Paris, Gallimard, 1950. 640 g In-8, demi maroquin bleu, dos orné d'encadrements de filets dorés, tête dorée, couvertures et dos conservés, 361 pp., [1] f., portrait en frontispice. Textes réunis et présentés par Yvonne Davet Edition en partie originale. Un des 24 exemplaires numérotés sur Hollande Van Gelder, premier papier. Reliure signée de Semet et Plumelle. Dos passé, très légers frottements. . (Catégories : Littérature, )
(S. l.), Aux dépens de l?artiste, 1958-1959. 2640 g Grand in-4, en feuilles sous couverture rempliée, chemise et étui, [2] ffb., 161-[1] pp., [1] f., [2] ffb.. Illustré de 25 burins originaux gravés par Tavy Notton dont 6 à double page. Ouvrage tiré à 150 exemplaires numérotés, celui-ci n°87, un des 100 sur vélin d?Arches. Envoi signé de l?artiste. Très légers défauts à l'étui. . (Catégories : Livres illustrés, Littérature, )
N° 1 - Février 1952 - Cahiers trimestriels - Administrateur : Wladimir De Goghnieff - in-8 Broché - 102 pages
Papier légèrement jauni - Déchirure avec manque de papier sur la moitié supérieur du dos - intérieur propre - non massicoté
P., Gallimard, 1969-2009, in-8, br., couv. à rabats, photos, bibliographie, index. (GL16)
- 1. Les Débuts littéraires d'André Walter à L'Immoraliste - 2. Correspondance André Gide-François Mauriac (1912-1950) - Éd. établie, présentée et annotée par Jacqueline Morton - 3. Le Centenaire - 4. (1) Les Cahiers de la Petite Dame (1908-1929) Notes pour l'histoire authentique d'André Gide - Préface d'André Malraux (dos fragilisé) - 5. (2) Les Cahiers de la Petite Dame (1929-1937) - 6. (3) Les Cahiers de la Petite Dame (1937-1945) - 7. (4) Les Cahiers de la Petite Dame (1945-1951) - 8. Correspondance André Gide-Jacques Émile Blanche (1892-1939) - Éd. établie, présentée et annotée par Georges-Paul Collet avec envoi de celui-ci à M. Anglès - 9. (1) Correspondance André Gide-Dorothy Bussy (juin1918-décembre 1924) - Éd. établie et présentée par Jean Lambert. Notes de Richard Tedeschi - 10. (2) Correspondance André Gide-Dorothy Bussy (janvier 1925-novembre 1936) - 11. (3) Correspondance André Gide-Dorothy Bussy (janvier 1937-janvier 1951) - 12. (1) Correspondance André Gide-Jacques Copeau (décembre 1902-mars 1913) - Éd. établie et annotée par Jean Claude avec envoi de celui-ci à Pascal Mercier Introduction de Claude Sicard - 13. (2) Correspondance André Gide-Jacques Copeau (mars 1913-octobre 1949) - Éd. établie et annotée par Jean Claude - 14. Correspondance André Gide-Valery Larbaud (1905-1938) - Éd. établie, annotée et présentée par Françoise Lioure - 15. (1) André Gide et le théâtre par Jean Claude avec envoi de celui-ci à Pascal Mercier - 16. (2) André Gide et le théâtre par Jean Claude - 17. "L'enfance de l'Art"-Correspondances avec Élie Allégret (1886-1896)-Lettres d'André et Juliette Gide, Madeleine Rondeaux et Élie Allégret - Éd. établie, présentée et annotée par Daniel Durosay avec envoi de celui-ci à Pascal Mercier - 18. Correspondance avec Aline Mayrisch (1903-1946) - Éd. établie et annotée par Pierre Masson et Cornel Meder. Introduction de Pierre Masson (joint la photocopie d'une lettre d'André Gide) - 19. Correspondance avec Marc Allégret (1917-1949) - Éd. établie, présentée et annotée par Jean Claude et Pierre Masson - 20. Correspondance avec Paul Valéry (1890-1942) - Nouvelle édition établie, présentée et annotée par Peter FawcettQuelques coupures de presse. Un des 500 H.C., réservé aux membres de l'Association des Amis d'André Gide dont 100 ex. nominatifs réservés aux membres fondateurs (ceux-ci pour Auguste Anglès et Pascal Mercier). Quelques ex. ont des soulignures et des annotations au crayon. Les Cahiers 4, 5, 6 et 7 sont très annotés. Dos insolés.
