1890 Couverture rigide À Paris, Édition du Gaulois, 1890. Grand album oblong format à l’italienne (39,5 cm x 30 cm), toile marron illustrée en or et couleurs, cartonnage d'éditeur, tranche dorée. Feuillet de titre, feuillet de dédicace, 36 planches de caricatures en noir et en couleurs par BOB (pseudonyme utilisé par GYP). Dédicace imprimée au vicomte Henry de Blagny, en souvenir des élections de 22.09.1889. Textes et illustrations basés sur l'expérience de Gyp au soutien d'un candidat boulangiste. La comtesse de Martel (1849 - 1932), née Sybille Gabrielle Riquetti de Mirabeau est une romancière française, arrière-petite-nièce de Mirabeau, dernière du nom, ayant vécu dans le reproche de ne pas être un garçon qui pourrait continuer cette illustre lignée. Mariée au comte de Martel en 1867, elle commence à publier des textes en 1877, dans La Vie parisienne. C’est à partir de 1880, lorsqu’elle commence à publier en volume, quelle prend le pseudonyme de Gyp. On lui doit en tout plus de 120 ouvrages, dont beaucoup connurent un grand succès grâce à l’humour mordant, le grand sens de l’observation et le talent de dialoguiste de son auteur. Bel exemplaire de cette édition originale sur Japon.
Très bon
GYP. [Comtesse de MARTEL DE JANVILLE, née Sybille-M. G. A de RIQUETTI DE MIRABEAU).
Reference : 18447
Paris, Calmann-Lévy, 1889. Grand in-8 ; 136 pp. Pleine toile bleue Bradel, pièce de titre noire, couvertures imprimées conservées.
" Pièce de théâtre " brodée " sur le thème du Salon, où l'on retrouve les noms de tous les artistes de l'époque, commentés et caricaturés par Gyp, qui inventa le personnage du petit Bob, gamin " gavroche ", pseudonyme qu'elle utilisait pour ses caricatures et ses dessins enfantins. Elle-même exposa au Salon". Gyp a peint, voire caricaturé, avec un rare don d'observation, le monde d'oisifs, de riches et de mondains, les parvenus et les aristocrates dégnérés de la haute société parisienne et cela, , non comme l'eût fait un auteur, car ses libertés de langage sont grandes, mais en spectateur narratif, malicieux sans nulle méchanceté, attaché surtout aux ridicules évidents de son entourage. 56 dessins en noir à pleine page, dessins caricaturaux et naïfs pleins d'humour. Bel exemplaire. Photos sur demande.
, Paris, Charpentier et Fasquelle, 1895, Bound, halfleather binding with gilt title and spine-decoration, marbled boards, 196pp., illustrated in col., 12x18cm., Original paperbinding preservered. Good copy.
Paris, Calmann Lévy, 1890. In-12, broché, couverture illustrée, 389 pp.
Nouvelle édtion, la première est de 1883. Photos sur demande.
Paris, G. Charpentier, Collection polychrôme, 1895. In-12, 196 pp. Demi-percaline Bradel, dos lisse, auteur et titre dorés, fleurons dorés (reliure époque). (couvertures non conservées).
Edition originale. Bel exemplaire. Illustrations en couleurs dans et hors-texte et sur double page. Photos sur demande.
Paris. Bibliothèque Charpentier. 1897. Edition originale. In-8 (124 x 190mm) bradel dos chagrin café, plats marbrés, gardes peignées, plats de couverture conservés, 3ff., 273 pages. Hommage de l'auteur, dédicataire effacé. Papier bruni come souvent sinon bel exemplaire.
La Comtesse de Martel de Janville est née au Château de Coëtsal (Morbihan). Envoi de l'auteur.
Paris. Bibliothèque Charpentier. 1894. Edition originale. In-8 (146 x 196mm) bradel toile orangée, pièce de titre noire, plats marbrés, couverture jaune imprimée conservée, 3ff.n.ch., 317 pages. Bel exemplaire, non rogné, non coupé, un des 15 sur Hollande. Bel ex libris de Ivan Rampal.
La Comtesse de Martel de Janville est née au Château de Coëtsal (Morbihan).
Paris. Calmann Lévy. 1898. 8e Edition. In-12 (119 x 185mm) broché, couverture crème imprimée, 2ff., 328 pages. Bon exemplaire.
