S.l., Mollat, (2013). Un fort vol. au format pt in-8 (214 x 148 mm) de 465 pp., broché, sous couverture à rabats rempliés.
''Pour Michelet, il était "la voix de la Gironde", son "homme de génie", et encore : "la plus grande âme" de la Révolution. Hugo, Jaurès ne l'aimaient pas moins. "Il était de ces hommes dont on attend tout, même l'impossible", assure Lamartine. Héros aujourd'hui méconnu, éclipsé par les figures antagonistes de Danton et de Robespierre, mais aussi personnalité insaisissable, Pierre Vergniaud eut un rôle décisif dans la chute de la monarchie et les débuts de la République. Quelques mois après avoir prononcé la suspension de Louis XVI puis sa condamnation, il fut guillotiné à son tour, inaugurant par sa mort une année sanglante qui mettrait fin à la Révolution. Né à Limoges en 1753, avocat à Bordeaux, Vergniaud fut, de l'avis de ses contemporains, "l'orateur le plus éloquent, peut-être, qui se soit fait entendre à la tribune française". Cette puissance oratoire en fit l'un des chefs de file d'une Gironde que les élections de 1791 envoyèrent siéger à Paris, et que la Terreur jacobine transformerait, pour la postérité, en un vaste parti. Vergniaud mena la gauche de l'Assemblée législative, contre Feuillants et royalistes. Il fut parmi la droite de la Convention, face à la Montagne, contre la dictature de la Commune et l'anarchie. Première victime de la Terreur, accusé de royalisme et de fédéralisme avec plusieurs députés de ses rangs, envoyé à l'échafaud en octobre 1793, il se trouva réhabilité par la réaction thermidorienne, exalté par le romantisme, puis violemment dénigré par l'historiographie marxiste, pour finir généralement oublié. Ce livre rassemble pour la première fois la grande majorité des discours de Vergniaud dans leurs versions intégrales. Alternant chapitres historiques et textes originaux, il tente d'en éclairer le contexte et de rendre compte de la polyphonie révolutionnaire. Du premier mandat de Vergniaud, en octobre 1791, à son arrestation en juin 1793, il retrace ainsi le parcours d'un homme dont on ignore qui il fut en dehors de la tribune, une existence politique qui ne dure pas deux ans, essentiellement oratoire, du radicalisme révolutionnaire à la modération républicaine. L'histoire s'y lit, celle de la Gironde, celle de la Révolution.'' Très belle condition.