[France du Nord (Paris?), vers 1405-1430] In-quarto de (12) ff. sur papier, maroquin olive à petits rabats, plats ornés d'un décor à la Duseuil, dos lisse, titre doré en long, roulette intérieure dorée, tranches dorées (reliure moderne à l'imitation).
"Copie manuscrite contemporaine en français du plus célèbre sermon politique d'un penseur majeur de la fin du Moyen Âge. Chancelier de l’Université de Paris depuis 1395, le théologien Jean de Gerson (1363-1429) prononce, le 7 novembre 1405, devant la cour et les Grands réunis, le sermon Vivat Rex [Vive le Roi]. Dans le contexte de la régence imposée par la folie de Charles VI, le royaume est alors au bord de la guerre civile, déchiré entre les maisons d’Orléans (les Armagnacs) et de Bourgogne, sur fond de Grand Schisme et de trêve au milieu de la Guerre de cent ans. Ce sermon a donc pour objet de célébrer une apparente et inattendue réconciliation, advenue en octobre, entre les princes hostiles, Louis Ier d’Orléans et le nouveau duc de Bourgogne, Jean sans Peur. Vivat Rex rassemble l’essentiel des conceptions politiques de Gerson. Il y défend la paix de l’Etat comme il a défendu la paix de l’Eglise ; les admonestations adressées au duc d’Orléans et la liste de mesures qu’il présente, constituent une proposition de réforme de l’exercice du pouvoir monarchique. Sa liberté de ton, cette ""audace étrange"" (Noël Valois, La France et le Grand Schisme d’Occident, Paris, 1896-1902, III, p. 426), sont le signe de son indépendance politique, et d’une conscience aiguë des devoirs de sa charge de chancelier de l’Université, ""fille du roy"". L’ambition principale de son discours, est de faire cesser les violences aristocratiques et d’encourager au ""bon gouvernement"". Gerson démontre que la dissension des princes divise et appauvrit le royaume, et que le peuple est le premier à en souffrir ; il invoque le bon exemple des rois du passé (Jean le Bon), formule des recommandations pour l’éducation du dauphin, recommande la convocation d’états généraux. Ce discours, à la fois analyse de la situation, admonestation aux princes et règle de bon gouvernement, constitue l’oeuvre la plus directement politique de Gerson. Certains historiens y lisent même l’affirmation d’un sentiment national qu’on date généralement plutôt du dernier tiers du XVe siècle (McGuire, Jean Gerson and the last Medieval Reformation, 2005, p. 189). Ce manuscrit incomplet à l’encre brune, dans une graphie gothique cursive, de 12 feuillets composant un cahier complet (sénion), est issu d’un volume plus important. Chaque page sur papier (filigrane à l’oiseau, dont l’usage est attesté dans le premier quart du XVe siècle, plutôt à Paris et dans le Nord de la France) comprend 39 à 41 lignes complétées de notes marginales. Le discours de Gerson commence au verso du deuxième feuillet. Il est copié à la suite d’un sermon latin dont le colophon, daté du 8 décembre 1405, en attribue la copie à Jean Baudouin (Johannes Balduinus), clerc du diocèse d’Amiens. Le sermon de Gerson couvre tout le reste du cahier, et s’interrompt avec lui. Il manque environ la moitié du texte, soit l’équivalent de 10 à 11 feuillets. La copie du manuscrit paraît devoir être attribuée à une seule main, incontestablement du premier tiers du XVe siècle. Deux hypothèses peuvent être avancées pour l’identification de cette copie: soit le scribe a fidèlement transcrit un colophon antérieur (celui de la copie de Balduinus, dont il se serait servi); soit nous sommes en présence de la copie exécutée par Johannes Balduinus lui-même. Il s’agirait alors, d’un des manuscrits les plus anciens du texte, exécuté un mois seulement après la harangue de Gerson. On ne connaît en effet jusqu’ici que 14 manuscrits du XVe siècle qui ont transmis cette œuvre. Elle sera imprimé pour la première fois à Paris vers 1505 sous le titre Sermon fait devant le roy Charles sixiesme […]. Bel exemplaire en maroquin moderne à la Duseuil. Traces d’humidité anciennes. Manque au bord extérieur droit des feuillets, affectant ponctuellement le texte des mentions marginales, anciennement restaurés. Contenu: F. [1]r°-[2]r°: Sermon latin non identifié, incomplet du début. Explicit: ""... cuius nos participes efficiat, qui vivit in secula benedictus. Amen"". Colophon: ""Explicit iste sermo qui finitus fuit et complete scriptus anno Domini M°. CCCC°. V°. die martii festo conceptionis beate Marie VIIIa decembris per manus Johannis Balduini Ambianensis dyocesis"". F. [2]v°-[12]v°: Jean de Gerson. Sermon Vivat Rex. Incipit: ""Cy apres s’ensuit la proposicion de tres excellent docteur maistre Jehan de Jarson chancelier de l’eglise de Notre Dame de Paris, faicte le samedy VIIe jour de novembre l’an M. CCCCc. et cinq devant lez roix Loys de Cicile, Charle de Navarre, les ducz Jehan de Berry, Loys d’Orleans, Jehan de Bourgogne et Loys de Borbon, le conte de Tancarville et Mantaigu, le grant maistre d’ostel du roy, et plusieurs prelas du grant conseil du roy. Laquelle proposicion fust faicte et proposee de par l’Université de Paris, et apres la dissencion du duc d’Orleans frere du roy Charle de France, et du duc de Bourgogne cousin germain du dit duc d’Orleans et du roy Charle roy de France"". Incipit vrai: ""Vivat rex! Vivat rex! Vivat rex!..."". Texte interrompu par la fin du manuscrit: ""Tantost soufflez cy et n’y a riens, velut sompnium surgentium, Domine"". (Glorieux VII-398, 1161). Collation: Manuscrit incomplet: [12] feuillets, composant un cahier complet (sénion), issu d’un volume plus important. 