La Comtesse de Martel de Janville est née au Château de Coëtsal (Morbihan).
Gyp (Comtesse de MARTEL DE JANVILLE, née Sybille-M. G. A RIQUETTI DE MIRABEAU)
Reference : pf82
(1889)
Calmann Lévy Broché 1889 In-8 (23*17) broché, 136pp. en partie non coupées, 56 dessins naïfs en noir pleine page, bel envoi de Gyp, pièce de théâtre 'brodée' sur le thème du Salon, où l'on retrouve les noms de tous les artistes de l'époque, commentés et caricaturés par Gyp, qui inventa le personnage du petit Bob, gamin 'gavroche', pseudonyme qu'elle utilisait pour ses caricatures et ses dessins enfantins ; dos fendu, manque 1 centimètre au bas du dos, intérieur en bon état. Livraison a domicile (La Poste) ou en Mondial Relay sur simple demande.
1928 Paris, Flammarion, 1928; in-12° broché, couverture crème imprimée en noir et rouge; 282pp. Couverture très légèrement poussiéreuse.
Envoi autographe signée de Gyp à Gustave Hervé couvrant tout le faux-titre en biais. ( GrMDB)
Gyp (Comtesse de MARTEL DE JANVILLE, née Sybille-M. G. A RIQUETTI DE MIRABEAU) et Petit Bob
Reference : 15830
(1897)
1897 un volume, reliure pleine toile bleu pale (cloth-bound) in-12 (duodecimo), dos long (spine without raised band) - titre frappé or (gilt title) - pièce de titre sur fond vert foncé avec filets or (label of title with gilt line) - gardes marbrées, toutes tranches lisses (all smooth edges) non rognées (edges no smooth), couverture couleur conservée (cover of the preserved paperback edition) , illustré par de magnifiques dessins in et hors-texte en couleur par le Petit Bob, 185 pages, 1897 Montgredien & Cie / Librairie Illustrée Editeur,
Gravé par Rougeron, Vignerot, Demoulin et Cie, et imprimé sur les presses de Ed. Crété à Corbeil, De toute rareté....... Edition originale.............en bon état (good condition).
1900 PARIS, sans date, ( vers 1900 ), librairie NILSON, PER LAMM successeur, volume in-12 carré relié demi basane beige . Collection la voie merveilleuse . tres bon état .
1894 Paris, Calmann Lévy, 1894, volume in-12 reliure basane souple de l'éditeur, 286 pages, couvertures conservées, dos légèrement insolé, bon état
1931 Paris, Calmann-Levy, 1931, volume in-12 broché, 216 pages, bon état
1900 PARIS, sans date, ( vers 1900 ), librairie NILSON, PER LAMM successeur, volume in-8 carré relié demi basane marron, dos à 4 nerfs, Collection Excelsior . tres bon état .
Paris. Flammarion. 1898. In-8 (127 x 191mm) bradel dos et coins toile orangée, titre en noir au dos, plats jaspés, couverture orange imprimée, conservée, 3ff.n.ch., 426 pages. Papier jauni mais bel exemplaire, non rogné. Edition originale, avant censure, avec un hommage de l'auteur.
Ouvrage dont le principal personnage est un antisémite convaincu, qui se déroule en plein coeur de l'Affaire Dreyfus et qui valut à l'auteur une amende de 5000 francs à payer au sénateur Ludovic Trarieux, fondateur de la Ligue des Droits de l'Homme et instigateur de la révision du Procès Dreyfus. Une note manuscrite en début d'ouvrage confirme cette information. Hommage de l'auteur.
1930 Paris, Calmann-Levy, 1930, volume in-12 broché, 225 pages, bon état
Gyp (Comtesse de MARTEL DE JANVILLE, née Sybille-M. G. A RIQUETTI DE MIRABEAU)
Reference : pl1638
Calmann-Lévy Relié In-8, (18.5x11.5 cm), relié demi-basane, dos à 5 nerfs titré avec fleurons, 410 pages, roman ; dos légèrement insolé, cuir frotté, petites usures sur les bordures, assez bon état. Livraison a domicile (La Poste) ou en Mondial Relay sur simple demande.
