S.n., s.l. (Paris) 1850 (1890), 11x18cm, broché sous chemise et étui.
| L'hommage priapique du "poète impeccable" à l'ange baudelairien |<br>* Édition originale imprimée anonymement à 50 exemplaires sur japon. Ouvrage illustré d'un frontispice érotique de Félicien Rops sur chine. Quelques discrètes restaurations au dos et plats de couverture et en marge haute du frontispice, sans atteinte à la gravure. Notre exemplaire est présenté sous chemise en demi-maroquin rose framboise et plats de papier à motifs or et rose, étui bordé de maroquin, dos lisse, titre en long, ensemble signé A. T. Boichot. La Présidente, surnom honorifique attribué à Apollonie Sabatier, (pseudonyme d'Aglaé Savatier), fut l'une des maîtresses de Salon les plus envoûtantes du xixe siècle. Elle inspira un amour éthéré à Baudelaire qui composa pour elle ses plus mystiques poèmes des Fleurs du Mal. Les autres artistes qui fréquentaient l'appartement de la rue Frochot, lors de ses célèbres dîners dominicaux, éprouvaient pour cette femme étonnante d'esprit et de beauté, des sentiments plus licencieux. Le sculpteur Clésinger la représenta ainsi à travers sa lascive « femme piquée par un serpent » ; Flaubert lui écrivit des lettres sensuelles qui se concluent par « l'affection bien sincère de celui qui ne vous baise, hélas, que les mains », tandis qu'elle passa longtemps pour avoir été le modèle de l'Origine du monde de Gustave Courbet. « En octobre 1850, Gautier lui adressa de Rome [cette] très longue lettre, bouffonne et obscène, commentant avec une truculence rabelaisienne ce que son ami Cormenin et lui-même avaient appris, en matière de sexualité au cours du voyage qu'ils accomplissaient alors. Gautier savait que sa liberté d'expression n'offusquerait pas Madame Sabatier. il l'y avait habituée depuis longtemps et se flattait d'égayer par ses « saloperies » les raouts amicaux de la rue Frochot. » (Dictionnaire des oeuvres érotiques) En effet, honorée de cette attention priapique, la Présidente en distribua des copies à tous ses hôtes et la lecture de « la prose indécente » de Gautier devint un événement prisé des soirées parisiennes. La lettre ne sera cependant publiée, luxueusement mais confidentiellement, qu'à la mort de sa destinataire en 1890. Cette première édition à 50 exemplaires sur japon sera suivie quelques mois plus tard d'une seconde édition sur papier vergé au tirage plus important et sans le frontispice de Rops. Rare et bel exemplaire très recherché. - Photos sur www.Edition-originale.com -