Paris, N.R.F., 1951. In-8 broché de 421-[3] pages, couverture imprimée en deux tons. Belle condition.
Portrait photographique de Gide par Richard Heyd en frontispice. On joint une coupure de presse, "L'oeuvre d'André Gide mise à l'index" de juin 1952. Tirage limité à 1400 exemplaires, celui-ci un des 1200 sur vélin pur fil Lafuma-Navarre (1260).
Paris, Denoël et Steele, 1936. In-12 de 124-[4] pages, couverture illustrée d’un portrait photographique de Gide. Légers plis au dos, petit manque en coin inférieur du premier plat, velle condition générale cependant.
Illustré de 6 portraits photographiques d’André Gide (outre celui de la couverture), et même une photo de Gide souriant... Edition originale sur papier d’édition comportant un envoi autographe de l’auteur.
Paris, Éditions du Capitole, collection "Les contemporains", 1928. In-4 broché de 330-[4] pages, couverture illustrée rempliée.
Portrait de l'auteur en frontispice par P. Albert Laurens, de 6 photographies hors-texte, d'un fac-similé dépliant d'une longue lettre de Gide et de très nombreux spirituels et amusants bandeaux et culs-de-lampe de G. Goor gravés sur bois. Contributions de Paul Valéry,Henry Bernstein, Claude Aveline, Roger Martin du Gard, Paul Morand, François Mauriac, André Maurois, Jean Schlumberger et al. Un des 40 exemplaires numérotés (29) sur papier Japon impérial signé par Gide, illustré d'un portrait inédit de Gide dessiné et gravé sur cuivre par Foujita et signé au crayon, et 6 eaux-fortes originales dessinées et gravées par G. Goor, avec une suite en bistre de ces 7 estampes. Dos légèrement passé, couverture un peu frottée. mais bel exemplaire néanmoins.
Paris, Nouvelle revue française, 1914. 2 volumes in-8 de 282-[6] et 293-[11] pages, demi-maroquin marron à coins, dos à nerfs, têtes dorées, couvertures et dos oranges conservés. Les reliures sont de Marc Cornu.
Portrait de Gide au vernis mou, par Paul Albert Laurens, au frontispice du premier tome, tiré sur Japon. Edition originale parue sans nom d'auteur, tirée à 550 exemplaires numérotés sur papier à chandelles des papeteries d'Arches au filigrane de la NRF (n°169). Il est amusant de constater que le nom de l'auteur apparait dans le frontispice. Gide mit beaucoup de soins à la publication de ce roman qu'il considérait comme la grande oeuvre de sa maturité. On utilisa les mêmes caractères que pour le Grand Meaulne paru l'année précédente, Gide voulut de grandes marges, et il choisit également le papier "d'une élégante finesse, malheureusement sujet aux rousseurs" Vignes & Boudrot Biblio. des éd. de la NRF, n°54, p. 59. Notre exemplaire n'en comporte pas une et est en parfaite condition.
Paris, Société du Mercure de France, 1902. In-12 de 257-[3] pages, demi-chagrin bordeaux, dos à 4 nerfs orné de fleurons et du titre dorés.
Edition originale de l’une des œuvres les plus significatives de Gide, qui « consacra son originalité et sa maîtrise aux yeux du public lettré » (En français dans le texte, n°330). "Pourquoi je tire l'Immoraliste à trois cent exemplaires?... Pour dissimuler un tout petit peu ma mévente" nota Gide dans son Journal, le 8 janvier 1902. Exemplaire sur beau papier vergé d'Arches, agrémenté d'un envoi autographe signé "son ami, André Gide", mais l'ami en question a mis un grand soin à effacer son nom… Cependant, au verso de la page de garde se trouve le tampon de la bibliothèque de Lugné-Poe. En français dans le texte, n° 330; Talvart & Place, VII, 42; Naville, 46.
Neuchâtel, Ides et Calendes, 1947. In-8 broché de [157] pages, couverture rempliée imprimée en noir, vert et lilas. Partiellement non coupé.
Illustré d'un portrait d'André Gide gravé à l'eau-forte, par André Dunoyer de Segonzac. Tiré à 910 exemplaires numérotés, le notre est un des 80 sur chiffon d'Auvergne (8) contenant l'estampe originale de Dunoyer de Segonzac, tirée sur papier d'Arches filigrané "AD. de S." le cuivre fut rayé après le tirage. Bel exemplaire. Naville, 443.
Neuchâtel et Paris, Ides et Calendes, 1947. In-12 broché de 92-[6] pages, couverture à rabats, premier plat orné d’une lyre, non coupé.