Paris, Ernest Flammarion, 1898. In-12, 426 pp. Demi basane jaune citron, dos à 5 nerfs dorés, pièces de titre rouge et vert émeraude, signet. (couvertures non conservées).
Première édition (il n'a été tiré de cet ouvrage que 15 exemplaires numérotés). Bel exemplaire. Photos sur demande.
Gyp (Comtesse de MARTEL DE JANVILLE, née Sybille-M. G. A RIQUETTI DE MIRABEAU)
Reference : na197
Nilsson La bibliothèque merveilleuse Cartonnage souple avec jaquette In-24 (11.5x8 cm), sans date, cartonnage souple sous jaquette, 236 pages ; petits défauts à la jaquette, bon état. Livraison a domicile (La Poste) ou en Mondial Relay sur simple demande.
in 12 demi-percaline vieux rose à la bradel et à coins, pièce de titre cuir bleu,fer,filets dorés;faux-titre, titre,183 pages,55 illustrations en couleurs dont nombreuses double page.de Petit BOB plus couverture en couleurs conservée.Librairie illustrée sans date vers 1897. très bon état
[Petit Bob] - GYP (Gabrielle Sibylle RIQUETTI de MIRABEAU, comtesse de MARTEL de JANVILLE, dite) :
Reference : E361
(1895)
Paris, G. Charpentier et E. Fasquelle, 1895. In-18, 196 pp. [dont faux-titre et titre]-(2) ff. [blanc , imprimeur], demi-percaline violette, dos lisse à faux-nerfs et titre dorés, plats de couverture imprimée illustrée conservés (dos passé, défraîchi ; à l’intérieur, quelques rares taches).
L’AUTEUR : d’où vient ce pseudonyme, Gyp qui claque comme une déflagration ? La majorité penche pour la contraction de ses deux prénoms : Gabrielle et Sibylle ( dans ce cas, d’où vient le « p » ?). Est-ce « une onomatopée qui sonne anglais », ou « On notera la masculinité du pseudonyme » (Patricia FERLIN ) ; ou « une abréviation des gypsophiles » (« christian.jannone ») , petits végétaux aux fleurs blanches poussant sur des terrains gypseux et non pas les amis de gypsies ! Et d’où sort le petit « Bob », titre de son premier roman? Mieux vaut reconnaître son ignorance que d’inventer des fables : ne pas se mettre Martel en tête. Plus sûres sont ses options politiques bien tranchées, dont on n’a retenu que son féminisme très nuancé et son antisémitisme sans nuance : sa collaboration avec Drumont, antisémite génétique, anti- dreyfusard viscéral. LE LIVRE : « Les gens chics », en cinq courts récits dialogués, nous offre une peinture peu ragoûtante de cette aristocratie décadente, dans laquelle sont étroitement mêlés légitimistes pur jus, orléanistes régicides, arrivistes bonapartistes, tous plus ou moins démunis (paraître ou ne pas être), tous unis dans le même rejet des derniers arrivants, ces métèques étrangers apatrides mais fortunés, qui cherchent à tout prix, non la fortune, ils l’ont, mais la respectabilité et les honneurs (paraître ou ne pas être). Que les fils de hobereaux désargentés aillent se « refaire » grâce à des unions hétérodoxes, passe encore, mais, quand ces intrus viennent leur piquer leurs filles, quel scandale ! L’ILLUSTRATION : « Images … coloriées de (couverture), …en couleurs par (titre) le petit BOB » [autre pseudonyme de l’auteur]: couverture, 92 dessins signés [à double page, à pleine page, fausses doubles pages (deux planches signées, en vis à vis), vignettes et culs-de-lampes], quelques uns non signés. Gyp avait débuté dans la peinture ; les caricatures données ici ne sont pas à la hauteur de sa prose ; elle maniait beaucoup mieux la plume que le crayon : on ressent quelque trouble en croisant des naseaux à satiété ; opinion qui n’est pas toujours partagée, certain confrère admirant « cette « sublime couverture (…) illustrée de magnifiques dessins en polychromie » [V.S., membre (unique ?) du Syndicat des Cabillauds…. C’est mieux que le Syndicat des Requins ! L’ÉDITION : Les « gens chics » parurent dans la « Collection polychrome », dont c’est le troisième volume, après « Un siècle de modes féminines » (1794-1894) et « Emaux et Camées » de Th. Gautier (1895). L’éditeur habituel de Gyp était Calmann-Lévy,maison créée en 1836, sous le nom de Michel Lévy frères, par Michel Lévy(1821-1875) et Kalmus (francisé en Calmann) Lévy (1819-12891) ; après le décès de Michel, l’intitulé devint Calmann-Lévy, que les enfants de Kalmus perpétuèrent.. Dans quelles conditions s’opéra ce changement ? L’historien Jean-Yves MOLLIER, spécialiste du monde de l’édition, dans un article (www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats) en date du 02/07/2021, consacré au récent limogeage de « Z » par son éditeur parisien, auquel le journaliste pose la bonne question : « pourquoi il est si rare qu'un éditeur abandonne un auteur politique ? », répond de façon péremptoire : « Je ne vois qu'un cas à peu près comparable : en pleine affaire Dreyfus, la très célèbre romancière GYP - alias la comtesse de Janville - a dû changer de maison, à la demande de son éditeur, Calmann-Lévy, qui refusait de continuer à la publier en raison de sa veine violemment antisémite [note *]. Elle est allée chez Flammarion [note **]. Mais une fois l'affaire terminée, elle a pu revenir sans souci chez Calmann-Lévy ». [*] Partiellement faux : de 1894 à 1901, on ne dénombre pas moins de vingt-six titres nouveaux de Gyp, non comprises les rééditions (source BNF-Opale). Seuls furent prohibés les ouvrages au caractère antisémite prononcé : business is business. La rupture ne sera effective que vers la fin de l’Affaire : de 1902 à 1906, pas de traces de Gyp chez Calmann-Lévy. [**] Flammarion n’apparaîtra qu’en 1897 ; Gyp cohabitera avec ces deux éditeurs - et accessoirement- avec quelques autres, jusqu’à sa fin (1932). CRITIQUE (à l’époque) : La production littéraire de Gyp fut très importante : plus d’une centaine d’ouvrages à succès, à vocation … alimentaire : elle était célèbre aussi pour sa vocation féministe on la voit sur une carte postale-texte daté du 28/10/1903- photographiée en pied, encadrée de deux médaillons, portraits d « Marni » (Jeanne Barousse) et …Séverine) : elle tenait salon, ce qui coûtait fort cher ! Elle recevait essentiellement des gens de sa caste, des gens de bien (version Henri Guillemin, c'est-à-dire des gens possédant des biens). Infréquentable, mais fréquentée ! En 1932 paraitra la onzième – et dernière- édition (du 121° au 140° mille) du chef d’œuvre de la censure littéraire et cléricale qui inondait le marché depuis 1904, le célèbre « Romans à lire et romans à proscrire », de l’abbé Louis Bethléem, [note*] dans lequel Gyp, ce qui n’est pas fréquent, a droit à plusieurs pages (305-308). Sa production est classée dans la troisième partie, « Romans mondains », dans lesquels elle peint le « grand monde ». Le style est « badin, mordant (…). Ses œuvres ont « gypanisé » toute une société », bien qu’elle « se comporte comme une gourgandine littéraire ». En conséquence, « peut-on permettre la lecture de Gyp aux gens du monde ? Sans doute (…), car elle sait dire des vérités. Elle les dit drôlement. Or la vérité (…) qui fait rire n’a pas de résultats malsains ». Et le bon abbé de relever, malgré tout, l’antisémitisme de l’auteur dans deux ouvrages : « Israël », « roman antisémite », 1898 et « Un mariage chic » « note antisémite », circa 1902. Un oubli ! « Les gens chics ». Gyp est « décédée pieusement en 1932 ». Amen. [note*] C’est un devoir pour moi de citer à nouveau Monsieur Jean-Yves MOLLIER pour « La mise au pas des écrivains. L’impossible mission de l’abbé Bethléem au XX° siècle ( Paris, Fayard, 2014), ouvrage rangé immédiatement dans les « biographies à lire ». CRITIQUE (aujourd’hui): la perception n’est plus la même : voici les références de trois textes, classés par ordre de crédibilité décroissante : 1- FERLIN (Patricia) : Gyp, de l’engagement à l’acharnement (in Les représentations de l’Affaire Dreyfus dans la presse, etc. Actes du Colloque de Saint-Cyr-sur-Loire (novembre 1994). Courte et remarquable biographie. Le ton, mesuré, ne sent ni le mépris ni la haine. Madame Ferlin est l’auteur d’une thèse de Lettres: « La femme à la Belle Epoque : le cas de Gyp » (Orléans, 1988). 