1856 Paris, Librairie Nouvelle, 1856, petit in 12 de (4)-321 pp., rel. d'ép. demi-chagrin brun, dos lisse orné de filets à froid soulignés de filets dorés, bon ex.
S. l. (1821 ?) Un cahier (210 x 164 mm) de 16 ff. (14 pp. manuscrites à l'encre brune) avec ligatures de cordelette, couverture manuscrite avec titre et auteur sur le plat supérieur (travail de l'époque)
Un poème de jeunesse de Delphine Gay En 14 pages rédigées en alexandrins, l'auteur salue le courage de deux soeurs parties pour Barcelone afin d'y consoler les malades de la peste. Ce poème fut présenté au concours de poésie et d'éloquence organisé par l'Académie en Française en 1822, portant sur le thème « Le dévouement des médecins français et des soeurs de Sainte-Camille dans la peste de Barcelone ». Il obtint une mention à part mais on lui refusa le premier prix, les soeurs étant l'objet principal du poème au détriment des médecins. « Si l'auteur du n°103, en ne traitant qu'une partie du sujet, n'avait donné pour excuse et son sexe et son jeune âge, l'Académie, à la perfection et au charme de plusieurs passages, aurait pu croire que la pièce était l'ouvrage d'un talent exercé dans les secrets du style et de la poésie [...] En se restreignant à l'éloge des Soeurs de Sainte-Camille, l'Auteur se plaçait en quelque sorte hors du concours, et dés-lors l'Académie, qui a jugé l'ouvrage digne d'une mention honorable, a cru juste de lui assigner un rang distinct et séparé de celui des autres mentions. » (séance de l'Académie française du 24 Août 1822) Ce manuscrit présente des différences avec le texte présenté au concours : les premiers vers qui assoient la légitimité de la poétesse inspirée par la vierge, un éloge des médecins, un court passage évoquant le passé de la France, ainsi que quelques vers de conclusion sont absents du manuscrit. Il semblerait donc qu'il s'agisse d'une version antérieure : les quelques ajouts destinés à rappeler le thème du courage des médecins n'auraient pas suffi à convaincre le jury. Cette théorie, cependant, soulève un problème : la poétesse n'eut 19 ans qu'en 1823, un an après le concours Élevée au sein des plus prestigieux cercles littéraires, Delphine Gay (1804-1855) publia sous divers pseudonymes des poèmes, nouvelles, romans, pièces de théâtre et articles de journaux. Théophile Gautier, Honoré de Balzac, Victor Hugo, ou encore George Sand fréquentèrent son salon. Là, sont des malheureux courbés devant l'autel Qui souillent leur encens de leur venin mortel : C'en est fait, et déjà leur vie est moissonnée Mais ils tiennent encore l'offrande empoisonnée Et l'encens de leurs mains tout prêt à s'échapper Fume encore pour le dieu qui vient de les frapper. Quelques corrections.
Lithographie format 37,5 x 25,5 cm marges comprises - Paris - imprimerie Lemercier - Vers 1880 -
Avec une notice biographique et un autographe en fac-similé - ensemble extrait du Panthéon des Illustrations françaises du XIXéme siècle -