Portrait de Gide, lisant, par Dunoyer de Segonzac en frontispice. Édition originale. Un des 36 exemplaires numérotés sur papier de Chine (7), premier papier. Naville, 445.
Paris, Société du Mercure de France, 1902. In-12 de 259-[3] pages, demi percaline rouge à la Bradel, plats de papier vert, tête rouge.
Première édition après les 300 sur Arches parue 5 mois avant celle-ci (20 novembre). Elle contient une préface de quatre pages qui n'est pas dans l'originale. Une des oeuvres les plus significatives de Gide, qui « consacra son originalité et sa maîtrise aux yeux du public lettré ». Exemplaire sur papier papier d'édition, justifié avec la marque de Gide au Mercure: le trèfle à quatre feuilles. De la bibliothèque du galeriste et critique d'art bâlois Jules Coulin, qui a inscrit son nom sur la page de titre (en 1906) et mit son ex-libris. Il rédigeau des monographies sur sur Robert Zünd , Frank Buchser , Martin Disteli , ou encore Clara von Rappard. En français dans le texte, n° 330; Talvart & Place, VII, 42; Naville, 47.
Exemplaire de tête, l’un des 112 réservés aux bibliophiles de la NRF. Paris, N.R.F., 1925.In-4 tellière de 503 pp., (1) f. d’achevé d’imprimer, (1) f. bl.Relié en maroquin brun janséniste, dos lisse avec le titre frappé or, doublures de maroquin crème ornées d’un liseré de maroquin brun mosaïqué en encadrement, gardes de soie bordeaux, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés, chemise et étui. (Knoderer).212 x 161 mm.
Edition originale de l’une des œuvres majeures de Gide, « la seule de ses œuvres de fiction que l’écrivain ait appelée roman ».Précieux exemplaire de tête, numéroté LVII, l’un des 112 réservés aux bibliophiles de la NRF.Bien que l’ouvrage porte la date de 1925 sur la couverture et l’achevé d’imprimer, il ne fut mis en vente qu’en février 1926.Roman d’apprentissage traditionnel, où des jeunes gens sont initiés à la vie, « Les Faux-Monnayeurs » est aussi étonnamment novateur.« Dépouiller le roman de tous les éléments qui n’appartiennent pas spécifiquement au roman… les événements extérieurs, les accidents, les traumatismes, appartiennent au cinéma : il sied que le roman les lui laisse. Même la description des personnages ne me paraît point appartenir proprement au genre. Oui vraiment, il ne me paraît pas que le roman pur (et en art, comme partout, la pureté seule m’importe) ait à s’en occuper… le romancier, d’ordinaire, ne fait point suffisamment crédit à l’imagination du lecteur ».André Gide. Les Faux-Monnayeurs.Très bel exemplaire revêtu d’une élégante reliure en maroquin doublé de Knoderer, avec les couvertures et le dos conserves.
2002 Paris, Gallimard - NRF, 2002. Broché sous couverture à rabats: 12.5 x 19.5 cm, 69-[7] p., non coupé. Édition originale. Un des 30 exemplaires de tête sur vélin pur fil Malmenayde (no. 21), seul papier. En frontiscpice reproduction de la 1ère page du manuscrit "Le Ramier", en page 20 portrait de Gide en 1909 à Rome. Superbe exempaire à l'état de neuf.
New York, Jacques Schiffrin & Co, 1943. 1 vol. br. (196 x 126) de 242-[4] pages, couverture imprimée. Léger accroc en haut du 1er plat.
Illustré d’un portrait photos de Gide en front. Edition en partie originale. Inscription manuscrite au stylo bille bleu au faux-titre: "Cadeau d'AnaïsNin à NYC, je crois à l'occasion d'un week-end chez nous, à Connecticut ou nous avons passé qs [quelques] étés-Westport et Shorhaven".
Neuchâtel et Paris, Ides et Calendes, 1948. 1 vol. broché in-8 de 92-[4] pages, couverture blanche à rabats, 1er plat orné d’une lyre. Bel état.
Illustré d’un portrait de Gide en frontispice par Dunoyer de Segonzac. De la bibliothèque de P. O. W. Edition originale.
