Première édition américaine. Premier tirage, avec mention de « first edition ». Rare exemplaire en premier tirage d'un des chefs-d'oeuvre de Gary, qui présente un texte plus complet que l'édition française. New York, Harper & Brothers, (octobre) 1961. 1 vol. (150 x 220 mm) de 337 p., [2] et 2 f. Cartonnage éditeur, jaquette illustrée. Première édition américaine. Premier tirage, avec mention de « first edition ». Déchirure restaurée au premier plat de la jaquette.
La traduction est donnée par un certain John Markham Beach : c'est un pseudonyme créé par Romain Gary. Cette édition est en partie originale et contient un long chapitre - le XXII - qui ne figure pas dans l'édition française, publiée à Paris l'année précédente. Il est entièrement consacré à sa mère et à la figure de M. Zaremba, un riche client de la pension familiale à Nice : un artiste peintre polonais qui demande à Romain la permission de demander la main de sa mère. Elle repousse catégoriquement le prétendant, toujours par l'intermédiaire du jeune garçon, factotum chargé de transmettre le message et son refus. Gary, après avoir vainement essayé de convaincre sa mère du bien-fondé de la demande de son futur-ex-beau-père adoptif, prend conscience, pour la première fois, d'une réelle différence de vue avec sa mère, qu'il finit par comprendre : « jamais je ne comprendrai comment j'avais pu, même à dix-sept ans, me montrer aussi ignorant de la féminité ». Pourquoi cet ajout ? « En écrivant dans une langue autre, il semble que Roman Gary se soit senti plus libre. Adresser des reproches à sa mère dans une langue autre que sa langue maternelle - langue choisie par la mère et non donnée, se déplacer dans un autre univers culturel ouvre une possibilité de dire autrement, ailleurs, ce qui n'a pas été entendu chez soi. Pour l'écrivain, cela permet aussi de réagir à chaud à la réception critique dans la langue originale d'écriture. L'étanchéité des mondes culturels français et américain de l'époque est une évidence pour Gary, et d'ailleurs, aucun critique dans les articles français consacrés à Lady L., Les Mangeurs d'étoiles, Adieu Gary Cooper ou Charge d'âme ne fait allusion à l'existence de ces livres dans leurs versions originales anglaises » (Romain Gary, l'impossible dérobade, par Benoit Desmarais). À la demande de Gary, ce chapitre sera intégré dans la version française en 1980, traduit par Gary lui-même, telle une dernière volonté. Le livre, dans cette édition définitive, est sous presse lorsque Gary se suicide, le 2 décembre 1980. Rare exemplaire en premier tirage d'un des chefs-d'oeuvre de Gary. Bon exemplaire.
Édition originale. Un des 65 premiers exemplaires sur vergé d'Arches. Bel exemplaire broché. Paris, Mercure de France, (15 novembre) 1976. 1 vol. (170 x 260 mm) de 213 p. et [3] f. Broché, non coupé. Édition originale. Un des 65 premiers exemplaires sur vergé d'Arches, celui-ci 1/10 hors commerce de tête (n° 3).
