Nantes, Librairie de l'Enseignement, Alfred Brelet, 1922, pt in-8°, 131 pp, préface de Marcel Giraud-Mangin, 3 plans et 8 gravures, broché, dos lég. abîmé, papier lég. jauni, état correct
Sur l'emplacement actuel de Nantes s'élevaient, il y a environ 2.500 ans, quelques huttes misérables. Le village gaulois devint sous la domination romaine une cité florissante qui, au Ve siècle, pour mettre fin aux ravages des barbares, s'entoura de solides murailles. Victime des invasions, Nantes redevient une ville prospère sous l'impulsion de ses évêques. Ruinée de nouveau par les Normands, elle trouve un sauveur en la personne d'Alain Barbe-Torte, qui mérite d'être considéré comme le deuxième fondateur de la ville. Le système féodal que ce dernier introduit en Bretagne, provoque de longues et sanglantes rivalités. Pendant que la France et l'Angleterre se disputent l'influence dans le duché, Nantes souffre mais se développe malgré tout. Après la guerre de Cent Ans, qui provoque en Bretagne une terrible guerre de succession, les ducs, dont Nantes est la résidence, s'appliquent à conserver leur souveraineté. Mais le mariage d'Anne de Bretagne avec le roi de France marque la fin de l'indépendance bretonne. La bourgeoisie nantaise, qu'un commerce de plus en plus étendu a enrichie, accroît peu à peu ses privilèges. La cité s'organise et se pare de quelques beaux monuments. Mais les épidémies – la peste, notamment – y causent de grands ravages. En lui accordant le droit de former une communauté de ville, les rois reconnaissent la puissance de la bourgeoisie nantaise. Au milieu des troubles religieux ou politiques, celle-ci défend ses privilèges, mais la prospérité de Nantes semble compromise par la décadence de son port au début du XVIIe siècle. Grâce aux efforts de ses armateurs et surtout aux mesures prises par Colbert, Nantes occupe, vers 1700, le premier rang mondial parmi les ports français. Enrichie au XVIIIe par la traite des Noirs, elle se transforme complètement. Ardent foyer révolutionnaire, après avoir brisé l'élan farouche de la Vendée, la ville subit la plus affreuse Terreur. Sa prospérité économique sombre alors dans la tourmente. Puis elle adhère avec ferveur à tous les régimes que la France se donne de 1800 à 1830. Les révolutions de 1830, 1840, 1870 trouvent un accueil sympathique dans la cité où les idées libérales ont fait de grands progrès. La renaissance économique se poursuit et en 1885, Nantes est redevenue un grand port qui se relèvera considérablement grâce à la création du canal maritime. Après le bouleversement de la Grande Guerre, Nantes s'apprêtera à devenir une grande ville industrielle.