39 à 41 lignes, réglure à la pointe sèche, justification 195 x 135 mm, copie à l’encre brune, dans une graphie gothique cursive. Notes marginales (analyses, notes d’attention, termes clés). Papier: filigrane à l’oiseau, proche Briquet 1206, 12113-12115 (papier de provenance française, dont l’usage est attesté dans le premier quart du XVe siècle, plutôt à Paris et dans le Nord de la France). Reliure de parchemin souple moderne. Traces d’humidité anciennes. Manque au bord extérieur droit des feuillets, affectant ponctuellement le texte des mentions marginales, anciennement restaurés. Le texte: Jean de Gerson (1363-1429), qui fut chancelier de l’Université de Paris à partir de 1395, est l’un des auteurs les plus célèbres de la fin du Moyen-Âge. Il a laissé une oeuvre considérable, aussi bien épistolaire, poétique, oratoire, pastorale et doctrinale que polémique (plus de 500 titres à ce jour lui sont attribués). Parallèlement à ses contributions spirituelles et théologiques, ses responsabilités universitaires le conduisirent à prendre position sur les grandes questions temporelles qui ont marqué le tournant des XIVe et XVe siècles. Son oeuvre témoigne de ses engagements pour mettre fin au Grand schisme (commencé en 1378, soit un an après son arrivée à Paris et le début de sa formation universitaire au collège de Navarre), pour prolonger la trêve avec l’Angleterre, pour apaiser le conflit entre les maisons de Bourgogne et d’Orléans, qui allait à partir de 1408 devenir la guerre des Armagnacs et des Bourguignons. Le sermon Vive le roy fut prononcé dans un contexte bien particulier. Sur fond de Grand Schisme et de Guerre de cent ans, la régence imposée par la folie de Charles VI et la minorité du dauphin (Louis de Guyenne a alors huit ans) est marquée par une hostilité croissante entre les maisons de Bourgogne et d’Orléans. Gerson a perdu son protecteur, le duc de Bourgogne Philippe le Hardi, l’année précédente, et son fils Jean sans Peur montre dès l’été 1405 une hostilité croissante envers la maison d’Orléans. Ses troupes stationnent aux portes de Paris et se maintiennent par le pillage, aggravant la vulnérabilité des populations franciliennes déjà frappées par la levée récente de nouvelles tailles. Or dès octobre une soudaine réconciliation des princes suspend le risque de chaos. Le samedi 7 novembre, au Louvre, devant une audience exceptionnelle composée du roi de Navarre, des ducs (de Berry, d’Orléans, Bourgogne et Bourbon) et des membres du conseil du roi, Jean Gerson prononce son plus célèbre sermon français, qui rassemble l’essentiel de ses conceptions politiques. Il y défend la paix de l’Etat comme il a défendu la paix de l’Eglise; les admonestations adressées au duc d’Orléans et la liste de mesures qu’il présente, constituent une proposition de réforme de l’exercice du pouvoir monarchique. Par bien des aspects ce sermon peut être mis en parallèle avec celui qu’il avait adressé en 1404 au pape d’Avignon Benoît XIII. Cette liberté de ton, cette ""audace étrange» de Gerson, pour reprendre le mot de Noël Valois (La France et le Grand Schisme d’Occident, Paris, 1896-1902, III-426n3), sont le signe de son indépendance politique, et d’une conscience aiguë des devoirs que lui impose sa charge de chancelier de l’Université. Fille du roi, celle-ci ne saurait prendre position dans le conflit, mais il lui appartient de délivrer bons et loyaux conseils: ""l’office de la fille du roy est traictier et enseigner vérité et justice"". Le discours, dont l’ambition principale est de contraindre les violences aristocratiques et d’encourager au ""bon gouvernement"", articule plusieurs thématiques: Gerson démontre que la dissension des princes divise et appauvrit le royaume, et que le peuple est le premier à en souffrir; il invoque le bon exemple des rois du passé (Jean le Bon), formule des recommandations pour l’éducation du dauphin, explique l’importance des vertus cardinales pour l’action politique et la nécessité d’encadrer les décisions royales, recommande la convocation d’états généraux, vitupère contre la flatterie, dénonce les systèmes tyranniques en démontrant leur fragilité, et attire l’attention des princes sur la détresse matérielle et morale des populations. Ce discours, à la fois analyse de la situation, admonestation aux princes et règle de bon gouvernement, constitue l’oeuvre la plus directement politique de Gerson. Certains historiens y lisent même l’affirmation d’un sentiment national qu’on date généralement plutôt du dernier tiers du XVe siècle (McGuire 189). La copie: Le discours de Gerson commence au verso du deuxième feuillet du cahier. Il est copié à la suite d’un sermon latin non identifié, mais dont le colophon, daté du 8 décembre 1405, en attribue la copie à Jean Baudouin (Johannes Balduinus), clerc du diocèse d’Amiens. Cette signature peut-être rapprochée d’un colophon exactement contemporain (1405) figurant sur un manuscrit aujourd’hui conservé à la bibliothèque universitaire de Liège: le copiste, identifié sous le même patronyme de Balduinus, se trouvait alors de passage à l’abbaye du Val Saint-Lambert près de Liège; la formulation en est proche («Explicit... scriptum et finitum manu fr. Balduini ... completumque a. ab. incarn. nni 1405"", cf. Colophons de manuscrits occidentaux des origines au XVIe siècle, I-1582; Compendium auctorum Latinorum Medii Aevi, I-572). Le sermon de Gerson couvre tout le reste du cahier, et s’interrompt avec lui. Il