N° 1 - Février 1952 - Cahiers trimestriels - Administrateur : Wladimir De Goghnieff - in-8 Broché - 102 pages
Papier légèrement jauni - Déchirure avec manque de papier sur la moitié supérieur du dos - intérieur propre - non massicoté
P., Gallimard, 1969-2009, in-8, br., couv. à rabats, photos, bibliographie, index. (GL16)
- 1. Les Débuts littéraires d'André Walter à L'Immoraliste - 2. Correspondance André Gide-François Mauriac (1912-1950) - Éd. établie, présentée et annotée par Jacqueline Morton - 3. Le Centenaire - 4. (1) Les Cahiers de la Petite Dame (1908-1929) Notes pour l'histoire authentique d'André Gide - Préface d'André Malraux (dos fragilisé) - 5. (2) Les Cahiers de la Petite Dame (1929-1937) - 6. (3) Les Cahiers de la Petite Dame (1937-1945) - 7. (4) Les Cahiers de la Petite Dame (1945-1951) - 8. Correspondance André Gide-Jacques Émile Blanche (1892-1939) - Éd. établie, présentée et annotée par Georges-Paul Collet avec envoi de celui-ci à M. Anglès - 9. (1) Correspondance André Gide-Dorothy Bussy (juin1918-décembre 1924) - Éd. établie et présentée par Jean Lambert. Notes de Richard Tedeschi - 10. (2) Correspondance André Gide-Dorothy Bussy (janvier 1925-novembre 1936) - 11. (3) Correspondance André Gide-Dorothy Bussy (janvier 1937-janvier 1951) - 12. (1) Correspondance André Gide-Jacques Copeau (décembre 1902-mars 1913) - Éd. établie et annotée par Jean Claude avec envoi de celui-ci à Pascal Mercier Introduction de Claude Sicard - 13. (2) Correspondance André Gide-Jacques Copeau (mars 1913-octobre 1949) - Éd. établie et annotée par Jean Claude - 14. Correspondance André Gide-Valery Larbaud (1905-1938) - Éd. établie, annotée et présentée par Françoise Lioure - 15. (1) André Gide et le théâtre par Jean Claude avec envoi de celui-ci à Pascal Mercier - 16. (2) André Gide et le théâtre par Jean Claude - 17. "L'enfance de l'Art"-Correspondances avec Élie Allégret (1886-1896)-Lettres d'André et Juliette Gide, Madeleine Rondeaux et Élie Allégret - Éd. établie, présentée et annotée par Daniel Durosay avec envoi de celui-ci à Pascal Mercier - 18. Correspondance avec Aline Mayrisch (1903-1946) - Éd. établie et annotée par Pierre Masson et Cornel Meder. Introduction de Pierre Masson (joint la photocopie d'une lettre d'André Gide) - 19. Correspondance avec Marc Allégret (1917-1949) - Éd. établie, présentée et annotée par Jean Claude et Pierre Masson - 20. Correspondance avec Paul Valéry (1890-1942) - Nouvelle édition établie, présentée et annotée par Peter FawcettQuelques coupures de presse. Un des 500 H.C., réservé aux membres de l'Association des Amis d'André Gide dont 100 ex. nominatifs réservés aux membres fondateurs (ceux-ci pour Auguste Anglès et Pascal Mercier). Quelques ex. ont des soulignures et des annotations au crayon. Les Cahiers 4, 5, 6 et 7 sont très annotés. Dos insolés.
Paris, Administration Spéciale des Funérailles, 1880, 1 1 feuillet.
Paul Gide, né à Uzès, descendant d'une austère famille huguenote, qui cultivait le souvenir des Dragonades et l'esprit de résistance. Il est le père de l'écrivain André Gide.Noms et familles citées: Gide, Rondeaux, Démarest, Granier, Briançon, Femvick, Widmer, Comte et comtesse de Flaux, Pascal, le Pasteur Salles, Fabre, le Pasteur Guillaume Granier, Nouguier, la Baronne de Feuchères, Farret de la Mairie, Dufresne, Prétavoine, Joly de Bammeville, Maurenq de Bammeville, Join-Lambert.
Phone number : 06 80 15 77 01
Pour la trame de son récit, Gide était parti d'un fait divers : à Lyon, des escrocs avaient fait croire à des gens trop crédules, et pour leur soutirer quelque argent, que le pape Léon XIII était retenu prisonnier par des cardinaux francs-maçons dans les caves du Vatican. Paris, Éditions de la Nouvelle Revue française, (12 mai) 1914. 1 vol. (160 x 215 mm) de 296 p. et [3] f. Demi-maroquin vert à coins, dos à nerfs orné de caissons et filets à froid, tête dorée, titre doré, date en pied, couverture et dos conservés (reliure signée de Devauchelle). Édition imprimée moins d'un mois après la première, sur les mêmes presses de l'imprimerie Sainte-Catherine à Bruges. Contrairement au tirage d'avril, elle reprend la maquette et les couvertures habituelles des éditions de la Nouvelle revue française. A ce titre, elle bénéficie d'un tirage de tête, réimposé sur papier vergé d'Arches - ici le numéro 40 des 64 exemplaires imprimés.