MUNI et André GIDE Photographie originale Tirage argentique d’époque, noir et blanc, [Saint-Paul de Vence], circa 1949 5,9x5,4 cm Tampon Gevaerts Ridax au dos, trace de colle Rare témoignage photographique de Muni dans les bras d’André Gide à l’occasion des répétitions de la pièce Amal et la lettre du Roi de Rabindranath Tagore, traduite par André Gide, à Saint-Paul de Vence, en 1949. Cliché extrêmement touchant de par la complicité manifeste des deux sujets et le geste très protecteur de l’écrivain pour la comédienne à qui il confia le rôle-titre dans sa pièce, initiative qui fut également prolongée à de nombreuses reprises par sa fille Catherine Gide jusque dans les années 60, allant jusque’à confier l’exclusivité du rôle d’Amal à Muni, notamment lorsque la pièce fut montée à nouveau au Théâtre de l’Œuvre par Pierre Valde, en 1961. La pièce, dans la mise en scène de Jean Marchat fut créée en juin 1949 au Théâtre des Mathurins avec des décors de Michel Juncar, une musique de Louis Martin et des costumes de Madame Grès, avec Muni, Charles Nissar et Jean-Pierre Darras. Gide traduisit cette pièce de Tagore en 1922 et l’édition originale française parut la même année chez Lucien Vogel avec des gravures sur bois de Foujita. Le texte sera repris en 1924 dans la petite collection Répertoire du Vieux-Colombier, aux Éditions de la N.R.F., ce qui confirme qu’Amal aurait dû être joué dans le théâtre de Copeau. Il n’en fut rien. La pièce a finalement été créée en 1934-1935 au Studio des Champs-Elysées, puis jouée à nouveau, à l’hiver 1936-1937, au théâtre des Mathurins. La mise en scène était signée de l’homme de théâtre, acteur, metteur en scène d’origine russe Georges Pitoëff, avec qui Gide retravaillera plus tard, et « augmentée » d’une musique de Darius Milhaud (1892-1974) qui n’était que « bruit » selon Gide. Le personnage d’Amal, interprété par Muni, est un jeune Bengali adopté par Madhav un riche marchand. Atteint d’une maladie incurable, il habite une belle maison qu’il n’est pas autorisé à quitter, sur la place principale de son village, là où le roi a fait construire un bureau de poste. Il le voit de la fenêtre de la pièce où il se tient tout le jour, conversant avec ceux qui passent à sa portée. L’enfant ne rêve que de voyages lointains et de métiers amusants, comme facteur, ou encore que le roi, « qui envoie des petites lettres aux petits garçons », lui en envoie une à lui, même s’il ne sait pas lire. Et qui sait ? le souverain en personne viendra peut-être lui rendre visite… Curieusement, du vivant de Gide, le personnage masculin d’Amal fut toujours interprété des femmes. Comme nous le précisions dans l’introduction de ce catalogue, quelques photos comme la nôtre de cette session de répétitions, assez intimes, montrant Gide et Muni complices, sortirent dans la presse de l’époque à l’initiative de la comédienne, ce qui ne manqua pas d’agacer l’écrivain qui lui fit savoir, sans non plus lui en tenir trop rigueur. Nous ajoutons à ce beau document photographique une une carte postale de Catherine Gide, datée du 3 janvier 1964, remerciant Muni pour l’envoi d’une corbeille de fleurs, à l’occasion des voeux de la nouvelle année : « Merci de tout coeur pour votre somptueuse corbeille, c’est une merveille et elle embaume délicieusement le salon. Ma fille ainée qui n’aime que les fleurs blanches était dans le ravissement. Chère Muni, je vous présente tous mes voeux les plus amicaux et que 64 vous apporte paix et joie. Catherine Gide »
Paris, Administration Spéciale des Funérailles, 1880, 1 1 feuillet.
Paul Gide, né à Uzès, descendant d'une austère famille huguenote, qui cultivait le souvenir des Dragonades et l'esprit de résistance. Il est le père de l'écrivain André Gide.Noms et familles citées: Gide, Rondeaux, Démarest, Granier, Briançon, Femvick, Widmer, Comte et comtesse de Flaux, Pascal, le Pasteur Salles, Fabre, le Pasteur Guillaume Granier, Nouguier, la Baronne de Feuchères, Farret de la Mairie, Dufresne, Prétavoine, Joly de Bammeville, Maurenq de Bammeville, Join-Lambert.
Phone number : 06 80 15 77 01
Pour la trame de son récit, Gide était parti d'un fait divers : à Lyon, des escrocs avaient fait croire à des gens trop crédules, et pour leur soutirer quelque argent, que le pape Léon XIII était retenu prisonnier par des cardinaux francs-maçons dans les caves du Vatican. Paris, Éditions de la Nouvelle Revue française, (12 mai) 1914. 1 vol. (160 x 215 mm) de 296 p. et [3] f. Demi-maroquin vert à coins, dos à nerfs orné de caissons et filets à froid, tête dorée, titre doré, date en pied, couverture et dos conservés (reliure signée de Devauchelle). Édition imprimée moins d'un mois après la première, sur les mêmes presses de l'imprimerie Sainte-Catherine à Bruges. Contrairement au tirage d'avril, elle reprend la maquette et les couvertures habituelles des éditions de la Nouvelle revue française. A ce titre, elle bénéficie d'un tirage de tête, réimposé sur papier vergé d'Arches - ici le numéro 40 des 64 exemplaires imprimés.
L'un des livres les plus célèbres de Gide fut aussi l'un de ceux qui lui coûta le plus à écrire. Son projet remontait à 1893, des indications sur les personnages commencent à apparaître dans le Journal dès 1905 et Gide en commence la rédaction en 1911. Le travail avance difficilement comme l'atteste le brouillon extrêmement raturé. Enfin, le 24 juin 1913, l'auteur confie à son Journal : « Achever hier les Caves. Sans doute, il me restera beaucoup à reprendre encore après que je l'aurai donné à lire à Copeau et sur les épreuves. Curieux livre ; mais je commence à en avoir plein le dos et par-dessus la tête. Je ne me persuade pas encore qu'il est fini, et j'ai du mal à m'arrêter d'y songer. » En effet, après avoir rendu sa copie, il doit s'y atteler à nouveau. Copeau a lu. Lu et corrigé. Pendant l'été de 1914, Gide se plaint : « Mes heures les meilleures, je les emploie à mettre au point les passages des Caves dont Copeau ne s'est pas montré satisfait ; j'y ai beaucoup de mal et n'y parviens qu'avec un énervement sans nom. » Le résultat sera à la hauteur de l'effort fourni. Pour la trame de son récit, Gide était parti d'un fait divers sordide, une sombre histoire d'escroquerie qui en 1892 défraya un temps la chronique. A Lyon, des escrocs avaient fait croire à des gens trop crédules, et pour leur soutirer quelque argent, que le pape Léon XIII était retenu prisonnier par des cardinaux francs-maçons dans les caves du Vatican. De cette invraisemblable aventure, Gide avait gardé dans ses documents des articles de journaux et des affiches ; il ne lui restait qu'à écrire. On en a surtout retenu le fameux «acte gratuit» dot Gide a dû se défendre d'avoir voulu faire l'apologie: «Mais non, je ne crois pas, pas du tout, à un acte gratuit. Même, je tiens celui-ci pour parfaitement impossible à concevoir, à imaginer» Jacques Vaché et André Breton,qui prétendaient n'avoir que faire de la littérature, saluèrent en André Gide ce créateur de Lafcadio, personnage nihiliste qui « ne lit pas et ne produit qu'en expériences amusantes comme l'ASSASSINAT ». Ils en firent un héros protosurréaliste. L'intention de l'auteur était autre. Réformateur de la pensée judéo-chrétienne et de sa conception spiritualiste de l'Homme, c'est en moraliste prudent qu'il publie Les Caves du Vatican sans bruit et dans l'anonymat, comme pour tester auprès de ses lecteurs la portée et les qualités de sa nouvelle sotie contre l'hypocrisie. Car, enfin, l'ironie et la satire sont-elles les bons procédés esthétiques pour séduire une génération en quête d'une nouvelle morale après l'effondrement des valeurs du XIX e siècle ? Telle est la préoccupation de Gide, auteur d'une fantaisie résolument critique et caricaturale, dont tous les personnages sans exception sont des sots, prisonniers de leurs systèmes; dont tous les thèmes (religiosité, libre pensée, disponibilité et acte gratuit) sont tournés en dérision ; et dont l'allure de roman-feuilleton, avec mystification, déguisements, quiproquos et surprises, n'est qu'une imitation parodique pour mieux lutter contre la crédulité des lecteurs qui prennent le vraisemblable pour le vrai. La drôlerie qui en résulte ne masque ni l'importance ni la gravité du propos : « Et si le Bon Dieu n'était pas le vrai ? ».