Le titre sonne comme un pied de nez à la lueur de la révélation de ce qui fut certainement la plus grande supercherie de l’histoire littéraire – Romain Gary n’en reconnaît qu’une d’égale ampleur, celle de Macpherson inventant le poète Ossian. Las de la « gueule » qu’on lui faisait depuis trente ans, Gary revient au monde sous le nom d’Émile Ajar. « C’était une nouvelle naissance. Je recommençais. Tout m’était donné encore une fois. » Après le succès de Gros Câlin, premier des Ajar, Gary perfectionne son stratagème pour la sortie de Pseudo, écrit en quinze jours, en donnant un visage à son double. Ce sera son cousin Paul Pavlowitch qui incarnera l’écrivain. Gary s’amusera que personne ne le reconnaît derrière ses textes, que les critiques qui encensaient Gary descendent Ajar en flamme et inversement. Et à ceux qui reprochait à Pseudo d’être un livre « vomi » d’où toute « rouerie » était absente, Gary répondra : « S’il est un livre de vieux professionnel, c’est bien Pseudo : la rouerie consistait à ne pas la laisser sentir. Car il se trouve que ce roman de l’angoisse, de la panique d’un être jeune face à la vie devant lui, je l’écrivais depuis l’âge de vingt ans, l’abandonnant et le recommençant sans cesse, traînant des pages avec moi à travers guerres, vents, marées et continents, de la toute jeunesse à l’âge mûr... » Écrit en quinze jours en 1976 par un Gary claquemuré dans un studio à Genève, Pseudo se présente comme le récit furieux, impulsif et brutal destiné à clore le bec de tous ceux qui spéculent sur la véritable identité d’Émile Ajar : « Mais qui est donc cet Ajar ? » se demande le Tout-Paris. « Mon neveu Paul Pavlowitch », répond Gary, bien décidé à pousser jusqu’au bout la supercherie. Avec Pseudo, Gary reconstruit pièce à pièce toute la défense Ajar, avec la maîtrise implacable des pires machinations. Dans cette autobiographie du supposé Pavlowitch, Gary atteint son but : mettre fin aux rumeurs, duper la presse et régler un certain nombre de comptes avec… lui-même, où l’imposture poussée à son comble a pour effet de produire de l’authentique : « J’ai inventé de toutes pièces un Paul Pavlowitch dans le roman. Un délirant. J’ai voulu exprimer l’angoisse et je t’ai chargé de cette angoisse. Je règle aussi des comptes avec moi-même – plus exactement, avec la légende qu’on m’a collée sur le dos. »
Édition originale. Exemplaire poinçonné du service de presse. Belle réunion deux premiers volumes de Frère Océan, en service de presse et ex-libris de Maurice Druon. Paris, Gallimard, (27 septembre) 1965 et (11 mai) 1967. 2 vol. (140 x 205 mm) de 476 p., [1] et 1 f. ; 276 p. et [2] f. Brochés. Édition originale. Exemplaires poinçonnés du service de presse. Exemplaires de Maurice Druon.
L’amitié et le respect mutuel de Romain Gary avec Joseph Kessel pouvait difficilement faire autrement que de rendre possible une rencontre entre Gary et Maurice Druon. La bibliothèque de ce dernier contenait une partie des titres publiés par Gary entre 1965 – Pour Sganarelle formant le premier d’entre eux – jusqu’en 1977, avec Clair de femme. Il n’est pas anodin que le plus ancien livre de Gary soit ce Pour Sganarelle, c’est-à-dire un essai plus qu’un roman. « Contre le pré carré du Je, Pour Sganarelle annonce, dans l’ivresse, le dérèglement radical de toutes les identités qui n’a fait que croître jusque-là dans les textes de Gary et qui donnera ensuite naissance à La Danse de Gengis Cohn, La Tête coupable et Europa. Pour Gary, la posture de Sartre et de Robbe-Grillet va à l’encontre de ce qu’est réellement le roman, le faisant verser dans l’hypocrisie et une mauvaise foi toute traditionnelle qui n’a rien de celle, motrice et vitale, qu’il cultive chez ses personnages. Leur défense ‘de l’honnêteté et de l’intégrité du romancier’ n’est qu’une ‘pitrerie’, un ‘charlatanisme littéraire’, une ‘escroquerie littéraire’, une ‘infâme tartufferie’ (p. 39). Les thuriféraires de l’honnêteté sont en réalité des faux-monnayeurs. Gary « a trop le goût de l’imposture romanesque pour ne pas s’occuper de cette autre imposture qui s’effectue sous couvert de l’honnêteté intellectuelle » (Maxime Decout, « Des faux papiers en règle. À propos de Gary-Ajar », Raison présente, 2018/4, n° 208), p. 103-114). Belle réunion deux premiers volumes de Frère Océan, en service de presse et ex-libris de Maurice Druon.
Le premier "double" de Gary : envoi signé Paris, Éditions Siloé, (mars) 1980. 1 vol. (225 x 295 mm) de 199 p. Cartonnage éditeur et jaquette illustrée. Première édition française. Envoi signé : « À Romain [Gary], avec toute mon affectueuse admiration, Pierre ».