L'un des livres les plus célèbres de Gide fut aussi l'un de ceux qui lui coûta le plus à écrire. Son projet remontait à 1893, des indications sur les personnages commencent à apparaître dans le Journal dès 1905 et Gide en commence la rédaction en 1911. Le travail avance difficilement comme l'atteste le brouillon extrêmement raturé. Enfin, le 24 juin 1913, l'auteur confie à son Journal : « Achever hier les Caves. Sans doute, il me restera beaucoup à reprendre encore après que je l'aurai donné à lire à Copeau et sur les épreuves. Curieux livre ; mais je commence à en avoir plein le dos et par-dessus la tête. Je ne me persuade pas encore qu'il est fini, et j'ai du mal à m'arrêter d'y songer. » En effet, après avoir rendu sa copie, il doit s'y atteler à nouveau. Copeau a lu. Lu et corrigé. Pendant l'été de 1914, Gide se plaint : « Mes heures les meilleures, je les emploie à mettre au point les passages des Caves dont Copeau ne s'est pas montré satisfait ; j'y ai beaucoup de mal et n'y parviens qu'avec un énervement sans nom. » Le résultat sera à la hauteur de l'effort fourni. Pour la trame de son récit, Gide était parti d'un fait divers sordide, une sombre histoire d'escroquerie qui en 1892 défraya un temps la chronique. A Lyon, des escrocs avaient fait croire à des gens trop crédules, et pour leur soutirer quelque argent, que le pape Léon XIII était retenu prisonnier par des cardinaux francs-maçons dans les caves du Vatican. De cette invraisemblable aventure, Gide avait gardé dans ses documents des articles de journaux et des affiches ; il ne lui restait qu'à écrire. On en a surtout retenu le fameux «acte gratuit» dot Gide a dû se défendre d'avoir voulu faire l'apologie: «Mais non, je ne crois pas, pas du tout, à un acte gratuit. Même, je tiens celui-ci pour parfaitement impossible à concevoir, à imaginer» Jacques Vaché et André Breton,qui prétendaient n'avoir que faire de la littérature, saluèrent en André Gide ce créateur de Lafcadio, personnage nihiliste qui « ne lit pas et ne produit qu'en expériences amusantes comme l'ASSASSINAT ». Ils en firent un héros protosurréaliste. L'intention de l'auteur était autre. Réformateur de la pensée judéo-chrétienne et de sa conception spiritualiste de l'Homme, c'est en moraliste prudent qu'il publie Les Caves du Vatican sans bruit et dans l'anonymat, comme pour tester auprès de ses lecteurs la portée et les qualités de sa nouvelle sotie contre l'hypocrisie. Car, enfin, l'ironie et la satire sont-elles les bons procédés esthétiques pour séduire une génération en quête d'une nouvelle morale après l'effondrement des valeurs du XIX e siècle ? Telle est la préoccupation de Gide, auteur d'une fantaisie résolument critique et caricaturale, dont tous les personnages sans exception sont des sots, prisonniers de leurs systèmes; dont tous les thèmes (religiosité, libre pensée, disponibilité et acte gratuit) sont tournés en dérision ; et dont l'allure de roman-feuilleton, avec mystification, déguisements, quiproquos et surprises, n'est qu'une imitation parodique pour mieux lutter contre la crédulité des lecteurs qui prennent le vraisemblable pour le vrai. La drôlerie qui en résulte ne masque ni l'importance ni la gravité du propos : « Et si le Bon Dieu n'était pas le vrai ? ».