Belle lettre au poète carcassonnais François-Paul ALIBERT, ami de longue date d'André Gide qu'il avait rencontré en 1907. Gide fera ...limpossible pour venir passer près de toi quelques jours, fin Octobre. Que ne puis-je te retrouver plus tôt ! Ce petit voyage en auto eût été merveilleux, et hier je délibérais, examinant si je ne pouvais te rejoindre à Toulon ou à Marseille... Mais je me dois dabord à Cuverville... pour rejoindre son épouse.Revenant à une discussion antérieure, il précise : ...Jespère que tu ne tes pas mépris : « au-delà » ne voulait pas dire « au dessus ». Je nai jamais eu la prétention de « dominer la situation ». Simplement, la vie continuant, jai passé outre ; et, une fois doublé cet affreux cap des tempêtes, ne me suis plus jamais senti tout à fait le même quauparavant. Depuis, je te lai dit, il me semble que je ne fais plus que semblant de vivre et la mort ne me fera plus tomber de bien haut...Il enchaîne : ...Je dois voir Malraux ces jours-ci [...]. Ce que tu me dis de notre « préjugé classique » me ravit, et de ce besoin de ne rien dire que par réticence. Oui, cest exactement contre cela que je me retourne aujourdhui. Mais toute ta lettre mexalte et chauffe à blanc mon désir, mon besoin de te revoir...En post-scriptum, il ajoute : ...Je tai fait adresser à Carcassonne un « Contes damour des Samouraïs » [de Saikakou Ebara, traduit en français pour la première fois en 1927 par Ken Sato]... Il lui signale une ...amusante coquille dans tes Jeux deaux de la Villa dEste [...]. Au lieu dAmintas de Tasse, par mimétisme sans doute, tu as mis Amyntas...Enfin : ...Excellent tout ce que tu dis de dAnnunzio...Gide note dans son Journal à la date du 30 octobre 1927 : « Je nai pas un ami avec lequel je me sente plus parfaitement à mon aise, cest-à-dire avec qui je doive prendre moins de précautions pour parler ».François-Paul Alibert (né à Carcassonne, 1873-1953) est un poète, écrivain et dramaturge. Proche des poètes du renouveau néoclassique à l'aube du XXe siècle, il se réclamait de l'École romane et de Jean Moréas. Fr.-P. Alibert publia son premier recueil de poésies « L'arbre qui saigne », en 1907, l'année où il rencontra André Gide. Ce dernier resta son ami pendant quarante ans. Gide organise chaque année un voyage dans le Midi avec Alibert au cours duquel les deux amis partagent leurs découvertes littéraires et leur goût pour les amours " corydoniennes ". Entre temps, les deux hommes échangent une très riche correspondance (publiée en 1982). Son ?uvre compte une quarantaine de titres auxquels on peut ajouter deux récits érotiques. Il fut placé par ses contemporains à la hauteur de Paul Valéry. Retraité de ladministration en 1933, Alibert va se consacrer au Théâtre de la Citée, le théâtre antique de Carcassonne, dont il devient en 1930 le directeur.Bibliographie : « Correspondance dAndré Gide et de François-Paul Alibert : 1907-1950 », édition établie, présentée et annotée par Claude Martin (Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1982) ; celle-ci recense plus de 400 lettres de Gide à François-Paul Alibert.
Paris NRF Gallimard 1972-1989 Quatorze forts volumes in-8 brochés, couverture bleue, série complète du numéro 1 au numéro 14. Quelques dos légèrement insolés, néanmoins bel ensemble.
Tome 1: Les débuts littéraires d'André Walter à l'Immoraliste; Tome 2: Correspondance André Gide - François Mauriac (1912-1950); Tome 3: Le Centenaire; Tomes 4 à 7: Les Cahiers de la Petite Dame (1918-1951); Tome 8: Correspondance André Gide - Jacques-Emile Blanche (1892-1939); Tomes 9 à 11: Correspondance André Gide - Dorothy Bussy (juin 1918-janvier 1951); Tomes 12 et 13: Correspondance André Gide - Jacques Copeau (décembre 1902-octobre 1949); Tome 14: Correspondance André Gide - Valery Larbaud (1905-1938). La librairie est ouverte du mardi au samedi de 9h30 à 12h30 et de 13h30 à 19h00. Commandes par courriel ou téléphone. Envoi rapide, emballage soigné.
9 janvier 1918, [Cuverville]. L.A.S.[à André]; 3 pages in-12 (170 x 108).