Rouve, de son vrai nom Pierre Ouvaliev, est un diplomate slave, né à Sofia, que Gary a aidé à s'exiler alors qu'il était en poste en Bulgarie. Il lui fait obtenir la nationalité britannique en 1948 qui lui permet de s'installer à Londres où il entame une carrière de scénariste et de producteur de cinéma : il sera notamment celui de Blow-Up, de Michelangelo Antonioni, en 1966. Passionné par l'oeuvre du peintre anglais, ce Turner - Etude de Structures est le seul ouvrage qu'il aura publié. Signalons qu'il est le frère d'une grande historienne de l'art moderne : Dora Vallier, spécialiste de Braque, du Douanier Rousseau, de Kandinsky, Mondrian et Malévitch. Elle quitta Sofia peu après son frère, en 1950, pour s'inscrire à l'Ecole du Louvre. Pierre Rouve est, vingt ans avant Paul Pavlovitch, le premier « vrai » double de Gary : en 1955, Gary prévoit de publier L'Homme à la colombe, d'abord en américain et de l'attribuer à un dénommé Jack Ribbons. Le projet cale, mais Gary, revenu en Europe, recherche un ami qui signerait une convention pour incarner un auteur corso-italien, Fosco Sinibaldi : c'est vers Pierre Rouve qu'il se tourne, lequel accepte de parapher le contrat d'édition à la place de Gary - mais en stipulant que sa photo ne figure pas dans le dossier de presse, et refusant de personnifier Sinibaldi face au public. Paul Pavlovitch prendra officiellement ce rôle quelques années plus tard.
Exemplaire sur pur fil avec envoi signé Paris, Gallimard, (24 juin) 1966. 1 vol. (145 x 205 mm) de 328 p. et [4] f. Broché. Edition originale. Un des 60 exemplaires réservés au « Club de l’édition originale » sur pur fil (n° 24). Envoi signé : « à tous [Les mangeurs d'étoiles], hommage de Romain Gary ».
« Les mangeurs d'étoiles », ce surnom donné aux Amérindiens de l'hémisphère sud consommant des plantes hallucinogènes, Gary l'applique aux personnes qui poursuivent un rêve : ici, l'irrésistible ascension et la chute d'un Indien cujon, Al Mayo, dictateur d'une république caribéenne, en quête d'un pacte avec le diable. Une transposition moderne du Faust de Goethe où les États-Unis jouent le rôle de Méphistophélès. Gary est particulièrement bien placé pour cela : le cadre géographique du roman lui est fourni lorsqu'il est nommé consul général de France à Los Angeles en 1961. Chargé d'une mission de remplacement, il prend trois mois durant la gérance de l'ambassade de France à La Paz, en Bolivie - il n'y avait plus d'ambassadeur depuis six mois et « cette vacance indisposait le dictateur du moment » (Myriam Anissimov, Romain Gary le caméléon, Denoël, 2004, p. 284). Il s'imprègne alors de cette atmosphère sud-américaine, à l'origine de deux nouvelles : « Les oiseaux vont mourir au Pérou » et « La plus vieille histoire du monde ». Ce sera le cadre de son roman, qui a alors pour titre Le Mangeur d'étoiles sous lequel il le recense encore parmi ses oeuvres dans le premier chapitre de Pour Sganarelle (1965). Dans une interview donnée à Pierre Desgraupes le 2 novembre 1966, Gary développe tout ce qu'il cherchait à y montrer ; et synthétise ainsi : « Goethe a franchement menti. La véritable tragédie de Faust ce n'est pas qu'il ait vendu son âme au Diable, c'est qu'il n'y a pas de Diable pour vous l'acheter. » Le titre forme le premier volet de La Comédie américaine, complétée en 1969 par Adieu Gary Cooper : l'un et l'autre avaient d'abord été publiés en anglais : sous les titres The Talent Scout en 1961 pour le premier et The Ski Bum en 1965 pour le second. Comme Lady L. trois ans auparavant, la traduction française a été établie par Jean Rosenthal avec le concours de l'auteur. Lorsque le roman est publié à Londres en 1961, il est présenté comme une traduction d'un certain John Markham Beach, qui se serait aussi chargé de la transposition en anglais de La Promesse de l'aube (Promise at Dawn). Un pseudonyme de plus à l'actif de Gary ! Bel exemplaire. Rare avec envoi sur un grand papier.
