HIKMET (Nazim) / GÜREH (Hasan, trad.) [EYÜBOGLU (Sabahattin)] / TZARA (Tristan)
Reference : 514
(1951)
Paris Les éditeurs français réunis 1951 In-12° (185 x 120 mm), xii pp. - [1] f. - 181 pp. - [1] f., demi-basane brune, dos lisse, (reliure de lépoque)
« TU N'ES LOTI QU'UN CHARLATAN » Premier recueil en traduction française de poèmes de Nazim Hikmet, comprenant 44 pièces, poèmes et fragments, dont le poème « Le cinquième jour dune grève de la faim », composé directement en français, et « Pierre Loti », paru pour la première fois en 1924 ; Hikmet, sengageant dans un débat qui déchirait lintelligentsia littéraire turque, y prenait position contre lorientalisme de Pierre Loti : « Et même et surtout toi Pierre Loti / Toi chez qui sest blotti / Le pou du typhus / Quon nous inocula / A travers nos toiles cirées / Tu es plus éloigné de nous, / Plus éloigné que lofficier français ! » (p. 149) La plupart des traductions sont dues à lessayiste Sabahattin Eyüboglu (sous le pseudonyme de Hasan Güreh), qui signe également la notice biographique. Avec une préface de Tristan Tzara. La littérature turque peina longtemps à simplanter en France : avant 1950, on dénombrait moins dune dizaine de traductions de textes turcs. Dans les années qui suivirent la seconde guerre mondiale, cependant, les étudiants et intellectuels turcs établis à Paris entreprirent un vaste de travail de traduction et diffusion des littératures de leur pays. La littérature socialiste, en particulier, suscita lengouement : Nazim Hikmet, emprisonné 15 ans pour son adhésion au parti communiste, partisan de la poésie comme « le plus sanglant des arts », simposa rapidement comme un écrivain clef de lopposition politique, et suscita ladmiration des ex-surréalistes : Louis Aragon, Tristan Tzara qui fonda le Comité pour la libération de Nazim Hikmet... « Son expérience personnelle recouvre lexpérience dune bonne part de lhumanité, celle qui, tournée vers un avenir radieux, na pas besoin de connaître en détail lhistoire et la géographie de la Turquie pour comprendre à quel point lasservissement du peuple turc est lié à la faillite dun système social et dune civilisation périmés. Tout en exaltant les espoirs du peuple turc, la poésie de Nazim Hikmet embrasse lexpression profondément humaine des aspirations communes à tous les peuples » (Tzara, pp. ix-x) Sont joints 2 coupures de presse concernant l'auteur. PROVENANCE : Ex-libris manuscrit Y. Attias, non-identifié. Dos insolé, avec petit frottement en pied. Mouillures marginales en tout début d'ouvrage ; Bibliographie : Mignon, Laurent. « Nazim Hikmet. Venger Azyadé ». In Regards sur la poésie du XXe siècle, vol. 1. Laurent Fels. 2009 ; Muhidine, Timour. « La littérature turque en français : un mariage de raison ». Bureau international de lédition française, mars 2010.