Lyon, Claude de La Rivière, 1646. In-12 de (8)-234-(3) pp., maroquin rouge, dos à nerfs orné à petits fers, super-libris dans un triple filet doré d'encadrement sur les plats, dentelle intérieure, tranches dorées (Capé).
Édition originale rare de ce recueil curieux où sont réunies en guise d'exempla les histoires de Coriolanus, Porcia, Cornelie, Jugurtha, Caligula, Darius, Origene, Tertullien, Belisaire, Catherine Reine d'Angleterre, Charles de France etc. Benoît Gonon, né à Bourg-en-Bresse vers 1580 mort à Lyon en 1656, se fit moine célestin vers 1608, fit imprimer de nombreux ouvrages et laissa plusieurs manuscrits.Ex-libris manuscrit à l'encre du temps sur le titre "de Stavay-Mollondin", probablement Jacques d'Estavayer-Molondin (Soleure 1601 - Cressier 1664) connu sous le nom de Stavay-Molondin. Membre du Grand Conseil de Soleure dès 1642, du Petit Conseil dès 1649, il mena une carrière diplomatique et militaire au service de France. D'abord contrôleur de l'extraordinaire des guerres pour la France dans la Valteline en 1624, il remplit la fonction de secrétaire interprète de l'ambassade de France à Soleure de 1624 à 1648 et assuma des missions dans le Valais et les cantons catholiques entre 1625 et 1627. Il leva des compagnies en 1630 et 1635, année où il devint colonel de son régiment (Molondin), qu'il remit dix ans plus tard à son frère Laurent, ne conservant que sa compagnie aux Gardes suisses, levée en 1639. Il prit part à des campagnes en Allemagne (1635), en Picardie (1636), en Lorraine (1637, à Rocroi en 1643), en Flandre (1638, 1644), en Dauphiné (1639), en Artois (1640 et 1641), dans le Roussillon (1642). Maréchal de camp en 1645, il fut le premier Suisse à obtenir cette charge. Au service du prince de Neuchâtel, d'Estavayer fut nommé en 1628 châtelain du Landeron et conseiller d'Etat. En 1643, Henri II d'Orléans-Longueville lui confia la charge de capitaine et lieutenant ordinaire du comté de Valangin, en 1645 celle de gouverneur de la principauté de Neuchâtel, qu'il occupa jusqu'à sa mort. Instigateur de l'érection en 1656 de la paroisse de La Chaux-de-Fonds en mairie, il reçut en 1659 la bourgeoisie d'honneur de cette commune. [Eric-André Klauser: "Estavayer-Molondin, Jacques d'", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)].Provenance : Joseph Nouvellet avec ex-libris sur le contreplat supérieur - devise "In tenebris lucent" accompagné de la mention : "Bibliothèque de Mr Joseph Nouvellet à Saint André de Corcy (Ain)" - et deux cachets apposés sur trois feuillets manuscrits de renseignements bibliographiques reliés en tête d'exemplaire. « Livre très rare et fort curieux. Il est très difficile d'en trouver des exemplaires en aussi belle condition. Cet ouvrage populaire ayant été beaucoup lu, se trouve généralement en mauvais état. ». Joseph Nouvellet (1841-1904) avait réuni une bibliothèque importante, vendue plusieurs années avant sa mort, par Louis Brun libraire-expert à Lyon. La collection se composait principalement d'ouvrages relatifs à l'histoire de Lyon, du Lyonnais, de la Bresse, du Bugey et de la Dombes. (Catalogue de l'importante et magnifique bibliothèque de M. X. ... de Lyon ... vente aux enchères publiques à l'Hotel des ventes à Lyon, le lundi 14 décembre et 8 jours suivants. Lyon, 1891).Bel exemplaire dans une reliure signée Capé ornée du super-libris du libraire lyonnais Auguste Brun (devises "Travaille, Prie et espère" et "Deus providebit"). Auguste Brun (23 juin 1821 - 27 mai 1904) qui ouvrit en 1847, rue du Plat, la "Librairie ancienne" à l'enseigne de la Providence qui « ne tarda pas à devenir la mieux achalandée de Lyon et, pendant de longues années, fut le rendez-vous d’un groupe de bibliophiles et d’érudits. Auguste Brun s’était spécialisé dans les ouvrages héraldiques, généalogiques et historiques et devint l’éditeur de nombreuses publications sur le Lyonnais, Forez et Beaujolais. Pendant près de quarante ans, il rédigea les catalogues de la plupart des bibliothèques vendues aux enchères, à Lyon. Il s’était créé une bibliothèque personnelle, composée principalement d’ouvrages relatifs au Velay, son pays natal, et à la Provence, sur lesquels il apposait l’ex-libris ci-dessus dessiné par Steyert, reproduction de sa marque de libraire. (…) A. Steyert dont il avait édité l’Armorial du Lyonnais et dont il avait facilité ses travaux par sa bienveillance et par la communication des livres de sa librairie » (Armorial des bibliophiles du Lyonnais, Forez, Beaujolais et Dombes par W. Poidebard, J. Baudrier et L. Galle (Lyon : Société des bibliophiles lyonnais, 1907), p. 76.).