Lettre adressée à l’écrivain belge André Ruyters (1876-1952) ami de Gide et l’un des six pères fondateurs de La Nouvelle Revue Française, alors en poste (depuis 1916) de secrétaire du délégué du ministre français de la guerre à Londres. Il est l’auteur d’un texte intitulé Les Marginalia de Stendhal publié dans le numéro de novembre 1909 de La Nouvelle Revue Française, peut-être doit-on voir un lien avec la mention de Gide "Ci-joint une lettre pour le Stendhal..."André Gide y évoque un prochain voyage en Angleterre : "Je travaille ferme et ne me permettrai le voyage en Angleterre cet été (et pour y rester assez longtemps je présume) que si j’ai suffisamment de besogne derrière moi. "Il se trouve alors à Cuverville, et travaille à l’un de ses ouvrages les plus controversés: Corydon. Essai dialogué ayant pour thème l’homosexualité et la pédérastie, Corydon ne sera publié sous le nom de l’auteur qu’en 1924 après deux timides tentatives clandestines. L'année 1918 est une année clé dans la vie de Gide; il partira bien en angleterre au mois de juillet jusqu'en octobre avec Marc Allégret dont il est éperdument amoureux. Dans son Journal Marc Allegret évoque, durant cette escapade anglaise, de nombreuses rencontres avec André Ruyters.Cette liaison et plus précisément ce voyage seront à l'origine de la séparation de Gide et de son épouse Madeleine comme il le dévoile dans Et Nunc Manet in te, texte rédigé après la mort de sa femme : " Madeleine a détruit toutes mes lettres. Elle vient de me faire cet aveu. Elle a fait cela, m'a-t-elle dit, après mon départ pour l'Angleterre. Oh ! je sais bien qu'elle a souffert atrocement de mon départ avec Marc ; mais devait-eIle se venger sur le passé ?... C'est le meilleur de moi qui disparaît et qui ne contre-balancera plus le pire. Durant plus de trente ans, je lui avais donné (et je lui donnais encore) le meilleur de moi, jour après jour, dès la plus courte absence. Je me sens ruiné tout d'un coup. Je n'ai plus coeur à rien. Je me serais tué sans effort. " (Et nunc Manet in te, 21 novembre 1918).A la fin de la lettre Gide donne son sentiment sur l'ouvrage de Joseph Conrad Under Werstern eyes. Ainsi pour lui, ce roman "dont les premiers chap. sont passionnants, devient assez décevant par la suite..." Gide et Ruyters avaient avait eu un petit différent à propos de la traduction de Gide de Typhon de Joseph Conrad paru en juin 1918.
Paris Gallimard 1976 2 vol. broché 2 vol. in-8, brochés, couvertures à rabats, 1034 pp., portrait-frontispice, index. Édition originale. Un des 58 exemplaires numérotés sur vélin pur fil Lafuma-Navarre, en excellent état.La relation de Gide et de Ghéon (1875-1944) est littéralement coupée en deux. La première partie correspond à une phase de complicité amicale et littéraire quasi fusionnelle, qui se nourrit de leur même appétit sexuel. Ghéon et Gide seront des compagnons de virées à la recherche de partenaires, allant jusqu’à partager leurs amants. Il n’était pas étonnant dès lors que L’Immoraliste soit dédié à ce « franc camarade ». La devise de Ghéon « Beaucoup, de tout, deux fois » dit l’exubérance d’un homme enthousiaste, dont l’énergie porta Gide. Leur correspondance nous fait entrer dans l’intimité de Gide dont elle embrasse toute la vie littéraire jusqu’en 1915, Ghéon étant un critique avisé au Mercure de France avant de participer activement à l’aventure de La NRF.Mais leur histoire commune se brise durant la Première Guerre mondiale quand Ghéon se convertit et abjure sa vie passé. La perte de cet ami fut douloureuse. Dans une lettre du 9 mai 1920, Ghéon prend acte : « Hélas ! Mon pauvre vieux, comment veux-tu qu’un certain silence n’ait pas tendance à s’établir une fois pour toutes entre nous ? Nous ne vivons plus sur le même plan. Ne pouvant plus pécher, je me tais. Le Ghéon que je fus et que tu regrettes, je l’abomine ; c’est peu dire, je le vomis. » (p. 972) Ghéon se consacra ensuite à une littérature religieuse édifiante, à mille lieux de Gide...Curieusement, c’est à un prêtre du lycée Stanislas qu’il revint de publier cette correspondance, aussi sulfureuse qu’abondante : plus de 850 lettres ! Ghéon les avait conservées pour servir d’exemple : « mes malheureux frères (...) sauront d’où je suis sorti, où je suis entré et je sèmerai en eux un grain d’espoir qui se lèvera » (p. 129). Au décès de Ghéon en 1944, Gide ravive le souvenir du compagnon que Dieu lui avait confisqué, concluant : « Rien dans ma vie, et peut être aussi dans la sienne, ne fut égal ou comparable à cette première amitié. »