Édition originale et premier tirage (pas de grands papiers). Elle est anonyme, sans mentionner l'identité de Gary, révélée quelques semaines plus tard.Rare premier tirage - la couverture étant par la suite modifiée. Paris, Gallimard, (3 mai) 1974. 1 vol. (150 x 220 mm) de 289 p. et [1] f. Broché, sous couverture illustrée. Édition originale et premier tirage (pas de grands papiers).
Gary affabule et frelate avec malice le monde des Lettres dans une mystification à grande échelle : un avant-goût de la naissance d’Émile Ajar. Avec Les Têtes de Stéphanie, Gary ne se contente pas d’attribuer une œuvre à un faux auteur et invente bel et bien un écrivain complet avec un univers à part entière, important le mensonge de la fiction dans le réel : il crée à cette fin Shatan Bogat, et sa sulfureuse biographie : caché en Inde, ce journaliste américain aurait dénoncé le trafic d’armes dans un précédent roman, Seven Years in Fire. Qui aurait été couronné du prix Dakkan. Personne n’ira vérifier que n’existent ni le texte ni le prix. Pour accréditer la supercherie, le manuscrit est livré en anglais aux Éditions Gallimard, qui en donne une traduction. Or, Shatan Bogat est un individu exigeant : « quand il découvre la traduction de Gallimard, il décide de la reprendre. Comme il l’a déjà fait, Gary retraduit le livre et se demande s’il ne pourrait pas aller plus loin encore qu’avec John Markham Beach. Gary traducteur sera donc cette fois une femme : Françoise Lovat. Deux faux noms, un changement de genre, un changement de langue et une traduction : cela fait beaucoup pour un seul homme. Gary assume tous les rôles. » (Maxime Decout, « Des faux papiers en règle », Raison présente, n° 208, 103-114). Rare premier tirage, sans la vignette présentant le visage de Romain Gary.
A Bradford Book 1998 424 pages 15 2x3x22 6cm. 1998. Broché. 424 pages.
Très bon état tranche du bas un peu ternie intérieur propre bonne tenue
Cambridge University Press / The univ. of Chicago in8. Sans date. Cartonné. 2 volume(s).
Très Bon Etat de conservation couverture du second livre un peu défraîchie intérieurs propres bonne tenue
Vents d'Ailleurs 2012 128 pages 15x23x1cm. 2012. Broché. 128 pages.
Très bon état (TB) coins légerement usés intérieur très bon
Vents d'Ailleurs 2010 192 pages 15x23x2cm. 2010. Broché. 192 pages.
Très bon état (TB) coins légerement usés intérieur très bon
Le Dilettante 2012 285 pages 14x20x3cm. 2012. Broché. 285 pages.
Très bon état (TB) coins légerement usés intérieur très bon
Harvard university press 1997 in8. 1997. Cartonné jaquette.
Bon état de conservation intérieur propre bonne tenue avec sa jaquette cartonnage un peu déformé
Dumbarton Oaks / Washington D.C 1981 in4. 1981. Agrafé.
Bon état couverture défraîchie intérieur propre
Taylor & Francis Ltd 1976 310 pages 14 4x2 8x21 4cm. 1976. Cartonné. 310 pages.
Très bon état intérieur propre bonne tenue sans jaquette
Grund 1987 in4. 1987. Relié jaquette.
jaquette manquante intérieur frais
Editions Complexe 2001 308 pages 12x21x3cm. 2001. Broché. 308 pages.
Bon Etat de conservation intérieur propre
Editions Complexe 2001 308 pages 12x21x3cm. 2001. Broché. 308 pages.
Bon état une ride sur le dos intérieur propre
France-Empire 1963 in8. 1963. Cartonné.
bords frottés dos insolé intérieur propre tranche ternie
Imprint unknown 1980 528 pages in4. 1980. Cartonné. 528 pages. iconographie en noir et blanc
Bon état général cependant présence d'annotations passages soulignés et pages cornées
Stock 1985 532 pages in8. 1985. Broché. 532 pages. Traduit de l'anglais par Véron Marianne
Bon Etat
Stock 1982 532 pages in8. 1982. Broché. 532 pages.
Bon Etat livre jauni
Cercle du nouveau livre 1978 in8. 1978. Cartonné.
Bon Etat couverture un peu marquée intérieur frais
France Loisirs 1982 265 pages in-8. 1982. Relié jaquette. 265 pages.
Bon Etat