Armand Colin, 1964, gr. in-8°, 236 pp, 31 figures, 29 tableaux, broché, jaquette illustrée, bon état (Cahiers de la Fondation nationale des Sciences politiques)
Par Raoul Girardet, Paul M. Bouju, Jean-Pierre H. Thomaset. — "Le livre de Raoul Girardet et de ses collègues est intellectuellement passionnant parce qu'il apporte beaucoup à la compréhension de la société militaire en France. C'est aussi, sur le plan humain, un très beau livre qui éclaire et explique un drame aux aspects multiples où s'est brisée une génération d'officiers." (H. Carrère d'Encausse, Revue française de science politique) — "L'ouvrage comporte trois parties : problèmes de recrutement, problèmes de structure et de mode de vie, problèmes idéologiques et moraux. Le tout est couronné par un « essai d'interprétation ». Les deux premières parties reposent sur des enquêtes et présentent le caractère rigoureux de documents. La troisième et l'essai interprétation sont dus à la seule plume de R. Girardet de qui l'on connaît la compétence en matière de sociologie des milieux militaires." (Revue économique) — "Sur un sujet brûlant et douloureux ce livre apporte une foule de données et d'observations précises qui permettent de mieux situer dans leur contexte prosaïque les drames de conscience des officiers. Une enquête sur un échantillon de plus de 700 officiers révèle des faits singuliers : de 1945 à 1958 quelques officiers ont pu demeurer en métropole près de leur famille alors que d'autres faisaient trois séjours en Indochine et un en Algérie, soit dix ans de campagne outre-mer et de séparation. Sortis de Saint-Cyr et de Polytechnique avant la guerre à l'époque où ces concours étaient particulièrement sélectifs, ces jeunes officiers supérieurs très brillants vivaient en nomades impécunieux avec des perspectives de carrière incohérentes variant d'arme à arme, de génération en génération. C'est en effet de 35 à 45 ans que l'officier est le plus défavorisé par rapport aux autres fonctionnaires. L'étude méticuleuse des sources de recrutement depuis un demi-siècle souligne un contraste frappant entre l'armée de 1914, celle de 1940 et surtout celle de 1960. En 1914 la moitié des officiers sortaient de Saint-Cyr et de Polytechnique, l'autre moitié étaient d'anciens sous-officiers passés par les écoles d'armes; ainsi se nourrissait un corps double, cohérent et à l'image de la société française. En 1960, la source polytechnicienne est tarie, Saint- Cyr est brisé en trois concours parallèles. Le corps des sous-officiers dirige vers Coëtquidam des candidats divers et, pour compléter, l'armée a dû accueillir directement des réservistes, des sous-officiers sortis du rang, d'anciens F.F.I., etc. Cette bigarrure n'empêche cependant pas qu'un noyau de l'armée ne se transforme en caste : le pourcentage d'élèves officiers, fils d'officiers et surtout de sous-officiers et de gendarmes est monté jusqu'à 40 %. Plus que jamais l'armée est à la fois un canal d'ascension sociale et une vocation normale pour les fils de familles nombreuses fidèles à un idéal traditionnel. Après ces analyses de P. Bouju et de Jean-Pierre Thomas, la synthèse de Raoul Girardet sur les problèmes moraux et idéologiques fait utilement le point et prend un singulier relief, elle peut se résumer dans cette citation d'un jeune officier : « Je me contrefous de la retraite vieillesse attendu que je serai tué avant... je n'ai ni amertume ni regrets. J'ai la passion de mon pays et la passion du métier que je fais. C'est peut-être le seul et le dernier qui m'ait permis d'échapper aux neuf-heures-midi, aux week-ends et au salon automobile... »" (H. Mendras, Revue française de sociologie)
Publisud, 1995, in-8°, 255 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
"Cet ouvrage collectif, publié sous la direction de Jean-François Daguzan et Raoul Girardet, s'articule autour de deux volets principaux. Le premier rend compte des actes d'une journée d'études organisée par le Centre d'analyse sur la sécurité européenne, tandis que le second volet, plus prospectif, tente de définir, sous la direction d'Abdelkader Sid Ahmed, ce que pourrait être une nouvelle stratégie de développement du Maghreb. Partant de la constatation qu'aujourd'hui, un ouvrage consacré aux problèmes de sécurité ne peut se limiter à l'analyse des questions de défense, les auteurs ont choisi de saisir la problématique méditerranéenne dans une approche plus globale, en étudiant les aspects non seulement économiques, politiques et sociaux, mais aussi écologiques..." (Nathalie Fustier, Politique étrangère, 1996)