[Albert Decaris] - Henry De Montherlant, préface de Pierre Sipriot
Reference : 067
(1983)
Thrasylle de Henry De Montherlant, préface de Pierre Sipriot chez Les Éditions du Grand-Pont en 1983. Édition originale numéroté HC/21/200 sur vélin Lana réservés à l'équipe de fabrication et au bon plaisir de l'éditeur. Signé par l'artiste et l'éditeur. Le livre est illustré de 21 gravures originales (plus 2 non intégrées au texte) sont l'oeuvre d'Albert Decaris. Elles ont été tirées sur les presses à bras de l'Atelier de taille-douce de Georges Leblanc à Paris, sous la direction de Pierre Lallier. Le livre mesure 27x34 cm et pèse 2,500 kg (c) pour 205 pages. Reliure d'éditeur en feuille sous chemise cartonné et emboîtage. Le livre est en très bon état, chemise avec des taches, 4 accrocs sur l’emboîtage.
Thrasylle, vous connaissez? Enfoui dans les papiers de Montherlant, Jean-Claude Barat, son exécuteur testamentaire, a découvert ce roman de jeunesse. Terminé à vingt ans Thrasylle est une part importante de l'héritage de Montherlant et la publication de ce roman est un événement. D'emblée, on sent que le jeune Montherlant préfère une vie de sensations à une vie de pensée. La pensée ne lui servira qu'à se rendre plus heureux par une acceptation de l'ordre du monde, l'exercice d'une lucidité qui prévoit l'enchaînement des états ou des crises qui se font et se défont en nous pour se reformer autrement.Premier roman de Montherlant, Thrasylle c'est la naissance d'un désir tout intérieur qu'on n'a pas à inventer, car il y a quelqu'un en nous ou quelque chose qui nous le fait voir. Qui désire s'accepte et il faut un autre qui nous le révèle à nous même. Cet être qui reflète notre tendresse est unique. On le trouvera dans la foule, mais la vision en est si nette qu'aucune méprise n'est possible. Dans une Grèce d'idylle, celle qu'évoquent les noms d'Anacréon, de Théocrite, Thrasylle c'est Héro et Léandre. L'histoire de deux amants innocents séparés par un monde injuste et qui doivent s'isoler, se révolter même contre un groupe dont ils refusent à la fois l'autorité et la vulgarité. Lycas et Thrasylle « font l'amitié » comme on disait dans le monde antique. Ils ne savent pas encore ce qu'est l'amour. Avec la puberté, Thrasylle a découvert la violence des sens, et la passion dévastatrice. Mais Lycas n'est encore qu'un enfant. L'âge de Lycas impose à Thrasylle « le devoir d'aînesse ». Il admire cet adolescent, fleur de la beauté humaine, mais craint de le corrompre par des désirs qu'il devra épurer en sentiment noble. L'aventure de Thrasylle et de Lycas sacralise l'amour. C'est la tendresse protectrice; c'est l'admiration de Lycas pour Thrasylle; c'est aussi une amitié héroïque qui les aide à vaincre l'incompréhension et l'injustice.