2- SÉNÉCAL (Didier) : « Une extravagante misogyne, trois lettres qui évoquent des volumes moisis sur les étals de bouquinistes, entre Delly, Van der Meersch et la comtesse de Ségur. ( in revue Lire, 1998, cité in-extenso dans L’Express). Le bon Didier (boutade bigourdane, un peu lourde) méprise, non seulement l’auteur, ses lecteurs, mais aussi ceux qui, « sur leurs étals vendent des volumes moisis ». Le titre de l’article est accrocheur, pas autant qu’un croc de boucher. Accrocheuses, les formules lapidaires : « ultime descendante de Mirabeau », [note*] ; « sa misogynie confinait au machisme »[ou au ma-so-chisme ?]. « La politique lui fit perdre la tête. Militante (…) contre les planqués de 14-18 [est-ce un crime ?] ». [note*] Non ! l’ « Orateur du Peuple » n’eut qu’un fils, né d’un premier mariage avec Émilie de Covet, décédé à l’âge de cinq ans. Le débat est clos. Quoique. En épluchant les notices de « geneanet », on trouve des choses curieuses, voire contradictoires : divorcé le 5 juillet 1783, Mirabeau s’est « marié en 1782 » avec Edmée Baignières, épouse de Montigny, dont il eut un fils, Lucas, né le 10 février de la même année ! baptisé « de Montigny ». Il semble bien que les deux tourtereaux étaient bigames. Lucas, élevé par Mirabeau, était certainement son fils et aurait été adopté ; dans ce cas, comment se fait-il que la descendance a gardé ce dernier nom ? Quant à Gabrielle, elle descend sans conteste de l’ancêtre Jean-Antoine de Riqueti, dit « Col d’argent » dont un des deux petits-fils, André Boniface, surnommé « Mirabeau Tonneau » en raison de sa morphologie et de l’utilisation coutumière du contenu… était son bisaïeul. 3- JANNONE (Christian) : « Ces écrivains dont la France ne veut plus. [numéro] 22 : Gyp », (christian.jannone, 2018). Ce dernier porte un jugement effarant, définitif, sans appel : « Gyp a rejoint depuis longtemps l’enfer des bibliothèques, ou le pilon, à moins que quelques bouquinistes attardés quelque part en France ou ailleurs ne proposent quelques uns de ses vieillots échantillons de prose ». La Profession appréciera ; il serait trop facile de répondre à l’insulte par l’injure ; ne voulant pas m’abaisser au niveau de ces tristes écrivaillons, je me contenterai de leur asséner la remarquable formule, que je fais totalement mienne, titre d’un dépliant relatif à un stage organisé par les Archives Départementales des Pyrénées-Atlantiques en juin 2016 : IL FAUT LIRE TOUT ET SON CONTRAIRE, que je complèterai par celle -ci, toute personnelle : LE LIBRAIRE N'EST PAS RESPONSABLE DES OPINIONS ÉMISES DANS LES OUVRAGES QU'IL PROPOSE À LA VENTE ET N'EST NULLEMENT TENU DE LES PARTAGER. EN REVANCHE, IL EST FAROUCHEMENT ET VISCÉRALEMENT OPPOSÉ Á TOUTE FORME DE CENSURE, QUELLE QU'ELLE SOIT. ET D’OÚ QU’ELLE VIENNE. Les erreurs de Jannone: ce plumitif bafouille son argumentaire : ainsi, s’étendant sur le titre le plus connu de Gyp, « Le mariage de Chiffon », « introuvable en commerce » [ sic, voir infra], « publié en 1890 » et, plus loin , « paru en 1894 »…[il faudrait savoir] , accompagné de cet aveu « le contenu du livre de Gyp (…) me demeure quant à lui inconnu ». Mais il y a mieux : « Malheureusement, je ne dispose d’aucun extrait de son œuvre afin d’étayer mon texte de citations de Madame… ». Son édifice branlant aurait bien besoin d’étais. Beau travail d’ « historien » qui commente des ouvrages qu’il n’a pas lus, même pas vus ; c’est un exemple pédagogique de « je-m’en foutisme » . Pour C.J., le cas de Gyp est