Paris Mercure de France 1903 1 vol. Relié petit in-12, plein maroquin à gros grain vert sapin, dos lisse, bordure intérieure de même maroquin encadrée d'un quadruple filet doré, double filet doré sur les coupes, coiffes guillochées, tête dorée, couverture bleu conservée, non rogné, étui bordé (M. Albinhac), 206 pp.Édition originale [Naville 48]. Tirage unique à 120 exemplaires sur vergé d'Arches non justifiés, celui-ci enrichi d’un envoi autographe signé à Gabriel Frizeau, daté « Bordeaux, avril 1905 », au moment où Gide, en voyage dans le Sud-Ouest, rencontre ce viticulteur et collectionneur, ancien camarade de classe de Francis Jammes. Comme ce dernier, Frizeau venait de se convertir au catholicisme sous l’influence de Claudel dont les drames mystiques et l’ardeur avaient eu raison de ses doutes. Ex-libris Exbrayat. Dos légèrement passé sur cette bonne reliure janséniste. Poursuivant sa méthode d’interprétation des Saintes Écritures, Gide relit le Premier Livre de Samuel où Saül, premier roi d’Israël, reçoit la prophétie que son fils Jonathan ne lui succèdera pas. La Bible dit qu’après avoir tué Goliath de sa fronde, David revint victorieux « et Jonathan fit alliance avec David, car il l’aimait comme son âme ». Mais Gide noue le drame autour d’une seconde passion sensuelle que Saül, pris de jalousie, éprouverait à son tour pour David. Abandonné de Dieu et assailli par ses démons, le vieux roi offre alors au jeune homme sa couronne. A la fin de l’acte III, au son de la harpe du berger, il met à nu son âme brûlante « qui s’élance – de mes lèvres – vers toi – David – délicieux » (p. 144).Aventure au long cours, la pièce parut d’abord en fragment dans La Revue Blanche en 1898. A Paul Valéry qui s’étonnait du rôle assigné à David, Gide répond le 22 octobre 1898 : « David n’est là que pour figurer le drame intime qu’est tout vice : accueillir, aimer ce qui vous nuit. » La pièce ne sera finalement créée qu’en 1922 au Vieux-Colombier avec Jacques Copeau dans le rôle-titre. Maria Van Rysselberghe a rapporté la réplique de Léautaud aux commentaires d’un « grincheux » présent dans la salle : « Il faut vraiment ne pas avoir deux sous de vice, pour ne pas admirer cela. Et puis, savez-vous ce que c’est de ne pas avoir deux sous de vice ? Et bien c’est être idiot » (Cahiers de la Petite Dame, tome I, p. 133). A Mauriac lui reprochant son interprétation tendancieuse de la Bible, Gide répondra dans une lettre éclairante le 1er juillet 1922 : « 1° Je ne pense pas que l’histoire de Saül se puisse expliquer autrement (...) 2° Je tiens les livres saints, tout comme la mythologie grecque (et plus encore) d’une ressource inépuisable, infinie, et appelés à s’enrichir sans cesse de chaque interprétation qu’une nouvelle orientation des esprits nous propose. » Gide, qui était si soucieux qu’on ne le mésinterprète, pouvait aller loin en besogne quand il s’agissait des autres !
Paris Éditions du Capitole, coll. "Les Contemporains" 1928 1 vol. relié in-4, bradel de toile marron avec papier reprographié de couleurs brune et verte contrecollé sur les plats et le dos lisse, pièce de titre de maroquin fauve, doublures de papier vert, gardes de papier marron, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés (Honnelaître), 330 pp., fac similé dépliant, portrait-frontispice par Albert Laurens, et nombreuses photographies et vignettes par Goor. Édition originale. Un des 200 exemplaires numérotés sur Madagascar avec un portrait inédit de l'auteur gravé sur cuivre par Foujita. Montée sur onglet in fine : une longue et belle lettre autographe signée de Gide adressée à Jean Denoël, médecin et homme de l’ombre de la Nrf (4 p. in-8, s.l. [Alger], 16 décembre 1943) : « Vous avez la Foi ; je n'ai pas la foi ; ou même : j'ai la non-foi, l'anti-foi ; et vous le savez bien ; mais n'importe : nous sommes de même religion et nous le sentons tous deux, en dépit de Jammes et de ce que je peux penser ou écrire qui lui paraît impie, blasphématoire ; et notre cœur s'émeut de même, a de semblables battements devant la misère de l'homme, et tolère aussi impatiemment l'injustice ; enfin : auprès de vous, j'y vais de mon meilleur. Vous me manquez beaucoup. » Gide évoque ensuite sa famille dont il a de tristes nouvelles (le décès de son beau-frère Marcel Drouin), le premier numéro à venir de la revue L’Arche, qu'il dirige avec Camus et dont Jean Amrouche est le rédacteur en chef, et la demande de Charlot qui veut utiliser sa préface pour une nouvelle édition des Fleurs du Mal. Ce recueil est le cinquième de la collection « Les contemporains » dirigée par Gustave Pigot. Gide succède à Maurras, Daudet, Proust et Valéry. Il s’agit pour l‘éditeur de laisser la parole à ceux de ses amis ou admirateurs qui n’avaient jusque-là pas eu l’occasion de s’exprimer à son sujet. Gide se mêla bien entendu de la composition de cet ouvrage dédié à sa gloire... Parmi les vingt-et-un contributeurs, on compte des confrères (Mauriac, Maurois, Montherlant, Morand...), des intimes (Copeau, Martin du Gard, Schlumberger...), des critiques (Crémieux, Jaloux, Thibaudet...). De manière particulièrement cocasse, le volume débute par une lettre de Valéry s’excusant de n’avoir pu se joindre à ce concert d’éloges, mais insistant sur leurs différences mutuelles. Comment mieux exprimer son embarras… Et pour faire écho aux polémiques dont il est l’objet, Gide prend le soin de citer perfidement « quelques phrases de M. Henri de Régnier (qui) risquent de se perdre » où son ancien ami dénonce les « pages dégoûtantes » de Si le grain ne meurt et les « élucubrations absurdes » des Caves du Vatican et des Faux-Monnayeurs...
Ensemble de 10 tomes des " Cahiers André Gide ", parus chez Gallimard /nrf entre 1972 et 1987, les dos sont un peu passés et insolés sinon les exemplaires sont en état correct.