manque environ la moitié du texte, soit l’équivalent de 10 à 11 feuillets. La copie du manuscrit parait devoir être attribuée à une seule main, incontestablement du premier tiers du XVe siècle. Deux hypothèses peuvent être avancées pour l’identification de cette copie: il se peut que le scribe ait fidèlement transcrit un colophon antérieur (celui de la copie de Balduinus, dont il se serait servi); si, en revanche, nous sommes en présence de la copie exécutée par Johannes Balduinus lui-même, il s’agit là d’un des manuscrits les plus anciens du texte, exécuté un mois seulement après la harangue de Gerson. On connaît 14 manuscrits du XVe siècle qui ont transmis cette œuvre. Treize d’entre eux ont constitué le corpus de base pour l’édition de Glorieux en 1968 (VII-398); un quatorzième, codex provenant de l’abbaye Saint-Victor de Paris, a été signalé en 1990 par D. Calvot et G. Ouy. Le texte n’est pas compris dans les éditions incunables de Gerson. Il est imprimé pour la première fois à Paris pour Durand Gerlier vers 1505 (Hain 7722, GW IX-554, ISTC ig00266300), sous le titre Sermon fait devant le roy Charles sixiesme et tout le conseil contenant les remonstrances touchant le gouvernement du roy et du royaulme. Il est plusieurs fois publié au XVIe siècle sous le titre Harangue faicte devant le Roy Charles sixiesme et tout le conseil. Références: Gerson (Jean). Oeuvres complètes. Ed. P. Glorieux. Paris; Tournai; Rome; New-York: Desclée et cie, 1960-73. VII-398. Calvot (Danièle), Ouy (Gilbert). L'oeuvre de Gerson à Saint-Victor de Paris : catalogue des manuscrits. Paris: CNRS, 1990. N° 10-17 et 25-11. McGuire (Brian Patrick). Jean Gerson and the last Medieval Reformation. University Park : Pennsylvania State University Press, 2005. P. 186-89, 194-96, 230-34. Posthumus Meyjes (Guillaume Henri Marie). Jean Gerson, apostle of unity : his church politics and ecclesiology. Leiden ; Boston ; Köln : Brill, 1999. FICHE D'ORIGINE DE YANN SORDET : GERSON, Jean de. Sermon Vivat Rex [pour la réformation du royaume] prononcé au Louvre le 7 novembre 1405. En français, manuscrit sur papier. [France du Nord (Paris?), vers 1405-1430] 17 500 € Contenu: F. [1]r°-[2]r°: Sermon latin non identifié, incomplet du début. Explicit: ""... cuius nos participes efficiat, qui vivit in secula benedictus. Amen"". Colophon: ""Explicit iste sermo qui finitus fuit et complete scriptus anno Domini M°. CCCC°. V°. die martii festo conceptionis beate Marie VIIIa decembris per manus Johannis Balduini Ambianensis dyocesis"". F. [2]v°-[12]v°: Jean de Gerson. Sermon Vivat Rex. Incipit: ""Cy apres s’ensuit la proposicion de tres excellent docteur maistre Jehan de Jarson chancelier de l’eglise de Notre Dame de Paris, faicte le samedy VIIe jour de novembre l’an M. CCCCc. et cinq devant lez roix Loys de Cicile, Charle de Navarre, les ducz Jehan de Berry, Loys d’Orleans, Jehan de Bourgogne et Loys de Borbon, le conte de Tancarville et Mantaigu, le grant maistre d’ostel du roy, et plusieurs prelas du grant conseil du roy. Laquelle proposicion fust faicte et proposee de par l’Université de Paris, et apres la dissencion du duc d’Orleans frere du roy Charle de France, et du duc de Bourgogne cousin germain du dit duc d’Orleans et du roy Charle roy de France"". Incipit vrai: ""Vivat rex! Vivat rex! Vivat rex!..."". Texte interrompu par la fin du manuscrit: ""Tantost soufflez cy et n’y a riens, velut sompnium surgentium, Domine"". (Glorieux VII-398, 1161). Collation: Manuscrit incomplet: [12] feuillets, composant un cahier complet (sénion), issu d’un volume plus important. 39 à 41 lignes, réglure à la pointe sèche, justification 195 x 135 mm, copie à l’encre brune, dans une graphie gothique cursive. Notes marginales (analyses, notes d’attention, termes clés). Papier: filigrane à l’oiseau, proche Briquet 1206, 12113-12115 (papier de provenance française, dont l’usage est attesté dans le premier quart du XVe siècle, plutôt à Paris et dans le Nord de la France). Reliure de parchemin souple moderne. Traces d’humidité anciennes. Manque au bord extérieur droit des feuillets, affectant ponctuellement le texte des mentions marginales, anciennement restaurés. Le texte: Jean de Gerson (1363-1429), qui fut chancelier de l’Université de Paris à partir de 1395, est l’un des auteurs les plus célèbres de la fin du Moyen-Âge. Il a laissé une oeuvre considérable, aussi bien épistolaire, poétique, oratoire, pastorale et doctrinale que polémique (plus de 500 titres à ce jour lui sont attribués). Parallèlement à ses contributions spirituelles et théologiques, ses responsabilités universitaires le conduisirent à prendre position sur les grandes questions temporelles qui ont marqué le tournant des XIVe et XVe siècles. Son oeuvre témoigne de ses engagements pour mettre fin au Grand schisme (commencé en 1378, soit un an après son arrivée à Paris et le début de sa formation universitaire au collège de Navarre), pour prolonger la trêve avec l’Angleterre, pour apaiser le conflit entre les maisons de Bourgogne et d’Orléans, qui allait à partir de 1408 devenir la guerre des Armagnacs et des Bourguignons. Le sermon Vive le roy fut prononcé dans un contexte bien particulier. Sur fond de Grand Schisme et de Guerre de cent ans, la régence imposée par la folie de Charles VI et la minorité du dauphin (Louis de Guyenne a alors huit ans) est marquée par une hostilité croissante entre les maisons de Bourgogne et d’Orléans. Gerson a perdu son protecteur, le duc de Bourgogne