définitivement jugé, post mortem : son antisémitisme viscéral et sa collaboration à la Libre Parole de Drumont (« Gyp acheva de se damner pour la postérité ») l’emportent « argumentairement » [Mot inventé, inconnu à Robert, à Larousse , au CNRTL] sur toute autre considération et réévaluation de son cas [et] obèrent toute tentative de redécouverte sereine de son oeuvre, son cas étant [génétiquement] non réhabilitable ». Fin de la discussion. Circulez, il n’y a rien … à lire. On peut voir là une stricte application de la Loi liberticide Fabius-Gayssot, avec effet rétroactif ; exhumons le cadavre et brûlons-le en place de Grève. Que c’est petit, d’autant plus que, dans les années 1890, le principal éditeur de Gyp, était, ironie de l’Histoire, la maison Calmann-Lévy dont le fonds de commerce n’était certes pas l’antisémitisme ; en pleine Affaire, ces éditeurs ne jugèrent pas –immédiatement- , eux, que Gyp était irrécupérable : Calmann-Lévy publia vingt-deux de ses titres, jusqu’en 1900 ( Charpentier-Fasquelle puis Fasquelle n’en donnèrent que quatre ; Flammarion émerge en 1897, Félix Juven n’ apparaît qu’en 1899). Après une brève interruption (1902-1906), le vent ayant tourné , leur collaboration reprendra jusque dans les années trente, comme le montre le catalogue de la BNF que tout un chacun peut consulter en quelques clics ; on cherchera, en vain, les ouvrages de Gyp, catalogués par Pia, dans l’Enfer de la BNF. Autres incohérences du personnage : après avoir tout d’abord affirmé que son « œuvre abondante [est] désormais introuvable en commerce, etc. », celle-ci, un peu plus loin devient en partie, miraculeusement, « disponible chez l’ogre Amazon » ; ceci avant son couplet assassin sur les « bouquinistes attardés » (aujourd’hui, 10/01/2022, on trouve 968 occurrences sur le site LRB). Mais ce n’est pas tout. JANNONE, dans sa chasse forcenée à l’antisémite, semblable à la quête du Graal, dénonce les rééditions d’auteurs voués aux flammes de l’Enfer : Céline, Drieu, Chardonne et, parfois, leur ré-éditeur (Gobineau, par François-Régis Bastide « de sensibilité socialiste », et Roger Vailland « communiste », préfacier des « Pléiades »). Et, pour faire bonne mesure, exécutons aussi la musique de Vincent d’Indy et de Florent Schmitt, « antisémites notoires ». JANNONE, L’APOTHEOSE : en 1932, année du décès de Gyp, apparait « Guy Mazeline, usurpateur du [prix] Goncourt ». Passons sur cette dernière vacherie aussi gratuite que hors sujet, Mazeline n’étant certainement pour rien dans les tripatouillages entre maisons d’édition : en 1932, sur les 16 prix Goncourt attribués depuis 1903, 7 pour Gallimard, 2 pour Grasset [aujourd’hui, sur 118, Gallimard 38, Grasset 14, Seuil 6], d’où la formule qui circulait dans le milieu de l’édition, il y a quelques lustres : cette année le Goncourt sera attribué à « Galligraseuil » !. Jannone grimé en chevalier blanc, défenseur de la morale éditoriale : c’est très beau. Devinette : mais qui donc était l’adversaire malheureux du lauréat ? tout simplement Louis Ferdinand Destouches, plus connu sous le pseudonyme de Céline, l’un des antisémites les plus virulents de l’avant [deuxième]- guerre mondiale. Gyp étant peintre à l’origine, j’ose… ; en matière d’antisémitisme, Gyp était à Céline, ce que Ripolin fut à Renoir : une bagatelle. Alors, diable ! Jannone défenseur de Céline, le Diable en rit encore. CONCLUSION : Certains penseront que tout ceci est de l’enc… de mouche ; je préfère la sodomie de diptère, ou mieux encore, la formule de Céline, dans sa préface des Bagatelles : « avec beaucoup de patience et beaucoup de vaseline, éléphant encugule fourmi », car c’est bien la seule phrase qui m’ait fait rire à la lecture de son pamphlet… Alors pourquoi ai-je pondu ce texte ? Premièrement, parce que, si je n’ai pas une (trop) haute idée