Belle lettre au poète carcassonnais François-Paul ALIBERT, ami de longue date d'André Gide qu'il avait rencontré en 1907. Gide fera ...limpossible pour venir passer près de toi quelques jours, fin Octobre. Que ne puis-je te retrouver plus tôt ! Ce petit voyage en auto eût été merveilleux, et hier je délibérais, examinant si je ne pouvais te rejoindre à Toulon ou à Marseille... Mais je me dois dabord à Cuverville... pour rejoindre son épouse.Revenant à une discussion antérieure, il précise : ...Jespère que tu ne tes pas mépris : « au-delà » ne voulait pas dire « au dessus ». Je nai jamais eu la prétention de « dominer la situation ». Simplement, la vie continuant, jai passé outre ; et, une fois doublé cet affreux cap des tempêtes, ne me suis plus jamais senti tout à fait le même quauparavant. Depuis, je te lai dit, il me semble que je ne fais plus que semblant de vivre et la mort ne me fera plus tomber de bien haut...Il enchaîne : ...Je dois voir Malraux ces jours-ci [...]. Ce que tu me dis de notre « préjugé classique » me ravit, et de ce besoin de ne rien dire que par réticence. Oui, cest exactement contre cela que je me retourne aujourdhui. Mais toute ta lettre mexalte et chauffe à blanc mon désir, mon besoin de te revoir...En post-scriptum, il ajoute : ...Je tai fait adresser à Carcassonne un « Contes damour des Samouraïs » [de Saikakou Ebara, traduit en français pour la première fois en 1927 par Ken Sato]... Il lui signale une ...amusante coquille dans tes Jeux deaux de la Villa dEste [...]. Au lieu dAmintas de Tasse, par mimétisme sans doute, tu as mis Amyntas...Enfin : ...Excellent tout ce que tu dis de dAnnunzio...Gide note dans son Journal à la date du 30 octobre 1927 : « Je nai pas un ami avec lequel je me sente plus parfaitement à mon aise, cest-à-dire avec qui je doive prendre moins de précautions pour parler ».François-Paul Alibert (né à Carcassonne, 1873-1953) est un poète, écrivain et dramaturge. Proche des poètes du renouveau néoclassique à l'aube du XXe siècle, il se réclamait de l'École romane et de Jean Moréas. Fr.-P. Alibert publia son premier recueil de poésies « L'arbre qui saigne », en 1907, l'année où il rencontra André Gide. Ce dernier resta son ami pendant quarante ans. Gide organise chaque année un voyage dans le Midi avec Alibert au cours duquel les deux amis partagent leurs découvertes littéraires et leur goût pour les amours " corydoniennes ". Entre temps, les deux hommes échangent une très riche correspondance (publiée en 1982). Son ?uvre compte une quarantaine de titres auxquels on peut ajouter deux récits érotiques. Il fut placé par ses contemporains à la hauteur de Paul Valéry. Retraité de ladministration en 1933, Alibert va se consacrer au Théâtre de la Citée, le théâtre antique de Carcassonne, dont il devient en 1930 le directeur.Bibliographie : « Correspondance dAndré Gide et de François-Paul Alibert : 1907-1950 », édition établie, présentée et annotée par Claude Martin (Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1982) ; celle-ci recense plus de 400 lettres de Gide à François-Paul Alibert.
Paris NRF Gallimard 1972-1989 Quatorze forts volumes in-8 brochés, couverture bleue, série complète du numéro 1 au numéro 14. Quelques dos légèrement insolés, néanmoins bel ensemble.
Tome 1: Les débuts littéraires d'André Walter à l'Immoraliste; Tome 2: Correspondance André Gide - François Mauriac (1912-1950); Tome 3: Le Centenaire; Tomes 4 à 7: Les Cahiers de la Petite Dame (1918-1951); Tome 8: Correspondance André Gide - Jacques-Emile Blanche (1892-1939); Tomes 9 à 11: Correspondance André Gide - Dorothy Bussy (juin 1918-janvier 1951); Tomes 12 et 13: Correspondance André Gide - Jacques Copeau (décembre 1902-octobre 1949); Tome 14: Correspondance André Gide - Valery Larbaud (1905-1938). La librairie est ouverte du mardi au samedi de 9h30 à 12h30 et de 13h30 à 19h00. Commandes par courriel ou téléphone. Envoi rapide, emballage soigné.
9 janvier 1918, [Cuverville]. L.A.S.[à André]; 3 pages in-12 (170 x 108).