Philippe le Hardi, l’année précédente, et son fils Jean sans Peur montre dès l’été 1405 une hostilité croissante envers la maison d’Orléans. Ses troupes stationnent aux portes de Paris et se maintiennent par le pillage, aggravant la vulnérabilité des populations franciliennes déjà frappées par la levée récente de nouvelles tailles. Or dès octobre une soudaine réconciliation des princes suspend le risque de chaos. Le samedi 7 novembre, au Louvre, devant une audience exceptionnelle composée du roi de Navarre, des ducs (de Berry, d’Orléans, Bourgogne et Bourbon) et des membres du conseil du roi, Jean Gerson prononce son plus célèbre sermon français, qui rassemble l’essentiel de ses conceptions politiques. Il y défend la paix de l’Etat comme il a défendu la paix de l’Eglise; les admonestations adressées au duc d’Orléans et la liste de mesures qu’il présente, constituent une proposition de réforme de l’exercice du pouvoir monarchique. Par bien des aspects ce sermon peut être mis en parallèle avec celui qu’il avait adressé en 1404 au pape d’Avignon Benoît XIII. Cette liberté de ton, cette ""audace étrange» de Gerson, pour reprendre le mot de Noël Valois (La France et le Grand Schisme d’Occident, Paris, 1896-1902, III-426n3), sont le signe de son indépendance politique, et d’une conscience aiguë des devoirs que lui impose sa charge de chancelier de l’Université. Fille du roi, celle-ci ne saurait prendre position dans le conflit, mais il lui appartient de délivrer bons et loyaux conseils: ""l’office de la fille du roy est traictier et enseigner vérité et justice"". Le discours, dont l’ambition principale est de contraindre les violences aristocratiques et d’encourager au ""bon gouvernement"", articule plusieurs thématiques: Gerson démontre que la dissension des princes divise et appauvrit le royaume, et que le peuple est le premier à en souffrir; il invoque le bon exemple des rois du passé (Jean le Bon), formule des recommandations pour l’éducation du dauphin, explique l’importance des vertus cardinales pour l’action politique et la nécessité d’encadrer les décisions royales, recommande la convocation d’états généraux, vitupère contre la flatterie, dénonce les systèmes tyranniques en démontrant leur fragilité, et attire l’attention des princes sur la détresse matérielle et morale des populations. Ce discours, à la fois analyse de la situation, admonestation aux princes et règle de bon gouvernement, constitue l’oeuvre la plus directement politique de Gerson. Certains historiens y lisent même l’affirmation d’un sentiment national qu’on date généralement plutôt du dernier tiers du XVe siècle (McGuire 189). La copie: Le discours de Gerson commence au verso du deuxième feuillet du cahier. Il est copié à la suite d’un sermon latin non identifié, mais dont le colophon, daté du 8 décembre 1405, en attribue la copie à Jean Baudouin (Johannes Balduinus), clerc du diocèse d’Amiens. Cette signature peut-être rapprochée d’un colophon exactement contemporain (1405) figurant sur un manuscrit aujourd’hui conservé à la bibliothèque universitaire de Liège: le copiste, identifié sous le même patronyme de Balduinus, se trouvait alors de passage à l’abbaye du Val Saint-Lambert près de Liège; la formulation en est proche («Explicit... scriptum et finitum manu fr. Balduini ... completumque a. ab. incarn. nni 1405"", cf. Colophons de manuscrits occidentaux des origines au XVIe siècle, I-1582; Compendium auctorum Latinorum Medii Aevi, I-572). Le sermon de Gerson couvre tout le reste du cahier, et s’interrompt avec lui. Il manque environ la moitié du texte, soit l’équivalent de 10 à 11 feuillets. La copie du manuscrit parait devoir être attribuée à une seule main, incontestablement du premier tiers du XVe siècle. Deux hypothèses peuvent être avancées pour l’identification de cette copie: il se peut que le scribe ait fidèlement transcrit un colophon antérieur (celui de la copie de Balduinus, dont il se serait servi); si, en revanche, nous sommes en présence de la copie exécutée par Johannes Balduinus lui-même, il s’agit là d’un des manuscrits les plus anciens du texte, exécuté un mois seulement après la harangue de Gerson. On connaît 14 manuscrits du XVe siècle qui ont transmis cette œuvre. Treize d’entre eux ont constitué le corpus de base pour l’édition de Glorieux en 1968 (VII-398); un quatorzième, codex provenant de l’abbaye Saint-Victor de Paris, a été signalé en 1990 par D. Calvot et G. Ouy. Le texte n’est pas compris dans les éditions incunables de Gerson. Il est imprimé pour la première fois à Paris pour Durand Gerlier vers 1505 (Hain 7722, GW IX-554, ISTC ig00266300), sous le titre Sermon fait devant le roy Charles sixiesme et tout le conseil contenant les remonstrances touchant le gouvernement du roy et du royaulme. Il est plusieurs fois publié au XVIe siècle sous le titre Harangue faicte devant le Roy Charles sixiesme et tout le conseil. Références: Gerson (Jean). Oeuvres complètes. Ed. P. Glorieux. Paris; Tournai; Rome; New-York: Desclée et cie, 1960-73. VII-398. Calvot (Danièle), Ouy (Gilbert). L'oeuvre de Gerson à Saint-Victor de Paris : catalogue des manuscrits. Paris: CNRS, 1990. N° 10-17 et 25-11. McGuire (Brian Patrick). Jean Gerson and the last Medieval Reformation. University Park : Pennsylvania State University Press, 2005. P. 186-89, 194-96, 230-34. Posthumus Meyjes (Guillaume Henri Marie). Jean Gerson, apostle of unity : his church politics and ecclesiology. Leiden ; Boston ; Köln : Brill, 1999."