TOME 1 : Les Débuts littéraires d'André Walter à l'Immoraliste. TOME 3 : Le Centenaire. TOME 4 : Les Cahiers de la Petite Dame I - 1918-1929 Préface d'André Malraux. TOME 5 : Les Cahiers de la Petite Dame II 1929-1937. TOME 6 : Les Cahiers de la Petite Dame III 1937-1945. TOME 7 : Les Cahiers de la Petite Dame IV 1945-1951. TOME 9 : Correspondance André Gide Dorothy Bussy I Juin 1918-Décembre 1924 - Edition établie et présentée par Jean Lambert. TOME 10 : Correspondance André Gide Dorothy Bussy II Janvier 1925-Novembre 1936 - Edition établie par Jean Lambert, Notes de Richard Tedeschi. TOME 11 : Correspondance André Gide Dorothy Bussy III Janvier 1937-Janvier 1951 - Edition établie par Jean Lambert, Notes de Richard Tedeschi. TOME 12 : Correspondance André Gide Jacques Copeau I Décembre 1902-Mars 1913 - Edition établie et annotée par Jean Claude, Introduction de Claude Sicard.Poids de l'ensemble 5,5kg !
(Collectif) André Gide, Thomas Mann, Hermann Hesse, Ernst Jünger, John Steinbeck, Giuseppe Ungaretti, Saint-John Perse, Marcel Arland, Jean Cocteau, Paul Léautaud, François Mauriac, Jean Grenier, Henri Thomas, Jean Paulhan, Jean Giono, Albert Camus, Julien Green, Louis Guilloux, Denis de Rougemont, Paul Valéry, et al.
Reference : F9367
(1951)
Nouvelle Revue Française, novembre 1951, numéro spécial. In-8 broché, 424 p. Edition originale. Exemplaire numéroté sur vélin pur fil. Textes inédits : André Gide, Pages - À propos de La Symphonie pastorale - Dominique Drouin, «C'est en 1890, dans l'appartement qu'il partageait avec son frère rue Vineuse...» - André Gide, Lettres d'Italie à Marcel Drouin - Quelques lettres à Paul Valéry - Paul Valéry, Quelques réponses à André Gide - André Gide, Deux fragments de Et nunc manet in te. Très bon état.
Colissimo France métropolitaine; 7 euros
Paris Amiot-Dumont 1952 1 vol. broché in-8, broché, couverture illustrée, 64 pp, nombreuse reproductions photographiques, dont de rares en couleur, dans son quotidien, de Gide.Édition originale. Un des 150 exemplaires de tête numérotés sur Lana à la cuve.« J’aurais toujours l’air de parler mal de Gide, comme il a l’air de parler mal de moi. Il m’aimait bien et je l’agaçais. Je l’aime bien et il m’agace. » C’est sur ces mots (reproduits en fac-similé) que s’ouvre cet entretien avec Jean Cocteau qui rapporte une relation d’écrivains habitée par une forme de rivalité subtile et respectueuse. « André Gide ne pouvait rien prendre dans mes magasins, et je ne pouvais rien prendre dans les entrepôts de Gide. C’est la raison profonde de notre perpétuelle discorde et de nos excellents rapports. Nous ne vendions pas les mêmes marchandises. »
Cahiers André Gide. P., Gallimard, 1971-2003, in-8, br., index. (S5B1) Chacun:
- vol. 3. Le Centenaire. - vol. 7. Les Cahiers de la Petite Dame 1945-1951. - vol. 8. Correspondance André Gide-Jacques-Émile Blanche 1892-1939 (*) - vol. 9/10/11. Correspondance André Gide - Dorothy Bussy 1918-1951 (*) (+ deux tomes 1 et deux tomes 2 seuls) - vol. 12/13. Correspondance André Gide-Jacques Copeau, 2 vol. 1902-1949 (+ un tome 1 seul) - vol. 14. Correspondance André Gide-Valery Larbaud 1905-1938 (*) - vol. 17. "L'Enfance de l'art". Correspondances avec Élie Allégret 1886-1896 (*) - vol. 18. Correspondance avec Aline Mayrisch 1903-1946
Paris, Librairie Plon, (1923). Un vol. au format in-12 (188 x 118 mm) de 309 pp.
Edition originale ; imprimée sur ''papier de fil''. L'exemplaire a conservé de larges témoins. ''Edition originale, sauf pour Dostoïevsky d'après sa correspondance'''. (in Naville). ''Aucune figure n'a pareillement obsédé André Gide et, dans la mesure où il sait que l'auteur des Frères Karamazov exerce sur maints jeunes gens «une domination indiscrète», il cherche à s'en saisir pour étendre encore son influence, faire reconnaître son intonation concertée à travers les voix déconcertantes du puissant romancier. Quoi de plus significatif que le mystérieux attrait exercé sur Gide par les œuvres puissantes où le génie créateur semble vivre dans une atmosphère de multiplication, d'exagération et de débordement. Et si l'on cherche la raison qui, chez Gide, a conduit l'écrivain, à la rencontre de Dostoïevsky, devant que l'homme ne l'inclinât vers ses propres secrets, c'est, à coup sûr, parce que les livres du grand Russe sont «les plus pantelants de vie qu'il connaisse», qu'il y goûte le plaisir d'être au milieu d'événements, au milieu d'hommes à qui il arrive quelque chose, lui à qui il n'arrive rien. Gide, romancier, ou s'efforçant à l'être, a d'abord été ébloui par la force, le pullulement de ces «colossales figures», encore qu'il n'ait su retenir que les plus bizarres et les plus perverses d'entre elles. Une œuvre où vit tout un peuple de personnages et qui n'est composé que d'actions, voilà ce que cet esprit critique, chétif, indigent de nature et sans générosité créatrice, voudrait réaliser. Ce qui le fascine chez un Daniel de Foë, un Dickens, un Fielding, comme chez un Dostoïevsky, il semble que ce soit cette sorte de «stupidité» qui ne fait qu'un avec leur pouvoir créateur, cette intimité aveugle où ils vivent avec leurs imaginations. Il aime ces œuvres longues, jusque pour leurs longueurs; il les aime à ce point qu'il a tenté de les égaler et nous eûmes les Caves du Vatican, ce roman d'aventures qui a tourné en «sotie» [...]''. (Henris Massis). Naville, Bibliographie des écrits de André Gide, 131. Coupe au dos. Infime manque angulaire affectant le premier plat ; lequel présente par ailleurs un éclat légèrement altéré. Du reste, bonne condition.
