Gaston Puel, Ferraille, poèmes, un dessin original sur Canson noir de Daniel Dezeuze, justifié 10/15, Rivières —Sète — Veilhes, juin 2008, couverture blanche imprimée à rabats, en feuilles, 5 double f. + 1 f. Canson noir justifié par l'artiste 10/15, 24x16,5cm + emboîtage éditeur. XV exemplaires. Exemplaire 10/XV signé par l’auteur et l’artiste au colophon. Papier d’Arches. Édition originale. Il s'agit du 765e livre imprimé par les Éditions de Rivières initiées en 2002 par Jean-Paul Martin, petit cousin de Pierre André Benoit, dans la continuité de la philosophie éditoriale de l'artiste alésien, le 13e de Daniel Dezeuze et le 1er avec Gaston Puel. Gaston Puel (1924-2013), compagnon de route de Pierre André Benoit (1921-1993), a donné plus de 70 textes et quelques aquarelles aux Éditions de Rivières. Ferraille est le 22e ouvrage de Gaston Puel aux éditions de Rivières. « […] Alors dans la vigne tremblent encore les dernières feuilles roussâtres, le soir accroche sa pâle lumière aux herbes les plus humbles, la fraîcheur tombe du ciel, le silence après la brutale détonation accentue la blanche tiédeur du ventre du lapin. On se sent triste et penaud quand perle une goutte de sang au museau de la bête. Le beuglement lointain d’une micheline entrant en gare dans la ville toute proche semble affermir l’assombrissement du soir et le dégoût du sang. La fatigue gagnant, on aspire au petit de fer où quelque rêverie s’ensevelira dans le sommeil ou s’insinuera dans un songe. » Né en 1942 à Alès, dans le Gard, Daniel Dezeuze passe sa jeunesse à Montpellier où il étudie à l’école des Beaux-Arts. Entre 1961 et 1967, il voyage au Canada, au Mexique et aux Etats-Unis où il découvre les œuvres des peintres abstraits de l’après-guerre ainsi que les cultures indienne et nomade. De retour en France, il s’installe à Paris et démarre alors sa véritable carrière artistique avec la série des Châssis, qui témoigne d’une recherche commune aux démarches plastiques de l’époque, à savoir la déconstruction des supports et des matériaux traditionnels de la peinture. À partir de 1968, il est l’un des fondateurs du groupe Supports/Surfaces et il crée l’année suivante avec Vincent Bioulès, Louis Cane et Marc Devade la revue Peinture, Cahiers théoriques, revue de référence pour les membres du groupe et le débat critique de ce temps. Tous travaillent à la « déconstruction » du tableau, appréhendé en tant qu’objet. Ils mettent en avant le matérialisme des œuvres, l’importance du processus de création et remettent en cause l’idéalisme pictural. Les oeuvres de Dezeuze, comme en témoigne son intervention dans le livre de PAB, L’espace à l’avant, que nous présentons ici, sont composées de matériaux pauvres, hétéroclites et parfois inattendus : treillages, filets à papillons, valises, trombones ici, évacuant la figure. De toute rareté.