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GERSON (Jean) (1363-1429) - NESSON (Pierre de) (1383-1442) - Maître de Guillaume LAMBERT
Reference : 3064
XVe Le Manuscrit et ses illustrations :Manuscrit sur vélin du dernier tiers du XVème siècle de 220 feuillets en cursive gothique homogène à 25 lignes par page. Les grandes majuscules rouges vertes et bleues sont élégamment travaillées, parfois sur la totalité de la marge en hastes et hampes ouvragées, prolongées en figures anthropomorphes d’un talentueux trait de plume. À ces visages bleus et rouges qui rythment l’intégralité du texte viennent s’ajouter un bel oiseau stylisé (en marge du feuillet 44) et quelques compositions abstraites d’une grande élégance. Toutes les petites miniatures sont traitées aux gouaches rouges, bleues et vertes, les bouts de lignes des textes rimés sont agrémentés de compositions vrillées rouges vertes et bleues et de petites barres hérissées de fins traits de plume verts rouges et bleus. L’intégralité du manuscrit est réglée large de marge et sans défaut sur un beau vélin fin. Les caractéristiques, le style et la graphie désignent un atelier de grande qualité d’origine possiblement auvergnate. Le texte est en français avec quelques citations latines. Le manuscrit est illustré de 6 peinturesFolio 1 : La montée au calvaire, Simon de Cyrène aide Jésus a porter sa croix. Il est entouré de trois personnages en armure et porte une tunique brune rehaussée d’or. Sur la partie gauche est représentée Marie et Saint-Jean qui suivent les cortèges. La partie droite, représente un important rassemblement de soldats en armures, casqués et armés de hallebardes. En fond, une représentation stylisée du Mont du Golgotha sous un ciel bleu azur. L’image ouvre le sermon Ad Deum vadit : « Adi eu feu sa mort amère ». En bas de page figure des armoirie 1-6 échiquetée d’or, 2 d’argent au chevron d’azur accompagné de trois quintefeuilles de gueule, posées 2 et 1. Folio 82 verso: Job sur son fumier converse avec un mendiant estropié, la scène se déroule en plaine dans un paysage dépouillé, ou ne se trouve que trois arbrisseaux, le ciel occupant les deux tiers de l’image. En première intention, le peintre avait tenté la descente d’un ange dont témoigne en marge une prolongation à l’or fin. Cette intéressante composition, d’une grande finesse d’exécution et d’une forte expressivité, est servie par un usage abondant d’or liquide sur le fumier de Job et les vêtements du mendiant. Folio 120 : Une mystérieuse composition pour illustrer le texte de Gerson « Le secret parlement de l’homme contemplatif à son âme » et de l’âme à l’homme. L’âme représentée sous forme d’un être asexué nu, est guidé par l’ange gardien face à l’Homme assis dans une cathèdre entourée de deux colonnes. Le chemin parcouru par l’âme et son guide se poursuit en arrière-plan sur une plaine désolée et ensoleillée chargée de deux arbres. Folio 146: Pour illustrer Le traité des tentations, par « Maistre Jehan Jarcon », un homme nu est tiraillé entre un ange et un démon, dans une scène d’extérieur où figurent en lointain, des montagnes. Folio 166 (verso) : Une belle représentation de Dieu le père dans le buisson ardent, tendant les Tables de la Loi à Moïse, avec en fond d’image, une cité et un fleuve avec un bateau. Des flammes sont discrètement disposées sur le buisson vers profond. Folio 199 : Pour illustrer le livre du Miroir de l’âme de Jean Gerson, en froc de moine et col d’hermine, est représenté sur une chaire, il prêche en plein air. Une foule constituée d’hommes et de femmes assis au pied d’un rocher apparaît. Du ciel bleu, émerge du haut de l’image Dieu le père entouré de rais d’or. Le texte :Ce manuscrit est constitué de divers traité en français dont voici le détail. - Ad Deum vaddit. (1)- Le premier texte (5)- Première considération (8)- Seconde considération (8 verso)- Troisième considération 9- Quatrième considération (9)- Cinquième considération (9 verso)- 2ème partie exp- tierce partie (14)- quarte partie (19)- oraison (25)- 5ème partie du texte, etiam nota (27)- 6ème partie (28)- 7ème partie (33)- 8ème partie (38)- 9ème partie (45)- 12ème partie (50)- explicit hic sermon de Marie (53) (Ecriture marginale, postérieure à juillet 1660 il reçoit son brevet de docteur en médecine)- 17ème partie- 18ème texte (73)- 20ème texte (passe du 18ème au 20 sans manque ni rupture dans le texte)- 21ème texte- 22 et 24ème texte (78)- Explicit la passion prêche du vendredi Saint (81 recto verso).- Lectio prima moruorum cum sunt diz mei- Paraphrase du livre de Job en vieux français Pierre de Nesson, paraphrase des IX leçon (81-82-84)- Le secret Parlement de l’homme avec son âme (119 recto verso)- Traité des tentations (145)- Péché mortel péché véniel les proufis de Stamon (166)- Traité des excommunications- Traité de la Confession (192)- Le miroir de l’âme 18 chapitre résumés en 3 ou 4 parties (198 verso)- Les commandements de Dieu quelles choses notre Dieu commandent cent commandements suivis des commentaires (201)
