre de sopranos pour que le chœur soit équilibré. « Je donne vendredi la IXème symphonie avec : 45 sopranos, 30 altos, 14 ténors, 22 basses et il n’y a pas trop de sopranos pour le reste du chœur. De plus vous notez des instruments à vent en supplément... Cela ferait donc avec deux répétitions (dont une générale) et le Concert », nécessitant une majoration du prix.
L’ensemble