Lettre adressée à l’écrivain belge André Ruyters (1876-1952) ami de Gide et l’un des six pères fondateurs de La Nouvelle Revue Française, alors en poste (depuis 1916) de secrétaire du délégué du ministre français de la guerre à Londres. Il est l’auteur d’un texte intitulé Les Marginalia de Stendhal publié dans le numéro de novembre 1909 de La Nouvelle Revue Française, peut-être doit-on voir un lien avec la mention de Gide "Ci-joint une lettre pour le Stendhal..."André Gide y évoque un prochain voyage en Angleterre : "Je travaille ferme et ne me permettrai le voyage en Angleterre cet été (et pour y rester assez longtemps je présume) que si j’ai suffisamment de besogne derrière moi. "Il se trouve alors à Cuverville, et travaille à l’un de ses ouvrages les plus controversés: Corydon. Essai dialogué ayant pour thème l’homosexualité et la pédérastie, Corydon ne sera publié sous le nom de l’auteur qu’en 1924 après deux timides tentatives clandestines. L'année 1918 est une année clé dans la vie de Gide; il partira bien en angleterre au mois de juillet jusqu'en octobre avec Marc Allégret dont il est éperdument amoureux. Dans son Journal Marc Allegret évoque, durant cette escapade anglaise, de nombreuses rencontres avec André Ruyters.Cette liaison et plus précisément ce voyage seront à l'origine de la séparation de Gide et de son épouse Madeleine comme il le dévoile dans Et Nunc Manet in te, texte rédigé après la mort de sa femme : " Madeleine a détruit toutes mes lettres. Elle vient de me faire cet aveu. Elle a fait cela, m'a-t-elle dit, après mon départ pour l'Angleterre. Oh ! je sais bien qu'elle a souffert atrocement de mon départ avec Marc ; mais devait-eIle se venger sur le passé ?... C'est le meilleur de moi qui disparaît et qui ne contre-balancera plus le pire. Durant plus de trente ans, je lui avais donné (et je lui donnais encore) le meilleur de moi, jour après jour, dès la plus courte absence. Je me sens ruiné tout d'un coup. Je n'ai plus coeur à rien. Je me serais tué sans effort. " (Et nunc Manet in te, 21 novembre 1918).A la fin de la lettre Gide donne son sentiment sur l'ouvrage de Joseph Conrad Under Werstern eyes. Ainsi pour lui, ce roman "dont les premiers chap. sont passionnants, devient assez décevant par la suite..." Gide et Ruyters avaient avait eu un petit différent à propos de la traduction de Gide de Typhon de Joseph Conrad paru en juin 1918.
Paris Gallimard 1976 2 vol. broché 2 vol. in-8, brochés, couvertures à rabats, 1034 pp., portrait-frontispice, index. Édition originale. Un des 58 exemplaires numérotés sur vélin pur fil Lafuma-Navarre, en excellent état.La relation de Gide et de Ghéon (1875-1944) est littéralement coupée en deux. La première partie correspond à une phase de complicité amicale et littéraire quasi fusionnelle, qui se nourrit de leur même appétit sexuel. Ghéon et Gide seront des compagnons de virées à la recherche de partenaires, allant jusqu’à partager leurs amants. Il n’était pas étonnant dès lors que L’Immoraliste soit dédié à ce « franc camarade ». La devise de Ghéon « Beaucoup, de tout, deux fois » dit l’exubérance d’un homme enthousiaste, dont l’énergie porta Gide. Leur correspondance nous fait entrer dans l’intimité de Gide dont elle embrasse toute la vie littéraire jusqu’en 1915, Ghéon étant un critique avisé au Mercure de France avant de participer activement à l’aventure de La NRF.Mais leur histoire commune se brise durant la Première Guerre mondiale quand Ghéon se convertit et abjure sa vie passé. La perte de cet ami fut douloureuse. Dans une lettre du 9 mai 1920, Ghéon prend acte : « Hélas ! Mon pauvre vieux, comment veux-tu qu’un certain silence n’ait pas tendance à s’établir une fois pour toutes entre nous ? Nous ne vivons plus sur le même plan. Ne pouvant plus pécher, je me tais. Le Ghéon que je fus et que tu regrettes, je l’abomine ; c’est peu dire, je le vomis. » (p. 972) Ghéon se consacra ensuite à une littérature religieuse édifiante, à mille lieux de Gide...Curieusement, c’est à un prêtre du lycée Stanislas qu’il revint de publier cette correspondance, aussi sulfureuse qu’abondante : plus de 850 lettres ! Ghéon les avait conservées pour servir d’exemple : « mes malheureux frères (...) sauront d’où je suis sorti, où je suis entré et je sèmerai en eux un grain d’espoir qui se lèvera » (p. 129). Au décès de Ghéon en 1944, Gide ravive le souvenir du compagnon que Dieu lui avait confisqué, concluant : « Rien dans ma vie, et peut être aussi dans la sienne, ne fut égal ou comparable à cette première amitié. »
