Le Cherche midi, 1991, gr. in-8 br. (15,5 x 24), 346 p., coll. "Amor Fati", fac-sililés, très bon état.
Alain-Fournier n’est pas seulement le romancier que nous connaissons. Il est aussi l’auteur de notes critiques et de chroniques, certaines parues quotidiennement de 1910 à 1912 dans Paris-Journal. Ces textes n’avaient pas encore été réunis en volume et il a fallu plusieurs années de recherches à André Guyon, professeur à la Faculté des Lettres de Brest et spécialiste d’Alain-Fournier, pour les rassembler. L’intérêt ou le charme de tel écho avait bien été signalé par Brasillach – dans un article qu’on trouvera ici – mais rien n’y avait fait : chroniques et critiques d’Alain-Fournier étaient restées quasi inconnues et inaccessibles. Peut-être leur morcellement donnait-il à l’ensemble l’aspect peu significatif et peu attrayant d’un puzzle en vrac. En rapprochant les textes et les échos qui se répondent, André Guyon révèle une pensée, une action. Voici le véritable Alain-Fournier, tel que, de son vivant, il était apparu à ses lecteurs, appliqué à transformer la presse, mêlé aux tensions et aux combats de la société française, répercutant les interrogations et les inquiétudes des jeunes écrivains d’alors – Apollinaire, Giraudoux, Mauriac, Pergaud, Romains… Dans ces années cruciales où s’élabore Le Grand Meaulnes, tandis que se cherche un art nouveau et que se jouent les destinées du XXe siècle, Alain-Fournier se trouve associé à l’effort d’une génération pour définir un goût neuf, fonder une autre littérature. Et toujours ,dans ces chroniques, sautent aux yeux une vivacité, un charme, une émotion, une énergie, un humour qu’on ne soupçonnait pas et qui sont ici la marque du créateur. Voir le sommaire sur photos jointes.