de ma modeste personne, en revanche, j’ai une certaine conception de cette profession qui fut la mienne pendant près de trente ans : « le bouquiniste attardé » qui vend des « livres moisis » sur son « étal » : ça ne passe pas. Deuxièmement, parce que, si les « œuvres » de ces deux écrivassiers sont nulles et non avenues, en revanche, la publication de ces torchons dans des revues « grand public », « Lire » de Bernard, pivot de la Culture et dans « l’Express », magazine à grand tirage, montre à quel niveau est tombé la presse dans notre pays et le peu de cas que l’on fait du patrimoine culturel... Troisièmement, parce que ce cas d’école illustre bien les ravages causés par ce genre de littérature qui n’a rien à voir avec l’Histoire : de nos jours, n’importe qui peut impunément jânonner n’importe quoi, n’importe comment, sur n’importe quoi, ou pire, sur n’importe qui… Vivent les réseaux a-sociaux, prétendument « sociaux ». BUR (H5/18)
Sibylle Riquetti de Mirabeau, à la ville comtesse Roger de Martel de Janville, plus connue sous le nom de plume de Gyp, est une dramaturge, romancière et salonnière française, née au château de Coëtsal le 15 août 1849 et morte le 28 juin 1932 à Neuilly-sur-Seine. Lettre autographe signée des initiales "G. M.", encre violette et style caractéristique des lettres de Gyp - s.l.n.d. - 5 pages sur un feuillet double et un feuillet simple format 17 x 17 - bon état, pliures liées à l'envoi, plissures "Que je vous remercie d'avoir pensé si aimablement à moi ! Et en ces temps de guerre, encore !... Où les "civils" sont si peu intéressants... Sauf quand c'est un civil comme vous !... J'espère que vous avez toujours de bonnes nouvelles de tous les vôtres ?... Thierry est devant Salonique ; il opère sans air - parce que la mer étant démontée, on ne peut plus aérer le bateau. Aymar est au 7e Spahis de marche secteur 26. Il trouve exquis de poser, la nuit, des fils de fer barbelés, tandis que les allemands - qui sont à 50 mètres - le "canardent" (sic). Et il conclut : "vous ne pouvez pas bien comprendre à quel point c'est amusant, vous, Grand mère, parce que vous ne l'avez pas encore (!) fait !..." Je vous souhaite, pour l'an qui vient, le moins de tracas possible, et je vous remercie encore de tout cœur, en vous priant de croire aux plus affectueux sentiments de votre vieille amie. G. M."
GYP (Sibylle de Riquetti de Mirabeau, comtesse de Martel de Janville, dite).
Reference : 5545
La comtesse informe son correspondant que ...les petites marionnettes joueront, - je crois, - tous les soirs au Helder où on trouvera des « invitations » comme on en trouve au Chat Noir ; mais aujourdhui seulement, Gyp avait le droit dinviter vraiment... Elle précise, en post-scriptum : ...avec cette carte, le Helder na pas le droit doffrir « à boire » à ceux qui ne demandent rien !...Tout-à-légout ! petite revue en trois actes et un prologue, est une œuvre de Gyp, représentée à Paris au Helder, le 10 janvier 1889 par Les Marionnettes françaises. Sous la plume de Jules Lemaître dans Impressions de théâtre, on peut lire : « La toile se lève. La scène représente les Champs-Élysées puis ce sera la place de la Bourse, puis les égouts, puis le sommet de la Tour Eiffel. Les poupées sont amusantes : il y a Moïse, barbu et cornu ; Stendhal couronné de lauriers en papier doré ; Claude Larcher et son monocle ; Rochefort et son toupet... »
La comtesse de Martel donne des nouvelles de ses enfants ...Je n'ai pas pu vous conduire hier les moutards parce qu'ils ont été à La Cagnotte... Sa fille Nicole, quant à elle n'y était pas, car ...on a été absolument obligé de la punir !... Cependant, Gyp a tout de même ...fait faire son portrait par Forain ! Lui seul pouvait la comprendre !... et il l'a comprise ! elle est, comme on dit au faubourg St Germain, - "crachée ! "...