Paris Mercure de France 1903 1 vol. Relié petit in-12, plein maroquin à gros grain vert sapin, dos lisse, bordure intérieure de même maroquin encadrée d'un quadruple filet doré, double filet doré sur les coupes, coiffes guillochées, tête dorée, couverture bleu conservée, non rogné, étui bordé (M. Albinhac), 206 pp.Édition originale [Naville 48]. Tirage unique à 120 exemplaires sur vergé d'Arches non justifiés, celui-ci enrichi d’un envoi autographe signé à Gabriel Frizeau, daté « Bordeaux, avril 1905 », au moment où Gide, en voyage dans le Sud-Ouest, rencontre ce viticulteur et collectionneur, ancien camarade de classe de Francis Jammes. Comme ce dernier, Frizeau venait de se convertir au catholicisme sous l’influence de Claudel dont les drames mystiques et l’ardeur avaient eu raison de ses doutes. Ex-libris Exbrayat. Dos légèrement passé sur cette bonne reliure janséniste. Poursuivant sa méthode d’interprétation des Saintes Écritures, Gide relit le Premier Livre de Samuel où Saül, premier roi d’Israël, reçoit la prophétie que son fils Jonathan ne lui succèdera pas. La Bible dit qu’après avoir tué Goliath de sa fronde, David revint victorieux « et Jonathan fit alliance avec David, car il l’aimait comme son âme ». Mais Gide noue le drame autour d’une seconde passion sensuelle que Saül, pris de jalousie, éprouverait à son tour pour David. Abandonné de Dieu et assailli par ses démons, le vieux roi offre alors au jeune homme sa couronne. A la fin de l’acte III, au son de la harpe du berger, il met à nu son âme brûlante « qui s’élance – de mes lèvres – vers toi – David – délicieux » (p. 144).Aventure au long cours, la pièce parut d’abord en fragment dans La Revue Blanche en 1898. A Paul Valéry qui s’étonnait du rôle assigné à David, Gide répond le 22 octobre 1898 : « David n’est là que pour figurer le drame intime qu’est tout vice : accueillir, aimer ce qui vous nuit. » La pièce ne sera finalement créée qu’en 1922 au Vieux-Colombier avec Jacques Copeau dans le rôle-titre. Maria Van Rysselberghe a rapporté la réplique de Léautaud aux commentaires d’un « grincheux » présent dans la salle : « Il faut vraiment ne pas avoir deux sous de vice, pour ne pas admirer cela. Et puis, savez-vous ce que c’est de ne pas avoir deux sous de vice ? Et bien c’est être idiot » (Cahiers de la Petite Dame, tome I, p. 133). A Mauriac lui reprochant son interprétation tendancieuse de la Bible, Gide répondra dans une lettre éclairante le 1er juillet 1922 : « 1° Je ne pense pas que l’histoire de Saül se puisse expliquer autrement (...) 2° Je tiens les livres saints, tout comme la mythologie grecque (et plus encore) d’une ressource inépuisable, infinie, et appelés à s’enrichir sans cesse de chaque interprétation qu’une nouvelle orientation des esprits nous propose. » Gide, qui était si soucieux qu’on ne le mésinterprète, pouvait aller loin en besogne quand il s’agissait des autres !
Paris Éditions du Capitole, coll. "Les Contemporains" 1928 1 vol. relié in-4, bradel de toile marron avec papier reprographié de couleurs brune et verte contrecollé sur les plats et le dos lisse, pièce de titre de maroquin fauve, doublures de papier vert, gardes de papier marron, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés (Honnelaître), 330 pp., fac similé dépliant, portrait-frontispice par Albert Laurens, et nombreuses photographies et vignettes par Goor. Édition originale. Un des 200 exemplaires numérotés sur Madagascar avec un portrait inédit de l'auteur gravé sur cuivre par Foujita. Montée sur onglet in fine : une longue et belle lettre autographe signée de Gide adressée à Jean Denoël, médecin et homme de l’ombre de la Nrf (4 p. in-8, s.l. [Alger], 16 décembre 1943) : « Vous avez la Foi ; je n'ai pas la foi ; ou même : j'ai la non-foi, l'anti-foi ; et vous le savez bien ; mais n'importe : nous sommes de même religion et nous le sentons tous deux, en dépit de Jammes et de ce que je peux penser ou écrire qui lui paraît impie, blasphématoire ; et notre cœur s'émeut de même, a de semblables battements devant la misère de l'homme, et tolère aussi impatiemment l'injustice ; enfin : auprès de vous, j'y vais de mon meilleur. Vous me manquez beaucoup. » Gide évoque ensuite sa famille dont il a de tristes nouvelles (le décès de son beau-frère Marcel Drouin), le premier numéro à venir de la revue L’Arche, qu'il dirige avec Camus et dont Jean Amrouche est le rédacteur en chef, et la demande de Charlot qui veut utiliser sa préface pour une nouvelle édition des Fleurs du Mal. Ce recueil est le cinquième de la collection « Les contemporains » dirigée par Gustave Pigot. Gide succède à Maurras, Daudet, Proust et Valéry. Il s’agit pour l‘éditeur de laisser la parole à ceux de ses amis ou admirateurs qui n’avaient jusque-là pas eu l’occasion de s’exprimer à son sujet. Gide se mêla bien entendu de la composition de cet ouvrage dédié à sa gloire... Parmi les vingt-et-un contributeurs, on compte des confrères (Mauriac, Maurois, Montherlant, Morand...), des intimes (Copeau, Martin du Gard, Schlumberger...), des critiques (Crémieux, Jaloux, Thibaudet...). De manière particulièrement cocasse, le volume débute par une lettre de Valéry s’excusant de n’avoir pu se joindre à ce concert d’éloges, mais insistant sur leurs différences mutuelles. Comment mieux exprimer son embarras… Et pour faire écho aux polémiques dont il est l’objet, Gide prend le soin de citer perfidement « quelques phrases de M. Henri de Régnier (qui) risquent de se perdre » où son ancien ami dénonce les « pages dégoûtantes » de Si le grain ne meurt et les « élucubrations absurdes » des Caves du Vatican et des Faux-Monnayeurs...
