La Crèche, Geste éditions, 2003, gr. in-8°, 300 pp, 16 photos, un fac-similé, 3 cartes, notes, index, broché, couv. illustrée, bon état
Fin juillet 1914, alors qu'il est en permission dans son village des Deux-Sèvres, Olivier Guilleux, jeune instituteur, se réjouit d'aller à la balade où l'attendent amis, stands de tir, berlingots... Un télégramme arrive et lui enjoint de partir à la guerre. Saint-Pardoux, Mamers : il rejoint sa section du 115e et se met en marche pour Charny. Dès lors, il va tout consigner : notes, photos et croquis. Après maintes péripéties, il est fait prisonnier à Magdeburg. D'ici, s'établit un va-et-vient de lettres avec sa famille, ce qui constituera pour lui un lien très fort de résistance, comme une chanson de survie. De camp en camp, pendant toutes ces années, une idée qui ne le quitte pas : s'évader... Olivier Guilleux a rédigé le texte de son évasion sur les routes allemandes quelques années avant de mourir. — "La Grande Guerre d'Olivier Guilleux se présente d'entrée comme un document rare qui combine trois grands types d'écriture de guerre : un carnet de campagne, une correspondance croisée – ce qui n'est pas des plus fréquents – et un récit rédigé a posteriori. Le premier de ces documents, le moins original, est entièrement consacré à la mobilisation et aux premières semaines du conflit où l'on découvre, avec le jeune instituteur des Deux-Sèvres, la violence du feu. Olivier Guilleux ne tarde d'ailleurs pas à être blessé, dès septembre 1914, et, abandonné sur le champ de bataille, à être fait prisonnier par l'ennemi. En effet, la guerre d'Olivier Guilleux c'est avant tout l'expérience de la captivité, et c'est l'intérêt majeur de ce livre. À la différence de l'expérience de la mobilisation que l'on connaît bien, les récits portant sur la captivité sont peu nombreux et les travaux scientifiques sur la question sont réellement embryonnaires. Les lettres échangées entre le prisonnier et sa famille, et plus encore, le récit de son évasion, dévoilent ici la vie quotidienne dans un camp d'officiers (Guilleux est lieutenant) où les Allemands se comportent humainement envers les Français qui, pour leur part, font tout ce qu'ils peuvent pour leur compliquer la tâche par une «résistance passive». Ces quatre années derrière les barbelés révèlent la résistance de l'instituteur et sa détermination: jamais il ne baisse les bras ni ne perd espoir, passant le plus clair de son temps à apprendre des langues étrangères et à s'adonner à divers sports, entretenant son corps en vue d'une évasion qu'il finira par réaliser en 1918. La tentative est malheureuse mais elle montre bien le caractère trempé du personnage qui espère rejoindre au plus tôt son régiment pour reprendre le combat. Ce dernier récit se lit comme un roman." (Jean-Yves La Naour, Histoire, économie et société, 2004)
Couverture souple. Broché. 300 pages. Deuxième plat légèrement défraîchi.
Livre. Introdcution d'Eric Kocher-Marboeuf. Geste éditions, 2003.