Paris, , 1776-1798. 1. Le Nouveau Spectateur, 1 vol. in-8 de (4)-532-388-(2) pp. (1) f., veau fauve marbré, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l'époque). 2. Journal des Théâtres, 4 vol. in-8 de (2)-7-(1)-384-(2) pp. ; (2)-402 pp. ; (2)-407-(3) pp. ; (2)-304 pp., demi-basane blonde, pièces de titre et de tomaison en maroquin blond, dos lisse orné (relié vers 1810).3. Le Censeur dramatique, 4 vol. in-8, de 8-584 pp. ; 576 pp. ; 576 pp. ; 256 pp., cachets anciens, basane havane, dos à nerfs orné de fers à l'oiseau, pièces de titre en maroquin havane et de tomaison en maroquin vert, tranches rouges (reliure de l'époque).
Exceptionnelle collection publiée sous trois titres successifs entre 1776 et 1798 du « premier journal de théâtre proprement dit » (Hatin) dédié exclusivement à la critique dramatique - enrichie de deux lettres autographes de son dernier directeur Grimod de la Reynière, dont une adressée à l'acteur le plus prestigieux de son temps, Talma.En 1776, Jean-Pierre Le Fuel de Méricourt (1748-1778) acheta Le Nouveau Spectateur à son fondateur Le Prévost d'Exmes qui avait lancé un répertoire sous ce titre en 1770. La première livraison entièrement rédigée par ses soins parut chez Esprit le 1er avril ; le titre modifié pour la cinquième livraison devint Journal des Théatres ou le Nouveau Spectateur.« Ce qu’on y trouve de mieux, c’est une grande hardiesse à s’expliquer sur le compte des histrions, sacrilège littéraire dont ceux-ci se plaignent hautement, et qui pourra bien mériter au critique la suppression de son journal. » (Bachaumont, Mémoires secrets). Ce qui arriva ! Sur la plainte de comédiens, Le Fuel fut dépossédé de son journal après le n°14. C'est Jean Le Vacher de Charnois (1749-1792) qui prit sa succession et lança une nouvelle série du Journal des Théâtres (le n° 1 parut le 1er avril 1777) puis renonça cinq mois plus tard, en septembre 1777 ; le journal fut alors continué par Alexandre Grimod de La Reynière (1758-1838) alors âgé de 19 ans et un groupe d'amis. « Un Avertissement des nouveaux auteurs, le 15 septembre 1777, déclare : "par une Société de Gens de Lettres" puis « Nous sommes quatre, l'un donne ses soins à l'Opéra, l'autre aux Français, l'autre aux Italiens, le dernier se charge de veiller à l'impression. On n'en saura jamais davantage ». Les réponses des rédacteurs aux lecteurs sont signées A., D., B., O. Collaborateurs occasionnels : La Harpe, Leroy de Ligny, de La Tour, etc. En butte aux tracasseries de son nouveau censeur, Le Fuel fait appel à ses lecteurs dans la « Lettre aux souscripteurs du Journal des théâtres » du 10 novembre 1776, mais doit finalement céder la place. Le Vacher de Charnois, gendre du comédien Préville, bénéficie de l'appui financier de son beau-père et traite directement du rachat avec Le Prévost d'Exmes qui avait gardé un droit sur chaque souscription perçue. Le Fuel exprime son ressentiment dans un Mémoire à consulter pour les souscripteurs du Journal des théâtres. Il y expose les réponses faites aux souscripteurs étonnés et le résultat d'une comparution de toutes les parties le 30 janvier. Il semble néanmoins que Le Vacher de Charnois ait obtenu de garder tous les souscripteurs qui n'avaient pas souscrit d'engagement nominal avec Le Fuel. Mais le Journal des théâtres loue trop souvent Préville et sa fille, au détriment d'autres acteurs, particulièrement Molé, contre lequel Le Vacher revient sans cesse. A son tour, il est dépossédé. Dans une note d'une lettre de Cailhava à Le Vacher, celui-ci déclare renoncer au Journal des théâtres ; dans ce même numéro, on trouve un Avis à son successeur et les Adieux du rédacteur. Le journal est alors continué "avec une impitoyable rigueur à la définition du goût et de la vérité" par Grimod de La Reynière âgé de 19 ans et son groupe » (Pierre Peyronnet).