<p>La présidente à laquelle cette lettre est adressée est madame Sabatier (1822-1890) qui tenait à Paris un salon prisé. Les artistes et les écrivains qui fréquentaient le lieu élurent effectivement leur égérie comme présidente. Il s’agissait, entre autres, de Dumas père, Feydeau, Flaubert, Nerval et Musset, Meissonier, Clésinger, Berlioz et, bien sûr, Théophile Gautier, l’ardent défenseur du romantisme (il fut un proche de Victor Hugo), le théoricien de l’art pour l’art, le poète, le nouvelliste, le romancier, le critique d’art, le chroniqueur, le dramaturge. Parmi la profusion des écrits de Gautier et aux côtés de ses oeuvres les plus célèbres (Émaux et camées, Le roman de la momie, Le capitaine Fracasse) se trouve cette longue lettre écrite en 1850, qui est censée relater un voyage en Italie, mais qui ne tarde pas à se dévoiler pour ce qu’elle est : une lettre grivoise, obscène, licencieuse, pornographique, où se succèdent allégrement les scènes et les réflexions les plus cocasses et les plus débauchées. Curieusement, cette lettre expressément adressée à madame Sabatier ne gênera d’aucune façon celle-ci, qui la fera même lire et diffuser par copies autour d’elle, avant d’être publiée pour la première fois, en 1890, peu de temps après la mort de sa destinataire.</p> Angoulême, 2018 Marguerite Waknine 24 p., cahier. 15 x 21
Neuf
Paris, Librairie des Amateurs, A. Ferroud - F. Ferroud, successeurs, 1923. 14 x 20, 237 pp., reliure plein cuir à 4 nerfs, couverture rempliée conservée (3 pièces), bon état (quelques épidermures: dos insolé).
Illustrations de Gaston Bussière.