Commentaire :Texte : Jean Gerson, né à Gerson en 1383 et mort à Lyon en 1429, fut l’un des prédicateurs et théologiens moralistes les plus populaires du XVème siècle. Ces enseignements avaient atteint une telle popularité qu’il bénéficiait d’un véritable culte dans la ville de Lyon. Il s’éleva notamment contre les pratiques excessives de l’astrologie et de la magie, et s’insurgea contre les débordements provoqués par la fête des fous et les fanatismes excessifs tels ceux des flagellants. Pendant le règne de Charles VI – atteint de folie – il défendit les privilèges de l’Université et résista aux violences des cabochiens. Son influence dans les affaires du temps fut considérable. C’est lui qui prononça en présence de la cour, l’éloge funèbre du duc d’Orléans, assassiné sur commande du duc de Bourgogne. Il intervint de façon énergique dans les questions du schisme d’Occident. Son autorité était telle qu’on lui attribua longtemps la paternité de l’imitation de Jésus Christ. Ses écrits furent imprimés pour la première fois à Cologne en 1483. Les manuscrits de Jean Gerson détenus dans le domaine privé sont d’une grande rareté. Pierre de Nesson, surnommé par Champion, dans son histoire poétique du XVème siècle, le poète de la mort est né à Aigueperse (1383-1442). Il précède son successeur immédiat, François Villon, dans son goût du macabre. Les Vigiles des Morts, ou Paraphrase des IX leçons de Job contiennent la quintessence de son art fort bien résumé par MR Bossuat qui écrit : « ces Vigiles sont le tableau le plus sombre et le plus saisissants sur les fins dernières de l’homme (Elles), expriment tout le pessimisme d’une époque affreuse où le poète, détaché d’une vie sans espoir, s’en va chercher dans les cimetières, devant les charniers où la danse macabre déroule la plus triste sarabande, une funeste inspiration. ». Peinture : Ce manuscrit est à rapprocher du manuscrit détenu par le Paul Getty Museum, Gerson(Malibu manuscrit MS25). Illustré par le maitre de Guillaume Lambert et son atelier. A partir des années 1480, l’enluminure lyonnaise est dominée par un groupe d’artistes dont l’œuvre de référence est un livre d’heures transcrit à Lyon en 1494 par le copiste Guillaume Lambert. Une des caractéristiques de cet atelier, est d’avoir conçu plusieurs manuscrits de Jean Gerson dont « La passion de notre seigneur » du Paul Getty Museum, (Malibu manuscrit MS25) . La clientèle de cet atelier s’étendait comme on le voit ici à la région de Moulins. Le style caractéristique de l’Atelier se reconnaît notamment dans les belles initiales sur fond pourpre orné d’un treillis de feuillages à l’or chargés d’une lettre bleue niellée d’or. Par ailleurs notre manuscrit agrémenté de belles compositions marginales à la plume d’une grande originalité et d’une utilisation abondante de gouache de couleurs en ornementation de toutes les petites initiales (bleue, vert, rouge jaune) qui confèrent à l’ensemble une gaité chatoyante. Provenance : Ce manuscrit inconnu et inédit a été conservé dans une bibliothèque familiale de la région de Moulins depuis plusieurs siècles. Il a appartenu à une famille dont les armes apparaissent en bas du premier feuillet, dont la lecture est incertaine et sujette à interprétations mais probablement d’origine bourbonnaise. Ce manuscrit porte les armes mi parti aux armes de Beaufort en Auvergne, d’argent à la bande d’azur accompagné de six roses de gueules qui sont les armes de Catherine de Beaufort, dame de Charlus épouse de Louis Comte de Ventatour. Le manuscrit est ensuite passé dans la famille de Baugy établie à Moulins. Cette famille ayant des attaches à Anay-le-Château dans le bourbonnais, est ici représentée sous forme d’un livre de raison aux XVIIe et XVIIIe siècle courant sur plusieurs feuillets de textes, ainsi que ceux laissés libres en fin de manuscrit. On y voit l’alliance des enfants d’Antoine Baugy, dont Marie-Ursule Baugy, épouse de Pierre Huthier, docteur en médecine, qui apposa de nombreuses fois sa signature à l’intérieur même du manuscrit. On y lit la succession de maternités de Marie-Ursule Baugy, ainsi que les noms de sa sœur, Gilberte Baugy, épouse d’Antoine Bourdin, procureur du roi à Moulins, qui figure également dans la liste comme marraine et pour cause de décès, ainsi que le père Antoine Baugy (référence : Henry de Lagérenne Ainay-le-Château en bourbonnais, Histoire de la ville et de la châtellenie des origines à nos jours, volume 2, Paris Moulins, p. 492.)Reliure : Le manuscrit est revêtu d’une reliure de type monastique compartimentée, ornée de fer, notamment d’un agneau pascal avec traces de fermoirs à lacets. Cette intéressante reliure probablement lyonnaise, est la reliure d’origine de ce manuscrit, le dos a été refait, quelques restaurations sur les plats.
Paris, Vincent Sertenas, 1561. Petit in-8 (10 x 15,5 cm) de 48 ff., veau marbré, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin rouge, triple filet doré d'encadrement sur les plats, tranches rouges (reliure du XVIIIe siècle).