Ensemble de 10 tomes des " Cahiers André Gide ", parus chez Gallimard /nrf entre 1972 et 1987, les dos sont un peu passés et insolés sinon les exemplaires sont en état correct.
TOME 1 : Les Débuts littéraires d'André Walter à l'Immoraliste. TOME 3 : Le Centenaire. TOME 4 : Les Cahiers de la Petite Dame I - 1918-1929 Préface d'André Malraux. TOME 5 : Les Cahiers de la Petite Dame II 1929-1937. TOME 6 : Les Cahiers de la Petite Dame III 1937-1945. TOME 7 : Les Cahiers de la Petite Dame IV 1945-1951. TOME 9 : Correspondance André Gide Dorothy Bussy I Juin 1918-Décembre 1924 - Edition établie et présentée par Jean Lambert. TOME 10 : Correspondance André Gide Dorothy Bussy II Janvier 1925-Novembre 1936 - Edition établie par Jean Lambert, Notes de Richard Tedeschi. TOME 11 : Correspondance André Gide Dorothy Bussy III Janvier 1937-Janvier 1951 - Edition établie par Jean Lambert, Notes de Richard Tedeschi. TOME 12 : Correspondance André Gide Jacques Copeau I Décembre 1902-Mars 1913 - Edition établie et annotée par Jean Claude, Introduction de Claude Sicard.Poids de l'ensemble 5,5kg !
(Collectif) André Gide, Thomas Mann, Hermann Hesse, Ernst Jünger, John Steinbeck, Giuseppe Ungaretti, Saint-John Perse, Marcel Arland, Jean Cocteau, Paul Léautaud, François Mauriac, Jean Grenier, Henri Thomas, Jean Paulhan, Jean Giono, Albert Camus, Julien Green, Louis Guilloux, Denis de Rougemont, Paul Valéry, et al.
Reference : F9367
(1951)
Nouvelle Revue Française, novembre 1951, numéro spécial. In-8 broché, 424 p. Edition originale. Exemplaire numéroté sur vélin pur fil. Textes inédits : André Gide, Pages - À propos de La Symphonie pastorale - Dominique Drouin, «C'est en 1890, dans l'appartement qu'il partageait avec son frère rue Vineuse...» - André Gide, Lettres d'Italie à Marcel Drouin - Quelques lettres à Paul Valéry - Paul Valéry, Quelques réponses à André Gide - André Gide, Deux fragments de Et nunc manet in te. Très bon état.
Colissimo France métropolitaine; 7 euros
Cahiers André Gide. P., Gallimard, 1971-2003, in-8, br., index. (S5B1) Chacun:
- vol. 3. Le Centenaire. - vol. 7. Les Cahiers de la Petite Dame 1945-1951. - vol. 8. Correspondance André Gide-Jacques-Émile Blanche 1892-1939 (*) - vol. 9/10/11. Correspondance André Gide - Dorothy Bussy 1918-1951 (*) (+ deux tomes 1 et deux tomes 2 seuls) - vol. 12/13. Correspondance André Gide-Jacques Copeau, 2 vol. 1902-1949 (+ un tome 1 seul) - vol. 14. Correspondance André Gide-Valery Larbaud 1905-1938 (*) - vol. 17. "L'Enfance de l'art". Correspondances avec Élie Allégret 1886-1896 (*) - vol. 18. Correspondance avec Aline Mayrisch 1903-1946