[Jean-Pierre Rémon] - ANDRÉ GIDE / Jean Cocteau / Catherine Gide
Reference : DMI-1125
(1962)
ANDRÉ GIDE, La Symphonie Pastorale, illustré de 25 aquarelles originales peintes sur chaque exemplaire par Jean-Pierre Rémon, avant-propos de Jean Cocteau, lettre de Catherine Gide à Jean-Pierre Rémon, Bruxelles, Isy Brachot Fils, 1962, 160 p., in folio en feuilles, couverture imprimée à rabats, étui (à restaurer) + emboîtage éditeur (à restaurer) + 2 chemises avec 20 aquarelles originales en portefeuille et une suite dessinée au trait de toutes les illustrations, 12x19cm. Cet ouvrage, composé à la main en Erasme corps 28 dont le titre, les départs et les lettrines ont été dessinés et gravés sur bois, illustré de 25 aquarelles peintes par Jean-Pierre Rémon, a été tiré à 25 exemplaires se décomposant comme suit : - 1 exemplaire unique sur satin enrichi de 3 aquarelles double page et vingt-cinq aquarelles en portefeuille sur Japon nacré, une suite dessinée au trait de toutes les illustrations. - 1 exemplaire sur parchemin enrichi de 3 aquarelles double page et vingt-cinq aquarelles en portefeuille sur Japon nacré, une suite dessinée au trait de toutes les illustrations, numéroté I. - 5 exemplaires sur Japon nacré enrichis de 3 aquarelles double page et vingt aquarelles en portefeuille sur Arches, une suite dessinée au trait de toutes les illustrations, numérotés de II à VI. - 5 exemplaires sur Japon nacré enrichis d'une aquarelle double page et dix aquarelles en portefeuille sur Arches, une suite dessinée au trait de toutes les illustrations, numérotés de VII à X1. - 13 exemplaires sur vélin d'arches numérotés de XII à XXIV. Il est tiré en outre 95 exemplaires pour la France numérotés en chiffres arabes de 1 à 95, et 10 exemplaires de collaborateurs, lettrés de A à J. EXEMPLAIRE N°II SUR JAPON NACRÉ UNIQUE AVEC 3 AQUARELLES DOUBLE PAGE SUPPLÉMENTAIRES 20 AQUARELLES SUR ARCHES 1 SUITE AU TRAIT DE TOUTES LES ILLUSTRATIONS Jean Cocteau, qui signe l'avant-propos, a parfaitement résumé la majestuosité de l'ouvrage unique illustré par Jean-Pierre Rémon : "Voici une idée neuve qui est fort vieille, reprise avec courage par un artiste qui cherche dans l'authenticité un refuge contre une époque où les oeuvres ne nous parviennent que par reflet et par l'entremise des machines. L'éditeur a confié à Jean-Pierre RÉMON la tâche d'illustrer LA SYMPHONIE PASTORALE de GIDE, mais à la manière des Livres d'Heures, avec cette variante que les enlumineurs se bornaient à peindre un seul exemplaire, alors que Jean-Pierre RÉMON en doit peindre une centaine à la main. Le livre possèdera donc le double charme du talent de l'artiste et de s'adresser à chacun avec les différences que la fatigue de se copier lui imposent. Le possesseur du livre aura l'impression d'entendre directement le peintre lui murmurer à mi-voix les paysages où l'intrigue se déroule." Jean Cocteau Catherine Gide est tout aussi élogieuse avec Jean-Pierre Rémon : "... c'est avec émotion que je regarde les aquarelles qui illustrent si bien la Symphonie Pastorale. Je crois, cher Jean-Pierre Rémon, que mon père les eut fort appréciées. Vous avez admirablement saisi la morosité, la gravité, la matité de ce pays. Mon père, qui n'était jamais retourné à la Brévine, en 47 m'y entraina "en pèlerinage", par un gris après-midi d'automne. Vos paysages confirment on ne peut mieux mon impression, lit aussi, en revoyant ce décor avait été frappé, je m'en souviens, par cette inhospitalité du paysage que vous soulignez si bien, et c'est ce qui me fait penser qu'il eut approuvé ces illustrations autant que moi" Catherine Gide C'est le deuxième ouvrage d'André Gide illustré par le peintre et écrivain Jean-Pierre Rémon (1928) après La Porte étroite. La profondeur des peintures sur papier japon super-nacré sont en parfaite harmonie avec la spiritualité et la musicalité de l'oeuvre gidienne, inspirée de la symphonie éponyme de Beethoven que le pasteur emmène Gertrude écouter dans le roman. Jean-Pierre Rémon, peintre de paysage, a représenté les différents cadres et atmosphères du Jura neuchâtelois aux couleurs de la solitude et du rêve. Très bel exemplaire de bibliophile, le 1er sur Japon nacré. Bel état de fraîcheur. Rares rousseurs en marge des feuillets. Étui et emboîtage à restaurer.