« C'est ce journal que nous voulons ressusciter aujourd'hui », annonce Grimod vingt ans plus tard en 1797 s'inspirant du feu Journal des théâtres pour créer Le Censeur dramatique ou Journal des principaux Théâtres de Paris et des Départemens. Les années révolutionnaires avaient amené de profondes modifications dans la vie des théâtres. Un nouveau public faisait la loi. L’argent et le pouvoir n’allant pas nécessairement de pair avec le bon goût et la culture, Grimod de La Reynière, scandalisé par la décadence du théâtre, entreprit de « ramener la saine portion du Public au goût du bon, au discernement du beau, à la juste mesure des convenances théâtrales et par de sévères mais courtoises critiques d’éclairer les comédiens sur les finesses de leur art et les acteurs sur les principes éternels de la création dramatique.Le Censeur dramatique parut du 10 Fructidor an 5 (27 août 1797) au 10 Messidor an 6 (28 juin 1798). Ses trente et un numéros constituent une mine d’informations sur l’organisation des théâtres, les comédiens, les auteurs, le décor, le costume, l’interprétation du répertoire classique, à une époque où la Société des Comédiens français, dissoute par les autorités révolutionnaires, n’était pas encore renée de ses cendres ».Les tomes II et IV du Censeur dramatique sont truffés de deux lettres autographes signées de Grimod de La Reynière, la première à Monsieur Santerre Notaire à Magny (II, pp. 112-113) : Vous m'avez manifesté l'autre jour, Monsieur, le désir obligeant d'être au nombre des abonnés au Censeur dramatique, en conséquence j'ai l'honneur de vous adresser ci-joint la quittance dont vous pouvez remettre le montant au Postier ; et vous pouvez être sûr de l'exactitude avec laquelle on vous le fera passer à Magny, lieu de votre résidence ordinaire. Si même vous pouviez nous y procurer quelques abonnés, je ne doute pas que le bureau ne consentit à vous faire jouir des mêmes avantages que les libraires sur les abonnements. En conséquence il vous ferait alors une remise de 2£ par souscription. Il m'aurait été bien plus agréable monsieur de vous envoyer gratuitement cette feuille mais vous connaissez assez ma malheureuse position pour savoir que les motifs qui me l'ont fait entreprendre, m'ôtent la faculté d'en faire don à personne (.…) ; la seconde adressée à l'acteur François-Joseph TALMA (1763-1826) datée de Paris, le 16 messidor an 6 (4 juillet 1798), relative à leur querelle dont les éléments sont imprimés dans le Censeur dramatique, dans les livraisons nos 30-31 (IV, pp. 129-133 et 243-254) : « J'apprends à l'instant Monsieur avec un sensible regret que vous avez été profondément affecté de quelques passages de ma réponse imprimée dans le n°31 du Censeur dramatique. Ce nouveau était fait et imprimé … Je donnerai tout au monde en ce moment pour que cette lettre n'ait pas paru. (…) Grimod ».Reliées à la suite du tome IV, 8 pièces de Grimod de La Reynière en édition originale (sauf mention contraire), suivies de 4 feuillets manuscrits (pièces et table) :1. Réflexions philosophiques sur le plaisir par Un célibataire. Troisième édition. Lausanne et Paris , Chez l'auteur, Vve Duchesne etc., 1784. In-8 de 136 pp. Note manuscrite à l'encre du temps sur le titre.2. Peu de chose. Neuchatel, Paris, Belin, Desenne, Petit, 1788. In-8 de 64 pp. Envoi autographe signé Grimod de la Reynière sur le faux-titre.3. Moins que rien, suite de Peu de chose. Ouvrage d'un genre assez neuf, & plus moral qu'on ne pense. Lausanne et se trouve à Paris, Belin, Bailly, Desenne, 1793. In-8 de 72 pp.4. Lettre d'un voyageur à son ami, ou Réflexions philosophiques sur la ville de Marseille. Seconde édition, revue et corrigée Genève, Paris, Belin, 1792. In-8 de 16 pp.5. Copie d'une lettre de M. Grimod de La Reynière, négociant à Lyon &c. à Mme Desroys. Sans lieu, 1791. In-8 de 8 pp.6. LANTIER (Étienne François de). Le Fakir, conte. Constantinople, Imprimerie du Muphti, 1780. In-8 de 24 pp. Publié par Grimod.7. Extrait du Journal de Paris, 1783. In-8 de 2 pp.8. Epître à Madame d'Ocquerre. Sans lieu, 1788. In-8 de 2 pp.Hatin, 590 ; Soleinne V, 481 ; Sgard, Journaux, 716 ; Sgard, Journalistes, 363, 492, 513 ; Desnoiresterres, Grimod La Reynière et son groupe, p. 187 et suivantes.
Paris, au bureau du Censeur dramatique, 1797-1798. 31 livraisons reliées en 4 vol. in-8, demi-basane, dos lisse orné de filets dorés, pièces de titre et de tomaison rouges et noires (reliure de l'époque).