Édition Sertenas partagée en 1560 avec Gilles Corrozet et Jean Dallier de la Harangue de Gerson imprimée une première fois vers 1500.Discours du chancelier de l'Université de Paris Jean Gerson (1363-1429) prononcé en 1404 pour la réformation du Royaume par des mesures religieuses : « (pour l'Université) l'abîme où sombre la couronne de France est creusé par la justice d'un Dieu irrité d'un grand crime. Ce crime, c'est le Schisme dont quelques esprits français furent les principaux auteurs. Si l'on veut renaître à l'honneur, à la prospérité, il faut revenir à la soumission, réparer le mal qu'on a fait, rétablir l'union dans l'Église. Tel est le but de l'Université dans le discours qu'elle fait prononcer à Gerson ; c'est un but religieux, et le changement de titre qu'on a opéré arbitrairement nous montre comment on est parvenu à dénaturer l'histoire de cette période en nous la faisant considérer uniquement sous le point de vue politique. » (Jean Gerson par Anne-Louise Masson, 1894, p. 243).Pâle mouillure sur les 3 premiers cahiers. Brunet, II, 1561.
IOANNIS CARLERIUS DE GERSON [JEAN DE GERSON] & COMBES Andre, ed.
Reference : R102994
(1958)
Lucani [Lugano], In aedibus Thesauri Mundi 1958 xxxi + 251pp., softcover, dustwrapper, 21cm., introduction and text in Latin, pages still uncut, very good condition, R102994
Paris, Vrin 1946 xiii + 611pp., 25cm., publié dans la série Etudes de théologie et d'histoire de la spiritualité" tome VIII, reliure cart. solide, texte frais, bon état, poids: 1kg., R117847
Lyon, Vitte, 1894, fort in 8° relié demi-basane aubergine, dos lisse orné de doubles filets dorés, 424 pages ; illustrations hors-texte.
Illustré d'un portrait en frontispice et de vignettes in et hors-texte. PHOTOS sur DEMANDE. ...................... Photos sur demande ..........................
Phone number : 04 77 32 63 69
Enault et Mas - Garrigues. 1874. In-12. Broché. Etat d'usage, Couv. légèrement passée, Dos plié, Papier jauni. 430 pages. Bas de pages et du 2e plat rongés, sans conséquence sur le texte. Traces de mouillures.. . . . Classification Dewey : 235-Les saints
Trad. pour la 1re fois par le R. P. Avignon. Classification Dewey : 235-Les saints
(Cologne, Ulrich Zell, ca. 1470). Small 4to. Beautifully bound in a later (ca. 1900) full calf binding in Renaissance style with three raised bands and blindstamped ornamentation to spine. Boards with three wide ornamental blindstamped borders inside each other. A damp stain to inner margin and a bit of light brownspotting. Early marginal annotations (some of them slightly shaved) and underlinings. 6 ff. + first and last blank. 27 lines to a page. A large, four-line opening initial in red, a two-line initial in red, paragraph marks as well as capital strokes in red throughout, and red underlinings in beginning and end. A lovely copy. With the gilt red leather ex libris of John Pierpont Morgan to inside of front board.
Magnificent, early incunable edition, being the exceedingly scarce second edition (as a Zell-edition dated between 1467 and 1470 is considered the first - these two first editions are of equal scarcity) of this highly important tract on the moral implications of speaking ill of others in their absence, by one of the pioneers of natural right theory, Jean de Gerson, printed by the eminent first printer of Cologne, Ulrich Zell. The work, though having been overlooked for centuries, is of the utmost importance to the shaping of Western thought, both legal, religious, and moral, and it was extremely influential in its time. It appeared as many as four times around 1470 (the two first editions printed by Zell, who was the main printer of all of Gerson's works, followed by an edition by Fust and Schöffer shortly after and another one by Therhoernen) with editions following in both the 1480'ies and 90'ies. The two Zell-editions, which constitute the first appearances of the work, are distinguishable by the printing error in the first line of A1r, which says ""Intipit"" (the present copy - Hain 7683) instead of ""Incipit"" (Hain 7682). The number of early editions of Gerson's work bears witness to his tremendous popularity as a moral and spiritual authority in 15th-century Europe. In spite of being “[o]ne of the smallest and rarest of the many tracts by the Chancellor of Paris Jean Charlier de Gerson (1363-1429), which were printed by the earliest printer of Germany"" (Rhodes), the work nonetheless exercised great impact. The theme of the treatise is the morality of speaking ill of others behind their backs, which has implications for, not only morality philosophically speaking, but also legally, theologically, and religiously, tying together the most important themes of Gerson’s thought. Curiosity and vanity, which are at the heart of rumor-making and speaking ill of others behind their backs, are two main intellectual vices that must be warned about in all contexts. “The reflection on vices and sins, both from the moral and the intellectual point of view, is a “fil rouge” in Jean Gerson’s production. As a theologian constantly concerned with shaping a correct theology and driven by the necessity to pursue the safety and unity of the doctrine, the Parisian Chancellor often warns his students and colleagues about the dangers connected with this misuse of rationality. (Luciano Micali: The Consent of the Will…, p. 1). “Jean Gerson (b. 1363–d. 1429"" also Jean de Gerson, or, originally, Jean Charlier) was the most popular and influential theologian of his generation, the most important architect of the conciliar solution to the Great Schism (1378–1415), and the leading figure at the Council of Constance (1414–1418). He came from a family of modest means in the Champagne region of France. As a young student at the College of Navarre in Paris, he came in contact with humanist currents from Italy (he probably read Petrarch at this time), which left some traces in his writings. He first gained fame as a popular preacher in Paris in the early 1390s and then followed his master Pierre d’Ailly as the chancellor of the University of Paris in 1395. He gained international renown as a result of his leading role at the Council of Constance, which put an end to the Great Schism. ... Gerson’s wide-ranging interests extended well beyond the traditional limits of university masters, and his writings