Genève Revue des Belles-Lettres n° 6 1952 1 vol. broché in-4, broché, 64 pp., reproductions et fac-similé. Édition originale de ce numéro double consacré à André Gide. Textes de Blaise Allan, Pierre Beausire, Jean Coa, Édouard Dubois, Marc Eigeldinger, Robert Hari, Richard Heyd, Jean-Pierre Leyvraz, Auguste Martin. Un des 100 exemplaires de luxe numérotés sur papier Fabriano. Exemplaire truffé in fine de 4 lettres autographes signées de Julien Green adressées à son éditeur Richard Heyd qui signe dans ce numéro l'article « André Gide dramaturge » (au total 3 p. et demie in-4 et 3 p. in-8, chacune avec enveloppe, 5 mars et 14 mars 1949, 4 août 1951 et 2 août 1952). Il le remercie de l'envoi de ses publications et fait l'inventaire de sa propre bibliothèque. Il mentionne Gide a trois reprises, notamment dans la dernière lettre (1952, année de la parution de cet hommage) dans laquelle il explique : « D'autre part, écrire sur Gide m'ennuie. Je pense à lui affectueusement, mais du point de vue littéraire, la page est tournée et j'ai dit tout ce que j'avais à dire. »
Paris Mercure de France 1899 1 vol. relié in-8, demi-maroquin à gros grain bleu canard à coins, dos à nerfs, plats de papier marbré bleu et or, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés (Semet & Plumelle), 176 pp. Édition originale de « Philoctète » et de « El Hadj ». « Le Traité du Narcisse » et « La Tentative amoureuse » avaient déjà paru antérieurement, en 1891 et 1893 [Naville 37]. Un des 300 exemplaires numérotés sur vergé d'Arches (seul tirage après un exemplaire unique sur Japon), celui-ci enrichi d’un envoi autographe signé de l'auteur au journaliste Henri Mazel (1864-1947), directeur de 1891 à 1895 de la revue L'Ermitage à laquelle collabora André Gide. Ex-libris du bibliophile suisse Albert Natural à la devise « Rerum natura creatrix ». Cette édition porte pour la première fois, en quatrième de couverture, le trèfle à quatre feuilles qui personnalise les parutions de Gide au Mercure de France.C’est dans le contexte de l’affaire Dreyfus que Gide achève à l’été 1898 Philoctète, courte pièce à 3 personnages et en 5 actes. Après l’acquittement d’Esterhazy et le « J’accuse » de Zola du 13 janvier 1898, l’écrivain rejoint finalement le camp des dreyfusards en adhérant à la protestation des intellectuels qui réclament la révision complète du procès. Gide use d’un conte de Sophocle pour transposer les débats moraux qui déchirent le pays. Dans sa note bibliographique (n° X), il annonce : « Paru en 1899 Philoctète ou le traité des trois morales où chacun des trois personnages, Philoctète, Ulysse et Néoptolème, incarne et expose les trois formes de dévouement altruiste, patriotique ou mystique ».Alors qu’il naviguait vers Troie, Philoctète, vaillant compagnon d’Ulysse, est blessé par un perfide serpent. Ses cris menaçant de désespérer l’équipage, il est débarqué sur une île déserte. La pièce débute alors qu’Ulysse, accompagné de Néoptolème, fils d’Achille, revient sur l’île pour récupérer l’arc et les flèches d’Hercule, qui avaient été laissés à Philoctète. Si le pur Néoptolème répugne à la ruse pour voler l’arme nécessaire à la victoire des Grecs, Ulysse réplique : « la patrie n’est-elle pas plus qu’un seul ? Et souffrirais-tu de sauver un seul homme s’il te fallait pour le sauver perdre la Grèce ? » (p. 19) Cet échange fait directement écho aux débats de l’époque : l’innocence de Dreyfus doit-elle être sacrifiée pour la réputation et l’unité de l’armée et du pays ?Le livre gagne ainsi son sous-titre de « traité des trois morales » : celle patriotique d’Ulysse, pour qui la défense de l’Etat justifie de tous les moyens, celle mystique de Néoptolème confrontée aux compromissions de la vie, celle du dévouement altruiste de Philoctète, qui sublime le conflit entre Ulysse et Néoptolème ; il boit en toute connaissance de cause le narcotique qu’on lui tend, et se laisse dérober les armes. « De tous les dévouements, le plus fou c’est celui pour les autres, car alors on leur devient supérieur. » (p. 61)Dans ce volume figure également l’édition originale d’El Hadj, paru dans la revue du Centaure en septembre 1897, parfaite expression du Gide symboliste.
Paris Gallimard 1949 1 vol. relié in-8, demi-maroquin havane à coins, dos à nerfs, plats de papier marbré ocre, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés (Constantin), 399 pp., 2 portraits en frontispice, fac similés, index. Édition originale. Un des 46 exemplaires de tête numérotés sur Hollande Van Gelder.Cette correspondance est déroutante et passionnante à plus d’un titre. En 1949 la publication de lettres échangées par deux des plus grands écrivains contemporains est inédite. Elle est d’autant plus surprenante qu’après vingt-cinq ans de dialogue intense, ils ont cessé toute relation depuis 1926, chacun se murant dans son camp. En acceptant de rendre public leurs échanges, Gide et Claudel prenaient à partie le public. Le livre fut un véritable succès de librairie. Outre les lettres, figurent les extraits de journaux de Gide. Le document le plus tardif est une interview de 1947 où Claudel vilipende un Gide sans aucun talent, qui n’est qu’un « effroyable exemple de lâcheté, de faiblesse » (p. 249)... L’anecdote est connue de Claudel qui, à l’issue d’un dîner chez Jammes en 1935, enfourcha une crêpe flambée et s’écria « et voilà comment Gide grillera en enfer ». Mais leur hostilité finale ne donne que plus de saveur à toutes ces lettres fraternelles, intimes, du temps où Claudel, de Chine, confiait à Gide le soin de veiller à ses publications.
Paris, N.R.F., 1951. In-8 broché de 421-[3] pages, couverture imprimée en deux tons. Belle condition.
Portrait photographique de Gide par Richard Heyd en frontispice. On joint une coupure de presse, "L'oeuvre d'André Gide mise à l'index" de juin 1952. Tirage limité à 1400 exemplaires, celui-ci un des 1200 sur vélin pur fil Lafuma-Navarre (1260).
Paris, Denoël et Steele, 1936. In-12 de 124-[4] pages, couverture illustrée d’un portrait photographique de Gide. Légers plis au dos, petit manque en coin inférieur du premier plat, velle condition générale cependant.
Illustré de 6 portraits photographiques d’André Gide (outre celui de la couverture), et même une photo de Gide souriant... Edition originale sur papier d’édition comportant un envoi autographe de l’auteur.
Novembre 1951 ( reprint 1990 ) - illustrations hors-texte - broché - 421 pages
bon état