Édition originale. Collection complète rare.Grimod n'avait que 19 ans quand il collabora au Journal des théâtres de M. de Charnois, avec une impitoyable rigueur à la définition du goût et de la vérité. Dès le 29e numéro, Grimod quitta la revue et fonda cette nouvelle publication Le Censeur dramatique ou Journal des principaux Théâtres de Paris et des Départemens. « C'est ce journal que nous voulons ressusciter aujourd'hui », annonce Grimod. Les années révolutionnaires avaient amené de profondes modifications dans la vie des théâtres. Un nouveau public faisait la loi. L’argent et le pouvoir n’allant pas nécessairement de pair avec le bon goût et la culture, Grimod de La Reynière, scandalisé par la décadence du théâtre, entreprit de « ramener la saine portion du Public au goût du bon, au discernement du beau, à la juste mesure des convenances théâtrales et par de sévères mais courtoises critiques d’éclairer les comédiens sur les finesses de leur art et les acteurs sur les principes éternels de la création dramatique.Le Censeur dramatique parut du 10 Fructidor an 5 (27 août 1797) au 10 Messidor an 6 (28 juin 1798). Ses trente et un numéros constituent une mine d’informations sur l’organisation des théâtres, les comédiens, les auteurs, le décor, le costume, l’interprétation du répertoire classique, à une époque où la Société des Comédiens français fut dissoute par les autorités révolutionnaires. Très bon exemplaire. Des rousseurs.Hatin, 590 ; Desnoiresterres, Grimod La Reynière et son groupe, p. 187 et suivantes. Relié à a suite : [GRIMOD DE LA REYNIERE]. Visions d'un Bon Homme. A Paris, chez Renard, 1803. In-12 de 36 pp. Édition originale.
A Londres, et se trouve à Paris, chez l'Auteur, 1785. 2 parties en 1 vol. in-16 de 168, 168 pp., veau brun, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin rouge (reliure de l'époque).
Édition originale. « Second ouvrage de Grimod de La Reynière après les Réflexions philosophiques sur le plaisir par un célibataire publiées en 1783, la Lorgnette philosophique est destinée de la même façon à faire connaître son auteur et surtout ses extravagances d'amphitryon, dont la presse avait déjà beaucoup parlé : il revient ici, sous le nom de Damis, et en désignant Paris sous le nom romanesque de Sirap, sur son « fameux souper » de 1783, dont la mise en scène théâtrale avait intéressé le public, et il décrit ses « déjeuners philosophiques » du mercredi, qui réunissaient dix-sept convives lettrés. Celui qui s'était d'abord illustré comme critique dramatique dans le Journal des théâtres en 1777-1778, et dans le Journal de Neuchâtel en 1781-1782, invente ici ce style d'écriture gourmande (mélange savant et précieux de morale et de référence gastronomique) qui fera son succès sous l'Empire. Pour l'instant, il règle surtout des comptes littéraires avec Voltaire et loue de préférence ses amis Rétif et Mercier. Il a déjà son point de vue sur le journalisme, qui deviendra sa préoccupation principale ultérieurement, quand il tentera de fonder la presse gastronomique : « Il n'y a pas en littérature d'état qui exige plus de connaissances, de jugement et de goût, que celui de journaliste, et il n'y en a pas que l'on embrasse aussi légèrement. On monte aujourd'hui un journal, comme on établit un café. Beaucoup de morgue, suffisamment de pédanterie, le tout renforcé d'une triple dose d'impéritie, d'audace et d'impertinence, voilà de quoi faire un journaliste à la mode ». Dans son Journal des gourmands et des belles, ou l'épicurien français, il donnera en 1806 une suite plus précisément journalistique à la Lorgnette philosophique (Jean-Claude Bonnet). Ex-libris manuscrit sur le premier contreplat à l'encre du temps : « Ce livre appartient… vrai Christof … ». Pâles rousseurs, coiffes et mors restaurés, traces d'encres sur les plats.Quérard, III, 482 ; Cioranescu, 32556 ; Livres en bouche, BnF, 2001, p. 226.
A Paris, chez Capelle et Renand, 1808. In-8 de 356 pp., demi-basane blonde, dos lisse orné (reliure de l'époque).
Édition originale illustrée de 17 planches hors texte.L’illustration comprend un frontispice et seize planches hors texte dessinés et gravés par Jean-François Tourcaty, le condisciple de David, présentant des viandes et la manière de les trancher. Indispensable à tous ceux qui sont jaloux de faire bonne chère, et de la faire faire aux autres, d’après l'auteur lui-même, l’ouvrage est divisé en trois parties. La première est un traité sur la manière de trancher, classé par type de viandes ; en effet, écrit l'auteur, on peut comparer un amphitryon qui ne sait ni découper ni servir, au possesseur d'une belle bibliothèque, qui ne sauroit pas lire. La seconde partie traite des menus pour chaque saison et selon le nombre de couverts (quinze, vingt-cinq, quarante ou soixante). Enfin, la dernière partie contient les Éléments de politesse gourmande, véritable code de civilité discrètement adressé aux nouveaux riches issus de la Révolution. On y trouve des chapitres sur les invitations, les réceptions, le service de la table, des vins, les propos de table, les devoirs respectifs des convives et des amphitryons, etc. Bel exemplaire sans rousseur, complet de la table des chapitres mais sans la table des matières et l'errata qui manquent à de nombreux exemplaires.Vicaire, 427 ; Bitting, 203.