serve as a window into 15th-century life and thought. His complete works were first printed in 1483 and were frequently reprinted through the first quarter of the 16th century. Later humanists and university theologians alike claimed him as one of their intellectual fathers."" (Oxford Bibliographies in Medieval Studies: Daniel Hobbins: “Jean Gerson”). In spite of his enormous influence upon his contemporaries and near contemporaries of the following century, recent centuries have witnessed little insight into his vast importance. This, however, seems to be changing, as many scholars are now gaining increasing insight into the extension of his influence. “Researchers are familiar with seeing and examining the influence of Augustine, Thomas Aquinas and other significant figures in Western intellectual history. The reception of Jean Gerson (1363-1429) — the late medieval French Church reformer, ecclesiastical leader, theologian, poet, educator and chancellor of the University of Paris — is, however, an understudied field. Gerson’s legacy had nevertheless an impact on late medieval and early modern movements and thinkers of great significance, paving the way for many developments, which still shape our existence today. He became a source of inspiration for all those involved in establishing new religious and national identities, and his name appears in both Protestant (of all branches) as well as in Catholic sources. Aside from the expected influence in theology and Church history, his ideas transformed law, jurisprudence, art, music, pedagogy, literature and even medicine. The topography of his legacy is just as broad and varied, spanning from Portugal to Scandinavia, and from Japan to Mexico. From a deeper perspective, Gerson is extremely important for understanding the religious evolution of Western civilization. Jean Gerson’s legacy provides a significant theological context where contemporary ideas such as, for example, the concept of individual right or need of palliative care, find their roots. Today, when the question of religion has retaken the central stage of our existence, an understanding of our theological background is no longer the fief of specialized researchers, but a social necessity.” (Introduction to: The Reception of Jean Gerson in Late Medieval and Early Modern Theology, Spirituality and Law. Roundtable Discussion at KU Leuven, 2018) Although commonly accepted as a seminal figure important in legal theory, even his role a a pioneer of natural right theory has been overlooked, as has his vast influence on thinkers like Thomas Moore. A 2018-conference at KU Leuven has contributed to the renewed understanding of his importance. As Yelena Mazour-Matuzevich (University of Alaska Fairbanks / Senior Fellow KU Leuven) concluded: “Before looking closely at Thomas More’s connection to the late medieval French theologian Jean Gerson (1363-1429), I could not imagine the breadth and depth of More’s dependency on his legacy as a source of scriptural narrative, moral theology or legal theory. More’s extensive knowledge of Gerson’s works is evident from the Englishman’s writings, and his admiration, already manifest in his early years, only increased as he aged, climaxing during his imprisonment in the Tower.” (The Very Special Case: Gerson & Thomas More). It was only with Richard Tuck and his ""Natural Rights Tradition"" from 1979 that Gerson was first really credited with his pioneering work in this field. Tuck argues that Jean Gerson was the first to describe the notion of ius as “a dispositional faculty or power, appropriated to so meone and in accordance with a right was understood in terms of an ability” and places him at the centre in the rights tradition. Thus, the guiding light of the Concillar Movement and one of the most prominent theologians at the Council of Constance was also one of the first thinkers to develop what would later come to be called natural rights theory, and he was even one of the first individuals to defend Joan of Arc and proclaim her supernatural vocation as authentic. The celebrated devotional work traditionally ascribed to Thomas à Kempis, ""The Imitation of Crist"" has been considered by some scholars, to be the work of Gerson, although no conclusive evidence has yet been found. ""Gerson was a prolific writer, and a powerful intellectual force in a calamitous period in France’s history. A champion of his university, he strongly advocated the role of theologians in the debates which erupted when the Great Schism divided the catholic church between 1378 and 1417, as first two, and then three, claimants contended for the papacy. As a cleric, he had a strong sense of pastoral responsibility, often expressed in his more personal writings. He witnessed and bewailed France’s descent into political chaos, when the madness of King Charles VI allowed rival princes to jostle, and eventually murder, to gain their ends. In 1413 the civic and political disturbances in Paris almost cost him his life. That civic disorder, civil war, and then the Lancastrian takeover with King Henry VI of England as questionable heir to Charles VI, doubtless explains why Gerson, ever the Valois loyalist, spent his final years in a kind of exile in Lyons. Many of Gerson’s major writings deal with the Schism, and the debates over the Church’s structure which it provoked. These pushed him to argue for reform, a programme which challenged papalism by urging the authority of a general council as representative of the Church as a whole. Some of his most important work addresses such matters, and he was occasionally a key player in events, notably at Constance in March–April 1415. ” (Swanson: Review of Patrick McGuire's Jean Gerson and the Last Medieval Reformation). Hain: 7683" BMC: I:184 Goff: 219.
Lyon, Vitte, 1894, un volume in 8, broché, couvertures imprimées, 1 PORTRAIT DE GERSON, (3), 424pp., planches hors texte
---- EDITION ORIGINALE ---- BON EXEMPLAIRE**8923/Q4
CNRS, 1973, 21 x 30, 149 p. br. + 1 - table des matières (volante) - ronéotées sous couverture imprimée.
REVERZY (Jean-François) - BASSUK (Ellen L.) - GERSON (Samuel) - GUYADER (M.) - collectif -
Reference : 31016
Paris : Revue de l'Association pour l'Etude et la Promotion des Structures Intermédiaires / Les Formes du Secret, 1980 - In-8 broché de 160 pages - bon état -