Parigi [Paris], chez L. Fayolle / Rey et Gravier, 1818. Un fort vol. in-12 (168 x 98 mm) de xxii pp., 1 f. bl. et 490 pp. Reliure de l'époque de demi-maroquin cerise à grains longs, dos lisse orné de triples filets dorés, titre doré, tranches jaunes.
Carlo Goldoni a transformé la comédie italienne par ses productions plus que par ses écrits théoriques (Il teatro comico, 1750). Il a su garder le dynamisme de la commedia dell'arte et le jeu des masques en les associant à la comédie d’intrigue et en recherchant un certain réalisme dans la représentation des comportements. En Italie, il s'était heurté aux choix esthétiques de ses confrères, s'étant fait moquer par le dramaturge traditionaliste Carlo Gozzi, qui condamnait son réalisme dangereux, et critiqué par les partisans du théâtre baroque comme Chiari avec son théâtre bouffon et poétique. Ces oppositions et la désaffection du public le conduisirent à l’exil en France. Il se proclamait toujours admirateur de Molière, tout en reconnaissant ne pouvoir égaler son génie. Il s’en différencie cependant par la légèreté des thèmes et par l’absence de pessimisme. Son œuvre est en effet marquée par sa confiance dans l’homme, et son approche humaniste défend les valeurs de l’honnêteté, de l’honneur, de la civilité et de la rationalité. Certains de ses thèmes le rapprochent également de Marivaux. Les personnages qu’il a créés ne sont ni des abstractions vertueuses, ni des monstres immoraux, mais des représentants ordinaires du peuple et de la bourgeoisie. Ce regard amusé et moqueur sur les classes sociales dans un monde changeant fait toujours le charme de ses comédies, qui s’inscrivent aussi dans le courant des Lumières en luttant contre l’intolérance et les abus de pouvoir. Toutefois, dans ses pièces italiennes, Goldoni n’aborde jamais les sujets touchant l’Église et la religion, alors que ses comédies en français ont souvent un ton anticlérical et critiquent l’hypocrisie des moines et du clergé. Angles émoussés. Frottements affectant les plats. Rousseurs dans le texte. Quelques feuillets présentent une plissure ou une auréole angulaire.